Et Izaya Devint... Brûlant.

Fandom : Durarara !

Paring : Shizuo/Izaya

Genre : One Shot

Débutée le 12-07-2018.

Terminée le 15-08-2018.

Résumé.

Par un jour de chaleur extrême, Izaya tente par tous les moyens de se rafraîchir. Mais la chance ne semble pas être de son coté, et les choses lui échappent rapidement.

One Shot.

Il était exactement 15h47. Izaya le savait. Il le savait car il venait de regarder sa montre pour la troisième fois depuis que l'aiguille avait indiqué 15h46.

Il savait aussi qu'il faisait 37°C, qu'il avait chaud, soif, et surtout il savait qu'il ne pouvait pas rentrer chez lui avant 17h50. Pourquoi ? Et bien car quelques heures plus tôt, lorsqu'il avait enfoncé ses mains dans les poches de son uniforme, il s'était rendu compte qu'il avait bel et bien perdu ses clés. Et que ses deux sœurs, Kururi et Mairu, rentraient bien après lui.

Ne nous voilons pas la face, Izaya se sentait vraiment très con.

S'il y avait bien quelque chose qu'il détestait presque plus qu'une journée sans divertissement quelconque, c'était une journée chaude, pleine de transpiration et d'épuisement, où le soleil semblait s'être fait une mission de le faire rôtir sur l'asphalte tel un steak encore frais.

Izaya détestait la chaleur. Il détestait devoir quitter ses pulls pour se retrouver en t-shirt, sentant sa peau cuire et changer de couleur dès qu'il n'avait plus la chance de pouvoir fuir le soleil à l'ombre d'un arbre. Il détestait voir que certaine personne résistait très bien à la chaleur, courant et criant avec joie, quand lui frôlait l'évanouissement dès la barre des 27°C franchie. Il détestait devoir passer sa journée en s'éventant avec sa pauvre main quand il avait un ventilateur tout beau et tout neuf qui l'attendait bien sagement dans sa chambre.

Bref, Izaya détestait l'été, la chaleur, et tout ce qui pouvait lui faire penser de près ou de loin à ce maudit soleil. De plus, le jaune était une couleur vraiment affreuse.

Le seul petit réconfort qu'il pouvait espérer – alors qu'il avait l'impression de mourir à petit feu, brûlé de l'intérieur – se trouvait être une pauvre glace à la mangue. Car les glaces c'était froid, c'était bon, et en plus, il aimait la mangue. Que du bonheur, donc.

Alors qu'il arrachait le plastique protégeant le trésor qu'était ce magnifique sorbet, un nuage passa dans le ciel, ombrageant pendant quelques minutes la parcelle d'herbe sur laquelle Izaya avait trouvé refuge. Il avait marché pendant un moment avant de trouver un glacier qui vendait de la mangue, et avait fini par s'écrouler comme une poupée de chiffon dès qu'il avait aperçu du vert.

Quand la froideur bienvenue de la glace toucha brutalement ses pauvres gencives, un long frisson remonta le long de son échine et il gémit. Izaya savoura ce moment quelques instants.

Avait-il déjà dit qu'il détestait la chaleur ?

Il avait la désagréable impression que le soleil s'était littéralement ligué contre lui et qu'il faisait son maximum pour briller encore plus fort, juste pour le faire chier.

Enfoiré.

Alors qu'il quittait des yeux cette magnifique rivière qui avait l'air si fraîche et reposante dans laquelle il ne pourrait jamais se baigner, Izaya sentit quelque chose d'humide dans son cou. Plus précisément dans le col de son t-shirt. Sans pouvoir se retenir, il poussa le cri le moins virile au monde et bondit en avant, effectuant une roulade pour glisser le long de la petite pente, se réceptionnant parfaitement, levant sa glace comme le Saint Graal pour vérifier qu'elle n'avait rien.

Ok, intacte, tout allait bien.

Doucement, Izaya leva la tête, se préparant à devoir utiliser son regard le plus glacial pour tuer la chose ou la personne qui l'avait dérangé.

Et il perdu rapidement sa contenance.

Repoussant le deuxième cri le moins virile du monde – détrônant ainsi celui qu'il avait poussé quelques secondes plus tôt –, Izaya couru le plus vite possible et sauta dans l'arbre, s'accrocha à une branche, et s'y posa tranquillement.

Un chien.

Un chien lui avait léché le cou.

Un frisson de dégoût traversa son corps. D'accord, il avait peut-être trouvé quelque chose qu'il détestait plus que la chaleur.

Quelques jours plus tôt, il avait été obligé de monter sur un poteau électrique et d'y rester pendant des heures avant que ces foutus cabots ne finissent par partir en remuant leurs fesses pleines de puces. Il en avait encore mal au bras.

Celui qui le regardait avec ses yeux fourbes n'était certes pas très grand, mais Izaya voyait dans son regard qu'il était dangereux. En comparaison avec les chats, les chiens avaient l'air totalement débiles. Leurs émotions paraissaient bien trop simples pour être honnêtes, et Izaya ne pouvait jamais prédire leurs actions. Il n'arrivait jamais à savoir si ils étaient vraiment bête ou bien s'ils faisaient simplement semblant pour créer un plan afin de dominer le monde. Il aurait bien parié pour la deuxième option.

Vérifiant une nouvelle fois sa glace, il dut lécher sa main pleine de mangue fondu avant que quelques gouttes ne viennent outrageusement tacher son t-shirt.

Poussant un soupir qui aurait fendu l'âme de n'importe qui, Izaya fourra sa main dans sa poche afin d'attraper son téléphone portable. Il détestait cette putain de chaleur.

– Hey, reviens ici ! cria une voix.

Le brun se figea, n'en croyant pas ses oreilles. Il n'était quand même pas si malchanceux que ça...Si ?

Lorsqu'il vit qui s'approchait de ce foutu cabot avec un air vaguement agacé, il se dit que définitivement, ce n'était pas sa journée.

– Quand t'es avec Kazuka, tu restes scotché à ses bask' alors pourquoi avec moi tu pars à l'autre bout du parc ? grogna Shizuo en attachant une laisse rouge au collier du sac à puce.

Il fut soulagé en voyant que le chien avait arrêté de le fixer avec ses yeux de poissons morts, et qu'il y avait donc moins de chance que le blond remarque sa présence, là dans cet arbre.

Sauf que pendant un minuscule petit instant, Izaya avait sous estimé la fourberie de ce maudit pépé que tout le monde semblait s'accorder à appeler « Dieu ». En effet, alors que le blond commençait à faire demi-tour, son petit toutou le suivant bien sagement, sa glace – cette traîtresse ! - se décrocha lentement de son petit bâtonnet de bois, et il ne put que la regarder aller lentement s'écraser dans l'herbe. Le brun était pratiquement sûr qu'en temps normal, cette action aurait été parfaitement silencieuse, car bon, soyons honnête, une glace au trois-quart fondu qui tombe dans de l'herbe, ça ne fait pas tant de bruit que ça.

Sauf que pour aujourd'hui tout du moins, il était maudit. Complètement. Alors bien évidemment, sa glace émit un gros « PLOC » en touchant le sol, comme si ce dernier avait été une grosse mare d'eau et sa pauvre glace – paix à son âme – un énorme rocher d'au moins six kilos. Et pour couronner le tout, sac à puce aboya, histoire d'être sûr que ce protozoaire ait bien entendu, sait-on jamais.

Lorsque le blond se retourna en haussant un sourcil – car après tout, il n'avait rien aperçu qui sortait de l'ordinaire quelques secondes auparavant – et qu'il avisa la glace tombé au sol, il y eu comme un gros blanc, puis il leva la tête.

Silence.

Une veine palpita sur son front.

– I-za-ya...

Ce dernier déglutit et tenta tout de même sa chance.

– Oh Shizu-chan, je t'avais pas vu, belle journée n'est-ce pas ?

Nouveau silence. Nouvel aboiement.

Izaya fronça les sourcils et fixa ce dernier avec colère. Il semblait capable de lire dans ses pensées.

Tu n'es qu'un petit animal fourbe et dégoûtant ! cracha t-il dans sa tête.

Et toi un humain à l'air bien con planqué dans un arbre, semblait-il lui répondre.

En voyant le brun et son chien en pleine baston de regards, Shizuo ne put que hausser un sourcil.

– Je peux savoir ce que tu fous ici ? Et surtout ce que mon chien t'a fait ?

Izaya faillit ouvrir la bouche afin de lui expliquer à quel point ces créatures du diable étaient en vérité machiavéliques, mais se ravisa au dernier moment. Il avait trop chaud – il devait au moins faire 38° à présent, et il n'exagérait même pas –, et après tout c'était Shizu-chan, alors il ne comprendrait très certainement rien. Il se contenta donc de le fixer.

– Tu sais que perché comme ça dans ton arbre, tu ressembles vraiment au chat du Cheshire ? Qu'est-ce que tu fous dans un arbre d'ailleurs ?

Ce devait être la conversation la plus longue qu'ils avaient échangé depuis des mois.

– Je suis dans cet arbre, mon cher Shizu-chan, car ton maudit cabot à osé lécher mon cou. Et maintenant, j'ai perdu ma glace, il fait chaud, et je n'ai plus aucune chance de combattre cette putain de chaleur de mes d –

Mais soudain, à force de gesticuler dans tous les sens comme un imbécile – les effets de la chaleur étaient réellement effrayants –, la branche sur laquelle il était craqua un grand coup, puis cassa sans autre forme de procès, et il se sentit tomber avant même de pouvoir finir sa phrase. La chute fut rapide – le fait d'avoir le temps de pouvoir penser à quoi que ce soit durant un temps aussi court, c'était des conneries : on sent juste son cœur louper un battement, puis tout est déjà terminé – mais il fut étonné de constater à quel point l'atterrissage de fut pas douloureux. Pas douloureux du tout, même.

Ouvrant de nouveau les yeux, il ne put s'empêcher de hoqueter en constatant qu'il se trouvait désormais bien trop proche d'un certain blond – au point même qu'il aurait pu compter ses cils, mais il ne voyait pas l'utilité d'une telle action –.

– Qu'est-ce que tu –

Mais encore une fois, il ne put terminer sa phrase car Shizuo le lâcha immédiatement et il tomba au sol dans un bruit étrangement bien moins fort que celui de feu sa glace à la mangue.

– Et dire que j'étais à ça de te remercier.

– T'allais absolument pas me remercier.

Izaya fit la moue.

– Qu'est-ce que tu fais ici, Shizu-chan ?

– J'ai posé la question le premier.

Il est tellement irritant !

– J'ai chaud. Il fait chaud. Alors plutôt que la mort, j'ai décider de venir déguster une glace pour me rafraîchir, mais maintenant c'est trop tard puisqu'elle est morte.

– Ta glace est morte ?

Il semblait amusé. Ce devait être la première fois qu'il le voyait ainsi.

– Morte et enterrée même. Tout ça à cause de lui.

Il lança un regard plein de haine à la boule de poils qui tentait doucement et fourbement de se rapprocher de lui, et se décolla d'un pas.

Shizuo suivit son regard.

– Izaya. Ôte-moi d'un doute, mais tu n'aurais pas, par hasard, peur des chiens ?

Le brun manqua de s'étouffer et s'essuya le front du dos de la main. Il faisait décidément bien trop chaud.

– Je n'ai pas peur de ces imbéciles à poils, ils sont justes... arg ! Ce n'est pas de la peur, c'est de la haine !

– Donc tu me mets au même niveau que les chiens ?

– Bien sûr que non, abruti.

Il n'eut pas le temps de se reprendre et comprit bien trop tard ce qu'il venait de dire. La chaleur, bordel de merde ! S'il détestait les chiens, et qu'il détestait Shizu-chan, alors dans le fond, il aurait bien évidemment dû répondre oui, mais...

– Ah bon ?

– Non. Enfin si. Mince, on parle de quoi déjà ? Tu me détestes, je te déteste, point à la ligne. Mais pas comme un chien quoi, enfin pas aux dernières nouvelles.

Il avait l'impression de se noyer dans ses explications.

– Shizu-chan, tu n'aurais pas de la glace ? J'ai vraiment envie de glace.

Le blond avait l'air perdu.

– Tu sais... On dirait vraiment que t'as bu. Genre, une bonne grosse bouteille.

– Je n'ai pas bu, par contre j'ai soif effectivement. Et en plus que je n'ai plus ma glace – paix à son âme –. Je veux du frais. Je hais la chaleur. Et je vais mourir.

Oui, il l'admettait volontiers : il en profitait peut-être un peu pour faire sa drama queen. Mais dans l'état des choses, il s'en foutait pas mal : il avait chaud, soif, sa tête tournait, et pour couronner le tout, il était en compagnie de Shizuo et de son foutu cabot de merde !

– Tiens, d'ailleurs, pourquoi tu ne m'as pas encore frappé ?

Le blond haussa un sourcil.

– Tu voudrais que je te frappe ?

– Et bien non, pas vraiment (parce que bon, soyons honnêtes, avec ce temps il y a 75% de chance pour que je ne me réveille pas). Mais tu ne trouves pas ça... bizarre ?

– De quoi ?

– Qu'on soit tranquillement en train de parler chiffons comme deux vielles copines.

– Déjà, on parle de haine pour les chiens et de ton penchant vraiment bizarre pour la glace, et ensuite, deux vielles copines, sérieux ?

– La chaleur.

Il se laissa tomber à genoux et s'allongea une fois de plus dans l'herbe. Au point où il en était, ce sac à puce pourrait bien devenir lui lécher l'oreille qu'il n'était pas pas certain de ne serait-ce que rouvrir les yeux.

– Et bien si j'avais su que la chaleur te rendait supportable, je t'aurais enfermé dans un four bien plus tôt.

Oubliez ce qu'il venait de dire plus tôt : il rouvrit immédiatement les yeux.

– Hein ? Tu me trouves supportable ?

– Quoi ?

Il rougit.

– Non, c'est pas ce que j'ai dit ! Et toi, tu as dit que tu ne me détestais pas !

– C'est pas ce que j'ai dit non plus !

Ils étaient tous les deux rouges pivoines. La chaleur.

Soudain, Izaya se rendit compte qu'il manquait quelque chose.

– Shizu-chan ?

– Mmmmh, quoi ?

– Il est où ton cabot ?

Il ouvrit grand les yeux et regarda autour de lui.

– Putain l'enfoiré !

Et sans plus attendre, il saisit la porte de sortie qui s'offrait à lui et tourna les talons.

– On a pas fini de parler, Shizu-chan !

Et s'il ne lui courait pas après, c'était à cause de la chaleur. Entièrement à cause de la chaleur.