Somewhere to go
Fandom : Haikyuu !
Paring : Bokuto/Akaashi, Iwaizumi/Oikawa, Kuroo/Daishou
Genre : Univers Alternatif
Débutée le 20/10/2018. (Part 1)
Terminée le 27/10/2018. (Part 1)
Résumé :
Au cœur des bois, pas si loin d'un petit village perdu au milieu des terres, un manoir se dresse au delà les arbres. C'est là que vivent les personnes dont la société ne veut pas. Là que se retrouvent ceux qui ne sont pas comme tout le monde. Créatures fantastiques. Vampire. Loups garous. Mage. Sorcier.
Et parmi tout cela, il y a Akaashi. Akaashi qui souhaite simplement trouver un endroit où aller. Où se réfugier.
Note d'auteur.
Bonjour !
Alors, quelques points:
1. Oui, cette histoire n'a aucun sens.
2. Oui, j'ai fait n'importe quoi.
3. Oui, je commence bien trop de trucs.
4. Oui, Oikawa sera toujours la drama queen, même dans cette partie il est encore très soft.
Je n'ai pas encore écrit la deuxième partie, mais je vais essayer de faire vite.
One Shot.
Se rendre au cœur même du village avait toujours été quelque chose que Keiji redoutait profondément. Sentir tous ces regards sur sa peau, ces regards sales et écœurants, qui le faisaient se sentir plus mal que jamais, au point où il n'avait qu'une envie : se gratter la peau afin que plus personne ne puisse jamais poser les yeux sur lui.
Ce sera sûrement la dernière fois, se dit-il. La dernière fois.
Le soleil tapait fort, et durant une seconde, il regretta d'être sorti en début d'après-midi. Il aurait du y aller le matin. Mais pourtant, une petite voix lui souffla que ce qu'il venait chercher aujourd'hui, il ne l'aurait certainement jamais trouvé le matin ou en soirée.
Un homme passa auprès de lui, frôla son épaule tout en le dévisageant, et le brun ne put s'empêcher de se recroqueviller sur lui même. Un frisson de dégoût lui remonta le long de l'échine et il baissa les yeux avant d'accélérer le pas.
La dernière fois.
La place grouillait de monde, comme tous les dimanches avant la messe – tout le village devait être réuni ici –, et il se faufila bien plus facilement entre les corps. L'odeur de sueur était écœurante, comme un nuage étouffant qui lui comprimait la poitrine. Seules quelques rares personnes s'intéressèrent à lui – et chuchotèrent en le reconnaissant – mais une grande majorité ne le reconnue même pas.
Il traversa la place, arriva devant la grande porte de l'auberge, puis entra sans attendre, presque heureux de pouvoir retrouver quelques minutes de fraîcheur sous cette chaleur de plomb – et surtout échapper aux regard curieux qu'il sentait lui brûler le dos.
Il mit un pied à l'intérieur, et nombres de conversations s'arrêtèrent immédiatement. Passant une main brûlante sur sa nuque, il s'avança à travers la pièce jusqu'au comptoir et leva les yeux vers la femme qui se trouvait derrière.
– Oh, Keiji ! Tu vas bien, mon mignon ?
Saeko lui offrit un sourire qui le mit mal à l'aise, et il hocha distraitement la tête.
– Saeko-san, tu...
Mais elle avait l'air de déjà savoir pourquoi il se trouvait là.
– Oh, Keiji... Oui je l'ai vu.
Elle fit glisser un verre d'eau dans sa direction, puis s'appuya contre le bar en bois.
– Elle était là avec...et bien tu sais qui, toute la semaine depuis mardi je crois.
Oui, il voyait qui. Son amant. Ou en tout cas celui du moment.
– D'accord, merci. Tu sais où elle est à présent ?
Derrière lui, quelqu'un siffla bruyamment, et la blonde lui lança quelque chose – un torchon ? –. Il n'osa pas se retourner.
– Aujourd'hui je ne sais pas. Mais hier, elle est partie avec lui.
Oh.
– Merci, dit-il avant de tourner les talons.
XXX
Quand il rentra chez lui, Akaashi se demanda ce qu'il allait bien pouvoir faire pour trouver à manger.
Sa mère partait souvent, cela n'était jamais une surprise : parfois il se levait le matin en trouvant le lit vide, et comprenait qu'elle n'était plus là. C'était une femme magnifique qui aimait trouver du réconfort dans la compagnie des hommes, et ces derniers étaient attirés par elle comme les papillon par la lumière – même lui ne pouvait s'empêcher d'être rassuré et même quelque peu heureux lorsqu'elle rentrait enfin à la maison – et nombreux étaient ceux qui lui avaient affirmé qu'il lui ressemblait en tout point.
Lorsqu'elle reviendrait – car arriverait un jour où cet homme, celui avec qui elle s'était enfuie cette fois, allait lui briser le cœur, comme à chaque fois – elle aurait alors besoin de nourriture. Elle se consolerait en mangeant, très certainement, et ne mettrait pas plus de trois ou quatre jours à remarquer son absence. Mais Keiji le savait, dans le fond, elle n'avait pas besoin de lui.
Il alla s'allonger dans le lit qu'il partageait avec elle, se pelotonnant dans les draps et profitant du léger vent qui s'engouffrait par la fenêtre. Son estomac cria mais il le fit taire en enfonçant sa tête dans l'oreiller.
Au loin, un loup hurla, mais il ne réagit pas.
Même s'il n'en avait jamais vu, Keiji entendait presque tous les soirs au moins deux loups hurler pendant des heures. Parfois, c'était l'après midi, même si cela durait moins longtemps. Ce son avait fini par lui être familier, et désormais il l'accueillait presque avec gratitude.
Tant pis pour la nourriture.
Il écouta leur hurlement pendant un moment, jusqu'à finalement fermer les yeux et s'endormir en quelques secondes.
XXX
Lorsqu'il se réveilla, il faisait déjà nuit.
Lentement, il se redressa, frottant ses yeux afin d'effacer les dernière traces de sommeil, puis balança ses jambes en dehors du lit afin d'accéder à la bougie sur la table de nuit. Il gratta une allumette, et soudain une lumière éclaira la pièce.
Keiji resta immobile quelques secondes, puis se rendit dans le salon. Il posa la petite soucoupe sur la table, attrapa son pull afin de le passer par dessus sa chemise, puis s'assit sur l'une des chaises.
Il regarda le vide.
Dois-je écrire une lettre ? Nous avons peu de papier, alors cela vaut-il vraiment la peine d'en gâcher pour ça ? Même pour un mot, ça ne servirait pas à grand chose.
Une goutte de cire tomba sur la table et il la toucha du bout du doigt. Elle était chaude, mais pas brûlante, et elle se colla à son ongle.
Un nouveau loup hurla, et son regard fut attiré par la lune qu'on pouvait apercevoir par delà la fenêtre.
Encore quelques secondes. Quelques secondes seulement.
Il compta à l'intérieur de sa tête. Dix secondes. Ensuite ça serait fini.
Neuf.
Il se leva, et la chaise racla contre le sol, résonnant dans le silence de la nuit. En passant devant le miroir à coté de la cheminé, il se regarda quelques secondes.
Ses grands yeux sombres. Sa peau clair et lisse, qui reflétait la lumière de la bougie. Sa bouche rose.
Les gens avaient raison, il était bien le portrait craché de sa mère.
Cet homme. Cet homme le pensait également. Il trouvait que j'avais les même traits. La même douceur.
Il secoua la tête et détourna le regard. En s'éteignant, la petite flamme laissa derrière elle une ligne de fumée sombre.
Dix.
Keiji tourna les talons, décrocha la clé du clou, puis ouvrit la porte. Il prit grand soin à bien la reverrouiller derrière lui. Il ne voulait pas que des pillards viennent se servir.
Une fois cela fait, il prit une grande inspiration et sortir du petit jardinet.
Puis il s'enfonça dans la forêt.
XXX
Au bout d'un long moment, ses pieds devinrent douloureux.
Les lourdes bottes que lui avait un jour ramené sa mère lui avait toujours fait mal aux pieds tant elles étaient lourdes. En temps normal, il mettait de petites chaussures légères lorsqu'il partait crapahuter dans les bois, mais il s'était dit que peut-être cela représentait une occasion – une dernière.
Reprenant son souffle, il trébucha sur une racine et s'étala de tout son long sur un tapis de feuille mort. Son pantalon en toile se déchira, et il sentit du sang couler le long de son mollet.
Encore quelques pas. Quelques pas et j'arrête.
Il se releva en tremblant, dans le silence de la forêt.
Un hurlement – bien plus proche qu'il ne l'avait jamais été – le fit avancer.
Juste quelques pas.
Il essaya de faire attention où il mettait les pieds, les yeux ternes et rivés sur ses pieds. Le sang de son genou tachait la toile déjà sombre et étrangement, cette pensée s'accrocha à lui.
Tache. Tache. Tache.
Soudain, alors même qu'une petite voix lui chuchotait à l'oreille d'avancer encore un peu plus, il aperçut une lumière au loin. Pas très forte, mais assez remarquable dans l'obscurité de la forêt.
Je suis loin du village. Il ne peut pas y avoir quelqu'un. C'est impossible.
Était-ce un feu ? Il espérait que ça ne soit pas le cas. Sans attendre, il avança plus rapidement, fonçant vers cette dernière. Son pull était assez fin, pourtant il n'avait pas froid : en cet instant, il espérait sincèrement ne pas être obligé de faire demi-tour afin d'aller prévenir les villageois qu'un feu se dirigeait vers eux – il avait beau ne pas les aimer, il y avait tout de même quelques personnes qui sortaient du lot, comme Saeko par exemple –.
Mais lorsqu'il déboucha sur ce qui lui paraissait être une clairière, ce ne fut pas un feu qu'il trouva – bien que pendant une seconde, il douta de ce fait. Des dizaines de lumières volaient dans le ciel, à quelques mètres du sol, tournoyant rapidement comme des petites étoiles. Au centre, il crut distinguer une ombre – une personne – qui se tenait là, immobile et les yeux fermés, entouré de toute cette lumière qu'il semblait suspendre au dessus du sol par ses paumes relevées face au ciel.
C'était impossible.
Sans même savoir ce qu'il faisait, et comme un papillon, il fit un pas en avant. Une branche craqua sous son poids, et tout à coup les lumières s'éteignirent, la chaleur disparue, et il se retrouva à nouveau dans le noir.
Il se figea, leva son regard vers le ciel – la lune – puis balaya à nouveau la prairie du regard.
Keiji sursauta et fit recula de trois pas.
– Qui es-tu ?
L'inconnu était arrivé devant lui, à quelques centimètres à peine, si rapidement et silencieusement – il était certain de ne rien avoir entendu ! – que cela lui paraissait... impossible.
Il inclina légèrement la tête sur le coté, et ce geste donna l'impression au brun qu'il se tenait face à un hibou.
Puis il remarqua ses cheveux blancs et gris, ses yeux or, ses bras larges et ses épaules fortes, et sentit une peur incontrôlable lui serrer la poitrine.
Comme dans les livres.
Pas humain.
Il déglutit.
– Petit, tout va bien ?
Recula d'un pas. Même si sa voix était si douce. Même si son expression était si gentille.
– Que fais-tu tout seul dans la forêt ?
Un hurlement de loup, juste au bout de la clairière, il en était sûr.
Il fallait qu'il parte. Maintenant.
Et il s'apprêta à le faire. Sur le moment, il fut à deux doigts de partir en courant. Pour sauver sa vie.
Puis il se rappela que cela n'avait aucun sens, car de toute façon, s'il s'était enfoncé si loin dans la forêt, ce n'était pas pour fuir.
C'était pour en finir.
Alors il le laissa approcher.
– Petit ? Tu es vraiment très pâle, tu sais ? Tu viens du village, n'est-ce pas ?
Bien sûr, d'où pourrait-il bien venir d'autre ?
Il eut envie de répondre Et vous ? mais aucun son ne sortit de sa gorge. Derrière l'épaule de l'homme, au fond de la prairie, à la lisière des bois, un loup sortit de l'ombre.
Voilà pourquoi je suis là.
La bête s'avança vers eux, lente, comme un fauve sur le point de sauter sur sa proie, de la bave aux lèvres. Comme tant de fois depuis des semaines, Keiji s'imagina ce que cela ferait de sentir les crocs puissants de ce loup lui arracher la peau. Et comme tant de fois, cette pensée lui parut étrangement rassurante.
Mais, et lui ?
Le brun posa son regard sur l'inconnu. Il ne savait pas qui il était, ni ce qu'il était, ni comment il avait réussi à faire ces choses avec la lumière. Mais une chose était sûr, et peu importait la peur que cet être lui inspirait : il ne méritait pas de mourir s'il n'en avait pas envie.
Il prit une grande inspiration.
– Vous feriez mieux de partir, chuchota t-il.
Leurs regards se croisèrent.
– Derrière vous. Puis partez.
Ses sourcils se haussèrent. Lentement, il se retourna, faisant face au loup qui s'approchait de plus en plus rapidement.
Il ne sursauta pas non plus, et lança un petit coup d'œil vers Keiji.
Ce dernier fronçait les sourcils devant son immobilité.
– Partez, répéta t-il.
Mais il ne bougea pas.
Le loup avançait, avançait, et avançait encore.
Puis tout à coup, il fut devant eux, et s'arrêta.
Quelques secondes passèrent, et Akaashi sentit une sueur froide couler le long de sa nuque.
– Kuroo, tu lui fais peur.
Bouche bée, le brun se tourna vers lui.
– J'étais venu vous chercher parce qu'Iwaizumi a encore fait exploser la véranda, et j'en ai marre de toujours tout reconstruire, alors appelle ton âme sœur et on rentre à la maison.
Un craquement sonore fit grimacer Keiji qui ferma les yeux par réflexe. Lorsqu'il les rouvrit, le loup n'était plus, et un grand homme tout nu se tenait devant eux à sa place.
– Whaou, j'ai jamais vu quelqu'un avec aussi peu d'expression faciale. J'aurai vraiment cru que n'importe qui se pisserait dessus.
Il se retourna vers l'inconnu – le premier, puisqu'ils étaient tous les deux des inconnus, même s'il savait désormais que le loup qui n'en était pas un s'appelait Kuroo.
– C'est qui du coup ?
– Je ne sais pas, j'étais en train de faire des feux follets quand il est apparu. Super silencieux en passant, bravo.
Sa bouche semblait définitivement close.
– Et pour être clair : c'est pas mon âme sœur.
– C'est ça ouais, d'accord tout le monde te croit, comme d'habitude.
Il se retourna vers lui.
– Petit, sérieux, tu vas bien ?
– Alors vous n'allez pas me tuer ?
Il aurait voulu ravaler sa phrase et surtout la déception qu'il avait pu y déceler.
– Kuroo, t'as envie de croquer un garçon ?
– Tu sais bien que l'humain a un goût dégueulasse.
– Voilà, pas de danger. T'habites dans le village du coup ? T'es perdu ? On peut te ramener si tu veux.
– Je croyais que t'étais venu pour nous ramener à la maison ?
– Hum, oui. Mais Oikawa et Iwaizumi sont seuls là bas, donc on va attendre un peu, ok ?
– Comme s'ils se gênaient même quand on est là, marmonna t-il.
Akaashi ne comprenait rien. Mais une chose était sûre : il ne voulait pas rentrer.
– Vous pouvez rentrer chez vous. Et me laisser là.
Derrière lui, les buissons tremblèrent et il se retourna immédiatement. Un autre homme nu. Avec des cheveux verts.
– Qu'est-ce qui se passe ? Oh il est mignon lui, c'est qui ?
Son regard sombre se posa sur lui, et en reculant d'un pas, le brun sentit ses genoux céder sous lui.
– Houlà !
Quelqu'un le rattrapa – de grands bras, puissants – et il eut le temps de voir une nouvelle fois la lune avant que le visage aux yeux d'or entre dans son champ de vision.
Ses pieds lui faisaient mal.
– Petit, tu ne veux pas rentrer ?
Il secoua la tête.
– Alors tu peux venir avec nous ? Tu te reposes un peu chez nous, et ensuite tu repars si tu le souhaites.
– On va avoir un petit humain chez nous ? s'exclama Daishou.
– Daishou, sérieux, soupira Kuroo. Dis pas ça comme si c'était un animal de compagnie, il va flipper.
– Taisez vous tous les deux et mettez des fringues, putain !
XXX
Keiji était bien décidé à les suivre sans rechigner. Suivre ces gens ne lui paraissait pas si étrange – après tout quel risque pouvait-il encourir ? S'il n'y avait pas de loups – pas de vrais loups – alors il ne savait plus quoi faire. S'enfuir ne servirait à rien, et il ne voulait pas retourner chez lui.
Pourtant, au bout d'un moment, ses pieds devinrent bien trop douloureux. Son pas se fit plus lent, il commença à boiter, et les trois hommes le distancèrent bien facilement. Les deux hommes tous nus avaient repris une apparence animale, et ce fut donc l'inconnu qui se retourna vers lui.
– Hé, tout va bien ?
Le brun hocha ta tête et fit un nouveau pas, mais il aperçut soudain du sang à travers l'épaisse toile de ses bottes. Ses genoux saignaient toujours.
Le regard de l'homme suivit le sien, et ses yeux se posèrent sur ses jambes.
Il s'approcha de lui.
– Daishou, viens par là tu veux ?
Le loup à l'étrange pelage vert sombre, comme la mousse des arbres ou les herbes fraîches de la nuit, s'avança vers eux. Ses yeux étaient brillants et sombres.
– Tu peux le porter sur ton dos ?
– Quoi ? Non !
Les sourcils de l'inconnu se haussèrent.
– Oh, une réaction. Daishou est un garçon propre tu sais ? Ça doit bien être la seule qualité chez lui d'ailleurs.
Le loup grogna et approcha son museau de lui avant de lui pincer les fesses avec ses crocs.
– Aie ! On avait dit interdiction de mordre !
Il renifla avec impétuosité et le bouscula afin de s'approcher de Keiji. Ses grandes pupilles le soudèrent, et durant l'espace d'un instant, il ne put détourner le regard.
– Il veut que tu montes sur son dos.
– Pourquoi vous faites ça ? s'entendit-il demander.
Tous les regards se fixèrent sur lui.
– Pourquoi on fait quoi ?
– Pourquoi vous voulez me ramener chez vous ?
Sa bouche fit une sorte de petit oh de compréhension.
– Oh oui bien sûr. Tu trouves ça bizarre, n'est-ce pas ? J'ai lu un livre sur un type qui se faisait découper au fond d'une forêt et... je m'enfonce là. Enfin, on ne te fera pas de mal. Et tu as mal aux pieds, je crois. Je pourrais te soigner à la maison si tu veux, mais en attendant il vaudrait mieux que tu montes sur ton dos.
Daishou pigna étrangement, de la même manière que le petit chiot qui était apparu sur le pas de sa porte lorsqu'il était petit.
Il hocha distraitement la tête, puis approcha l'une de ses mains du pelage du loup. Ce dernier vint immédiatement à sa rencontre, se laissant facilement caresser. Au bout d'un moment, l'homme passa derrière lui et l'attrapa par la taille afin de le hisser.
– Tu es... très léger.
Son sourire était si sincère et lumineux.
– Agrippe toi à ses poils, il n'a pas mal ne t'inquiète pas.
Son corps était si grand, si imposant. Un loup géant. Kuroo était encore plus grand, le pelage noir comme la nuit, et lorsqu'il passa à coté d'eux Keiji eut l'impression qu'il souriait.
Mais c'était impossible, puisque c'était un loup.
XXX
Quand ils sortirent enfin ses bois, Keiji avait fini par presque s'allonger contre le pelage brûlant de Daishou. Ses yeux s'étaient fermés, ses jambes avaient presque arrêté de le faire souffrir, et la chaleur du corps qui le soutenait était si forte, presque brûlante, que cela avait fini par le rendre somnolant.
Mais en sortant de l'ombre des arbres, la lumière de l'aube le fit froncer les sourcils et il papillonna.
En relevant la tête, son regard tomba immédiatement sur l'immense bâtisse qui se dressait devant eux. Et il écarquilla les yeux.
L'homme ricana devant sa réaction.
– Il est beau, hein ? Ce manoir était déjà comme ça quand on l'a trouvé. Enfin, dans un plus mauvais état, mais il était déjà beau.
Pourquoi personne ne lui avait jamais parlé d'un manoir perdu au milieu de la forêt ?
Sur le coté est, une fumée épaisse s'élevait vers le ciel.
– Encore lui..., souffla t-il.
Daishou suivit Kuroo jusqu'au grand porche, monta une marche, puis le grand brun redevint humain.
– Bah mince alors, si je ne me trompe pas, ce coin là c'est...
– Oui. Ils sont en train de s'engueuler à l'étage, mais Oikawa vous a entendu. Ou plutôt il l'a senti lui.
Keiji regarda l'enfant assis sur le petit fauteuil à bascule. Il était apparu de nulle part, et sa peau était étrange.
Des bras l'aidèrent à descendre, et il remercia l'inconnu.
Daishou se retransforma au moment même où la porte s'ouvrait brusquement.
– Vous avez ramené un humain ?
Un garçon incroyablement beau au cheveux bouclés fit son apparition, un grand sourire aux lèvres.
– Vous m'avez ramené un humain !
Il se jeta au cou de Keiji qui était resté immobile, les yeux écarquillés.
– Oikawa, on l'a pas ramené pour toi, lâche le !
– Mais il est tellement chou ! Akaashi Keiji ? On dirait pas avec ton visage tout lisse mais tu ressens vachement de trucs !
Comment peut-il ?
– Je suis empathe. Genre, un super empathe. Je peux savoir tout ce que tu ressens rien qu'en te touchant.
– Oikawa, lâche le !
– Bokuto, arrête de faire le râleur. D'habitude c'est toujours toi qui commence, il t'arrive quoi...
Une immense sourire naquit sur ses lèvres et il se détacha du brun afin d'aller se coller à l'inconnu – Bokuto.
– Je vois, je vois. Tu sais bien qu'on ne peut rien me cacher !
Les deux loups avaient disparu à l'intérieur.
– Tu veux que je le dise à voix haute ?
– Tu veux que je te transforme en pot de chambre pour les prochaines 24h ?
– D'accord, point pour toi.
Il se retourna vers Keiji.
– Oikawa Tooru, vampire à plein temps, chieur lorsque vient la nuit, et même lorsqu'elle se transforme en jour. Si tu ne t'approches pas trop près de mon potager adoré, alors je sens qu'on devenir de bons amis.
Et il lui tendit la main.
– Conseil d'ami : ne traîne pas entre Kuroo et Daishou durant la pleine lune.
XXX
Jamais Keiji n'avait été aussi heureux d'enfin s'asseoir quelque part.
Il avait boité depuis l'entrée jusqu'au salon, traversant le grand hall et passant sous les escaliers, suivant Bokuto qui lui lançait de petits regards inquiet par dessus son épaule.
Après lui avoir serré la main, Oikawa s'était soudain redressé, avait regardé derrière lui, puis avait offert au brun un grand sourire ravi. Heureux d'avoir fait ta connaissance, Kei-chan ! Mais maintenant, si tu veux bien m'excuser, je dois fuir un sorcier immortel qui veut tuer l'immortel que je suis également ! À plus tard !
Il n'avait pas bien compris – même rien compris du tout, en fait –, alors il s'était contenté de le regarder fuir dans les bois – à une vitesse hallucinante –, presque immédiatement suivit par un grand brun à l'air énervé volant sur un balai.
À présent, il était assis dans le grand canapé en velours – c'était si doux sous ses doigts ! – attendant le retour de Bokuto en observant ce qui se trouvait autour de lui. Ce manoir était immense, si grand, et encore plus grand à l'intérieur qu'à l'extérieur. Tout était propre et beau, bien plus que tout ce sur quoi ses yeux avaient pu se poser jusqu'à maintenant.
– Tu es super mignon. C'est Bokuto qui t'a trouvé, n'est-ce pas ?
Il sursauta. À ses cotés, un petit rouquin s'était installé pendant qu'il avait le dos tourné, et il ne l'avait pas entendu arriver.
– Bokuto...-san, ne m'a pas vraiment trouvé.
C'était plutôt l'inverse, en vérité.
Le garçon battait des jambes dans le vide, le regard curieux.
– Tu vas rester avec nous ?
Keiji cligna des yeux.
– Qui êtes vous ? demanda t-il sans répondre. Je n'avais jamais entendu parler d'une aussi grande maison dans les bois.
– Oh, c'est normal. Iwaizumi a placé des portails autour.
– Des portails ?
– Ouais, il en a fabriqué dans son atelier et en a placé tout autour de la maison pour empêcher les gens de venir, de la voir, ou même de se souvenir avoir vu quelque chose.
– Hinata !
Bokuto réapparut dans l'embrasure de la porte, un seau d'eau dans la main.
– Bokuto ! Il va rester avec nous, hein ?
– Je ne sais pas, gamin. Il fera ce qu'il voudra. Mais avant, je vais le soigner, tu veux bien aller retrouver Kenma ?
Le rouquin hocha la tête avec joie, puis l'instant d'après, il avait disparu.
Keiji écarquilla – encore une fois – les yeux, tandis que Bokuto s'agenouillait devant lui.
– Akaashi, hein ? C'est ce qu'Oikawa a dit, et il lit plus ou moins dans les pensées, même s'il affirme n'être qu'empathe. Mais bon : peut-on vraiment croire un vampire immortel ? J'en suis pas vraiment sûr.
Avec douceur, il prit l'un de ses pieds dans ses mains, enleva précautionneusement ses bottes, puis grimaça en voyant l'état de sa peau. Il fit la même chose avec l'autre, puis releva la tête.
– Tu peux les mettre dans l'eau ? Juste quelques instants ?
Il hocha la tête et s'exécuta. Bokuto positionna ses mains au dessus du seau, et presque immédiatement le liquide s'illumina délicatement. Une chaleur agréable entoura ses membres et sans le vouloir, il laissa échapper un soupir de soulagement.
Il aperçut un petit sourire satisfait sur les lèvres du jeune homme.
– Bokuto-san ?
– Oui ?
– Quel âge avez-vous ?
Ce dernier se stoppa brusquement.
– C'est...
– Malpoli ? Excusez moi. Je ne voulais pas vous vexer.
D'autant plus qu'il était gentiment en train de soigner ses pieds.
– Quoi ? Non ! En fait, j'allais plutôt dire « étonnant ». Parce que bon, tu es... humain. Et tu m'as vu faire des feux follets. Et Daishou et Kuroo se transformer en loup. Et Oikawa est un vampire. Et... tout le reste.
Il remonta son pantalon en toile jusqu'au dessus de ses genoux, puis y fit couler un peu d'eau.
– Alors je trouve ça plutôt étonnant que la première chose que tu me demandes, c'est mon âge.
Keiji regarda les plaies de ses jambes se refermer toutes seules.
– Qu'aurais-je du demander ?
– Je ne sais pas vraiment.
– Dans ce cas j'ai une autre question.
– Oui ?
– Oikawa-san est un vampire avec un potager ?
XXX
Au bout d'un moment, et sans vraiment s'en rendre compte, Keiji finit par s'endormir. L'eau que Bokuto avait appliqué sur ses jambes avait installé en lui une étrange chaleur, et ce dernier lui avait ensuite expliqué que l'eau possédait la capacité de soigner – peu importe le fait que les blessures soient intérieur ou extérieur.
Ses paupières étaient devenues lourdes, sa tête ballottait de gauche à droite, puis soudain, il s'était retrouvé allongé, le visage contre un tissu qui sentait bon les fleurs. Quelques secondes plus tard, le sommeil l'emportait.
Akaashi ne rêvait que rarement. La plupart du temps, il rouvrait les yeux avant même de réussir à se souvenir quand il avait bien pu les fermer. Mais parfois, il se voyait courir dans la forêt, à la nuit tombée, comme lorsqu'il était petit. La sensation de l'eau glacée de la rivière contre sa peau, celle de la mousse et des feuilles mortes sous ses pieds nus, du vent fort qui faisait voler ses cheveux devenus bien trop longs.
Cette fois-ci, il ne rêva pas, et fut réveillé par la lumière du jour.
Lorsqu'il papillonna des yeux, Keiji remarqua qu'il se trouvait encore dans le canapé.
– Oh. Hinata, il est réveillé, remarqua un garçon assis dans le fauteuil en face de lui.
Le brun se redressa au moment même où le petit rouquin apparut devant lui, un grand sourire aux lèvres.
– Kei-chan, c'est ça ? Enchanté ! Je suis Hinata Shoyo.
Il lui tendit la main, et alors même que ce dernier s'apprêtait à la serrer, la sienne passa complètement à travers.
Ses sourcils se haussèrent.
– Ah mince j'oublie à chaque fois. Désolé, on fera sans contact, d'accord ?
– Je... m'appelle Akaashi Keiji. Pas Kei-chan. Et comment ça se fait que... ?
– Que tu ne peux pas me toucher ? Oh, ça c'est parce que je suis mort. Et Kenma aussi.
Il lui pointa du doigt l'autre garçon qui lisait un livre dans le fauteuil. Ce dernier hocha la tête puis retourna à sa lecture.
– Mais t'inquiète, pas besoin de faire cette tête. Si j'ai besoin d'un câlin, je peux lui en faire à lui. Et c'est pas si mal de ne plus être obligé de manger des légumes.
Le brun pencha légèrement la tête.
– Alors.. vous êtes des fantômes ? Tous les deux ?
– C'est ça.
– Et Oikawa-san est un vampire.
– Hum hum.
– Et Kuroo-san et Daishou-san... des loups garous ?
– Yup.
– Et le grand brun sur un balai volant ?
– Hajime est un sorcier. Mais il est immortel aussi, à cause d'Oikawa.
– Oh, d'accord. Et Bokuto-san ?
Le rouquin lui fit un immense sourire et monta sur la petite table.
– Kotaro est un mage. Il a de grandes affinités avec les éléments.
Akaashi ne savait pas quoi dire.
– De quoi vous parlez ?
En parlant du loup...Le brun se retourna vers Bokuto qui venait de faire son apparition. Il portait une grande couverture, et ses cheveux étaient aplatis et tout mouillés. Était-il venu pour la lui poser sur le dos ?
– Kei-chan est vraiment gentil ! Et j'ai l'impression qu'on peut tout lui dire, jamais il ne sera étonné.
– Je suis étonné.
– C'est vrai ?
– Bien sûr. Mais ça ne veut pas dire que je dois réagir brusquement, si ?
– Non, tu as raison ! Mais la dernière fois que quelqu'un a vu Bokuto faire de la magie, il a ssayé de l'embrocher avec une faux.
Le regard du brun glissa vers le nouvel arrivant, et il se rappela la peur qu'il avait ressenti en l'apercevant. Pour autant, il aurait préféré se faire tuer plutôt que de faire du mal à quelqu'un capable de si fabuleuses prouesses.
– Le feu vous brûle t-il ?
Encore une fois, Bokuto parut étonné.
– Non... Non, il ne me brûle pas.
Hinata chuchota quelque chose à l'oreille de Kenma, celui-ci hocha la tête, puis ils disparurent.
– En fait, continua t-il en s'asseyant à ses cotés, déposa la couverture entre eux, c'est plus une chaleur réconfortante. Comme quand tu approches tes mains d'une flamme sans la toucher.
Keiji hocha la tête. Ce devait être une sensation incroyable.
– Akaashi ?
– Oui ?
– Que faisais-tu dans les bois ? Normalement, les humains n'y vont jamais. Surtout la nuit.
Le brun détourna le regard, et le posa sur l'une des fenêtres. La lumière était presque aveuglante.
– J'attendais je crois.
– Tu attendais quoi ?
– Je ne sais pas.
Ses yeux l'observaient avec curiosité.
– Akaashi ?
– Oui ?
– Tu es fatigué ? Tu n'as dormi que trente minutes.
– Oui, c'est vrai.
Il la sentait peser sur ses épaules.
– Ma chambre est à l'étage. Tout le monde est occupé, tu pourras te reposer là quelques heures.
Il ne répondit rien. À la place :
– Bokuto-san ?
– Tu peux m'appeler Kotaro, tu sais ?
– Bokuto-san, insista t-il. Pourquoi vous m'avez ramené avec vous ? Vous auriez très bien pu me laisser là bas.
– Oui, c'est vrai. Mais tu avais l'air perdu. Et tu as essayé de me protéger, alors même que je te faisais peur.
Ses yeux or étaient ancrés dans les siens.
– Tu devrais aller te reposer. Ensuite, je te ramènerais chez toi.
Son sourire lui semblait spécialement là pour lui. Comme si sa simple présence était suffisante pour faire naître ce sourire sur ses lèvres.
Il hocha la tête.
– Merci. Pour tout.
XXX
Le lit de Bokuto n'était pas souvent utilisé, cela se voyait au premier coup d'œil. Les draps sentaient le propre, le matelas était souple, et malgré le fait que ce dernier était si grand qu'Akaashi aurait pu dormir avec au moins trois personnes de sa corpulence sans même les toucher, il paraissait bien petit face à la taille de la pièce en elle même.
Des livres jonchaient le sol et les différentes étagères aux murs, et de nombreuses bougies à moitié consumées recouvraient les tables de nuit et le grand bureau. Jamais le brun n'avait vu de maison si belle, et celui lui fit penser que justement, cette chambre seule devait faire la taille de sa petite bicoque aux abords des bois.
Avant qu'il ne s'installe, Bokuto l'avait regardé de haut en bas puis lui avait demandé s'il désirait prendre un bain. La terre dans laquelle il était tombé quelques heures plus tôt tachait encore ses mains et son cou, sa dernière toilette commençait à dater, et il fut soudain bien trop conscient de son apparence pitoyable au milieu de ses murs.
– Je, oui je veux bien. Je ne voudrais pas tout salir.
– Tu pourrais renverser un seau entier de boue sur mon lit que cela ne me ferait ni chaud ni froid. Je veux juste que tu te sentes bien.
Il hocha la tête.
– D'accord. Merci.
– Dans la pièce du fond, là bas, il y a une salle de bain avec une baignoire remplie d'eau chaude. Le savon est juste à coté, sers toi.
Nouveau hochement de tête.
– Bokuto-san ?
– Oui ?
– Merci beaucoup. Et désolé pour le dérangement.
XXX
Akaashi dormit jusqu'au lendemain matin. Et encore, ce fut la présence d'Hinata qui le réveilla.
– Oikawa a dit que tu étais fatigué, lui dit-il une fois que le brun se fut relevé quelque peu.
Il se frotta les yeux, puis regarda les épaisses tentures qui empêchaient la lumière du jour de parvenir jusqu'à lui.
– Oikawa-san sait beaucoup de choses, n'est-ce pas ?
– Il est empathe, c'est le genre de chose qu'il sent.
– Hinata, tu as encore oublié pourquoi tu étais venu, l'interrompit Kenma en apparaissant au bout de son lit.
– Ah oui, mince. Ils t'attendent en bas. Pour le petit déjeuner.
Brièvement, il repensa aux loups garous et se demanda si cela n'allait pas être lui, le déjeuner.
– Tu n'as pas a t'inquiéter. Si même Daishou t'aime bien – et il n'aime personne, précisons le – alors tu ne risques rien. Et Bokuto...
– Hinata. Tais-toi. Ça, ça ne nous regarde pas.
– T'as raison. On observe et on se tait.
Puis ils disparurent en même temps.
XXX
– Alors, Keiji, tu as quel âge ?
Kuroo leva les yeux au ciel, Oikawa ricana discrètement, et Bokuto fit la moue.
Akaashi, lui, se contenta de hausser un sourcil.
– Je ne sais pas. Dix-sept ans sûrement.
– Comment ça, tu ne sais pas ? Tu es né quand ?
– Ma mère ne me l'a jamais dit. Et comme je ne vais pas à l'école, ce doit être un peu approximatif.
Kuroo et Daishou échangèrent un regard, mais n'eurent pas le temps de dire quoi que ce soit car Iwaizumi pénétra dans la pièce.
– Salut, petit, dit-il en s'asseyant à ses cotés. Comme je dois être l'une des seules personnes à me nourrir de façon normale, je suis le mieux placer pour t'apporter quelque chose. Tu veux quoi ?
– Bonjour, commença t-il. Merci. Et, euh, la même chose que vous ?
– Pas de soucis.
Il claqua des doigts, murmura quelque chose que le petit brun ne comprit pas, puis une assiette apparut devant lui, remplie d'œufs brouillés et de quelques morceaux de viandes.
Jamais il n'avait vu quelque chose d'aussi appétissant.
– Toujours pas étonné, râla Kuroo. Ce gamin est incroyable. Il vient de faire apparaître une assiette de bouffe devant toi, tu pourrais être un peu brusqué. Surpris. Quelque chose comme ça, non ?
– Hinata-kun m'avait déjà prévenu qu'Iwaizumi-san était un sorcier.
– Ah oui, bien sûr, évidemment.
Il fut presque certain de l'entendre murmurer « ce gamin est décidément trop bizarre ».
XXX
Une fois le repas terminé, Bokuto se leva de table – lui n'avait fait que boire une étrange boisson tandis que Kuroo et Daishou avalaient de grands steaks qui n'avait, il en était certain, sûrement jamais vu le bout d'un grill. Oikawa, lui, avait passé l'entièreté du déjeuner à supplier Iwaizumi de venir dans sa chambre afin qu'il puisse se sustenter de toutes les façons possibles.
Keiji n'était pas sûr d'avoir bien compris ce que cela voulait dire.
– Akaashi ?
Il leva les yeux.
– Je te ramène chez toi, viens.
Bokuto lui tendit un manteau, mais le brun le regarda fixement, un sourcil haussé.
– Bokuto-san, nous sommes en plein été.
– Ah oui, pardon.
– Excuse le, Akaashi, lui cria Oikawa depuis le canapé sur lequel il était assis, mais comme il ne sent pas le froid, il s'habille toujours pareil que cela soit en été ou en hiver, alors il s'y perd facilement.
Il hocha la tête. Vu comme ça, cela semblait logique.
– Allons-y, marmonna l'homme aux cheveux argents en passant devant lui.
– Tu vas me manquer Keiji ! affirma Daishou alors que la porte se refermait derrière eux.
XXX
Bokuto le ramena jusque chez lui dans un grand silence, s'adaptant à ses pas bien plus petits que les siens. Souvent, il regardait derrière lui pour vérifier que Keiji le suivait bien, et dégageait le chemin en soufflant aux branches de s'écarter. À un moment, le brun trébucha sur une racine, et fut étrangement rattrapé par un buisson de feuilles vertes.
Au bout de plusieurs longues minutes, ils parvinrent enfin à la lisière de la forêt. Devant eux, sa petite maison se dressait au milieu des mauvaises herbes.
– C'est ici que tu habites ? demanda soudain Bokuto.
Sa voix avait une inflexion que le brun ne reconnut pas.
– Oui.
Il ft un pas en avant.
– Merci de m'avoir ramené. Et encore une fois, pardonnez moi pour le dérangement.
Étrangement, lui faire ses adieux le rendit quelque peu triste. Bien sûr, il ne laissa rien paraître.
Lorsque Bokuto tourna les talons, seul l'image de son large dos resta dans l'esprit de Keiji.
