Bonjour tout le monde !

C'est bientôt Noyel, c'est la fête, les guirlandes, les paillettes, le sapin donc …..

SECRET SANTAAAAA !

Donc le cadre du Secret Santa du Collectif NoName, voici ma petite contribution-à-moi-que-j'ai !

Clélia Kerlais, c'est pour toi ! J'ai un p'tit peu ramé mais j'espère que ce prologue te plaîra et que je n'ai pas trop tapé à côté !

Merci encore au gang-de-lutins-à-paillettes-et-licornes d'avoir eu cette idée qui m'a fait sortir de ma zone de confort et, j'espère, bonne lecture à tous !


Chasseur de vampires… A tout le moins ça fait exotique. Tout de suite on pense aïl, crucifix, eau bénite, cimetières et Dracula. On imagine des nuits de pleine lune, de la brume, une lande désertique, des loups-garous, que sais-je encore…

Foutaises que tout ça, oui ! A l'heure où j'écris ces lignes, je suis chez moi après une douche à peu près chaude parce que j'ai passé la nuit à écumer les ruelles les plus sordides de Londres, à patauger dans les immondices à la recherche d'une de ces âmes noires afin de lui faire définitivement passer le goût du sang. A chaque fois que je rentre, chasse fructueuse ou pas, je suis tellement sale et si fatigué… C'est un combat sans fin et nous sommes peu nombreux à essayer de maintenir un semblant d'ordre dans ce chaos sans nom que Londres est devenu.

Comment je suis devenu chasseur de vampires ? Peut-être que le fait d'avoir vu toute ma famille se faire déchiqueter sous mes yeux y est pour quelque chose. Déchiqueter est un bien grand mot, disons plutôt que j'ai vu leurs corps prisonniers s'affaiblir peu à peu sous des crocs acérés, j'ai vu leur peau devenir diaphane, j'ai presque entendu leurs cœurs battre de plus en plus lentement avant que de s'arrêter définitivement. Ils ont surgi un soir alors que mes parents et ma sœur étaient en train de dîner. J'étais en retard, je revenais de chez un ami chez lequel j'avais passé la journée à jouer. J'ai entendu les chiens aboyer de plus en plus fort et ces grandes silhouettes noires ont fracassé la porte d'entrée. J'ai couru aussi vite que mes dix ans me le permettaient mais je suis arrivé trop tard. Ils m'ont attrapé moi aussi mais alors que je croyais mourir, ils m'ont forcé à regarder. Je me demande comment je ne suis pas devenu fou ce jour-là. La dernière à mourir a été ma sœur Harriet. Nous partagions tout et nous battions souvent et voir la terreur absolue l'envahir puis son regard s'éteindre petit à petit… Ils m'ont relâché quand ils ont eu fini.

- Va avertir les gens, va leur dire que nous ne faisons que commencer.

Ils sont repartis aussi vite qu'ils étaient venus. C'est le voisin qui m'a découvert, inquiet de ne voir aucune activité autour de la maison. Il m'a trouvé tétanisé, recroquevillé dans un fauteuil. J'avais passé la nuit avec trois cadavres à mes pieds.

Personne ne m'a cru lorsque j'ai été capable d'en parler. Ce carnage a été mis sur le compte de rôdeurs et j'ai été expédié en orphelinat. Le temps que je fasse médecine, que je parte en Afghanistan et en revienne physiquement diminué, une vague de crimes «inexplicables» s'était abattue sur Londres. Pas inexplicables pour moi. J'ai alors commencé une sorte de double vie : triste pensionné de guerre sans aucun but le jour, tueur la nuit. Il a fallu que je me documente, que j'apprenne et vite. Oubliez les gousses d'aïl, l'eau bénite, les crucifix, les balles en argent, et le pieu dans le cœur. Depuis le temps qu'ils existent, ils ont eu le loisir de s'adapter, d'évoluer mais même s'ils peuvent sortir à la lumière du jour sans trop de dommages, la nuit reste leur moment préféré.

Je sais que nous sommes maintenant plusieurs dans Londres et d'autres pays, mais je préfère chasser seul malgré les risques. Je suis moins fort, moins rapide mais leur immense orgueil et leur sentiment de toute-puissance les aveugle parfois et je suis là. Ils ne se méfient pas d'un petit homme blond, trapu et qui boîte. Je suis celui qui guette un faux-pas, un moment de distraction, une mauvaise évaluation… Ils ne sont pas invincibles mais il ne faut rien avoir à perdre pour les affronter. C'est mon cas.

Je suis John Watson, chasseur de vampires.