Ceci est ma première fanfiction sur ce couple mythique, et je me suis lancée après avoir regardé Iron Man, le premier, en me disant "si Pepper avait accompagné Tony, peut-être qu'elle aurait été détenue avec lui et ça aurait pu changer leur relation !"

Voilà, donc je me suis mise à écrire dans la foulée et j'espère que cela vous plaira. Elle est déjà totalement terminée donc je posterais régulièrement les chapitres et promets de ne pas laisser trop d'attente entre ceux-ci.

Rating M surtout pour les propos utilisés, les scènes de violences qui peuvent apparaître et un lemon à la fin.

Bonne lecture ! :)


Il était encore tôt, le ciel commençait à se tinter de rose, signe que le soleil se levait doucement et annonçait une belle journée. Les pneus de la voiture de Virginia Potts crissèrent sur les graviers tandis qu'elle se garait devant la maison de Tony Stark, et elle releva les yeux spontanément vers la chambre de son patron. Les volets étaient baissés, comme toujours quand elle arrivait si tôt, et elle espérait ne pas avoir à se débarrasser d'une nouvelle conquête. Pepper avait appris -du moins elle avait essayé- à prendre les coups d'un soir de son patron à la légère, mais quand elle arrivait le matin et qu'un robot venait lui tendre les affaires sales d'une femme encore endormie dans le lit de Tony, elle avait du mal à le prendre à la légère. Ce matin, pas de vêtements, la demeure était sombrement calme et cela avait un côté très apaisant. Pepper se sentait ici un petit peu comme chez elle, elle arrivait le matin avant six heures afin de préparer les différents meetings de la journée, sans compter qu'elle s'évertuait à préparer un petit déjeuner convenable à Tony, qu'il refusait de manger pour au final piquer un toast ou deux, et elle repartait souvent le soir après que la nuit soit tombée.

Par correction, Pepper attendait toujours une heure respectable avant de demander à Jarvis de réveiller Tony, mais ce matin, préoccupée par les termes d'un nouveau contrat, elle n'avait pas vu l'heure passer et c'est en le voyant débarquer dans la cuisine, les cheveux en bazar, vêtu d'un caleçon sans forme et d'un t-shirt ACDC, qu'elle réalisa que cela faisait trois heures qu'elle était focalisée sur son ordinateur en train de valider des lire avec attention tous les termes d'un futur contrat prometteur pour l'entreprise.

- Monsieur Stark, j'ai trouvé une nouvelle oc-

Tony la coupa d'un doigt sur ses lèvres et elle le regarda attraper son café les sourcils froncés, à chaque fois qu'il se réveillait, il y avait une période d'environ vingt minutes pendant laquelle il se contentait de grogner et hocher la tête, ou la secouer selon les questions.

- Très bien, mais il faut que l'on voie tout ça avant votre départ pour l'Afghanistan.

Elle obtint un grognement et leva les yeux au ciel, mais elle ne pu empêcher un petit sourire de fleurir sur ses lèvres car Tony agissait vraiment comme un grand gamin et elle s'était habituée à s'en occuper, ça ne l'énervait presque plus de le voir désobéir constamment et ignorer ses demandes et recommandations à longueur de journée. Aussi, elle se leva de sa chaise et posa une assiette de toasts devant lui puis elle le fixa d'un regard amusé.

- Venez avec moi, en Afghanistan, ça ne prendra que quelques heures d'aller montrer Jericho, il y aura sûrement quelque chose à visiter pas loin.

- Vous voulez que je vienne vous regarder vous pavaner pendant votre défilé d'armement ?

- Absolument.

- Vous signerez les contrats avant notre départ ?

- Je signerais tout ce que vous voudrez.

Pepper regarda Tony, il semblait sérieux et elle haussa les épaules, pourquoi pas après tout. Elle l'accompagnait souvent quand il faisait ses voyages, mais là elle n'était normalement pas conviée car c'était une vente d'armes et Tony n'aimait pas la mêler à ce genre de choses. Depuis huit ans qu'elle travaillait pour lui, Pepper n'avait jamais vu changer Tony, il était toujours égal à lui-même et même si ça semblait étonnant, avec Pepper, il était protecteur.

- Je vais aller préparer votre valise, je vous laisse les contrats ici.

- Miss Potts.

- Monsieur Stark.

Non sans un sourire, elle rejoignit l'étage afin de préparer ses affaires et surtout ne rien oublier car il avait ses habitudes et Tony était du genre à contrôler s'il ne manquait rien à l'arrivée, et dans le cas où elle aurait oublié quelque chose, à la faire courir chercher ce qu'il lui manquait.

Une heure trente après, Tony et Pepper se tenaient sur le tarmac devant le jet qui allait les conduire directement en Afghanistan. Pepper avait eu le temps de passer chez elle prendre de quoi se changer, et Tony l'avait accompagné, ce qui l'avait mise mal à l'aise car de l'avoir chez elle, en train de regarder les photos sur les étagères ou de toucher à tous les bibelots qui lui passaient sous la main était hors de contrôle, elle n'avait jamais imaginé cette situation et Pepper détestait ne pas savoir comment gérer quelque chose ou ne pas planifier les choses. Alors qu'elle prenait à présent place sur un siège, à bord du jet, elle leva les yeux au ciel en voyant Tony s'installer sur celui d'en face. Il avait un petit sourire amusé, Tony aimait la taquiner de temps en temps, parce que ça l'occupait et parce que ça avait toujours été comme ça entre eux.

Il se sentait fatigué en ce moment, totalement de sa faute car il sortait beaucoup, et assistait à presque tous les dîners que Pepper lui notait sur son agenda, ce qui expliquait les cernes sous ses yeux. Ces temps-ci, il avait besoin de nouveaux contrats donc il obéissait gentiment jusqu'au moment où il recommencerait à dire non et se terrerait dans son atelier en espérant que Pepper ne vienne pas l'y trouver pour un nouveau gala, un speech devant une classe de lycéens désintéressés et plein de boutons, ou pour animer une fichue cérémonie de remise de prix. Tony appréciait la jeune femme, et il n'était pas capable de se passer de Pepper ne serait-ce que deux jours, car il ne savait rien faire sans elle. Depuis toutes ces années, elle gérait parfaitement sa vie et maintenant quand elle s'absentait, ou quand elle ne l'accompagnait pas pendant ses voyages, il lui manquait quelque chose.

- Un verre Miss Potts ?

- Je veux bien de l'eau.

- Vous ne vous laissez jamais aller.

- Il n'est même pas midi alors de l'eau c'est très bien, Tony.

Il se contenta de lever les yeux au ciel et se leva de lui-même pour aller lui chercher une petite bouteille d'eau et se servir un verre de scotch. Réinstallé sur son siège, il avait tout le luxe de déchiffrer, enfin d'essayer de déchiffrer, l'expression sur le visage de Pepper. Il savait lire en elle car il la connaissait très bien, il avait mis le temps car au début elle était très timide et très fermée, mais à présent c'était facile de voir quand elle était triste ou contrariée, il savait même dire quand elle avait ses menstruations. Mais là, elle n'avait pas d'émotions sur son visage et ça perdait tout le côté amusant de la fixer.

- Vous aviez des projets pour ce week-end ?

- Non, si j'en avais eu je ne serais pas venue avec vous Tony.

- Ah oui ? Vous m'auriez abandonné à mon triste sort dans un pays inconnu ?

La faire rire ou sourire était une chose que Tony adorait faire et en voyant les commissures de ses lèvres se retrousser légèrement, il ne retint pas un sourire idiot qu'il s'efforça de faire disparaître en une fraction de secondes.

- Tout dépend des projets.

- Je n'aime pas ça, vous le savez, que vous ayez des projets.

- Je le sais.

Pepper le regarda avec un petit sourire, Tony était possessif car elle devait rester à sa disposition mais le week-end elle avait du temps juste à elle, et souvent, elle profitait pour se reposer et prendre soin d'elle. La jeune femme ne sortait que très rarement, elle voyait parfois des collègues le midi pour déjeuner mais c'est vrai que quand elle avait des jours de congés, elle préférait les passer dans son lit, dans son bain ou encore dans sa cuisine à faire des gâteaux. Au fond, même si elle avait eu des projets, elle les aurait annulés pour venir avec lui car elle était faible quand il s'agissait de Tony et qu'elle ne voulait pas lui dire non pour ce genre de choses, elle disait non pour un tas de choses futiles, mais pour les déplacements professionnels ou les rendez-vous à la dernière minute, Pepper se rendait toujours disponible. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes qu'elle réalisa que Tony était en train de la fixer et elle planta son regard dans le sien, parfois ils n'avaient pas besoin de parler pour comprendre et elle lui adressa un petit sourire avant de détourner le regard vers le hublot, tandis que l'avion survolait les nuages. Pepper se perdit un instant en admirant l'horizon, et il y avait de quoi, la vue était magnifique avec ce ciel dégagé et le soleil qui brillait juste pour eux.

Le vol était long, Tony s'était endormi juste après la nuit tombée et Pepper également, car le jet était confortable et s'il n'avait pas ronflé, elle aurait pu passer une nuit plaisante. L'avion se posa au petit matin sur le sol Afghan, sous une chaleur déjà étouffante et elle toisa Tony avec un regard faussement outré.

- Vous auriez pu m'avertir qu'il allait faire chaud.

- Vous auriez pu vous renseignez, Miss Potts.

Elle se mordit la langue plutôt que de lui répondre car c'était son patron mais elle avait bien envie de l'envoyer bouler. Sa peau claire allait brûler en quelques secondes si elle se dénudait donc elle allait forcément souffrir rapidement de la chaleur tandis que lui souriait, appréciant les premiers rayons de soleil sur sa peau.

Tout se déroula plutôt vite, l'armée les prirent en charge et en quelques heures ils se retrouvèrent au milieu de nulle part, sous une chaleur moins présente que ce que Pepper aurait pensé, dans une voiture qui visiblement était tout terrain mais qui ne ménageait pas les passagers. Le milieu de l'après-midi était arrivé beaucoup trop vite et dans son tailleur blanc, Pepper se sentait moite et totalement hors contexte. Il aurait pu la prévenir de prendre quelque chose de léger car ils n'allaient rencontrer personne à part le colonel d'armement, du moins c'est ce qu'elle avait compris. En sortant de la voiture elle avait l'impression qu'un vent de chaleur s'insinuait en elle et elle trouva un côté rassurant au fait que Tony aussi semblait suer sous son costume. Néanmoins, lui gardait son sourire, caché derrière ses lunettes de soleil.

Le regarder performer était appréciable pour toutes les personnes présentes et Tony se donnait du mal, il savait que ce contrat était le plus important s'il voulait garder son entreprise dans la montée, il avait besoin de nouveaux fonds. Bien entendu, sa société se portait très bien, son compte en banque aussi, mais obtenir un nouveau contrat avec l'armée allait faire grimper ses actions en bourse et c'est aussi pour ça qu'il se donnait autant de mal. Au moment de présenter Jericho, il sentit son cœur battre un petit peu plus vite, c'était l'aboutissement de mois de travail et le résultat avait scotché toutes les personnes autour de la voiture. Toutes sauf Pepper, elle avait vu la démo plusieurs fois sur ordinateur dans son atelier, et semblait s'inquiéter de son futur coup de soleil sur le nez plus que des missiles qui explosaient sous ses yeux.

De retour dans la voiture, Tony s'installa aux côtés de Pepper cette fois-ci et il s'approcha un petit peu de son visage pour regarder les rougeurs installées à présent sur son nez et sur le haut de ses pommettes.

- Si je ne savais pas que c'était le soleil, je pourrais prendre crédit de la couleur sur vos joues et me dire que je vous fais rougir.

- Pas du tout, Tony.

- Je trouve que ça vous donne un petit charme supplémentaire, non pas que vous en manquiez habituellement, Miss Potts.

Tony sourit franchement, car maintenant toutes ses joues étaient rouges et il adorait en jouer. Faire rougir Pepper était un passe-temps qu'il adorait vraiment car la jeune femme avait deux côtés : soit elle se montrait timide et rougissait, soit elle lui criait dessus et perdait alors toute trace de timidité. Mais, dans tous les cas, quand Tony lui faisait un compliment, elle devenait écarlate et c'était adorable à voir. La pauvre semblait vraiment souffrir de la chaleur et il tendit sa main pour tirer un petit peu sur son blaser.

- Je pense que vous devriez retirer ça, je n'essaye pas de vous déshabiller, Potts, mais on est dans la voiture alors je pense que vous pouvez vous détendre.

Alors qu'elle commençait à retirer sa veste, Pepper se retrouva projetée contre Tony tandis que la voiture faisait un tonneau et s'arrêtait quelques mètres plus loin. Le choc fut violent, tellement qu'il fallu quelques secondes à Tony pour réaliser ce qu'il se passait et il tourna sa tête pour regarder Pepper. La jeune femme gisait les yeux fermés, un petit peu de sang coulait de son front et malgré sa propre douleur, il détacha la ceinture de la jeune femme afin qu'elle retombe dans le bon sens. Puis tout s'enchaîna vite, des hommes en treillis les tirèrent de la voiture et il entendit vaguement la voix de Pepper, elle se débattait. Une explosion le projeta à quelques mètres et il sentit une vive douleur dans sa poitrine, tandis que le corps de Pepper tomba sur le sol, sans connaissance.

Le sac sur sa tête lui donnait l'impression qu'elle allait exploser, elle avait eu le temps de voir Tony une seconde, il était par terre, le sang coulait car il était blessé à la poitrine, puis, alors qu'elle rouvrait doucement les yeux, on lui avait fichu un sac sur la tête, et on l'avait foutue dans une voiture, certainement aux côtés de Tony.

Pepper n'avait pas la moindre idée de combien de temps s'était écoulé quand elle rouvrit les yeux, et tout ce qu'elle sentait était la douleur dans tout son corps. Elle n'avait plus de sac sur la tête mais il faisait sombre dans la pièce, et il lui fallu quelques secondes pour que ses yeux se fassent à la lumière tamisée de la pièce. Puis, enfin, elle le vit allongé à même le sol, la poitrine ouverte, des fils sortant de celle-ci, connectés à un gros bloc sur le sol. Avant qu'elle n'ait le temps de le rejoindre, un homme s'avança vers elle et Pepper cria en se reculant.

- Je ne suis pas votre ennemi, déclara l'homme en levant les mains en l'air.

Pepper le toisa, il était dans un état correct : il portait un costume, sa barbe était rasée, et il ne semblait pas négligé.

- Je l'ai aidé à rester en vie, il avait des éclats d'obus dans la poitrine. S'ils touchent le cœur il va mourir, alors ce que je lui ai installé est comme un aimant, cela empêche les éclats de rejoindre le cœur et ça permet de le maintenir en vie.

- Comment ça, il va mourir ?

- Sans un dispositif d'aimant comme celui-ci ou une chirurgie oui, il pourrait tenir quelques jours seulement.

- Et cette batterie va le tenir en vie combien de temps ? Et vous êtes qui ? Qu'est-ce qu'il nous arrive ?

- Je ne sais pas, mais c'est sa meilleure option pour le moment. Je m'appelle Ho Yinsen, je suis professeur en chirurgie. Pour le reste je ne sais pas non plus, je suis désolé.

L'homme semblait sincère et tout en restant prudente, Pepper s'installa sur le sol, aux côtés de Tony et les larmes montèrent dans les yeux. Elle attrapa doucement sa main et la serra dans les siennes, le pauvre devait vraiment souffrir, le chirurgien avait littéralement pratiqué une chirurgie alternative sur lui sans qu'il ne soit anesthésié. Quand il allait se réveiller, Pepper allait devoir essayer de lui expliquer que c'était la seule solution pour qu'il reste en vie mais Tony allait sûrement mal vivre d'avoir un truc en métal dans le sternum, les os cassés autour, et d'être relié à une vieille batterie de voiture. Mais Pepper s'en fichait, tant qu'il restait en vie on pouvait le brancher à n'importe quoi, tant qu'il restait en vie. La jeune femme n'avait pas la moindre idée de combien de temps ça allait durer et s'il allait s'en sortir, mais de voir qu'il était là, et non pas perdu quelque part dehors en train d'agoniser, malgré toute la situation, avait quelque chose de rassurant.

Ses yeux parcoururent la pièce, il y avait un coin « cuisine » visiblement, que l'homme avait aménagé avec un vieux réchaud, il avait placé son lit dans le renfoncement, à l'opposé du sien. Elle nota alors qu'il n'y avait que deux lits, celui du chirurgien et celui sur lequel elle s'était réveillée. Les draps semblaient sales et usés, et il y avait une couverture fine. C'était la même chose sur son lit de camp, et dans un tel pays, on aurait pu comprendre qu'il n'y ait pas d'épaisses couvertures, toutefois il faisait frais et elle essaya de ne pas s'imaginer le froid qu'il allait faire à la nuit tombée. Même si dans la journée le soleil tapait fort, dans des sous-terrains et en hiver, ils allaient sûrement crever de froid pendant la nuit.

Il y avait une grande table en métal, totalement vide. Pepper se demandait pourquoi on avait placé à cet endroit précis une table, mais certainement qu'elle le saurait prochainement. Puis, sa bouche se déforma en un espèce de rictus dégoûté en voyant l'état des latrines, et elle lâcha un soupir. Le mieux c'était d'attendre de voir quand Tony serait réveillé, lui saurait quoi faire et pourquoi ils les détenaient, il savait toujours. Une larme roula sur la joue de Pepper tandis qu'elle le regardait allongé sur le sol froid, la poitrine ouverte recouverte d'un bandage, et le visage tiré, certainement animé par une douleur inconsciente. Sa main s'en alla caresser doucement ses cheveux, et elle laissa les larmes qu'elle retenait couler sur ses joues, préférant ne pas poser plus de questions au chirurgien, car Tony saurait exactement quoi demander le moment venu.

- J'ai vu beaucoup de choses vous savez, pendant ma carrière, des patients gravement malades, gravement blessés, dans le coma parfois, mais à chaque fois une chose était plus forte que tout le reste, que tous les traitements, que toute la médecine.

- Pardon ?

- Votre amour va l'aider à s'en sortir, s'il est en train de se battre face à n'importe quelle épreuve, il trouvera la force en lui de s'en sortir, pour vous retrouver, car il n'y a rien de plus fort que l'amour pour donner à un être vivant une raison de se battre.

- Non… Tony et moi, nous ne sommes pas… Je suis son assistante. Nous ne sommes pas amoureux.

Le rouge lui monta aux joues face à ses propres paroles et le professeur lui adressa un gentil sourire, avant de se replier de son côté, certainement pour leur laisser un petit peu d'intimité. Elle reprit sa caresse dans ses cheveux, et pour la première fois depuis très longtemps, elle s'autorisa à prier juste quelques secondes, pour qu'il se réveille et qu'il reste en vie. La fatigue se faisait sentir et Pepper finit par se lever pour aller s'allonger sur le lit de camp, vidée de toutes ses forces. Elle essayait, les yeux clos, de se remémorer combien d'heures elle était restée dans cette voiture mais elle n'y arrivait pas, ça lui avait paru une éternité, mais maintenant elle ne savait plus. Elle se souvenait juste que les hommes qui l'avaient emmenée ne parlaient pas l'anglais car plusieurs fois elle avait essayé de demander ce qu'il se passait et ce qu'elle avait reçu n'étaient que des réponses en arabe, langue qu'elle ne comprenait pas du tout. Sans qu'elle ne s'en rende compte, elle s'endormit une nouvelle fois, en espérant intérieurement que tout ça ne soit qu'un cauchemar, qu'elle se réveille dans le jet face à un Tony en pleine forme, pour lui ordonner de faire demi-tour expressément.

Malheureusement pour Pepper, ce qui leur arrivait n'était pas un cauchemar et depuis deux jours, avec Yinsen, ils surveillaient les constantes vitales de Tony. Ce dernier n'avait pas encore repris connaissance et à présent elle commençait à vraiment s'inquiéter. Personne n'était rentré dans la pièce depuis deux jours, elle ne savait toujours pas pourquoi elle était ici avec Tony, et elle se doutait que personne ne viendrait tant que son patron ne serait pas remis sur pieds. Sa colère était telle qu'elle avait envie de hurler mais personne n'était la bonne cible à ses yeux. Tony était en train de souffrir et se battre pour rester en vie, et Yinsen faisait tout pour qu'elle apprenne à se tenir correctement, et à maintenir Tony en vie. Selon le professeur, ils étaient détenus par un groupe de terroristes se faisant appeler les « Dix Anneaux », et il fallait qu'elle fasse attention car elle était une femme et que les femmes ici devaient se comporter différemment que dans son pays. Aussi, il lui avait trouvé un t-shirt qu'il avait coupé pour lui mettre au-dessus de la tête et la couvrir, afin de ne pas attiser la colère de leurs ravisseurs. Au fond, Pepper aurait fait absolument n'importe quoi pour rester en vie et ne pas les mettre en colère, et surtout protéger Tony qui n'était pas en état de se battre. Le temps passait lentement dans cette pièce, et elle se concentrait sur le visage endormi de Tony pour ne pas perdre pied et ne pas fondre à nouveau en larmes. Depuis qu'elle était arrivée dans cette pièce et qu'elle avait repris connaissance, Pepper passait des heures à pleurer, à tel point que parfois elle était à cours de larmes.

Quand il ouvrit les yeux, Pepper avait le visage couvert de larmes et elle eut du mal à voir nettement qu'il se réveillait, car l'humidité lui obstruait la vue. Elle essuya ses yeux et le regarda avec un sourire soulagé, qui exprimait toute sa peur et toute sa joie de le revoir. Bien évidemment, la douleur dans la poitrine de Tony lui arracha un gémissement incontrôlé et il les regarda les yeux totalement perdus. Qu'est-ce qu'il se passait ? C'était quoi cet endroit et pourquoi Pepper avait un vieux tissu sur les cheveux ? Tony essaya de se redresser mais la douleur l'empêcha de le faire et il se laissa retomber sur le sol. Le Professeur Yinsen se trouva de trop naturellement et retourna se mettre sur son lit, tandis que Pepper essayait de le calmer à travers ses larmes.

- Chut Tony, doucement… Vous allez vous faire mal…

- Qu'est-ce que… ?

- Arrêtez de gigoter et je vous explique… On a été enlevé par des terroristes et-

- Je sais je n'ai pas perdu connaissance avant d'arriver ici, ils ont mes armes Pepper. Je les ai vues, ils se servent de mes armes pour faire la guerre à nos alliés. Ils tuent des innocents avec mes armes… Qu'est-ce que j'ai dans la poitrine ?

- Le Professeur Yinsen, l'homme allongé sur le lit là-bas, c'est un chirurgien. Il a dit que des éclats d'obus étaient proches de votre cœur et qu'il a dû installer un-

- Un électro-aimant pour pas que les éclats ne touchent le cœur…

Pepper hocha la tête doucement, Tony arrivait à finir toutes ses phrases, ils se connaissaient par cœur et visiblement il était intéressé par le dispositif installé par Yinsen. Il resta tranquillement installé sur le sol et Pepper lâcha un petit soupir de soulagement, cela faisait des jours qu'elle appréhendait son réveil, qu'il panique ou qu'il soit mort de douleur. Tony regarda le visage de Pepper et ce qu'il pouvait y lire lui glaça le sang, elle était terrifiée, les larmes continuaient de couler sur ses joues alors qu'elle ne semblait pas blessée et ce foutu torchon autour de ses cheveux lui donnait un teint blafard. Alors que de nouvelles larmes coulaient sur le visage de Pepper, Tony affronta sa douleur pour s'assoir dans le lit et passa doucement ses bras autour d'elle.

- Ça va aller…

- Oui…

- C'est obligé le voile de fortune sur tes cheveux ?

- Yinsen a dit que si je ne portais pas ça, ça pouvait être dangereux pour moi.

Tony resserra un petit peu son étreinte, pendant les heures de voiture dans le désert, il avait regardé Pepper sans pouvoir rien dire et en priant de toutes ses forces pour que ces ordures ne lui fassent pas de mal. On pouvait tout lui faire à lui, après tout, il vendait des armes et récoltait à présent la rançon de la gloire, mais pas elle, pas Pepper. C'était de sa faute, il l'avait faite venir ici alors qu'elle n'était pas prévue dans le voyage à la base et maintenant elle se retrouvait séquestrée, à cause de lui.

- Je peux le voir ce Yinsen ?

- Oui, je vais lui dire que vous voulez lui parler.

- Attends… On est amis depuis des années Pepper, non ?

Pepper fronça les sourcils, à la fois désarçonnée par son tutoiement et par sa main autour de son poignet, mais elle se rassit face à lui pour le regarder.

- Oui ?

- Alors je pense que dans des conditions comme celles-ci, on va pouvoir garder le vouvoiement de côté. Et si vraiment tu y tiens, dès l'instant où l'on sortira d'ici, tu pourras reprendre le ton formel que tu arbores habituellement.

- D'accord, Tony.

Il avait les yeux terriblement inquiets et elle lui offrit un micro-sourire, elle n'était pas capable de plus mais c'était déjà pas mal dans ces conditions, et puis de voir qu'il faisait un pas vers elle, ignorant sa souffrance pour essayer de soulager la sienne, lui faisait chaud au coeur.

- Est-ce que… ?

- Ils ne m'ont rien fait. Je n'ai vu personne depuis qu'on est arrivé ici.

- Bien.

Contre toute attente, Tony se leva du sol et porta sa petite batterie pour aller rejoindre Yinsen. Pepper les regarda depuis son lit de camp au fond de la pièce, Tony s'énervait car il trouvait son travail mal fait, mais elle le trouvait un petit peu dur, le professeur avait fait le maximum après tout. Tony soupira une dernière fois en retournant vers Pepper, il lâcha sa batterie au sol dans un vacarme auquel il ne s'était pas attendu, et il s'installa assis à ses côtés sur le lit de Pepper.

- Qu'est-ce qu'ils veulent Tony ?

- Il n'en sait rien, il sait juste que c'est Abu Bakaar qui a donné l'ordre de nous amener ici, dans cette pièce, il l'a entendu. Ils devraient venir nous dire ce qu'ils veulent bientôt vu que je suis réveillé.

Pepper hocha la tête lentement et renifla, elle ne comprenait pas ce qu'elle pouvait avoir d'intéressant pour des terroristes Afghan, ni Tony. Peut-être voulaient-ils des armes, mais ça Tony en avait beaucoup et il pouvait leur en donner, pourquoi les séquestrer dans une pièce dépourvue de lumière dans des conditions déplorables sans dire pourquoi ? Ses yeux se posèrent sur Tony et elle trouva qu'il avait meilleure mine bien que la douleur soit lisible sur son visage.

- Ça fait mal ?

- C'est supportable, pour l'instant. Pepper…

- Quoi ?

- Je suis désolé. Je n'aurais pas dû te demander de venir avec moi en Afghanistan rien ne se-

Pepper posa son index sur les lèvres de Tony et secoua la tête alors que de nouvelles larmes perlaient sur ses joues. Elle n'avait pas pensé au fait qu'il se sentirait coupable et ça lui faisait atrocement mal d'entendre ça, il ne pouvait pas savoir ce qui arriverait, ça ne partait pas d'une mauvaise intention et ce n'était absolument pas de sa faute, alors elle ne voulait pas l'entendre se blâmer pour ça.

Tony sentit son cœur se serrer, et il esquissa un semblant de sourire tandis que les doigts de Pepper restaient sur ses lèvres sans bouger. Elle ne voulait pas l'entendre s'excuser et il hocha la tête, tandis qu'elle retirait ses doigts de sur ses lèvres. Doucement, il passa une main dans son dos et regarda son pantalon avec un sourire, le blanc était complètement marron à présent et elle n'avait pas la tenue la plus confortable pour être détenue dans une cave poisseuse.

- J'aurais dû te dire de venir en jogging.

- Pour ça oui, par contre, je mérite des excuses.

Les deux protagonistes sursautèrent en entendant la porte de la pièce s'ouvrir à la volée et en voyant une dizaine de gardes entrer, avec celui qui semblait être leur chef. L'homme s'exprimait en arabe et ni Tony, ni Pepper n'étaient capable de le comprendre. Soudain, Pepper comprit l'utilité de Yinsen dans la pièce car l'homme traduisait les paroles du chef, en plus de s'assurer que Tony restait en vie.

- Il dit « je suis Abu Bakaar, et j'ai des revendications. »

- Lesquelles ?

Pepper se tendit, elle n'avait pas le droit de parler ni de lever les yeux, selon Yinsen, mais c'était plus fort qu'elle car Tony venait de prendre la parole avec semi-assurance. D'un côté, il avait envie de faire le dur et de se montrer courageux, mais d'un autre côté on voyait bien qu'il crevait d'envie de courir à l'opposé de cet homme.

- Il dit « Nous vous détenons, vous et votre amie, dans un endroit caché de l'armée et introuvable. Vous êtes sous terre dans des anciennes galeries secrètes creusées par notre groupe. Personne ne viendra vous chercher ici et vous devrez vous montrer coopératifs si vous voulez sortir d'ici en vie. »

- Qu'est-ce qu'il veut ?

- « Jericho. Je veux que vous reproduisiez Jericho, ici dans cette pièce, et une fois cela fait, vous pourrez partir, avec la femme. »

Tony sentit son sang ne faire qu'un tour, Pepper n'était pas « la femme » et il se retint de l'insulter, mais il se ravisa en voyant le regard terrorisé de Pepper. Il ne voulait pas faire de vagues mais il était certain qu'il n'allait pas céder aux demandes d'un groupe de terroristes, aussi, il lâcha un petit sourire et toisa le chef.

- Et si je refuse ?

Le chef claqua des doigts en fixant Tony droit dans les yeux, puis, en quelques secondes, deux gardes entouraient ses bras et deux autres attrapaient Pepper. La jeune femme retint un cri étouffé et se retrouva à nouveau baladée entre les bras d'hommes qu'elle ne connaissait pas et qu'elle ne voulait surtout pas connaître. Tout ce qu'elle entendait à présent, c'étaient les cris de Tony qui s'éloignaient à mesure qu'elle marchait dans les longs couloirs, sans savoir où ils allaient l'emmener.

Tony ne pouvait pas bouger et ses cris n'avaient aucun effet, à part faire sourire l'ordure devant lui, personne ne l'écoutait et Yinsen devint soudain très silencieux. Abu regarda Yinsen afin qu'il reprenne ses traductions, Tony avait arrêté de crier, préférant fusiller chaque homme dans la pièce du regard, et il écouta les mots que le professeur prononça, blême.

- Il dit, je suis désolé… Il dit « Votre amie et moi nous allons passer un petit peu de temps ensemble, le temps que vous puissiez réfléchir à votre réponse. Je reviendrais demain matin. »

Abu rebroussa chemin et les gardes poussèrent Tony dans le fond de la pièce avant de sortir à leur tour et de refermer la grosse porte en fer, sur le désespoir de Tony Stark, impuissant.


A suivre...

Je le répète mais c'est ma première fanfiction sur Pepperony alors surtout n'hésitez pas à me donner votre ressenti, tant que c'est constructif ça ne pourra qu'être un plus pour moi. J'espère que vous aurez apprécié ! :)

Merci pour votre lecture !