Le néant d'être seul…
Nuit d'hiver, douce mère, enveloppe de ses bras glacés, la fine silhouette d'une âme égarée.
Nuit cruelle, tu l'as pris au piège, lui plongé dans es pensées les plus noires, lui qui ne se rend pas compte d'où le mène ses pas.
Instinctif, il se retrouve là, l'endroit qu'il fuit depuis le début de la journée…
Une main sur la poignée froide, et d'une légère pression on ouvre la porte menant à se qui ressemblerait aux Enfers.
Personne à l'horizon, le néant encore et toujours… Il se dit pourtant que la plus grande des solitudes est certainement celle que l'on ressent lorsque l'on se trouve au milieu de la foule…
Ombre de lui-même il fait le tour de la maison, ses pensées s'entremêlant, s'enlaçant, pour finalement mourir dans une larme salée au creux des lèvres.
Je marche seul. Qui suis-je ? Seul, je réfléchis, je suis si petit devant l'infini. Sans l'autre sans les autres, qui suis-je ?
Son errance dans les couloirs ne passe pas inaperçue, bientôt une tête vint à passer, le voyant s'éloigner doucement comme un fantôme. Doucement, lui aussi se met en marche suivant l'âme égarée, peut-être pour la réconforter qui sais ?
Quelqu'un me rejoint. Je lui dis qui je suis. Il me dit qui il est. Chacun se dit et écoute l'autre. Que faire pour être se que je suis ?
- Duo ? il est près de deux heures du matin qui fais tu encore debout à cette heure là ?...
Une voix douce, chaude, presque… je…
Des yeux qui se ferment, non pas maintenant.
Des bras autour d'une taille. Enlève tes bras, s'il te plait, tu n'as pas le droit…
Un soupir de bien être échappé contre sa volonté, et un sourire amoureux se fondant dans un baiser sur l'artère palpitante… Arrête s'il te plait…
Un gémissement, une lutte intérieure bien qu'il sache le combat perdu d'avance… Non je ne dois pas… je... S'il te plait… plus de baisers, plus de caresses, plus de doux regards, je n'y ai plus le droit… je ... je ne mérite pas que l'on s'occupe ainsi de moi…
Un autre baiser, comme pour rassurer, une main qui doucement entreprend une lente ascension, et caresse ses lèvres entrouvertes. Un souffle court et chaud indique une émotion, la peur ; le désir ? Nul ne le sait enfin pour le moment présent…
- Duo… je ne suis pas doué pour ses choses là, mais …
Il ferme a son tour les yeux n'osant le regarder. Un chuchotement comme un soupir, doux soupir s'il en est…
- ai shiteru…
Il y a tant à faire. Nous n'allons pas rester à ne rien faire. S'aimer ce n'est pas toujours se regarder, c'est aussi regarder à deux dans la même direction…
- me too…
Un sourire, le soulagement se sent, dans son sourire, dans son regard, dans ses gestes… La peur d'être rejeté, c'est cela la plus grande peur de l'être humain…Etre rejeté…
Chacun a son domaine et ses frontières, ses préjugés, ses jugements tout faits. Chaque bande défend son territoire, ses privilèges et ses avantages acquis. Quelles sont nos frontières ? S'universaliser n'est pas perdre son identité. C'est s'ouvrir à tout homme et à tous les hommes…
Ils l'ont compris tout cela ou tout du moins essayent de le comprendre, c'est dur mais il vont y arriver, à se comprendre mutuellement, s'aimer est une chose facile, mais montrer à l'autre l'étendu de son amour pour lui est une tache nettement plus ardues…
L'amour ne passera jamais.
C'est une promesse.
L'homme vit et meurt, mais l'amour ne meurt pas…
Jamais nous ne mourons mon amour…
