Rappel :

(t/n) : ton nom

(t/p) : ton prénom

(c/y) : couleur des yeux

(c/c) : couleur de cheveux

Sur ce, bonne lecture !

Je courais dans les bois sans m'arrêter, l'adrénaline me permettait de tenir debout malgré le fait que je courais depuis des heures. Mes yeux me brûlaient, mais je refusais que mes larmes coulent et s'entremêlent avec la pluie qui me tombait dessus. Cela faisait maintenant des heures que je le cherchais éperdument, la rage au visage. Je ne voulais ressentir rien d'autre, même si c'était dur.

(t/p) : KENNY !

J'avais l'impression que le bruit de la pluie était plus bruyant que ma voix, c'était comme si elle voulait m'empêcher de faire en sorte qu'il m'entende... Mais je savais pertinemment que ce n'était pas à cause de ça que je ne le trouvais pas. Et pourtant...

(t/p) : KENNY !!!

Je continuais de hurler son nom jusqu'à ce que ma voix en déraille. Je refusais pourtant de montrer une quelconque tristesse sur mon visage, je voulais rester énervée conte lui jusqu'à en mourir. Mais plus le temps passait... Plus c'était difficile...

(t/p) : KENNY ! C'EST BON J'ABANDONNE !

Moi-même, je n'avais pas entendu ma phrase tellement ma voix s'était brisée. C'était de plus en plus difficile de contenir mes larmes, je ne voulais plus me cacher derrière cette fille dure que l'homme qui m'avait tout apprit avait fait de moi. Juste une fois, je voulais redevenir cette petite fille apeurée. Mes lèvres commençaient à trembler comme le reste de mon corps, j'avais arrêtée de courir dans tout les sens, le pluie me gifflait la figure. J'avais terriblement froid. Je commençais à ressentir la fatigue qui était en moi...

Il m'avait defié de le retrouver tout en disant que je n'en serai pas capable. Connaissant mon caractère, il savait parfaitement que j'allais m'énerver et relever le défi. Il savait tout aussi bien que la seule chose qu'il n'avait pas réussi à développer en moi était mon orientation. Avant qu'il ne s'éloigne pour se cacher, je l'avais entendu ronchonner comme un enfant, je lui avais alors piqué son chapeau avant de m'éloigner le plus vite possible en rigolant. J'avais entendu quelques insultes charmantes derrière moi, mais sans plus.

Trois heures de recherches pour rien en retour, hormis une pluie incessante et un chapeau à la main qui me paraissait lourd depuis le temps que je le tenais...

Son chapeau...

... Son chapeau !

Je releva la tête subitement en regardant autour de moi, puis leva subitement ma main qui tenait l'objet en question en serrant les dents. J'avais de nouveau quelques choses à dire.

(t/p) : KENNY ! ÉCOUTE MOI ENFOIRÉ ! TU... TU VAS DEVOIR TÔT OU TARD VENIR CHERCHER LA MERDE QUE TU METS TOUT LES JOURS SUR TA TÊTE ! TE CONNAISSANT, T'ES PAS ENCORE PRÊT À ASSUMER TON DÉBUT DE CALVITIE !

Mais ce n'était qu'une excuse... La seule excuse que J'avais pour qu'il se pointe, sachant très bien que ça n'allait rien donné... Pourquoi est-ce que je m'accrochais comme ça ?

J'ai vraiment été une belle idiote...

(t/p) : OH KENNY !!!

Ce n'était pas en criant que j'avais son chapeau ou quoi que ce soit d'autre qu'il allait apparaître comme par magie, et je le savais très bien. J'étais juste désespérée... Désespérée comme tout. Ma chevelure (c/c) qui me tombait à la figure était aussi mouillé que tout le reste de mon corps. Je tenais fortement le chapeau que j'avais à la main comme si ma vie en dépendait...

Juste une dernière fois, je voulais une dernière fois crier, un dernier espoir d'avoir une réponse ou une apparition en retour... Juste une...

Je relevais la tête en ouvrant la bouche, mais un orage bruyant me fit échapper à la place d'un nom, un cri de frayeur. Mon pouls s'était accéléré et en voulant reculer, je perdis l'équilibre et glissa sur la boue formée par cette pluie interminable. Ma tête heurta brusquement un arbre derrière moi, me faisant échapper une deuxième cri, mais cette fois-ci, de douleur. Je suis rester un moment assise sans rien faire, puis je siffla entre mzs dents en essayant tant bien que mal de me relever. Mais les bruits effrayants de la brise continuaient de me faire peur, tellement peur que je refusai de bouger. Je devais me rendre à l'évidence...

J'étais complètement terrorisée. Je remarquai que je tremblais beaucoup trop puis me recroquevilla sur moi-même en soufflant. Toute ma peau était noyée à cause de l'eau qui venait du ciel. J'en avais assez d'être trempée comme ça...

Inconsciemment, j'avais mis le chapeau de Kenny pour me rechauffer. Celui-ci était trop grand encore pour ma petite tête, mais ça m'était égal, je me sentais beaucoup mieux, même si mes larmes trempaient mes joues sans que ça ne s'arrête...

Kenny... Sale enflure, c'est un vrai don chez toi de lâcher les autres...

J'inspirai et expirai bruyamment malgré pour réussir à calmer tout mon corps le temps que la pluie et les bruits assourdissants veuillent bien s'arrêter. Des souvenirs resurgirent et je ne savais pas si je devais en être apaisé ou non...

Après tout, se remémorer l'endroit où j'avais grandi n'avait rien d'appaisant...

... Puis je me remis en tête un visage...

Un visage qui me crispa entièrement le corps et qui mit fin à mes tremblements, mais qui arrêta mon coeur en même temps. Beaucoup trop.

... Livaï...

Bordel, je me sentai encore plus mal en revoyant ce visage fermé, mais qui au fond, était quelqu'un de si gentil... Est-ce qu'il allait bien ? Est-ce qu'il arrivait à s'en sortir dans l'enfer que sont les Bas-fonds ?

Bien sûr qu'il s'en sort... C'est Livaï...

Il avait toujours été plus fort que quiconque... Plus fort que moi... Que ce soit moralement ou physiquement. Lui, il s'était fait à l'idée que Kenny était parti, mais moi je ne l'avais pas supportée et l'avait abandonné. J'avais abandonné Livaï en le laissant seul dans le néant ou nous étions normalement condamnés. Il devait me détester maintenant...

Qu'est-ce que je devais faire maintenant ? Retourner là bas...? Retrouver Livaï... ? Qu'est-ce que je lui dirai même ?

"Cet enfoiré à refait la même chose, du coup je reviens car tu es mon plan B pour ne pas que je reste seule."

Non... J'allais assumer le fait que le karma avait joué de moi. Et puis, jamais je ne retournerai dans cet endroit... Il m'avait laissé un arrière goût horrible... Je n'y retournerai jamais.

Sous cette pluie immonde je me rendait au moins compte d'une chose... J'avais eu tort de penser que la règle "ne se fier à personne" ne s'adressai pas à tout le monde. Je ne voulais plus m'accrocher à qui que ce soit. Soit c'était moi qui gâchait tout au bout d'un moment, soit se sont les autres qui ne veulent plus de moi.

Autant rester seule même si c'était triste... Même si j'en avais peur...

Les larmes cessèrent de couler en même temps que le soleil refesait surface dans le ciel. Je voulais pourtant rester dans l'ombre que me faisait ce chapeau que j'avais pratiquement vu toute mon enfance...

Puis après quelques minutes ou je sentai que quelque chose changeait en moi... J'ai enfin eu la force de me relever et d'avancer.

*

( 1250 mots )