Une (més)aventure de Mary-Sue dans la forêt de Mirkwood

Genre : Humour/Parodie. À ne surtout pas prendre au sérieux...

Disclaimer : Arda n'est toujours pas à moi...

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Quelque part dans la forêt de Mirkwood, en l'an 2941 du Troisième Âge.

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La jeune fille avait grimpé à l'arbre avec la rapidité et la grâce mutine d'un écureuil, sa longue chevelure rousse ondulant derrière elle comme un panache. Elle avait crié d'un ton victorieux :

« La Montagne Solitaire ! Je la vois ! Elle est tout près ! »

Elle était redescendue sans un faux-pas et se tenait sur la branche la plus basse, à près de deux mètres du sol, des larmes d'émotion dans ses jolis yeux.

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Elle sauta avec grâce au milieu de ses compagnons qui la suivaient d'un regard énamouré. Alors que ses pieds légers allaient toucher la terre, sa chevelure de flammes s'emmêla dans une branche, et voilà notre demoiselle suspendue par sa crinière à quelques centimètres du sol !

Nul doute que si Bilbo était monté à l'arbre, comme il l'avait galamment proposé, en gentilhobbit qui se respecte, il n'eut trouvé personne à sa descente : les sortilèges de la forêt auraient dispersé les Nains. Mais les charmes de Mary-Sue inspiraient à la Compagnie de Thorin Oakenshield un amour plus puissant que les enchantements maléfiques d'une sombre forêt. Bilbo et les Nains se tenaient donc tous au pied de l'arbre où était pendue notre héroïne.

S'ils n'avaient pas été si ébahis, les Nains auraient ri aux éclats. Mais ils restaient immobiles, les bras ballants, la bouche ouverte, tandis que Bilbo compatissant grimpait à son tour dans l'arbre pour dégager les cheveux de la belle.

Bientôt, il annonça d'un air gêné :

« Je ne peux les démêler... J'ai bien peur qu'il ne faille les couper... »

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Mary-Sue souffrait le martyre mais la perspective de perdre quelques centimètres de ses magnifiques mèches rousses lui fit envisager sérieusement de finir sa vie pendue à un arbre dans la forêt de Mirkwood. Après tout, ce ne serait peut-être pas si terrible. Ne disait-on pas que le Beau Peuple vivait là ? S'ils ne valaient pas les Nains par le physique, ils étaient réputés pour leurs mets délicats et leurs goûts artistiques. Mary-Sue rêva un moment de sérénades au clair de lune.

Malheureusement ou heureusement pour elle, Bilbo ne lui laissa pas le choix : d'un geste sûr, il avait tiré Dard et tranché au plus court, d'un même coup, les cheveux flamboyants et les rêves poétiques de Mary-Sue.

Tirée de ses réflexions par la chute brutale et le sentiment atroce de perte de ses cheveux, Mary-Sue crut sa fin proche. Elle trouva le temps de se réjouir de mourir au milieu des Nains avant de se sentir serrer contre un torse musclé. Elle plongea ses iris mordorés dans ceux d'un bleu glacé de Thorin et ne put retenir un petit soupir d'aise. Elle pourrait se résigner à vivre encore un peu pour les voir plus longtemps.

Mais le roi nain la posa à terre sans mot dire. Appelant Bilbo, il lui fit ouvrir le chemin. Il reprit la route sans accorder un regard à la jeune fille humiliée, ordonnant d'un ton froid à ses compagnons de presser le pas.

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Cette petite aventure semblait avoir rompu le charme : avant la fin du second jour, la compagnie de Thorin, fils de Thrain, fils de Thror, avait sans encombres quitté Mirkwood, rejoint Lacville et s'embarquait en direction de la Montagne. Mary-Sue ne se trouvait plus avec elle, et il est intéressant de noter que ni Bilbo ni les Nains n'avaient remarqué le moment de son départ.