Chapitre 1

Cela faisait deux jours qu'il attendait dans le petit camp de nomades. Ils devaient le mener auprès d'un groupe d'ancien soldats de l'Empire, vivant dans la clandestinité depuis qu'ils avaient refusé de suivre les prémices du Premier-Ordre. Ces soldats pouvaient les aider à reconstruire la Résistance, après sa fuite de Craith. Il soupira alors que son petit droïde bipait d'ennui à ses côtés.

C'est après le déjeuner, fait de quelques morceaux de viandes séchées et de fruits, qu'on vient le chercher. Les nomades lui expliquèrent qu'il était temps pour lui de rencontrer les hommes qu'il recherchait. Enthousiaste, il les suivit vers les rochers arides qui se trouvaient à l'ouest du camp. Ils marchèrent plusieurs heures, à travers les parois sèches et parfois tranchantes.

Après un moment qui lui parut interminable, les nomades lui montrèrent un passage étroit qu'il devait suivre pour arriver jusqu'aux anciens soldats. Il se fraya alors tant bien que mal en chemin, son droïde n'arrivait pas à le suivre. Il se retourna alors légèrement et lui ordonna de repartir vers le camp et leur vaisseau. Il observant la petite sphère rouler en arrière pendant un court instant puis il reprit son chemin. Il finit par arriver dans un espace plus large, où un homme se tenait dos à lui. Il sourit avant de s'approcher :

« Bonjour, je suis le commandant Poe Dameron, c'est moi qui vous ai contacté pour la Résistance, » annonça-t-il.

L'homme se tourna alors et fit glisser sa capuche sur sa nuque. Poe se figea alors et perdit son sourire. Derrière la longue cape traditionnelle du peuple du désert, se cachait en réalité un chevalier de Ren. Il n'eut pas le temps de réagir que ce dernier faisait un geste de la main pour le neutraliser. Le corps du commandant se bloqua brutalement et se souleva légèrement alors que des stromtroopers se précipitaient vers lui.

Cette scène, il l'avait déjà vécue dans le désert de Jakku. Mais cette fois, les soldats en armures blanches ne firent que le désarmer et le menotter. Pas de coup, pas d'insulte. Le chevalier de Ren s'avança alors vers eux et malgré son masque chromé, Poe devina qu'il le dévisageait. Finalement, il n'était pas si grand que cela et lorsque sa main gantée se posa sur la joue du résistant, ce dernier se surpris à constater la finesse de ses doigts.

Le chevalier ne parla pas mais fit signe aux soldats. Poe fut tiré vers un coin, là où un passage plus large se trouvait. Ils arrivèrent en quelques minutes à une navette Upsilon du Premier Ordre. Une fois à l'intérieur, on le plaça dans une cage et le chevalier s'arrêta devant lui. Il enleva alors son masque et dévoila son visage. Poe serra les dents en découvrant qu'il s'agissait en réalité d'une femme Chiss, âgée de vingt-cinq à trente ans selon lui. Elle tourna son visage bleuté et son regard rouge sur lui.

« Soldats : détruisez camps et supprimez les nomades. Quant au droïde, détruisez-le totalement.

-Non ! » protesta Poe.

« Vu ce qu'il vous est réservé, je vous conseille de bannir ce mot de votre vocabulaire, » siffla le Chevalier de Ren à l'attention de Poe. « Bienvenu au sein du Premier Ordre.

-Allez au diable !

-Servir ou périr, vous finirez par choisir, » annonça-t-elle en souriant. « Et vous finirez par servir.

-Jamais !

-Nous verrons cela. »

Elle se détourna alors que la navette décollait. Ils volèrent pendant une vingtaine de minutes jusqu'à arriver dans le hangar d'un plus grand vaisseau. On sortit Poe de sa cage et on l'escorta dans le dédale de coursives, la femme Chevalier de Ren sur ses talons. Les stromtroopers le tirèrent jusqu'à ce qu'il semblait être une salle de douche collective. Là, sans même lui enlever ses menottes, on lui ôta son pantalon, ses bottines et ses sous-vêtements et on déchira son haut. Nu, il fut placé sous un jet d'eau à peine tiède et on le frotta comme s'il devait entièrement entre décrasser. Il lutta lorsque les mains des soldats glissèrent sur ses parties intimes et entre ses fesses.

« Ne faites pas la prude, vous devez être entièrement désinfecté, » décréta la femme, sans le quitter des yeux.

Encore nu et mouillé, on le tira ensuite vers une table étrange où il fut l'intervention de la Chevalier de Ren pour l'y attacher. Ses poignets étaient bloqués au-dessus de son crâne, ses jambes attachées pour être relevées et écartées, comme sur une table de gynécologie. Un droide apparut alors et appliqua sur chacune de ses zones poilues une cire brûlante. Il cria à chaque fois qu'il lui retirait des bandes. Poe était déconcerté. Il ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, pourquoi on le lavait et on l'épilait.

Une fois tous ses poils retirés, les gardes le soulevèrent et le plaquèrent face à une table en cuir. Il entendit la femme parlait, leur dire de le tenir fermement et lui conseiller de rester pour une fois tranquille. Il sentit alors une vive brûlure le prendre sur une bonne partie du dos. Il hurla et tenta de se débattre mais il s'épuisa plus qu'autre chose. Le corps douloureux à cause de ses nombreuses brûlures, il sentit à peine quelqu'un passer une pommade sur son dos puis lui piquer une seringue dans le cou. Pourtant, le produit fit rapidement effet et il fut soulevé, groggy. On le porta sur de nombreux mètres avant qu'il ne finisse par perdre conscience.

Il se réveilla sur un sol très mou. L'esprit embrumé, il sentit une main fraiche le forcer à se recoucher sur le ventre. Il se laissa faire et attendit de reprendre ses esprits. La première chose qu'il remarqua alors fut l'endroit où il était allongé : un matelas de coussins. Il leva alors la tête et vit qu'il était dans une pièce au plafond haut, aux murs richement décorés de draperie et de mouillures en or. Son dos lui faisait encore mal. Mais il se redressa sur les coudes et se tourna légèrement. Un homme se tenait à genoux près de lui. Il était très peu vêtu et dévoilait ainsi sa peau laiteuse. Le regard de Poe se leva jusqu'à son visage. Il était roux, les yeux bleus.

« Je vous connais…

-Nous n'avons jamais eu le loisir de se rencontrer mais oui, on se connait.

-Hugs…

-Désormais, c'est juste Armitage. Et pour vous, juste Poe sauf s'il décide de changer votre prénom.

-Je comprends rien. Vous pouvez pas vous rhabiller ? » demanda Poe avant de se redresser. Il remarqua alors le collier ras du cou que le général portait. « Ce collier…

-Le collier des esclaves impériaux. Vous avez le même, » annonça le rouquin. « Ainsi que la marque du Suprême Leader.

-Quoi ?

-Elle vous a capturé et offert au maître. Vous lui appartenez désormais. »

Poe voulut protester mais Hux se releva et s'éloigna lentement de lui. Poe remarqua alors ses vêtements étranges : sur les bras, des anneaux dorés, autour des hanches une ceinture dorée où descendait jusqu'à ses chevilles un tissu léger vert, qui cachait à peine son postérieur. Mais surtout, il y avait cette cicatrice : la marque de l'Ordre des Chevaliers de Ren.

« Vous êtes aussi son esclave ? » demanda Poe alors que Hux revenait vers lui pour lui offrir de l'eau.

« Son jouet, oui.

-Mais comment c'est possible ? vous êtes son général !

-Il ne m'a jamais aimé. Après Craith et son ascension au pouvoir, il m'a laissé le choix : être accusé de trahison et exécuté ou vivre et le servir. J'ai fini par choisir.

-C'est impossible…

-Vous verrez, vous vous y ferez. » lui assura Hux.

Poe but le verre d'eau que le rouquin lui avait offert puis il s'assit plus confortablement, son dos continuait à le faire souffrir. Il grimaça en tentant de se le masser. Hux attrapa alors un petit pot et l'ouvrit. Il s'agissait d'une pommade bleutée. Il expliqua à Poe qu'il avait la même marque que lui gravée dans le dos et qu'ils allaient devoir veiller à ce qu'elle ne s'infecte pas. Hux se déplaça alors derrière lui et commença à lui appliquer une couche généreuse sur le dos.

« Je vous trouve un peu trop gentil…

-Pour quelle raison, je devrais être désagréable avec vous ?

-Parce que vous êtes Hugs !

-Vous vous méprenez. Le général Hux est mort. Je ne vis désormais que pour servir les volontés de notre maître. Il veut que vous viviez ici, avec moi, et que je prenne soin de vous.

-Où on est justement ?

-Dans son palais. Avant, c'était le harem de Snoke. Les pauvres créatures qui y vivaient ont eu la grâce d'être définitivement libérées de ses murs.

-Elles sont mortes…

-C'était surement mieux ainsi : Snoke était un monstre.

-Et Ren, non ? » questionna Poe, sarcastique. Il reçut alors une claque sur l'arrière de son crâne.

« Tenez votre langue ! Le Suprême Leader est votre maître désormais. Si vous tenez à la vie, ne l'offensez jamais !

-Franchement, je vous imaginais un peu plus combatif que ça : il a fait de vous une marionnette bien soumise, » fit remarquer Poe. Hux le tourna alors vers lui et lui prit le menton :

« J'ai choisis. Au début, j'hésité, parfois je me débattais. Mais j'ai vite compris que c'est ainsi que je devais me comporter pour vivre, pour être heureux. Le maître est bon avec moi. Je n'ai plus rien à craindre maintenant que je suis ici. Et bientôt, c'est vous qui comprendrez que votre place est ici, que vous êtes ici chez vous, en sécurité.

-Vous êtes dingue… »

Hux voulut répondre mais une clochette retentit. Il se releva alors en soupirant. Poe le vit se recoiffer et se déshabiller. Il voulut protester mais le rouquin le coupa d'un geste de la main.

« Mangez un peu et reposez-vous, vous commencerez à apprendre demain. »

Hux fit alors volteface et sortit de la grande pièce. Poe observa la porte coulissante qu'il venait de prendre puis après un moment, alla jusqu'à celle-ci. Elle était verrouillée de l'extérieure. De longues minutes passèrent puis Poe finit par obéir à ce que Hux lui avait dit. Il picora dans les corbeilles de fruits posées çà et là puis il grimpa sur un grand lit, légèrement en retrait. Il s'endormit, épuisé par la journée qu'il venait de vivre.