Après le MI6 : la nouvelle vie d'Alex Rider vue par les morts et autres personnages du livre
OS n°1 : La rencontre
Note : Alors voilà, cela me trottait dans la tête depuis un moment. Je voulais faire parler les autres personnages qui ne faisaient plus partie de sa vie (ses ennemis, leurs acolytes, les Rider, Yassen, Jack, Alan Blunt, les autres chefs de services secrets rencontrés) sur la nouvelle vie d'Alex.
Cette fic a donc l'intention de transcrire leurs impressions sur chacun des OS de Après le MI6.
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !
Bises et Bonne Lecture,
Guepard54
AR-AR-AR
Ils avaient tous été réunis – et les non-morts se posaient la question de pourquoi ils étaient réunis avec les morts – dans un seul et même grand espace vide. Tout autour d'eux se tenait une sorte d'écran à 360 degrés comme s'ils avaient été réunis pour partager un moment de cinéma.
De John Rider à Jack Starbright, en passant par Ian, Yassen mais également des gens comme Herod Sayle, Nicolaï Drevin ou encore Alan Blunt, tous se demandaient – certains à voix haute – pourquoi ils avaient été rassemblés ce jour.
Ils devinrent d'accord sur un point : ils avaient tous croisé à un moment ou un autre – pour nombre d'entre eux cela avait été le dernier – la route d'un certain Alex Rider.
Ce constat fait, ils se résignèrent à s'installer plus ou moins tranquillement devant l'écran. Celui-ci devint lumineux, puis l'image apparue de celui qu'ils connaissaient tous. Ajoutés à l'image et au son, ils s'aperçurent également que l'écran leur transmettait les pensées de ses personnages.
Pour ce qui semblait être la centième fois de la journée, Alex Rider maudit ses supérieurs. Qu'est-ce qui avait bien pu passer dans la tête de son chef ?
« Règle numéro 1, Alex, ne jamais questionner les intentions de ton supérieur. Cela peut finir très mal. »
« Je t'interromps immédiatement, Ian. », commença Helen, son visage à la fois courroucé et inquiet. « Lorsque l'on exerce un métier normal, il n'y a pas à avoir peur de… »
Ash renifla. Il leur avait fallu quelques temps mais les Rider lui avait finalement pardonné sa trahison. Il se trouvait présentement assis devant John, Jack assise à ses côtés, Ian à côté d'elle. John était quant à lui entouré de sa femme Helen qui lui tenait la main et de Yassen qui regardait l'écran avec beaucoup trop d'attention pour un homme sans émotions.
D'ailleurs, John savait que le Russe était d'autant plus intéressé de savoir ce que devenait Alex que l'homme, après lui avoir sauvé la vie à plusieurs reprises, avait fini par prendre une balle mortelle pour l'adolescent.
« Un métier normal pour un Rider ? Impossible. »
La femme blonde se tourna aussitôt vers lui.
« Nous n'en savons rien pour le moment. Alex peut très bien… »
« Chuttt ! », les interrompirent finalement plusieurs voix.
C'était sa première mission en solo depuis plus de six mois – date de son dernier plongeon dans le coma –
« Tu vois ? », persista Ash avant de se retrouver avec un gros coup à l'arrière de la tête.
et Morris l'envoyait espionner un foutu complexe militaire. Avec sa célèbre 'chance', le jeune homme allait tomber sur un de ces officiers complètement psychotiques et paranoïaques qui tirerait 'avant' de poser des questions.
« Faut quand même pas exagérer, Alex. L'armée n'est pas remplie de psychopathes. », soupira John.
Chassant ses pensées afin de mieux se concentrer, Alex continua lentement sa progression le long du parapet de fer. Une main après l'autre, doucement, précisément. Et ce d'autant plus qu'il se trouvait à environ cinquante mètres du sol.
« Oh, oh… »
« Ian, je vais te tuer. Qu'est ce que mon fils fait suspendu à cinquante mètres du sol ? »
Enfin, il arriva de l'autre côté. Il défit ses tennis noires toutes neuves et les rangea rapidement dans son sac à dos. A cet instant précis, il se dit que son supérieur aurait levé les yeux au ciel en le voyant agir ainsi.
« Donc, il se balade en chaussettes dans une installation militaire… Particulier mais pas inintéressant. »
John dut retenir sa femme qui allait infliger une nouvelle claque.
Il est vrai qu'Alex Rider n'était pas un agent conventionnel. A dix-huit ans à peine, il était également le plus jeune agent de terrain du FBI.
« Ben voyons ! Et voilà comment on vole un très bon agent à ses alliés. », remarqua Blunt.
Regard noir des Rider, de Ash et d'un certain tueur russe.
Son parcours sortait également de l'ordinaire. Orphelin, Alex Rider était arrivé à quinze ans aux Etats-Unis où il avait fini sa scolarité normalement avant d'être débauché par le Bureau Fédéral d'Investigation, parallèlement à sa présence (très limitée à certaines périodes) sur les bancs de la Faculté de Harward.
« Tu m'étonnes. Doit pas être simple de réviser ses cours quand on finit à l'hôpital tous les quatre matins. », murmura Eagle avant de se prendre un coup de coude de la part de Wolf.
Les membres de l'unité K éprouvaient beaucoup d'admiration pour celui qu'ils avaient un jour nommé 'double zéro'.
Le FBI finançait en échange ses frais de scolarité mais également ses trajets. Il faut dire qu'entre son occupation à Washington, ses études à Cambridge ainsi que ses visites à sa famille à San Francisco, Alex restait rarement en place. Sans oublier lorsque le FBI le 'prêtait' – avec son accord bien sûr – à la CIA qui l'envoyait à l'autre bout du monde.
« Je ne vois vraiment pas ce que les Américains ont à lui offrir de plus que nous. » râla l'ancien Chef des Opérations spéciales du MI6.
Ils lui jetèrent un regard éberlué mais ce fut Jack qui eut la répartie.
« Absolument rien. Si ce n'est un salaire, du soutien, de l'indépendance… Je continue ? »
Alan Blunt secoua piteusement la tête sous le regard meurtrier des frères Rider, de Yassen et d'Ash.
Mais au final, Alex reconnaissait avoir une vie confortable. Il faisait le boulot pour lequel il avait toujours été fait, il n'était plus exploité mais bénéficiait d'un salaire alléchant. Danny, l'un de ses coéquipiers, s'amusait à dire que beaucoup de mercenaires expérimentés de l'autre côté de la barrière ne pouvaient pas prétendre à un tel revenu.
En outre, ses supérieurs le laissaient relativement libre dans les décisions à prendre tandis que ses coéquipiers – Ben en tête – disaient qu'il était ingérable. Il faut dire qu'après ce qu'il avait vécu avec le MI6 et Jack, Alex s'était juré qu'il ne serait jamais plus utilisé.
« Qui avait raison ? », fit remarquer Jack avant que des grognements désapprobateurs se fassent entendre parmi les ennemis du jeune espion.
« Les fédéraux n'avaient pas autant les moyens à mon époque. » se plaignit Walker.
C'est pourquoi Edward, Sabina et Lise n'avaient pas compris au premier abord qu'il ait accepté l'offre du FBI. Mais Alex, lui, savait.
« Qui sont ces gens ? », demanda Helen Rider.
La mère d'Alex s'inquiétait visiblement de savoir avec qui avait pu atterrir son rejeton après la débâcle avec le MI6. Jack lui répondit avec un sourire.
« Oh, ne vous inquiétez pas, Madame Rider, les Pleasure sont des gens absolument charmants. Ils ont dû prendre sa garde après ce qui s'est passé au Caire. » dit Jack tout en baissant douloureusement la voix à la fin de sa dernière phrase.
« Hmm, », intervint Blunt avec hésitation. « Madame Jones et moi pensions qu'il serait préférable de confier Alex à des gens qui seraient au courant des circonstances. »
« Vous l'avez détruit avant de l'abandonner… Comme si c'était la première fois que vous agissiez ainsi avec l'un de vos agents. », énonça Ash d'une voix amère.
Un silence lourd accompagna cette déclaration avant que Ian ne le rompe finalement d'une voix légère.
« Je propose les bras pour moi, les jambes pour Ash, le torse à Gregorovitch et nous te laissons la tête, John, Alex est ton fils. » conclut Ian en fixant d'un regard sans aménité, bien vite imité par les trois autres.
Bien sûr, le MI6 l'avait maltraité. Mais au fond de lui, Alex savait que Jack avait vu juste lorsqu'elle lui avait dit que l'espionnage était dans son sang.
« J'aurais préféré me tromper sur ce point. »
Quand il était sur le terrain, Alex se sentait dans son élément. A l'inverse, il avait en horreur la paperasse administrative et ne supportait pas de se retrouver confiner dans un bureau plus d'une demi-journée. Mais dans les rues d'une ville ou en pleine nature en mode survie, le jeune homme se sentait bien.
« Ouais, un vrai chat sauvage quoi. Je persiste à penser qu'il te ressemble plus qu'à moi, Ian. »
Ian Rider tira la langue en direction de son aîné.
Alex avançait à présent à pas feutrés, tous sens en alerte. Il pressentait que les pièces donnant dans ce couloir recelaient des mines d'informations. Il ouvrit une première porte. Des rangées d'ordinateurs en train de travailler en autonomie l'accueillirent dans un léger vrombissement. Toujours le plus silencieusement possible, il approcha un des écrans.
Il reconnut vaguement des codages nucléaires ultrasecrets. Mais que faisaient-ils à portée de l'armée ? Habituellement, c'était plus dans les cordes de la CIA ou la NSA. A moins qu'il s'agisse d'une nouvelle 'chamaillerie' entre ces institutions. Par exemple, Alex avait pu observer que le FBI et la CIA éprouvaient de grosses difficultés lorsqu'il s'agissait de collaborer sur une enquête. A un point hilarant…
« Oh, je ne doute pas que tu fasses bisquer tes employeurs, Al. Tu t'exerçais déjà sur ton pauvre oncle… »
Il n'eut pas le temps de chercher une réponse avant que la porte ne s'ouvre brusquement. Jurant intérieurement à l'idée de se faire prendre comme un débutant, Alex s'accroupit, caché derrière les machines. Un long silence, puis…
« Je sais que vous êtes là. »
La voix était jeune et clairement féminine. Alex sourit en entendant la piètre tentative de bluff. Il n'était le dernier à utiliser cette technique – bien au contraire son partenaire de mission Ismaël
En entendant ce nom, Levi Kroll eut un sursaut intérieur. Mais cela pouvait aussi bien être une coïncidence…
disait qu'il l'utilisait plus souvent qu'à son tour – mais il s'en était toujours servi en tant que proie et non chasseur. Dans le cas contraire, il doutait fortement de son utilité. Mais peut-être après tout pensait-il cela parce qu'il n'était jamais le chasseur.
« La voilà, Gregorovitch, la différence entre un espion et un tueur… »
« Mais le tueur aura sûrement une espérance de vie un peu plus longue que ton espion. », répondit calmement le Russe.
« J'avais trente-six ans et tu en avais trente-quatre, alors ton argument ne tient absolument pas. »
John arrêta son frère d'un geste de la main. Il adorait Ian ET Yassen mais mieux valait qu'ils se rencontrent le moins possible. De toute façon, c'était également pour le bien d'Ian. Son protégé aurait le dessus sur son frère.
Par l'espace entre deux terminaux, Alex observa la jeune femme blonde, du même âge que lui, s'avancer avec précaution, une main sur la bosse à sa hanche.
« Ne vous faîtes surtout pas prendre. » Lui avait ordonné son chef. « Je ne veux pas de scandale national sur les bras. Et si l'on apprenait que le FBI espionne l'armée… »
Morris n'avait pas terminé sa phrase mais n'en avait pas eu besoin. Mission très délicate. Alex n'avait pas cru judicieux de lui rappeler que la débandade à l'ambassade américaine au Mexique deux mois plus tôt n'était pas de son fait, mais il n'en avait pas pensé moins pour autant.
'Connaissant ta tendance à mettre les plans les plus élaborés par terre, si, cela est sûrement de ta faute, Alex', pensa le Russe avec affection.
Il commençait à avoir de sérieuses crampes lorsque – ne décelant apparemment rien d'anormal – la jeune femme se dirigea vers la sortie. Tout du moins, c'est ce que le blond crût.
Moins de trois secondes plus tard, une balle lui frôla l'oreille. Elle s'était retournée, avait dégainé, visé et tiré dans la même foulée. S'il n'avait pas été la personne dans son viseur, Alex en aurait sifflé d'admiration.
« Super idée, Al. Tu en as d'autres en réserve du même genre ? », demanda Ian avec incrédulité.
Il tenta de se trouver une meilleure cachette mais comme il le soupçonnait à présent, elle avait de très bons instincts et fut à côté de lui la seconde suivante, après avoir bondi souplement au-dessus des machines, revolver toujours pointé.
Un court instant, Alex se dit qu'elle était magnifique et lui faisait un peu penser à lui. Puis le revolver sur son torse le fit reprendre pied.
« Règle numéro 2 : Garder la tête froide en toute circonstance. »
« Je suis le technicien d'expertise ? », essaya-t-il, une légère ironie dans la voix.
Elle plissa des yeux pers en amande.
« Bien essayé. La vérité ? », insista-t-elle, complètement assurée.
Alex soupira. Il avait horreur de ces situations et se demandait encore pourquoi cela ne cessait de lui arriver.
« Bienvenue dans la famille Rider. Tu es le digne fils de ton père. »
« Tu as souvent eu plus de problèmes que moi, Ian. »
« Ca, c'était parce qu'il était beaucoup moins doué que toi, Hunter. »
« Va voir ailleurs si j'y suis, Gregorovitch ! »
Yassen et Ian échangèrent des regards noirs avant que la tension ne disparaisse grâce à la mère d'Alex.
« Moi, je peux vous confirmer que John a fini à l'hôpital plus souvent qu'à son tour. »
Ledit homme regarda sa femme tendrement.
« Je ne pense pas que tu n'aies jamais regretté chacune de mes apparitions, je me trompe ? »
En réponse, elle lui vola un baiser.
Il se releva doucement, présentant ses mains pour bien lui montrer qu'il ne constituait aucune menace. Du moins, en théorie.
« Si je vous disais que je travaille pour le FBI et que le mieux est de faire comme si vous ne m'aviez pas vu, çà vous irait ? Je dis ça, je ne dis rien mais vous savez comment cela va finir ? Votre chef va téléphoner au mien, ils vont se chamailler pendant une heure, puis c'est nous qui allons se faire respectivement engueuler. Vous tenez à vous faire engueuler ? Parce que moi perso, je passerais bien dessus. », conclut-il aimablement.
« Connaissant Louveteau, il m'est avis que ce doit être plus souvent son chef qui se fait engueuler. », intervint Aigle.
Les sourcils blonds se froncèrent un peu plus.
« Et qu'est-ce qui me prouve que vous êtes bien du FBI ? Vous avez votre plaque ? »
Alex leva les yeux au ciel, sérieusement amusé. En réponse, le museau du pistolet s'enfonça un peu plus dans sa poitrine. Il ne s'en préoccupa pas.
« Attitude inconsciente à proscrire. On ne se moque pas d'une personne qui tient un revolver, Alex. »
« Vous devez trop regarder la télévision, non ? Non mais parce que qu'un agent de terrain garde sur lui la preuve qu'il travaille pour le gouvernement américain, y compris en mission, cela ne vous choque pas, vous ? Perso, je trouve cela franchement imprudent. », ajouta-t-il avec humour.
Il la vit se détendre un peu avec soulagement. S'il pouvait disparaître avant que le reste de la cavalerie n'arrive… D'ailleurs, le revolver se baissa légèrement.
« Peut-être. Mais je dois quand même vous demander de me suivre. »
« Cliché. », se contenta-t-il avant de répondre d'une voix légère. « Vous savez que les personnes qui regardent la télévision risquent de devenir beaucoup plus docile que la moyenne ? Moralement parlant, je veux dire. »
Ce fut à son tour de lever les yeux au ciel.
« Il y a un bouton pour vous arrêter ? », demanda-t-elle, un sourire fantôme sur ses lèvres pâles.
Elle était décidément très jolie et c'était dommage de devoir l'assommer.
« Répète après moi, Al : 'Non, elle ne me plaît pas.' »
Mais il choisirait cette option si cela pouvait lui éviter d'avoir à appeler Morris au secours.
« Nombreux sont ceux qui ont essayé mais ne comptez pas sur moi pour vous dire la méthode. », répondit-il avec un sourire charmeur.
Elle fixa un instant avant de soupirer et de s'avancer vers lui, sortant des menottes de son blouson kaki.
« Je suis certaine que vous êtes très sympathique, mais c'est mon… »
« Ca, c'est définitivement la pire des solutions face à Rider. », tonna Drevin. « Non mais pourquoi pas le supplier de la suivre, tant qu'on y est ? »
Elle n'eut jamais l'occasion de finir sa phrase. La tranche de sa main l'atteignit à la tempe et elle s'écroula, évanoui. Gentleman, Alex la recueillit avant que sa tête ne touche le sol.
« Vous verrez, vous me remercierez. Au moins, votre chef aura le temps de décolérer un peu avant de vous passer le savon. »
« Ah, un gentleman en toute circonstance. C'est bien le fils de son père. »
« Ouais, bah cela ne lui servira à rien quand il sera mort. »
Cette fois, John laissa le champ libre à son épouse et un 'Aïe' indigné se fit entendre moins de deux secondes plus tard.
Il l'installa sur une chaise devant un des appareils, avant de sortir la clé USB/pendentif et d'y copier les informations sensibles traitées par les ordinateurs. Son chef allait déjà le sermonner pour son imprudence, inutile qu'il revienne en plus les mains vides.
Après avoir jeté un dernier regard sur la jeune femme – qui allait encore dormir comme un bébé pendant quelques heures – il se glissa vers la porte, et sortit du complexe – tel un fantôme – comme il était rentré.
« Tel père, tel fils en effet. Votre fils est définitivement une plaie, Jonathan. », cracha une certaine veuve noire aux longs cheveux foncés.
« Et encore, il n'a pas mis le feu au complexe. », s'exclama le docteur Tanner.
De son côté, Helen se blottit dans les bras de son mari. Bien sûr, elle avait un peu peur pour son fils unique et l'avenir qu'il s'était choisi. Mais Alex était vivant, libre et heureux et c'était tout ce qui comptait pour elle.
