Bonjour,

Comme vous le savez, je suis en train de réécrire cette histoire.

Je vous remercie pour votre lecture et votre patience :)

Sabrina.


Chapitre 1

J'essaie de marcher le plus vite possible. Ce qui est totalement impossible dans mon cas. J'ai une robe crayon qui m'arrive juste en dessous des genoux. Avec de fine bretelle et un col rond. Le tout d'une couleur noire. Avec une fine ceinture blanche au niveau de la taille et des talons aiguilles de la même couleur. Mes cheveux d'un profond brun foncé, sont attachés en une haute queue de cheval. Ce qui me donne un total look aujourd'hui. Je dois être parfaitement présentable à mon travail. Et surtout, car j'adore ça !

Dans les couloirs, je ne suis pas la seule à courir ce qui me rassure un tout petit peu.

- Dix minutes de retard, siffle moqueur Nicholas quand je passe devant son bureau, tu m'impressionnes de plus en plus.

Je vérifie ma montre. J'ai effectivement dix minutes de retard, mais pour une bonne raison. Je pose mon sac et mon manteau en vrac sur mon bureau qui se trouve en face du sien. Je souffle un grand coup, puis serre un peu plus la grosse enveloppe dans mes mains avant de reprendre la route.

Je file à toute allure vers la salle de réunion principale. Elle se trouve au milieu du couloir. Évidemment, tout le monde est déjà là. Mon patron a le nez plongé dans des documents si bien qu'il ne remarque pas tout de suite ma présence. Ce qui n'est pas le cas des autres présents. Je peux voir quelques regards satisfaits de me voir enfin « humaine » sûrement. Et, certains sont à l'opposer surprit.

- Madame Weber, merci à vous de nous faire part de votre présence ce matin. Siffle presque l'homme qui avait la parole durant la réunion.

- Bonjour, monsieur Barnes ! Souris-je faussement.

Monsieur Barnes n'est autre que le directeur financier de cette société informatique coté en bourse. Il est sous les ordres de Maximilien Stuart, le créateur et patron de cette société. Maximilien a finalement relevé le visage, très brusquement dès qu'il a entendu mon nom. Il a les sourcils froncés en me regardant avancer vers lui. J'ai toujours un pas sûr de moi. Très important pour l'image. Surtout quand on travaille pour un homme comme Mr Stuart. Une fois arrivée près de mon patron, je prends place sur la chaise libre sur sa droite. Il ne m'a pas quitté une seule fois des yeux. Pas même cligné. Je connais cet homme par cœur. Il n'arrivera pas à me faire rougir. Encore moins craqué. Depuis que je suis à son service mon caractère est devenu encore plus fort qu'avant. Au grand dam de ma famille.

- Bonjour. Lui dis-je doucement, tout en glissant l'enveloppe que je tiens entre mes mains vers lui.

Il arque un sourcil, avant de faire un signe de la main à monsieur Barnes pour qu'il puisse continuer. Mon patron ouvre l'enveloppe très lentement. J'attrape sans attendre son carnet pour prendre les notes dans la foulée. De toute façon, son carnet est devant lui pour les apparences, c'est moi qui suis chargé de ça normalement. Sauf, que j'étais en retard ce matin. De dix minutes et que tout le monde risque de me reprocher durant les prochaines semaines. Je suis la personne à abattre et j'en ai bien conscience.

La réunion continue. Je peux sentir de temps en temps le regard de Maximilien. Ce qui devrait me faire stresser. Mais, non. Rien. Pourtant, son regard est pénétrant. Suffoquant même. Mon patron est un très bel homme pour ne rien laisser de côté. Un mètre quatre-vingt-cinq. Brun coupé court. Rasé de très près. Un corps entretenu par ses nombreuses heures de sport. Des yeux d'un vert-bouteille électrisant, dont il est très difficile de garder contact. Une voix grave, très sexy. Max porte pratiquement que des costumes deux ou trois pièces noirs de grandes marques. Il ne laisse aucun détail de son image filtré. Tout doit être impeccable. Aux centimètres prêts.

Et évidemment, je dois suivre le mouvement. Je dois être à la hauteur de mon patron. De cet homme qui paye mon loyer chaque mois. Principalement, je dois le faire pour renvoyer une bonne image de l'entreprise et de l'homme qui paye mon salaire. D'où ma tenue aujourd'hui. Je ne me plains pas vraiment. J'aime cette tenue. Elle me met parfaitement en valeur et… bon dieu, je me sens invulnérable. Ce qui n'était pas le cas durant ma jeunesse. Loin de là.

Durant les dix minutes qui suivent, j'écoute avec attention monsieur Barnes tout en ignorant les murmures, les soufflements, les sifflements et autres réactions provenant du grand et puissant Maximilien Stuart. Mon patron.

Monsieur Barnes lui par contre s'arrête à chaque réaction de notre patron inquiet. Il se rend compte qu'il ne l'écoute, ou du moins qu'à moitié. Je dois lui faire signe de continuer à chaque fois, ce qui est agacent. D'ailleurs, ça l'énerve encore un peu plus. Et j'adore ça !

Finalement, nous restons une bonne heure en réunion. Lorsque nous avons fini, je saute sur mes pieds en même temps que Maximilien. Les gens sursautent un peu. Mon patron m'attrape par l'avant-bras et me traîne déjà dans le couloir. Cette fois, je ne souris plus. Je ne suis pas encore totalement inquiet soit-y en passant.

- Ma robe, m'étranglais-je, alors qu'il allonge le pas.

Il jette un rapide coup d'œil à ma tenue et grogne. Avant, j'aurais pu en rougir. Plus maintenant. Je suis rôdé. J'ai de l'expérience. Et pas des moindres. Nicholas, le second secrétaire de cet homme, relève le visage quand il nous entend arriver. Du moins, quand il entend le vacarme de mes talons aiguille.

- Que personne ne nous dérange ! Dit-il plutôt froidement en entrant dans son bureau.

Nicholas sait qu'il doit faire barrage à partir de maintenant, jusqu'à qu'il me voit revenir à mon poste.

- La porte!

Maximilien pose bruyamment l'enveloppe avec les différents papiers sur son bureau avant de se tourner vers moi. Je ferme la porte et croise les bras sur ma poitrine.

- Angela, comment avez-vous réussi à avoir ses documents ? Demande-t-il la mâchoire contracté.

Pour bien le connaître, je sais qu'il cache ses émotions à la perfection. De ce fait, je n'arrive pas à savoir s'il est en colère, inquiet ou au contraire content des résultats.

- Rien de bien compliquer. Marmonnais-je.

Il ne me croit pas. Je le sais. Je roule des yeux en le voyant défaire ses boutons de manchette pour retrousser ses manches. Je ne compte pas lui dire comment j'ai réussi à avoir ses documents. Sinon, il risque de m'espionner par la suite. Hors, j'arrive à faire mon plus beau travail, quand il est loin de mon bureau et de mes affaires.

- Vous n'allez rien me dire ?!

Je fais mine de fermer ma bouche à clés et de la jeter par-dessus mon épaule. Cela ne le fait pas rire. Maximilien dit Max pour les intimes, va prendre place derrière son bureau et reprend les documents.

- Grâce à ça nous sommes certains de réussir le procès.

- Je sais.

Le procès dont il parle, c'est celui d'un top model de renommé international qui porte plainte contre l'entreprise pour contrat abusif et abus de faiblesse. Chose totalement ridicule quand on sait que Maximilien Stuart prend soin de ses employés. Même ceux en bas de l'échelle.

- Les avocats adverses ne pourront rien nier. Rajoute-t-il en parcourant les papiers devant lui des yeux.

- Je sais. Souris-je grandement.

- Et l'affaire sera classée sans suite !

- Je sais ! Terminais-je, en lui administrant un clin d'œil.

Il ne dit mot. Il préfère me regarder sans cligner des yeux.

- Vous êtes vraiment très énervante. Dit-il le plus naturellement du monde.

- Je sais aussi. Chantonnais-je. On peut voir les points importants de la semaine ? J'ai plusieurs minutes de retards et j'ai beaucoup à faire ce matin.

Il hoche la tête dépité et tapote déjà sur son ordinateur. Je prends place à ses côtés et regarde par-dessus son épaule comme à chaque fois. Maximilien Stuart est un des rares multimilliardaires au monde. Il est par ailleurs un des plus jeunes riches de notre siècle. A seulement trente ans, il gagne des millions chaque jour. Son entreprise est spécialisée dans trois grandes branches professionnelles.

En premier lieu, la mode. Max a créé sa première ligne de vêtement de luxe à dix-neuf ans. Elle se nomme « MTS-Clothes». Et celle créer avec sa sœur, Léonie, « MTS&CO ». Il a réussi à travailler avec les plus grands du métier et a vite fait connaître son nom.

La seconde grande branche de son empire, ce sont les médias. Maximilien Stuart possède une chaine de télévision qui porte le nom de « MultiMedia Network ». Une chaine qui parle de mode, de cinéma, de télévision, de célébrité et autres sujets qui peuvent attirer les téléspectateurs. Régulièrement, la chaîne passe aussi des documentaires sur le métier de la mode, du mannequina, des acteurs prêts à conquérir le monde et des fois documentaires spéciaux qui parlent d'une personne qui travaille dans la société. Par exemple, le mois dernier « Network » à passer le reportage sur Nicholas. Évidemment, il s'en vente encore.

La dernière grande branche importante de la société dont Maximilien Stuart s'occupe avec affection et importance ce nomme l'« Ecole de l'art Maximilien Start ». Une école très sélective qui concerne tous les métiers liés à l'art qui regroupe trois grands points : Le chant, la danse et la musique. Je dis souvent que son école ressemble à celle de « Fame » la série ou le film. Ce qui l'énerve dangereusement.

Je reviens au présent, lorsque mon patron tapote du bout des doigts l'écran d'ordinateur.

- D'accord... grogne-t-il... je crois que...

Je vois Max se gratter le menton, puis pointer à nouveau son doigt sur l'écran d'ordinateur.

- Replacer ses deux rendez-vous de mercredi, j'ai envie de me faire un golf avec le directeur de NBC. Il me doit un reportage.

- Impossible. Fis-je avec une petite moue.

- Et ceux-là ? Questionne-t-il, en pointant ceux du matin.

- J'appelle tout de suite, pour les replacer. J'appelle sa secrétaire dans la foulée.

Je suis prête à partir, quand il m'arrête à nouveau en se raclant la gorge.

- J'ai laissé quelques petites choses sur votre bureau.

- Je m'en occupe. Chantonnais-je, avant de sourire grandement et de sortir du bureau.

Il déteste quand je réagis de cette façon. Il préfère quand les gens sont sous le stress, en sueur limite. Hors ce n'est pas prêt d'arriver avec moi. Ce qui l'irrite tous les jours un peu plus. Mais, qui le rend aussi très fière. Je suis la seule à ne pas trembler devant lui. Enfin une des rares personnes. De plus, je connais mon métier. Je connais mon rôle. Je connais mon patron sur les bouts des doigts. Je règle les choses au millimètre prêt pour éviter un imprévu. Et si jamais cela arrive... je gère l'affaire le plus rapidement possible.

Je prends place à mon bureau, juste en face du bureau de mon patron et en biais de celui de Nicholas. Ce dernier me regarde par-dessus ses lunettes, moqueur.

- Tu n'as rien de mieux à faire que d'attendre que la foudre me tombe sur la tête ?

- J'attends ce moment avec impatience, Angela. Me dit-il en posant sa main sur son cœur.

Je lui jette aussi la petite balle de Ping-Pong qui traîne sur mon bureau et il l'esquive sans grand mal.

- Apprend à viser, la française.

Je lui tire la langue avant de me mettre au travail. Le temps c'est de l'argent. Surtout avec Maximilien Stuart.

*/*/*/*

La tasse dans une main, l'autre contenant des documents administratifs et le téléphone entre l'oreille et le cou, je traverse le couloir d'un pas tranquille. Ce qui semble encore et toujours impressionner mes collègues.

- Siège sociale NBC Universal, bonjour.

- Bonjour ici Angela Weber. J'appelle de la part de Maximilien Stuart entreprise Stuart Compagny pour Brenda Linckle, secrétaire personnel de Steve Burke. Fis-je lentement.

- Tout de suite madame !

J'ai aussitôt une musique d'attentes. C'est du classique. Certainement du Mozart. J'en profite pour boire une gorgée de mon café avec un nuage de lait. Je pousse la porte de la salle de repose quand la musique s'arrête.

- Secrétaire personnel de Steve Burke, Brenda Linckle, bonjour ! Récite-t-elle d'une voix charmeuse et professionnelle.

- Brenda, c'est Angela. Chantonnais-je ravie d'avoir mon interlocutrice en ligne.

- Ah merci mon dieu, soupire-t-elle ravie. J'ai passé ma matinée à me prendre des appels atroce, je vais enfin pouvoir souffler un peu avec toi.

Je ris aussitôt tout poussant la porte du balcon pour sortir prendre l'air. J'ai la chance personne est présent. Je m'installe sur la chaise longue toujours mes documents et ma tasse de café dans les mains.

- Tu vas bien, Brenda ? Questionnais-je doucement. Tu as l'air surmené.

- Tu sais ce que c'est... nous ne sommes pas au meilleur des postes toi comme moi. Bredouille-t-elle doucement. Nous travaillions pour des tyrans, Angela.

Je ris encore une fois. J'adore littéralement Brenda. Depuis que je l'ai rencontré à une soirée organisée par une association pour jeune enfants malade, ma vie est beaucoup plus rayonnante à New-York. Littéralement. Brenda travail pour le grand directeur de la NBC Universal et fait le travail de trois ou quatre personnes. Un peu comme moi. Du coup, on se soutient et on se tient les coudes le plus souvent possible. Je sors de temps en temps avec elle aussi. Et on se retrouve aux soirées mondaines, régulièrement. La grande différence entre nous, c'est qu'elle a fait son cursus ici à New-York alors que je viens de France et que je suis ici que depuis deux ans. Ah oui, l'autre caractéristique de Brenda c'est qu'elle est rouquine. Genre les cheveux orange vif. Sur elle c'est juste magnifique.

- Tient pendant que j'y pense, demain soir il y a la soirée cinéma en plein air à Central Park, tu te joins à nous ?

« Nous », signifie son copain, son chien et elle. Le parfait petit couple avec le parfait petit chien de sac à main.

- Ca dépendra du film ? Soufflais-je rapidement.

- Attends, j'ai la brochure dans mon sac.

J'entends Brenda fouiller de l'autre côté, j'en profite pour boire à nouveau.

- Voilà, j'ai trouvé... hum... le film c'est « Coup de foudre à Manhattan. »

- Avec Jennifer Lopez ?

- Oui.

- Ton copain est d'accord pour venir regarder un film à l'eau de rose? Dans Central Park ? Risquais-je hébété.

- Oui. Il adore ça et de toute façon, il y aura son frère pour lui tenir compagnie.

Ah, voilà. Nous y étions.

- Son frère ? Celui qui est de Los-Angeles ?

- Oui. Alors ? me presse-t-elle. Tu viens avec nous ou quoi ?

Je ne sais pas vraiment quoi faire... mais, comme toujours Brenda me prend de court.

- On passera te chercher à dix-huit d'heures. Met quelques choses de simple et de décontracté. Sinon... que me vaut le plaisir de ton appel ?

Voilà comment Brenda arrivé toujours à m'embobiner. Les minutes qui suivent sont alors cruciale, pour avoir le rendez-vous que je souhaite pour mon patron. Finalement, elle accepte et m'informe du nom de restaurant que je dois réserver pour le midi.

- Pas de souci. Je t'envoie la confirmation par e-mail dès que je retourne à mon bureau. Souris-je grandement.

- Merci, Angela. Passe une bonne journée.

- A toi aussi et n'oublie pas de sourire.

Elle rigole aussitôt avant de me rappeler notre rendez-vous du lendemain et de raccrocher. Je fais de même avant de compose un nouveau numéro. Je reprends la route en direction de mon bureau après avoir passé sous l'eau ma tasse dans la cuisine de la salle de repos.

A ma grande surprise, Maximilien est penché sur mon bureau, le nez dans mes affaires. Tout ce que je déteste. Malheureusement, je suis en ligne avec un photographe et je ne peux pas le réprimander comme il se doit.

Je pose mes affaires sur mon bureau avec fermeté, ce qui le fait sursauter. Maximilien passe ses mains derrière son dos de l'autre côté de mon bureau. Comme toujours Nicholas le dévore des yeux. Absolument consternant. Surtout pour un type qui est censé être hétérosexuelle. Lamentable même. De plus, la moitié de l'entreprise, si ce n'est pas le trois quart, pense qu'il est un homosexuel refoulé. Ou qui se cache à cause des cancans.

- Très bien, Roger. Dis-je en français. Envoie-moi, les derniers tirages pour la campagne MTS&CO. Nous allons faire le tri.

Mon interlocuteur Roger Martin est un photographe canadien, dont Maximilien privilégie pour ses collections. Mes racines françaises simplifient l'échange entre nous et souvent j'ai droit à ses appels directs.

- D'accord, je t'envoie ça dans l'après-midi. Je vais encore faire quelques clichés demain et tu les auras en suivant.

- Parfait, comme toujours, Roger. A bientôt.

- A bientôt, Angela.

Dès que je raccroche, mon patron passe à l'offensive.

- Je vous ai cherché partout et vous étiez introuvable. J'ai dû fouiller dans vos affaires... vous ne pouvez pas me le reprocher.

- J'ai dû appeler Brenda. M'expliquais-je rapidement. Vous avez le rendez-vous avec Steve.

Il semble bouche bée. Encore une fois.

- Demain ? Pour le Golf ?

- Oui.

- Mais... il n'est pas occupé avec le directeur de Toyota ?

- Ce n'est pas Toyota, mais Mercedes. Souris-je grandement. Et il vous rejoindra pour dîner au restaurant le midi. Comme ça vous pourrez aussi voir pour la nouvelle voiture que vous aviez envie d'acheter.

Max ne sait visiblement pas quoi dire.

- Alors ? Vous vouliez quoi de si important ? Fis-je un sourire grandissant sur le visage.

Maximilien fronce les sourcils.

- Ma mère a appelé. Elle voulait savoir si on venait au gala de charité ce week-end.

Je n'ai pas eu la mère de Max au téléphone depuis deux jours. Ce qui veut dire que Max la directement appeler.

- Vous avez appelé votre mère ? Me renseignais-je, arquant un sourcil.

Je le sens tout de suite moins à l'aise dans son costume de luxe.

- Non. Elle a visiblement essayé de vous joindre plusieurs fois, mais vous ne répondiez pas. Elle s'est évidement inquiète et donc m'as appelé sur mon portable ! Grogne-t-il littéralement.

Quand il réagit de cette façon, j'ai juste envie de rire. Le grand fils à sa maman chérie... impressionnant de voir son grand patron PDG multimilliardaires réagir ainsi avec sa mère. Il adore sa mère littéralement et du coup se sent surprotéger à ses côtés ou quand il l'as au téléphone. Il ne sait pas lui dire « non »... ce qui n'est absolument pas mon cas.

- D'accord, que voulez votre mère ?

- Me rappeler que demain c'est l'anniversaire de Poppy ! Dit-il en levant les yeux en l'air.

Je fais comme lui. Poppy était la jeune sœur de Max. Elle avait tous justes treize ans. Une jeune ado absolument fascinante et captivante.

- Ouais, je ne risque pas d'oublier l'anniversaire de cette jolie Poppy. Chantonnais-je avant de contourner mon bureau pour le sien.

Max me suit de très près. J'ouvre un de ses placards de bureau et sort le cadeau déjà emballé.

- Un casque audio nouvel génération. Il peut se connecter directement sur internet et lui proposer de nouvelle interaction si elle le désire.

- Génial. Dit-il en secouant la boite entre ses mains.

Je lui reprends aussitôt ajoutant un regard noir et referme la porte.

- D'accord et vous lui offre quoi ? Questionne-t-il, très curieux.

- Des billets pour le prochain concert de Beyonce. Souris-je grandement.

- Ouais... et je suppose qu'il y a deux places ?

Je souris un peu plus avant de le saluer de la main et de tourner le talons. Oui. Je connaissais mon patron sur le bout des doigts. Et lui, apprenait à me connaître un peu plus chaque jours.

*/*/*/*

Je regarde mon portable une fois encore. J'ai dû mal à y croire. Là. Le texto sous mes yeux contenant une adresse et une putain d'indication. Une adresse située dans les meilleurs quartiers de la ville pour ne rien gâcher l'affaire. Je sais ce que j'ai à faire. Et je n'aime pas du tout cette idée. Je n'ai pas le choix. C'est mon travail. Du moins, c'est la partie exécrable de mon travail. Il y a dix minutes, j'avais planifié une soirée parfaite. Un livre. Un bon bain chaud. Et du vin rouge.

Ça ne sera pas pour ce soir. Je me lève de mon canapé, éteint la télévision et file sous la douche. En un temps record, je suis douché, habillé et coiffé. Je porte une jolie robe bleu nuit avec un dos nu plongeant qui descend jusqu'au bas de mon dos. Au début de la courbe de mes fesses. Max est à un opéra ce soir. Je dois donc me montrer. Faire fureur. Car, c'est ce qu'il attend de moi. Une fois que je suis prête, j'envoie un texto à mon patron.

« Je suis en route. ».

Mes escarpins à la main et mes ballerines aux pieds, je me dépêche de rejoindre la rue pour trouver un taxi. Ce n'est pas très difficile. J'ai à peine levé la main qu'un Taxi s'arrête devant moi. Je souris doucement avant de monter à l'arrière.

- Bonjour, The Metropolitan Opéra. Récitais-je, alors que mon téléphone vibre.

Le chauffeur roule déjà.

- Je vous offre un pourboire si on arrive le plus rapidement possible et sans avoir d'accident. Rajoutais-je à son attention avant de porter mon regard sur l'écran de téléphone.

Deux texto de ma mère. Et un de mon patron. Je lis celui-ci sans attendre.

«Hansel and Gretel. Loge A15. Je vous attends»

Il est rigolo lui. Dès fois, j'aimerai que la situation soit inversée et le voir courir en robe. Bon dieu. Le chauffeur de taxi est assez doué. Lorsqu'on arrive devant l'Opéra, je lui offre comme convenu le pouvoir de quarante dollars. Il est plus que content et me souhaite une très bonne soirée. Dans la voiture, j'ai troqué mes ballerines pour mes talons de dix centimètres. Avant, j'aurai prié pour ne pas me tordre la cheville. Aujourd'hui, après deux ans d'entraînement, j'arrive à courir sur ses chaussures tueuses. L'homme à l'entrée me reconnaît à la seconde. Il a appris au fil du temps que me voir n'était pas toujours bon signe. Il ouvre grand les yeux et m'envoie un petit sourire crispé.

- Bonjour, Loge A15. Pour Hansel et Gretel.

- Bien madame !

Il se dépêche de me guider au bon endroit. Avant d'entrée, je lui mets mes ballerines dans les mains, prend une grande inspiration, pose un sourire sur mon visage et entre dans la loge. Je comprends en une fraction de seconde pourquoi mon patron m'as fait venir en urgence.

Il y a une place libre sur sa droite. Le plus rapidement possible et aussi le plus délicatement, je prends place. Maximilien regarde la scène en contre bas et ne se tourne pas une seule fois dans ma direction. Ce n'est qu'une bonne dizaine de minutes plus tard, qu'il réagit enfin. Il me donne une lettre plié en trois. Je la lis sans attendre. C'est un contrat pour la nouvelle campagne de pub « MTS&CO ». La ligne de vêtement qu'à créer mon patron avec sa sœur, Léonie.

Maximilien Stuart a deux sœurs. Poppy qui a treize ans. Du moins demain. Une jeune ado pleine de vie dont Max s'occupe énormément. Et de ce fait dont je m'occupe beaucoup.

Léonie est l'autre sœur de Max. Vingt-sept ans, qui n'arrive pas à trouver un homme prêt à s'investir avec elle dans une longue relation. Généralement, les hommes lui court après pour son argent ou car elle est la sœur du grand « Maximilien Stuart ». Ce qui complique beaucoup les choses. Elle a décidé de créer avec son frère la marque MTS&CO. Ce qui signifie « Maximilien Taylor Stuart & Collaboration. Pour ne pas signer Léonie.

Une fois le contrat lu, deux fois, je le rends à mon patron. Je suis surprise de le voir me fixer. Les sourcils légèrement froncé. Il récupère le papier, le pli et le pause sur ses genoux. Il ne m'a toujours pas lâché des yeux. J'arque un sourcil le dos bien droit. L'opéra est sublime. Du moins, de ce que j'entends. C'est seulement quand la chanteuse s'arrête qu'il tourne le visage vers la scène. J'en fais de même.

Le spectacle vient de finir. Les lumières se rallument. Les gens autour de moi, au nombre de six sans compter mon patron, me regardent étrangement. Je n'en connais aucun étrangement et je réalise qu'ils doivent s'imaginer que je suis la compagne de Maximilien. Rien que ça, fis-je avec une grande envie de rouler des yeux. Je me retiens heureusement de justesse.

Maximilien rigole, sourit et parle avec ses gens, tandis que j'ai récupérer le contrat de ses mains et me suis mise un peu à l'écart. La porte s'ouvrent deux hommes entrent. Je ne reconnais aucun des deux. Décidément. Le petit groupe fini par sortir de la loge. Je reste à bonne distance et surtout de me positionner de sorte à anticiper les attentes de mon patron. Maximilien n'as que trois ans de plus que moi, mais dès fois il se comporte comme un adolescent... et c'est là que je dois agir. On arrive rapidement dans une grande salle avec un plafond très haut, très jolie décorée avec des fresques au plafond. Un style que j'affectionne beaucoup. Il y a du monde. J'essaie de rester concentrer et de ne pas perdre Max des yeux.

- Madame, champagne ou vin ? Réclame un serveur près de moi.

Dans un petit sourire, je décline l'offre. Le serveur se penche au milieu du groupe pour proposer son plateau plein à craquer. Je suis surprise de voir Maximilien se pencher vers le serveur. Ce dernier hoche, la tête attend que tout le monde soit servi et disparaît. Max me regarde une fraction de seconde avant de reprendre sa conversation. Les gens m'ignorent. Je m'en fiche royalement. Mon téléphone fini par sonner. Bon dieu, même à minuit passé ont venait me casser les pieds. Je décroche après avoir regardé l'appelant.

- Il est cinq heures du matin à Paris... qu'est-ce que tu fais debout ? Demandais-je très doucement en français.

Mon frère répondit aussitôt.

- J'ai trouvé un nouveau travail. Mes horaires sont flexibles.

J'arque malgré moi un sourcil. Comme le ferai mon patron en réalité. Je me sens idiote d'avoir eu ce geste et je passe une main sur mes sourcils pour les lisser.

- Un nouveau travail. De quel genre ? M'étonnais-je.

- Dans un bar. Souffle très bas mon petit frère. Je suis barman.

J'en reste bouche bée.

- Dans un bar ? Toi ?

- Tu ne m'en crois pas capable ? Aboya-t-il aussitôt.

Je suis même obligé d'écarter le téléphone de mon oreille.

- Ce n'est pas la question, Isaac ! Écoute, ce n'est pas le bon moment-là... je suis en train de travailler.

- Putain, je savais que je n'aurais jamais dû t'appeler. Tu ne t'intéresse qu'à ton nombril, maintenant. Grogne-t-il, avant de raccrocher.

Je suis surprise par les propos de mon frère et la rancœur qu'il a contre moi, ce soir. Il est vrai que je n'ai pas eu de ses nouvelles depuis le mois dernier et que la dernière fois j'étais en shooting publicitaire. J'avais dû lui dire que je le rappelais. Et j'avais oublié.

J'ai à peine le téléphone raccroché de mon oreille que Maximilien me tend un verre de sirop à la menthe. Ce que je préfère par-dessus-tout.

- Merci, repris-je dans un anglais quasi parfait.

- Tout va bien ? Se renseigne-t-il doucement.

- Génial.

Je prends une petite gorgée de ma boisson et regarde autour de moi.

- Vous en avez encore pour longtemps ? Risquais-je craintivement.

- Une petite heure. Nous avons quelques personnes à rencontrer et ensuite je vous libère.

Je souris doucement.

- C'était votre famille ?

Je détourne aussitôt le regard. Ce qui ne semble pas le démonter pour autant.

- Angela, je dois savoir si tout se passe bien. Je n'ai pas envie de me trouver une nouvelle assistante dans les jours ou mois à venir. Une contrainte bien trop grande. Grogne-t-il.

Je le fixe bouche bée.

- Tout va merveilleusement bien, monsieur Stuart. Je vais rester à mon poste et si jamais l'envie de repartir dans pays natale me démange je vous en ferez part et attendrais de former une nouvelle personne avant de prendre la poudre d'escampette !

Il fronce les sourcils, semble vouloir ajouter quelques choses, mais se retient de justesse, car un homme vient de se poster près de nous. Comme un robot on se tourne vers lui. Il semble ne pas se rendre compte qu'il vient d'arrêter un échange houleux et je le remercie mille fois mentalement.

- Monsieur Stuart, je suis ravi de faire votre connaissance. Je suis Hector Palinski.

Je n'écoute déjà qu'à moitié la conversation des deux hommes. De temps en temps Max me fait signe de me joindre à la conversation ou me pose une question pour avoir mon avis ou la possibilité de faire tel ou tel projet. Les gens commencent à me regarder différemment, surtout quand j'apporte mon grain de sel et pose problème sur tel ou tel points importants. Je peux voir des fois mon patron sourire après une de mes interventions et je lui retourne naturellement.

Finalement, j'arrive à prendre congé dans les alentours de trois heures du matin. Le chauffeur de Maximilien Stuart, m'a gentiment raccompagné à la maison ce à quoi je m'attendais. Je n'ai envie que d'une chose maintenant... dormir.

*/*/*/*

Réveille à six heures trente. Comme toujours. Je suis en manque cruelle de sommeil, mais ça ne sera pas la première fois. Je n'ai dormi que trois petite heures. Après un petit déjeuner de champion à l'américaine, je cherche ma nouvelle tenue. Au bout d'une minute ou deux je la trouve. Jean, talons hauts et chemisier blanc. Évidemment le tout dans des grandes marques de luxe et des chaussures signé Louboutin. Je rajoute des bijoux. Et hop, je suis prête pour une nouvelle journée avec Monsieur Stuart et CO.

Le trajet au métro se fait toujours de la même façon. Bruyamment. J'ai acheté le journal et je le lis les gros titres. J'ai également acheté trois grands cafés noir. Le miens par contre à un petit nuage de chantilly. Mais sans sucre. J'ai fait un rapide détour pour récupérer deux vestes aux pressings de Max. Oui, un des points de mon travail et qui est d'ailleurs inscrits dans mon contrat.

- Bonjour, Ally. Fis-je dans un grand sourire.

- Bonjour, Angela.

La réceptionniste est une femme d'une trentaine d'année. Blonde, grande et sexy. Elle me donne des complexes à chaque fois que je la voie. Vive à New-York. La ville ou la chirurgie esthétique et les séances de sport font bon ménage. Ici tout le monde prend soin de son apparence et de son corps. C'est l'une des premières règles de la ville, j'ai l'impression.

- Salut ! Dis-je rapidement à Nicholas en posant sur son bureau un des cafés. Il est déjà là ?

- Oui.

- Depuis longtemps.

- Avant moi en tout cas ! Grimaça-t-il.

J'ai bien l'impression qu'il n'a pas dormi cette nuit. Je pose sur ma chaise, ma veste que je viens d'enlever et mon sac. Je souffle un grand coup avant de me lancer vers le bureau de mon patron. Je frappe deux petits coups à la porte. Un grand silence me répond. Je frappe une seconde fois, puis j'entre. Maximilien Stuart est bien là. Il est déjà sur l'ordinateur à taper rapidement des informations. Il a également un téléphone collé à l'oreille. L'imprimante est en route et sort de nombreuses feuilles. Étrangement, je me sens bien ici. Avec lui et dans cette ambiance professionnelle. Studieuse.

Travailler pour une firme américaine a toujours été un de mes rêves. Travailler pour la plus grande firme de New-York est un fantasme devenait réalité. J'ai travaillé dur pour arriver jusqu'ici. J'ai été une très bonne élève. Toute ma vie j'ai travaillé dure pour arriver ou j'en suis. Je suis l'unique fille d'un pasteur luthérien et sa femme, je n'ai pas voulu les décevoir. Plus jeune j'étais décrite comme timide, réservé et quelque peu perspicace. Ça ne m'a pas déranger jusqu'à la fin de mes études.

J'ai également deux frères jumeaux. Plus jeunes de huit ans. Joshua et Isaac Weber. Ils sont très forts et exigeait beaucoup d'attention quand ils étaient plus jeune. Quoi que aujourd'hui encore. Je les adore, cependant, j'ai moins de temps à leurs consacré. Ce qu'ils ne comprennent pas. Ils ont dix-neuf ans et vivent entre la fac et leurs travaillent. Isaac est étudiant en mécanique. Il travaille chez un garagiste le week-end. Et maintenant dans un bar. Géniale, si mes parents apprennent ça, il est foutu.

Joshua quant à lui est étudiant en sport. Il a une spécialité Boxe. Il travaille dans une salle de sport durant son temps libre. Deux caractères bien distants.

C'est la main ferme et forte de Maximilien qui me ramène brusquement dans le présent. Il vient de frapper du plat de la main sur son bureau, me faisant de ce fait sursauter. Il arque un sourcil en me regardant dans le blanc des yeux. Je me dépêche de poser sur son bureau son café et son journal. Il me sourit simplement avant que je sorte. Bon dieu. Je souffle un grand coup appuyé sur la porte.

- Tu es vivante ? Ricana Nicholas.

Je grogne avant de rejoindre mon bureau. Max est loin d'être commode le matin. Encore moins lorsqu'il n'a pas dormi de la nuit. Franchement, je préfère le laisser dans son coin pour le moment. De toute façon, j'ai beaucoup à faire ce matin. Prenant mon courage à deux mains, je me mets au travail.

*/*/*/*

Midi et quinze minutes. Nicholas vient juste de partir nous chercher à déjeuner. Je ne peux pas partir en pause repas, quand Maximilien est encore là. Ce qui est le cas. D'ailleurs, le voici qui pointe le bout de son nez. Enfin. Je relève les yeux de l'écran d'ordinateur et retient mon souffle. Il a la tenue parfaite pour un golfeur.

- Quoi ? Dit-il, tandis que je rougie un peu.

- Euh... vous êtes sûr pour le chapeau?

Il sourit aussitôt avant de poser sur mon bureau, trois gros dossiers. Tous dans des pochettes bleu. Ce qui signifie « dossier en cours, ne pas les mettre sur un coin du bureau. Merci ».

- Ce n'est pas un chapeau... mais un béret. C'est très à la mode. Et vous êtes à la bonne place pour le savoir.

- Que voulez-vous dire ?

- C'est français. Dit-il dans un grand sourire. J'y vais, je vous appel dans l'après-midi, ne quitter pas le téléphone des yeux.

- Je ne le fais jamais ! Scandais-je horrifié, tandis qu'il se dirige vers l'ascenseur au bout du couloir.

Le pire c'est qu'il chantonne.

- Il a l'air joyeux aujourd'hui ? S'amuse Ally, en pointant le bout de son nez.

Elle se poste devant mon bureau comme une petite fleur.

- Il va au golf et sûrement s'acheter une nouvelle voiture... moi aussi ça me rendrait heureuse ! Rigolais-je avant de froncer les sourcils. De quoi tu as besoin ?

Elle me donne des fiches candidatures pour un nouveau poste administratif au service comptabilité.

- C'est toi qui va te charger des entretient?

- Sûrement. Ça m'étonnerait que Maximilien s'en occuper personnellement.

Je me rends compte de ma bourde, quand Ally ouvre la bouche et les yeux en manque d'air.

- Je voulais dire Monsieur Stuart. J'ai l'habitude de parler comme ça avec Nicholas. Désolé.

Elle hoche la tête, pas très convaincu.

- Je pense que tu as le droit de l'appeler comme ça ! Apres tout, tu t'occupes aussi de son panier de linge sale, non ?

Sur ses douces paroles, Ally s'en va. Bon dieu, j'espère qu'elle va garder sa langue cette fois. Je me remets au travail et dix minutes plus tard, Nicholas revient avec nos repas. Je mange tout en lissant les contre rendu de la comptabilité.

Quinze heures, je fais un premier tri dans les candidatures. Nous avons reçu plus de deux cents lettres, alors je vais avoir tout le loisir de choisir convenablement. Pour le premier tri, la grande moitié part à la poubelle. Maximilien Stuart a des critères de sélection bien à lui. Pour chaque poste, il a une grille d'évaluation. Si tu ne remplis pas plus de la moitié de cette grille, tu peux être certaine d'être recalé.

- Allo, la terre ?

Je sursaute quand Nicholas claque ses doigts devant mes yeux.

- Hey, qu'est-ce que tu veux ?

- Le patron sur la ligne 1.

Je suis mortifié. Je prends l'appel sans attendre.

- Angela Weber. Récitais-je simplement, le cœur battant fort.

- J'ai besoin de vous. Souffle la voix de Max à l'autre bout du téléphone.

- Pour ? Fis-je mâchoire contracté.

- Poppy a eu un malaise à l'école. Il faut aller la chercher. Vous pouvez vous en occuper ?

Je soupire avant de répondre.

- Évidemment. Je m'en occupe.

- Je me dépêche de finir le rendez-vous. Je vous retrouve à mon bureau d'ici moins d'une heure.

- Je gère la situation. Pas de souci.

Dès que j'ai raccroché, je suis debout, mon sac à la main et mon manteau sur l'avant-bras.

- J'ai mon portable... appel si Maximilien est là avant moi. Et appel-moi si y a un problème. Quel qu'il soit. Je ne devrais pas en avoir pour très long, mais au cas où...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase les portes de l'ascenseur se referme sur moi.

L'école de Poppy est à un quart d'heure de notre entreprise. Je suis dans un taxi quand mon téléphone sonne. Numéro inconnu.

- Angela Weber. Récitais-je.

- Bonjour Angela, c'est Madame Thompson.

Je retiens aussitôt ma respiration.

- Bonjour, couinais-je. Je suis en route pour récupérer Poppy.

- Je sais. Sourit-elle à travers le téléphone. Je voulais juste vous remercier. Avec mon époux, nous avons dû quitter New-York à l'imprévu. Max vient de m'informer que vous alliez vous occuper de Poppy.

- Oui, ça ne me dérange pas.

- Je sais très bien, ma chère Angela, que vous faites un excellent travail. Mais, ceci n'est pas votre travail.

- Je...

- Alors, je vous remercie... me coupa-t-elle. Maximilien ne sera pas le faire. Je préfère donc prendre les devants.

- C'est un plaisir, madame.

- Parfait. Vous pouvez dire à ma fille de m'appeler dans la soirée ? Je suis terriblement déçu de ne pas être avec elle pour son anniversaire.

- Pas de problème. Merci de votre appel. Et bonne journée.

- Merci, Angela. A vous aussi.

Je raccroche juste quand j'arrive à l'école de Poppy. Je demande au taxi de m'attendre gentiment pendant que je vais chercher mon « colis ». Les personnes de l'établissement savent qui je suis. Depuis deux ans, je m'occupe plus ou moins de cette enfant de treize ans.

- Madame Weber.

Le proviseur me sert la main avant de m'inviter à le suivre jusqu'à l'infirmerie. Là, je retrouve Poppy roulait en boule sur un lit.

- Hey, ma belle... qu'est-ce qui t'arrive ?

Elle passe ses bras autour de mon cou et me sert fort contre elle. Poppy est une enfant très câline. Je le sais depuis ses deux ans. Ce n'est pas pour autant que je suis réceptive à chaque fois.

- On peut rentrer ? Murmure-t-elle.

- Oui, pas de souci.

Le directeur me fait signer deux trois documents avant qu'on puisse sortir. Le taxi est toujours là. Je souffle de soulagement.

- On va devoir repasser par l'entreprise. Tu te reposeras dans le bureau de ton frère.

- Merci Angela. Je sais que ce n'est pas ton travail mais... merci.

- Ce n'est effectivement pas mon travail, Poppy. C'est pour ça que je le fais avec plaisir. Tu es importante... tu le sais.

Durant le trajet, j'essaie de faire parler Poppy sur son état de santé. Finalement, c'est dans l'ascenseur qu'elle ose me dire qu'elle a eu ses premières menstruations et qu'elle vit un cauchemar. Je ris aussitôt ce qui semble la choquer.

- Hey ! Se plaint-elle.

- Écoute, Poppy... moi quand j'ai mes règles j'ai un mal de dos atroces. Alors, croit moi. Je sais ce que sait. Et puis, c'est ton anniversaire aujourd'hui. C'est un joli cadeau.

Les portes s'ouvrent.

- Tu pourrais éviter de le dire à mon frère ?

- Je vais essayer... Cependant, Maximilien est assez convainquant dans son rôle de chef diabolique.

Je ris quand elle lève les yeux en l'air. Elle m'accompagne ensuite dans un petit rire.

- Je t'apporte une boisson chaude ?

- Un chocolat ? S'amuse-t-elle.

- Tout de suite, mademoiselle. Installe toi et fait autant de bazars que tu veux ! M'amusais-je, en la faisant entrer dans le bureau.

Malheureusement, Max est déjà présent. En charmante compagnie. Poppy grimace. J'en fait autant.

- « Faire du bazar », madame Weber ? S'enquit Maximilien, en arquant un sourcil.

- Une façon de parler, monsieur Stuart. Vous savez bien que la personne qui doit ensuite ranger, c'est moi.

Je souris aussitôt, tandis que Poppy lâche un petit « Bien envoyé». Maximilien se lève de son bureau et vient embrasser sa sœur sur la joue.

- Joyeux anniversaire Poppy.

- Merci. Chantonne-t-elle.

- Tu vas bien ?

- Oui. J'ai juste mal au ventre.

- Tu as vu un médecin ? S'inquiéta-t-il.

- L'infirmière m'a donné de quoi calmer la douleur. Murmura Poppy, en jetant un œil dans ma direction.

Maximilien en fait autant. Je souris délicatement.

- Je vais chercher un chocolat pour Poppy. Vous souhaitez quelques choses ? Questionnais-je en regardant la femme qui est toujours assise sur le canapé du bureau.

Max me regarde étrangement une seconde avant de me présenter.

- Angela, voici Selena Watts. Selena voici mon assistante, Angela Weber.

Poppy tique comme moi au mot «assistante ». Je pense être plus que ça... mais, je préfère me taire. Selena Watts, répétais-je avant de comprendre. Ma bouche s'ouvre en grand dans la seconde.

- Nicholas devait nous réserver un restaurant pour ce soir... mais visiblement, il est moins doué que vous. Grogne mon patron.

- Je vais voir ce que je peux faire. Dis-je poliment en tournant déjà les talons.

Le sublime mannequin m'arrête pourtant quelques secondes après.

- Je veux bien de l'eau aromatisé à la pêche de préférence. Dit-elle.

Je me retiens de lui envoyer une réplique « pêchu » et hoche la tête. Nicholas est de retour derrière son bureau. Il me regarde avec des yeux de Merlan Frit. J'ai horreur de ça. J'attrape le téléphone est compose le numéro du restaurant préféré de Max.

- Ritz, New-York, que puis-je faire pour vous ?

Je m'installe dernière mon ordinateur pour lire en même temps les derniers mails.

- Bonjour, je suis Angela Weber. J'appelle de la part de Maximilien Stuart, entreprise Stuart Compagny, pour le directeur Léonce ! Fis-je lentement.

- Un instant, S'il vous plaît !

J'ai aussitôt une petite musique d'attente. Nicholas siffle entre ses dents. Je suppose qu'il a déjà essayé ma méthode, mais que ce fut un échec cuisant.

- Madame Weber, je suis très content de vous avoir au téléphone.

- De même Monsieur Léonce. Comment va votre femme ?

- Très bien. Je vous remercie. Elle m'a demandé d'ailleurs pas plus tard que hier de vos nouvelles. S'amuse-t-il.

- Je viendrais lui rendre visite dans les prochains jours. Vous avez ma parole ! Rigolais-je.

Le directeur Léonce en fait de même.

- Alors, Angela. Que puis-je faire pour vous?

Je lui parle aussitôt de la table de restaurant. Après quelques minutes de négociation, j'ai enfin un résultat positif.

- Très bien, une table pour deux à vingt et une heure trente. C'est parfait, Monsieur Léonce.

- Angela, n'oubliez pas... vous devez rencontrer mon fils la semaine prochaine. C'est notre Deal. Rigola-t-il.

- Promis ! Soupirais-je avec une boule au ventre.

Lorsque je raccroche, Nicholas me fixe dangereusement.

- Comment a tu fais ?

- Ça s'appelle la diplomatie. Et surtout du talent mon cher ami !

Il bougonne quelques mots dans sa barbe, alors que je me dirige vers le coin pause pour préparer les boisons. Une fois fait, je m'applique à donner le tout à Nicholas. Il se fait un plaisir de l'apporter à qui de droit. La seconde d'après l'ascenseur s'ouvrent sur Brenda Linckle, la rouquine incendiaire et amie. Deux hommes sont de la partie. Son copain, Garett. L'autre homme doit être son frère qui vient de Los Angeles.

- Sexy dans ta tenue, la française.

Je ris aussitôt et contourne mon bureau pour l'embrasser.

- Il est déjà l'heure ?

- Presque, on sait dit qu'on allait directement venir te chercher. Comme ça ton patron te laissera partir.

- Tu rêves, toi !

Brenda se tourne vers l'homme ayant peut-être la trentaine passé.

- Hunter, je te présente mon amie Angela. Angie voici le frère de Garett... Hunter.

Je lui souris délicatement avant de lui serrer la main. Au même moment, la porte du bureau s'ouvre à nouveau. Nicholas qui semble vouloir fuir à toute vitesse me pointe du doigt.

- Il t'attend. Et c'est urgent !

Je grogne aussitôt, sous la grimace de Brenda. Effectivement, Maximilien m'attend de pied ferme, il est juste dernière la porte et a visiblement comprit que nous avions de la visite.

- Qui est-ce ? S'enquit-il étonné.

- Des amis. Murmurais-je.

- Un rendez-vous ?

- Une sortie entre amis. Souris-je très mal à l'aise.

Il fronce aussitôt les sourcils.

- Ou allez-vous sortir ?

Je reste bouche bée devant cette question.

- Aucune idée.

Il allait vouloir venir sinon. J'en étais certaine. Max me détail de la tête au pied.

- J'ai appris à vous connaître Angela en deux ans. Je sais beaucoup de chose vous concernant.

J'ai la bouche sèche et détourne aussitôt le regard. Il sait que je mens. Super.

- D'accord. Je pense que je vais me débrouiller. Vous pouvez partir, madame Weber.

Je suis perplexe une seconde. Il est tout le temps en train de chauffer le chaud et le froid. Poppy qui se tient derrière son frère me sourit doucement et m'envoie un clin d'œil.

- Très bien. Merci Monsieur Stuart.

Surprise de cette soudaine générosité, j'attrape mon manteau et mon sac.

- On sort d'ici avant qu'il ne change d'avis. Dis-je très bas aux trois adultes qui furent déjà à toute allure vers l'ascenseur. A demain Nicholas.

- Si tu pouvais éviter de revenir, j'en serai heureux. Clame-t-il ce qui choque les deux hommes.

- Va draguer un mec, Nicholas... tu te sentiras tellement mieux après ! Lâche Brenda ce qui me fit glousser.

Nicholas n'en revient pas et bredouille quelques mots que je préfère ne pas comprendre. Je lui souhaite une bonne soirée tout de même, avant de pousser un soupir de soulagement dans l'ascenseur.

- C'est bizarre quand même. Soupire Brenda. Il a dit « oui » trop rapidement à mon goût.

- Je sais. Risquais-je, en ajoutant une petite grimace.

Tout le long du trajet, on discute du programme de la soirée. Nous sommes dans le métro quand un premier texto arrive.

« Où se trouve le dossier 75-290 ? ».

Mon patron. Encore et toujours lui. Je réponds sans perdre une minute.

« Dans le cassier des fichiers suspendu. Troisième étagères. Deuxième étages.

Il doit se trouver entre les dossiers 75-289 et 75-291. Bonne soirée. »

Je frôle l'impolitesse. Mais, quand même il ne faut pas être diplômé d'une grande université pour savoir comment trouver un dossier. Je souris à ma propre plaisanterie et envoie le message.

- ça va ? Question Hunter, sous le regard de son frère et sa belle-sœur.

- Oui, parfait !

Une réponse vient d'arriver.

« Vous avez bu ? Bon dieu, vous venez juste de partir... »

Je sens l'irritation le gagné. Ce qui me fait glousser. Mon patron aime contrôler... sauf, qu'avec moi, il n'y arrive pas du tout.

« Non. Je ne bois pas d'alcool. Vous le savez si bien...

Comme vous le dites... je viens juste de partir.

A moins que je sois soûle de bonheur ? ».

J'appuie sur envoie, tout en me mordant la lèvre inférieur. Bon dieu, je regrette déjà d'avoir envoyé ce message. Je discute avec le trio durant le reste du trajet. Je jette de temps en temps des petits coups d'œil à mon portable. Rien. Pas d'autre message. Je me surprends a finalement apprécier Hunter. C'est quelqu'un d'assez agréable. De plus, il a un certain charme. Le plus grand problème c'est qu'il vit à Los Angeles pour son travail. Photographe professionnel. Rien que ça.

- Du coup, tu as du photographier beaucoup de personnalités ? Me renseignais-je.

- Quelques-unes. Sourit-il.

- Qui t'as le plus impressionné ou stresser ? M'enquis-je.

Il fit mine de réfléchir avant de lâcher un petit nom qui me surprend.

- Madonna.

J'en reste bouche bée d'ailleurs

- Tu as photographié Madonna ?

Il rit aussitôt face à ma réaction.

- Mais en fait, tu es quelqu'un de connu dans le milieu ?

- Oui et non... je commence tout juste à me faire un nom !

- Je vais peut-être vouloir que tu me prennes en photo. Risquais-je.

- Avec plaisir. Tu es une très jolie femme... et ce sont les meilleurs modèles.

Je rougie aussitôt. Mon téléphone vibre et se met à sonner. Je sais qui m'appelle. Il n'y a qu'une personne pour m'appeler.

- Angela, ne me dit pas que c'est ton patron qui te harcèle déjà ? S'étrangle Brenda.

- En fait, depuis que je suis sortie de l'immeuble, il me harcèle. Lui expliquais-je avant de prendre l'appel. Angela Weber. Récitais-je gaiement.

- Je n'ai pas trouvé le dossier 75-290. Et oui, j'ai bien cherché entre le 89 et le 91. grogna-t-il rapidement.

Je lève les yeux en l'air et me reprend aussitôt.

- Vous avez regardé sur mon bureau ou celui de Nicholas ?

- Oui. Deux fois.

Les portes du métro s'ouvrent annonçant évidemment le lieu. Brenda attrape mon avant-bras et me guide parmi la foule. Je peux sentir aussi la main ferme de Hunter dans le bas de mon dos.

- Qu'est-ce que vous faites à Times Square ?

Je suis un peu surprise par le ton de sa voix. Il semble choqué.

- Pardon ?

Maximilien soupire et pose une fois encore la question, mais avec plus de douceur.

- Vous êtes à Times Square ?

- Oui, je suis effectivement à Times Square.

Je vois Brenda arquer un sourcil.

- Avec votre rendez-vous ?

J'ai envie de lui raccrocher au nez. Puis, me ravise. Je tiens à mon travail. Il paie bien et je me plais beaucoup à travailler pour un milliardaire arrogant.

- Oui. Je vais regarder un film à Central Park, pour tout vous dire. Vous devriez venir avec votre amie... Selena Watts !

J'ai craché le nom de ce mannequin célèbre. Brenda à lâcher mon bras et à les yeux grands ouvert sous le choc. Merde !

- Oui pourquoi pas. Je vais y penser. Marmonne-t-il.

- D'accord, mais oublié pas votre dîner au Ritz pour vingt et une heure trente. J'ai fait des pieds et des mains pour vous avoir ce rendez-vous. Bougonnais-je en tapant du pied.

- Je ne risque pas d'oublier. S'amuse-t-il.

- Bien. Sifflais-je, avant de reprendre plus délicatement. Demain, je viendrai plutôt pour vous trouver le dossier 75-290. D'accord ?

- Parfait. Bonne soirée, Angela.

- Bonne soirée, Monsieur Stuart.

Je raccroche et fixe quelques secondes mon téléphone. J'ai peur qu'il sonne ou vibre. Mais, rien. Je fronce les sourcils.

- Angie ?

- Une seconde. Clamais-je, tout en levant un doigt dans sa direction.

Elle se contente d'attendre. Comme tout le monde. Finalement, il vibre et je souris. Un nouveau message de Max. Je ris dès que j'ai le message.

«J'apporte le café, demain. Bonne soirée douce Angela. ».

Le tout écrit dans un français parfait. Je réponds sans attendre dans ma langue natale.

« Très bonne soirée, monsieur le milliardaire autoritaire. ».

- Voilà, cette fois il va nous laisser tranquille.

- Sur ? Risqua mon amie en croissant les bras sur son torse.

- Qu'est-ce tu veux... cet homme est totalement perdu sans moi. Je suis sa mère, sa sœur, sa petite amie, son assistante, sa femme de ménage et même son médecin !

- Euh... de qui vous parlez ? S'enquit Hunter les sourcils fronçait.

- Mon patron. Le tout puissant Maximilien Taylor Stuart !

Je peux voir la mâchoire de Hunter se contracter avant qu'il ne hoche la tête. Tient... mon patron n'a pas toujours que des fans visiblement.