Disclaimer : L'univers et les personnages ne m'appartiennent pas.
Avertissement : Usage de substances illicites - TS
N/A : Cette fic a deux fins, une "optimiste" et l'autre beaucoup plus noire.
Chapitre 1 - Déni
Froid...
Sa tête roule sur l'accoudoir.
Il fait noir, mais il devine quand même la fine silhouette qui s'approche de lui. Noire dans le noir, nimbée d'une vapeur luminescente. Sombre lueur émanant d'une sombre apparition.
Froid...
Ses yeux sont grands ouverts, mais ils ne voient rien. Rien d'autre que ce fantôme de brume surgi du néant.
Froid...
Elle est tout près, maintenant. Elle tend les bras vers lui avec un sourire enjôleur.
- Viens, je saurai te réchauffer
Il la connait bien. Leur première rencontre remonte à bien longtemps déjà.
- Vas t'en!
- Pourquoi me résister encore? Tu sais pourtant bien que tu finiras par me suivre, un jour.
Froid...
- Pas aujourd'hui, pas encore!
- Pourquoi tant de haine? Pourquoi tant de peur? Je suis ton amie, ta meilleure amie, le seul espoir qu'il te reste.
Froid...
- Je ne te hais pas, je ne te crains pas, mais c'est trop tôt, je ne suis pas encore prêt.
- En est-tu vraiment sûr?
Elle est tellement séduisante à ce moment qu'il a un court, très court instant d'hésitation. Il ferme les yeux pour lui échapper, mais elle est toujours là, derrière ses paupières closes.
- Vas t'en, tu n'es pas réelle, tu n'es qu'une illusion, un fantasme créé par mon imagination. Je ne veux plus te voir, je n'ai pas besoin de toi.
- Comme tu veux, mais je reviendrai, je n'en ai pas fini avec toi, on se reverra souvent, et tu ne pourras pas toujours m'échapper.
Il ouvre les yeux brusquement. Son regard n'est plus aussi vide. Les battements désordonnés de son cœur résonnent dans ses oreilles. Des bribes de souvenirs remontent à sa mémoire.
...
La douleur l'avait réveillé avant l'aube et la Vicodin n'avait pas suffit à l'apaiser. Il avait déambulé pendant des heures dans son appartement. Marcher était moins douloureux que de rester immobile, et d'habitude réussissait à atténuer légèrement sa souffrance. Mais aujourd'hui, rien ne pouvait le soulager. En désespoir de cause, il s'était résigné à extraire de sa cachette la petite boite contenant les flacons de liquide translucide dont il n'usait qu'en dernier recours. La dose qu'il s'était injectée était dangereusement élevée, et il en mesurait les risques, mais après tout, c'était dimanche et d'ici demain, il aurait le temps de récupérer. Il avait fini par sombrer dans une torpeur nauséeuse, plus proche du coma que du sommeil. Mais il avait enfin réussi à trouver un peu de répit dans cet oubli de tout que lui procurait la drogue qui circulait maintenant dans ses veines.
...
Ses yeux se referment lentement. Il voudrait juste... Oublier la souffrance... Ne plus penser... Ne plus ressentir ce froid qui le pénètre jusqu'au fond de l'âme. Juste oublier qu'il n'est plus qu'un infirme, impuissant devant la douleur qui le vrille.
TBC
