Pour être honnête, j'ai eu de l'inspiration. J'ai repensé à Antigone, de Jean Anouilh, que j'ai lue il y a peu. Et honnêtement, si on met le ton dans cet OS, je pense qu'il peut être délicieux.


La valse des monstres.


Dans ses yeux, de la terreur. Pure, simple. De l'authentique.

Autour d'elle, les cadavres valsaient et les fantômes s'élevaient haut dans le ciel, emportés par le souffle du vent, qui d'ailleurs, lui glaçait les entrailles. Oh, elle qui habituellement n'avait jamais peur, s'en mordait bien les doigts à présent. Et ces larmes, ces terribles larmes qu'elle avait retenues, fondent, brûlantes sur ses joues ! Et elle, qui disait être immortelle ! Et elle, qui disait ne pas pouvoir faner ! Pourtant est-il bien là, le fardeau de l'amour ! Celui-là de la guérison improbable qui finalement, s'annule dans un soupire, et revient au même stade. C'est un cercle vicieux duquel on n'peut pas sortir ! Et c'était bien ça qu'elle s'était promis de ne pas essayer ! Ah, la garce, ah, la peureuse ! Ah, la vipère. La sale menteuse. Pauvre petite fille qui ne sais pas tenir sa propre parole, son unique parole, sa saine parole ! Et eux qui la croyaient heureuse, eux qui la croyaient normale, eux qui la pensaient saine d'esprit et vaine de malheur ! Pleine de bon sens, la petite, non non !

Et elle, qui se met à gémir, qui se met à geindre, qui se met à implorer la mort de venir la prendre, toute entière, toute crue, toute vive !

Et la mort qui ne vient pas.

Et pourtant, elle souffre la petite, elle souffre. Oui, oh oui, elle s'en mord bien les doigts désormais. Quelle petite sotte ! À quoi pensait-elle ? Que s'imaginait-elle ? Que pouvait-elle donc savoir de l'amour, cette petite gosse, pas plus haute que mon pouce, pas plus lourde que ma main, pas plus large que mon bras ? Que pouvait-elle bien dire à son Dieu, à Merlin ? De quoi rêvait-elle ? Oh, on n'en sait rien. Elle ne rêvait pas. Non, elle ne rêvait peut-être pas… et qui sait, peut-être dansait-elle avec les monstres qui guettaient son sommeil avec joie, sous son lit qui grinçait sous son poids.

Et doucement, elle s'endort. Doucement, la mort vient la prendre, toute entière, toute crue, toute vive. Et doucement, les monstres qui la faisaient tournoyer dans le ciel s'éteignent, s'évaporent, s'écartent pour la laisser passer, ils s'inclinent pour saluer la Mort, et ils repartent hanter d'autres lits.

Et doucement, la petite rouquine s'endort.

La petite Lily s'endort.


Cet OS n'est que fictif, il raconte l'état d'âme qu'une petite fille, d'une sorcière, d'une jeune femme en train de lâcher prise. Je l'ai représentée par Lily Evans en repensant à son sacrifice pour son fils Harry, mais ç'aurait très bien pu être quelqu'un d'autre. L'identité importe peu, tant que c'est une fille et qu'on sait de quoi on parle. Grosse pensée à mon père pour cet OS ! A.V. Charlou.