Voilà une nouvelle fiction, j'espère qu'elle sera lue. Les reviews font toujours plaisir, même si j'avoue ne pas avoir le temps de répondre. J'aurai un rythme de publication fréquent, ne vous inquietez pas, elle sera finie d'ici la fin du mois.
Bonne lecture à vous. (ps: désolée pour les éventuelles fautes, je ne relis pas pour cause d'insatisfaction de tout ce que j'écris)
A partir du moment où le corps de Voldemort est tombé à la renverse sur le sol de la grande Salle, j'ai su que la guerre était finie. La lutte pour laquelle nous avions sacrifié tant que jours de notre vie, tant de nuits, venait de s'achever par la mort d'un seul être. Harry avait vaincu, nous avions vaincu. Un sentiment de bonheur innommable se déversait en moi, et une liesse s'empara de la salle où nous étions tous debout, blessés mais en vie. Je jetais un coup d'œil autour de moi, m'arrêtant un instant sur le corps de Bellatrix, comme pour me rassurer du fait qu'elle soit bien morte. Elle l'était.
Je m'abandonnais dans les bras de Ronald et d'Harry, et pendant un instant, dans cette embrassade fraternelle, j'ai oublié tout les cadavres, tout les corps, tout les amis, allongés aussi inertes que Voldemort. Le retour à la réalité s'est fait brutalement, par le cris de Mme Weasley, déchirant de douleur le peu de contenance que j'avais réussi à récupérer.
Comment Fred, comment Lupin et Tonks avaient ils pu mourir ? Et comment aurais je pu me douter qu'à partir du moment où j'allais savoir qu'ils étaient morts, ils allaient tant me manquer ? Le sol se déroba sous moi et je m'affaissais faiblement, sanglotante, retenue par un Ron en larmes. La guerre nous a volé notre adolescence, la guerre nous a volé nos amis, notre famille. J'ai su, immédiatement, que je devais faire quelque chose pour tout ceux qui risquaient encore de mourir de leurs blessures. Je me suis levée. Et j'ai aidé du mieux que j'ai pu. Madame Pomfresh a fait un travail remarquable, elle pleurait mais grâce à elle sûrement, certains vivront. Je m'activais, c'était une nécessité pour ne pas craquer, et voilà comment j'ai décidé que je serai un jour, médicomage. J'avais fort heureusement, encore toutes mes capacités de magie et de sortilèges. Et bien évidement aussi, de potion.
Les potions... L'image de Rogue me revînt en mémoire, comme un poignard, sans réellement savoir pourquoi. Alors que je soignais mes camarades, j'entendais sa voix murmurer les instructions, sa voix lointaine, qui résonnait sur les murs froids de la salle de cours. J'avais l'impression de le sentir passer près de moi, dans un mouvement de cape, et je sentais un frisson parcourir mes membres, ma chair. J'étais sous le choc, je ne comprenais pas pourquoi il était mort, de cette manière si brutale, et il y avait tellement de sang. Je m'appuyais contre le mur, alors que l'odeur de son sang sombre se mettait à attaquer mon nez, ou alors était ce l'odeur de l'infirmerie remplie de blessés. De l'air... je me ruais dans le parc ravagé, mais cette odeur de sang continuait de me suivre. Arrivée seule devant le lac, j'eus un haut-le-cœur et me mis à vomir ce que je n'avais pas mangé depuis trois jours sur la pelouse. Une fois remise, je me dirigeais vers l'eau, y plongeais mes mains et jetais le liquide frais sur mon visage. J'en profitais pour regarder ces mains couvertes de griffures et de sang séché, avant de les replonger dans l'eau et de les frotter vigoureusement. Il fallait que ce sang disparaisse. Je n'osais m'imaginer dans quel état était maintenant le corps de mon professeur de potions après cette morsure violente, à cette simple pensée incontrôlée, j'éclatais en sanglots, de nouveau.
C'est vrai, je n'avais jamais réellement aimé Rogue, mais de là à ce qu'il meure devant moi. Cet homme était odieux, injuste et sadique, mais c'était aussi un génie, un maître des potions, et au fond, je regrettais qu'il soit mort. Je commençais même à regretter ses cours de potions...Mais qu'est ce que je raconte... Il a tué Dumbledore, s'était un putain de mangemort ! Oui, mais pourquoi Voldemort l'a t il tué alors ? Je n'ai rien compris de ce qu'ils ont dit juste avant que le mage noir ne lâche son serpent sur lui, la fiole d'Harry nous l'apprendra bien assez tôt. Mais je n'étais plus en état de réfléchir, la fatigue tomba sur mes épaules comme un piano sur un canari, et je retournais au château, sans un regard vers le saule cogneur à moitié arraché...
On avait aménagé une sorte de dortoir, dans la Grande Salle, après avoir tout nettoyé et déplacé les corps ou les blessés. J'étais avec Harry et Ron, notre immuable trio d'or et plus loin, se tenait le reste de la famille Weasley. L'élu regardait Ginny, blottie dans les bras de sa mère et probablement qu'il souhaitait lui aussi, se blottir contre quelqu'un. Comme nous tous à ce moment.
Des pas résonnèrent dans l'entrée, et étrangement, je crus entendre Rogue. Pourquoi étais je tout à coup si sensible à sa mort... je n'osais en parler aux deux autres alors je restais assise emmitouflée dans un couverture aux couleurs de Serpentard. La seule en bonne état et que les autres avaient refusé de prendre. Mais sur moi, cette couverture n'avait plus aucun sens et d'ailleurs, la guerre avait enlevé tout sens à quoi que ce soit. Mes yeux se fermaient dangereusement mais j'étais incapable de m'imaginer en train de dormir, alors qu'autours de moi, tout fourmillait, tout bougeait. Enfin, sauf Ronald, qui commençait déjà à ronfler, allongé sur le sol de pierre. Ce jeune était totalement imprévisible. En règle générale, ça m'aurait fait rire mais là, la victoire avait un goût trop amer.
Le professeur McGonnagal passa devant nous et me lança un signe de tête. J'y répondis d'un air absent... Un courant d'air me fit frissonner, comme lorsque je pensais à Rogue. D'ailleurs, voilà que j'y pense. Peut être qu'ils ont récupéré son corps, j'aimerais tant le voir une dernière fois. Je me levais, toujours enroulée, et me dirigeais vers les professeurs qui discutaient dans un coin de la salle, assis sur des couvertures. Flitwick me regarda arriver avec un sourire réconfortant.
- Hermione, vous avez l'air un peu mieux, le choc doit être en train de passer, vous devriez aller vous reposer un peu à l'infirmerie plutôt qu'ici. Pompom vous accueillera sûrement après ce que vous avez fait pour l'aider.
-Ce n'est pas la peine, je ne pourrais pas dormir... Est ce que...enfin je...
-Oui ?
-Je me demandais si...c'est difficile parce que je ne comprend même pas pourquoi je ressens ça et pourquoi il faut que je sache.
-Hermione, il vaut mieux parler vous ne croyez pas, demanda McGonnagal.
-Est ce que quelqu'un a été récupérer le professeur Rogue ? »
J'ai vite compris que non, dans leurs regards posés sur moi. Était ce parce qu'ils pensaient qu'il n'en valait pas la peine ? L'avait il oublié ? Je m'éloignais en les remerciant, et me mis à déambuler dans le château en ruines. Je ne sais pas trop comment, mais j'étais finalement dans les cachots. Je longeais les murs en les caressant. Tant de souvenirs. Mon effroyable tendance à lever la main alors qu'il ne daignait même pas m'interroger et son regard dégoûté devant la Miss-je-sais-tout. J'avançais, les yeux dans le vague, j'éraie, nouveau fantôme du château peut être ? Comme un coup du destin, j'arrivais devant la porte de son bureau qui était ouverte. J'entrais et au fond de moi, j'espérais qu'il me hurlerait de sortir d'ici. Je n'entendis rien d'autre que le son de mes propres pas.
Son bureau était parfaitement rangé, à croire que la guerre n'avait pas eu lieu et n'avait rien touché d'autre que son corps. Pour la première fois, je respirais autre chose que du sang en suspension. Il y avait une odeur qui m'était totalement inconnue et qui émanait probablement du petit chaudron posé sur le sol, près de la bibliothèque. Je m'approchais et regardais à l'intérieur. Une jolie potion parme me renvoyait mon reflet en dégageant encore quelques petits panaches de fumé sucrée. Aucune des potions de ma mémoire n'était semblable à celle ci. Aucune n'avait sa couleur. Une invention du professeur.
Je me dirigeais vers le bureau de bois que j'effleurais du bout des doigts, et après un regard vers la chaise sur laquelle la cape de Rogue était nonchalamment posée, je décidais de m'asseoir. J'avais l'impression de souiller ses meubles par ma seule présence, et je continuais d'espérer l'entendre crier, devant moi avec son regard furax. Qu'est ce qui m'arrivait ? Voilà que je pensais au professeur, que je l'imaginais assis à son bureau, comme moi maintenant. Qu'y a t il fait, avant de mourir ?
Mon regard balaya la surface plane, s'arrêtant sur son encrier et la longue plume, posés près d'une pile de parchemins vierges. Il n'y avait rien. Je poussais un soupir, et m'appuyais sur le dossier, pour me lever brusquement, alors que j'avais senti la cape dans mon dos...Mais ce n'était pas lui. Hermione, tu es en train de te laisser obséder par un mort. Pauvre fille. D'un geste, je fis glisser la cape sur mes épaules, elle était bien trop grande pour moi. Je serais les bords contre moi, comme si je tenais quelque chose de précieux dans mes bras tremblants, et je respirais son parfum. Je n'avais jamais remarqué à quel point il est doux, ce parfum.
La tête me tournait, mais je ne pouvais m'empêcher de respirer, encore et encore, je me droguais à son parfum, si bien que je me mis à tournoyer dans le pièce. Je tournoyais, je cois que j'essayais de faire descendre le stress, la tension, les larmes aussi, qui me piquaient les yeux. Ce fut un mur qui m'arrêta, et je me laissais glisser par terre. Rogue...Rogue...où êtes vous donc Rogue ?
« -Granger ! Sortez de mon bureau ! Vous n'êtes qu'une pitoyable Miss-Je-Sais-Tout...»
Je me retournais violemment vers son bureau, mais il n'y avait personne. Ni là, ni dans le reste de la pièce. Je déraillais totalement. Probablement la fatigue. Oui cette fatigue horrible. J'aurais voulu me lever et retourner dans la Grande Salle, avec les vivants, mes jambes ne répondaient plus, mon cerveau luttait tant bien que mal pour relever mon corps harassé, alors qu'il reposait dans cette cape chaude et douce. Il aurait fallu être sans cœur pour me tirer d'ici, il aurait fallu être Rogue. Avec un cris de rage, je me levais et jetais cette cape loin de moi, elle tomba au sol dans un bruit sourd. Devant mes yeux, je voyais son corps ensanglanté s'effondrer dans la Cabane Hurlante et les larmes jaillirent enfin. Un torrent se déversa sur mes joues, et je continuais de crier. Je criais pour les gens que j'avais soigné, pour cette guerre meurtrière, contre ceux que j'avais tué, contre Voldemort, contre la difficulté de la vie, pour qu'il m'entende et vienne répondre à mes cris. Il aurait trouvé ça idiot non. D'un pas décidé, après avoir pris un instant pour me calmer, je ramassais la cape, et m'enroulais dedans, tout en sortant de la pièce et en me dirigeant vers la Salle.
J'arrivais enfin dans la pièce, et j'eus l'impression que tout les regards étaient tournés vers moi. Peut être était ce la cas. Harry m'attrapa alors que je me dirigeais vers un coin de la salle. Il me regarda dans les yeux, et je me remis à pleurer. Alors c'était ça, qu'il avait vu avant de mourir ? Ces yeux verts...
« -Hermione ! C'est fini maintenant...c'est fini.
-Je sais bien Harry mais je ne peux pas...
-Donne moi la cape Hermione, il est mort tu sais. Mais on ne l'oubliera pas je te jure.
-Il faut que j'aille le chercher, il faut que j'aille... »
Mes pieds se dérobèrent violemment, je ne sentais plus rien, je ne voyais plus rien, il n'y avait aucun son autour de moi. Puis ce fut le noir, je ne me souviens de rien. Lorsque j'ai rouvert les yeux, la lumière pâle du matin éclairait la petit pièce dans laquelle j'étais installée, alitée. J'avais horriblement mal au crâne, mon cœur résonnait au fond de mon cerveau, je pouvait ressentir chaque pulsion sous ma peau. Une masse noire pesait sur mes pieds, en bas du lit, et je reconnu sans mal la cape de Rogue, soigneusement déposée là, probablement par Harry.
« Il a voulu te la prendre, tu devrais lui en vouloir... » « Non, Harry est mon ami » « Il ne comprend pas que tu es amoureuse, il va t'empêcher de le revoir... » « Harry ne ferait jamais ça, je ne suis pas amoureuse. » « Espèce d'idiote ! Ah ah ah ! »
« -Tais toi ! »
La porte s'ouvrit, lançant entrer Ron et Harry, visiblement inquiet. Comme poussée par une force intérieure, je me jetais sur la cape et la tirais vers moi...
« -Hermione...Qu'est ce qui t'arrive ? Balbutia Ron
-Vous n'aurez pas sa cape, il faut que j'aille le chercher. Oh Harry, tu comprends hein ? Je ne peux pas l'abandonner là-bas, on ne peut pas le laisser...
-Je sais Herm'. On ira le chercher, regarde, avec Ron, on va aller le chercher, et tu pourras le voir quand tu iras mieux...
-Non ! Il faut que j'aille le chercher ! Il faut que ce soit moi !
-Hermione, je t'en prie, recouche toi, personne ne va te faire du mal, la cape est là d'accord ? »
Je les regardais un par un, et pouvait lire l'effroi dans leurs yeux. Même moi, j'avais peur des ces paroles qui sortaient inconsciemment de mes lèvres, et de ces envies, et de ces voix. Mme Pomfresh entra dans la pièce, un gobelet en main, et s'approcha de moi, elle versa le liquide ambré dans ma bouche, je ne bronchais pas. Elle posa un main sur mon front, je perçu une petit grimace sur son visage, je devais avoir de la fièvre.
« -La potion...la potion parme Mme Pomfresh, elle sentait si bon. Dans son bureau... »
Elle sorti en trombe de la chambre, je savais où elle allait aller, et j'espérais qu'elle me dise ce qu'était cette potion. Ron resta à mon chevet, relayé par Harry, et je les entendais qui parlaient de moi, sans comprendre.
« Ils vont t'envoyer à St Mangouste ma petite » « Jamais, tu ne les connais pas. » « mais si, justement, je suis toi... » « Non, va t en. » « Tu devrais aller le rejoindre, avant qu'il ne soit trop tard... » « Je ne peux pas sortir. » « avant que son corps ne pourrisse... » « Arrête. » « avant qu'il ne pue le cadavre en putréfaction... » « La ferme ! » « avant qu'il ne ressemble qu'à un vulgaire corps mort ! Ah ah ah ! ».
Un cris sorti de ma gorge, un de ces cris de rage sanguinaires, et je me ruais vers la porte, cape en main, j' heurtais Ron qui tomba au sol et me mis à courir vers le hall, je me trouvais au premier étage, je n'avais qu'à descendre les escaliers et sortir dans le parc, passer le saule et le récupérer. Ainsi me laissera t on en paix ? Je continuais à courir, alors que déjà, trop tôt, j'entendais Harry m'appeler. J'accélérais le rythme et dévalais l'escalier, je n'y croisais personne. Arrivée dans le hall, je dérapais brusquement dans un virage et m'étalais sur le marbre. Le temps que je réussisse à me remettre sur pied, Harry était presque là. Il hurla à quiconque pouvait l'entendre de m'arrêter. Avec effort, j'étais dans le parc, presque heureuse. On tînt ma main, stoppant ma course avec brusquerie, et je me retrouvais contre un homme, qui me serrait fermement.
Je sentais ses mains dans mon dos, et son torse que se soulevait au rythme de sa respiration, c'était tellement apaisant. Le tissu de sa chemise était doux sur ma joue, et son parfum faisait remonter en moi une fatigue monumentale. Je n'avais aucune envie de quitter ces bras, j'aurais aimé y dormir. Mais on m'arracha à cette étreinte, en tirant brusquement sur mon avant bras.
« -Merci M. Malefoy, je m'en occupe, dit la voix d' Harry.
-Potter, il me semble que Miss Granger est ensorcelée...
-Merci, mais nous n'avons pas besoin de vous ! »
Il me tira loin de celui avec qui j'avais envie de rester, comme à chaque fois que j'ai envie de rester avec quelqu'un.
« Tu t'es laissée avoir hein ? Avoue le, tu te fou de Rogue. » « Ce n'est pas vrai. » « Alors, qu'est ce que tu attends ? Ne sens tu pas sa prise qui se dessert sur ton bras ? » « Il est si inquiet... » « Et tu es si triste...il faut que tu ailles le chercher. ».
J'avais raison, il fallait que j'y aille. D'un coup sec je me dégageais, et me remis à courir, passant devant Malefoy, qui cette fois ne bougea pas. J'avais l'impression de voler sur l'herbe humide, j'évitais tout les trous ou les cailloux du chemin, et trop vite, je m'engouffrais sous le saule. Je rampais, alors que mon cœur arrachait littéralement ma poitrine, et plus je m'approchais de lui, plus la voix dans ma tête me disait d'avancer encore. Et moi, je l'écoutais. Je ne savais pas, qu'en arrivant devant son corps, elle m'abandonnerait.
Il n'avait pas bougé, où aurait il pu aller ? Il était mort. Je m'installais près de lui, et attrapait sa main, elle me semblait tellement froide. Mon regard entoura son visage et s'arrêta avec horreur sur le trou béant à sa gorge. Je passais ma main dans ses cheveux, étrangement peu gras, contrairement à ce que l'on avait cru, et je m'allongeais près de lui, ma tête sur son torse. Je me fichais du sang qui imbibait ma robe de sorcière, et je fermais les yeux. J'étais prête à agir mais plus personne ne me disait que faire. Les pensées envahissaient mon esprit, je ne savais plus penser, j'essayais de remettre de l'ordre, à tel point que pour la première fois en près de 18 ans, j'eus un moment de silence dans mon cerveau. Je n'entendais plus rien...rien sauf un léger battement, comme un souffle, ou un volet qui claque au loin. Je relevais la tête, le bruit cessa. Étonnée, je reposais ma tête sur son torse, et le bruit revînt, accompagné cette fois par la sensation que sa poitrine se soulevait légèrement. Je me décollais avec surprise, les mains sur la bouche. Se pourrait il qu'il ne soit pas...
« -Oh par Merlin ! »
Je me mettais à rire, avec des larmes paradoxales qui coulaient sur mes joues, et je ne pouvais plus m'arrêter, comme si une force surnaturelle me poussait à rire de la situation. Je savais qu'il fallait que j'aille le chercher, j'en étais sûre. Je ne pris pas le temps de me poser de questions, et me dirigeais vers sa baguette, tombée plus loin sur le sol poussiéreux. Je lançais un levicorpus et la baguette obéit sans rechigner, voilà que je portais le corps de Rogue du bout de mon poignet. Je ne savais pas si j'avais rêvé que son cœur battait encore, je ne savais pas si il était vraiment vivant, mais de toutes les manières, je ne pouvais pas le laisser là. Je le fis passer avec précaution par le passage du saule, comme lors de cette soirée, en troisième année, sauf que Lupin était mort, et que Rogue n'était pas seulement assommé.
J'avais tellement peur de lui faire du mal, que je restais fixé sur son corps flottant devant moi, je marchais lentement, pour éviter les chocs. Je ne tardais pas à croiser Harry, assis sur la pelouse défoncée. Il avait du réaliser que cela ne servait à rien de me poursuivre et avait décidé de m'attendre. Il me regarda, ébahi, m'avancer avec le corps.
« -Aide moi Harry, il faut l'emmener à l'infirmerie. Je crois qu'il n'est pas mort ! »
Il se dirigea d'un bond vers nous, et lança un levicorpus, me permettant de relâcher le mien qui était en fait, en train de vider le peu de forces qu'il me restait. Je l'ai suivi jusqu'au château, la cape sur mon dos, et le regard vide. Pourtant, je sentais mes lèvres s'étirer douloureusement, en un léger sourire, et poussais un soupir de soulagement lorsqu'il fut installé sur un lit blanc et propre. Mme Pomfresh s'approcha de lui, l'ausculta et se retourna vers moi, puis, dans un hochement de tête, elle me fit comprendre que je n'avais pas rêvé. Je m'installais sur le lit d'à côté, et la fatigue revînt m'assommer. Je sombrais presque aussitôt dans un sommeil profond.
