For curious people that do not understand French, be careful, you probably won't be able to read the following chapter ! However, this story also exists in English, you may prefer to read that version instead !
Hello ! Je suis heureuse de vous présenter ma toute première fanfiction, qui se concentre sur la relation père/fils de Tony et Peter, parce que je suis amoureuse de l'univers de Marvel CinéVerse et que je rêvais depuis longtemps d'écrire à leur sujet. Je compte également traduire cette histoire en anglais, pour ceux que ça intéresse !
Puisque l'action se déroule en Amérique et grâce à la remarque très pertinente que j'ai reçue sur la version anglaise de cette fic, j'ai décidé d'utiliser les unités de mesure américaines ! Mais bon, par souci de compréhension, je mettrai des astérisques à côté des valeurs et indiquerai en fin de chapitre à quoi elles correspondent dans nos unités de mesure pour que vous puissiez imaginer à quoi cela correspond. Si vous avez toutefois de meilleures idées par rapport à ça, je suis tout à fait preneuse !
Bonne lecture ;)
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Être un Stark avait son lot d'avantages, c'est ce que Tony aimait se dire. Il avait hérité des capacités intellectuelles de son père, qui avait fondé la réputation familiale. Il avait eu le droit aux meilleures écoles, bien qu'il n'en eut pas appris grand-chose, et n'avait jamais manqué de rien, si ce n'est d'un peu d'amour paternel.
Iron Man avait lui aussi fait ses preuves, et l'armure lui donnait un sentiment de liberté irremplaçable, lui procurant surtout une source d'occupation et de réconfort quand les cauchemars devenaient trop récurrents ou que les problèmes qui faisaient maintenant partie de sa vie quotidienne devenaient un peu trop encombrants.
Alors, certes, il y avait la presse guettant le moindre faux pas, les tentatives (souvent maladroites) de kidnapping ou d'assassinat, les trahisons, les déceptions, en bref tous les désavantages qu'amenaient la célébrité et le statut de super-héro. Il y avait eu l'Afghanistan, Obadiah, Hammer, le Mandarin, Ultron, les Accords de Sokovie, Ross, la guerre. Il avait pensé avoir retrouvé des amis, une famille, pour ensuite les perdre parce qu'il était incapable de garder des relations saines avec ceux qui l'entouraient il ne pouvait pas s'empêcher de tout faire rater. La vie d'un Stark était loin d'être parfaite.
Pourtant, Tony préférait se répéter, dans une maigre tentative de se convaincre lui-même, que toutes ces aventures avaient contribué à le préparer à toutes les sortes de situations possibles et inimaginables, et qu'il pouvait, dans tous les cas, garder le contrôle sur ce qu'il se passait.
Apparemment, il avait tort. Jamais il n'aurait pensé devoir ajouter « S'occuper d'un adolescent malade » à sa liste de compétences.
La soirée avait pourtant commencé normalement. Comme chaque vendredi, en fin d'après-midi, Peter Parker devait le rejoindre au complexe qui avait auparavant servi de base aux Avengers, et dans lequel Tony habitait depuis leur dissolution. C'était May Parker qui avait proposé (ou plutôt imposé) ce rendez-vous hebdomadaire après avoir découvert l'activité extra-scolaire de son neveu (bon sang, le gamin était une vraie calamité quand il s'agissait de garder un secret). Il était censé l'aider à s'entraîner, améliorer son costume et lui enseigner les dangers que la vie de super-héro provoquait. Peter n'était certainement plus un néophyte, mais il était encore loin d'avoir toutes les bases, et de toute façon jamais Tony n'aurait osé protester la décision de sa tante. Cette femme pouvait se révéler terrifiante.
Le garçon était arrivé vers dix-sept heures avec Happy, et le milliardaire avait assimilé ses yeux brillants et son silence inhabituel à l'excitation et l'engouement que Peter éprouvait lors de ses visites. Privilégiant la pratique à la théorie, Tony préférait de loin emmener son protégé dans la salle d'entraînement, dans laquelle les deux s'enfermaient parfois pendant plusieurs heures, perdant la notion du temps face aux différentes épreuves qu'ils s'imposaient et aux défis qu'ils se lançaient mutuellement (bien que ce fut presque toujours Peter qui gagnât). Cette fois-ci ne fit pas exception, et Tony se dirigea, avec un enjouement qu'il aurait dénié si on le lui avait fait remarqué, vers leur salle de sport. Cette dernière était vaste, plus grande que l'appartement des Parker, et possédait même une salle de bain, un coin cuisine et une aire de repos, meublée par des fauteuils et des canapés luxueux.
C'est après quelques minute de pratique qu'il comprit que quelque chose n'allait pas. Peter avait beau faire des cabrioles, sauter aussi haut et courir aussi vite que d'habitude, il s'essoufflait visiblement bien plus rapidement, et son teint avait considérablement pâli. Après avoir couru sur un tapis roulant adapté à ses capacités surhumaines, le jeune homme s'affairait à soulever des poids de quelques dizaines de kilogrammes, ce qu'il faisait d'ordinaire sans aucune difficulté.
« Tout va bien, Collants ? l'interpella-t-il. On dirait que tu fatigues.
– Oui, monsieur Stark ! J'ai… j'ai un point de côté. D'ailleurs, vous.. vous n'auriez pas changé les poids, par hasard ? Ils sont… plus lourds, j'ai l'impression. »
L'adolescent avait, malgré son affirmation, répondu en haletant et sa tentative de changement de sujet était loin d'être discrète. Ils continuèrent pendant quelques minutes, jusqu'au moment où Peter, en sueur, vacilla en tentant de se relever. Tony leva les yeux aux ciel, soupirant intérieurement à sa piètre capacité à mentir, et annonça :
« D'accord, un quart d'heure de pause. Va t'asseoir sur le canapé là-bas, je vais chercher de quoi nous désaltérer. Non négociable. » ajouta-t-il en voyant que Peter s'apprêtait à protester.
Ce dernier obéit, hochant la tête doucement, et s'affala sur les coussins avec soulagement. Il ferma les yeux, et Tony en profita pour se retourner et aller chercher deux bouteilles d'eau fraîche dans le réfrigérateur de la salle. Il revint à peine une minute plus tard, et pourtant le garçon était presque déjà assoupi. Quand son mentor s'assit à ses côtés, il ouvrit ses yeux noisette, qui avaient un éclat inhabituel, cligna plusieurs fois en l'observant avec confusion, ne l'ayant apparemment pas entendu arriver, et accepta d'une main tremblante la bouteille d'eau que le plus vieux lui tendait.
« Hey, croassa-t-il d'une voix bien plus faible que quelques minutes plus tôt, et avala quelques gorgées d'eau fraîche.
– Hey toi-même, petit, rétorqua le mécanicien. Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Même un fantôme aurait meilleure mine que toi.
– Vraiment, M'sieur Stark, ça va. Je crois que j'ai juste attrapé un rhume, et maintenant que l'adrénaline est retombée, je me sens un peu fatigué.
– Alors pourquoi tu n'es pas resté chez toi ? Ça m'étonnerait que ta tante t'ait laissé venir ici en ayant conscience de ton état.
– Je me sentais mieux tout à l'heure, répondit Peter en haussant les épaules. Et je ne voulais pas manquer l'entraînement.
– Ah, oui, parce que tomber dans les pommes fait partie de ton entraînement, autant pour moi, » railla l'inventeur.
Il ne reçut aucune réponse mais ressentit une certaine satisfaction en apercevant les joues de son protégé se colorer d'un rouge écarlate, avant de se renfrogner lorsqu'il comprit que ce n'était peut-être pas seulement dû à l'embarras.
« F.R.I.D.A.Y ? Tu peux me donner ses symptômes ? demanda Tony.
– Tout de suite, monsieur, répondit l'intelligence artificielle d'une voix fluide et détachée. Il semblerait que Monsieur Parker souffre d'une légère tachycardie et sa température corporelle s'élève désormais à 101.3 degrés Fahrenheit*. Des frissons, des maux de gorge et de tête sont également fort probables. Ces symptômes correspondent à ceux d'un état grippal. Voulez-vous que je contacte un médecin ? »
Peter parut aussi troublé que Tony en apprenant son état.
«Mais je n'avais pas de fièvre ce matin...
– Qu'est-ce que tu nous conseillerais ? On peut peut-être se débrouiller seuls.
– Il est conseillé de prendre du repos et de s'hydrater régulièrement. Il serait préférable de faire appel à un médecin afin qu'il confirme les symptômes et puisse optimiser la guérison. Les antibiotiques n'auront que peu d'effet sur votre organisme à cause de votre métabolisme surhumain. Veuillez ne pas en ingérer tant que vous n'aurez pas reçu d'avis médical de la part d'un professionnel, Monsieur Parker.
– Compris, F.R.I, acquiesça le concerné d'une voix râpeuse.
– Est-ce qu'un médecin serait disponible tout de suite ? reprit le milliardaire. Une personne de confiance qui soit bien entendu tenue au secret médical par rapport à Peter.
– La doctoresse Helen Cho se trouve actuellement dans le complexe et affirme pouvoir se rendre ici immédiatement.
– Parfait. Fais-la venir.
– Entendu, Monsieur. »
Tony était complètement perdu quant à ce qu'il devait faire en attendant l'arrivée de Cho Devait-il faire allonger Peter ? L'empêcher de s'endormir ? Le faire manger ? Il jeta un coup d'œil au malade, qui paraissait profondément mal à l'aise. Il eut l'impression de comprendre pourquoi.
« Helen Cho est une scientifique et physicienne de génie, expliqua-t-il, se voulant rassurant. Elle a soigné les Avengers à plusieurs reprises, je doute qu'une grippe, même chez une super-araignée, l'étonne plus que cela. Elle est déjà au courant à propos de tes pouvoirs, je lui fais confiance. Tu peux lui faire confiance. C'est aussi simple que ça. »
Et tout le monde savait que, aujourd'hui, les personnes à qui il faisait entièrement confiance pouvaient se compter sur les doigts de ses mains. Peter rougit davantage, cette fois clairement par embarras. Il toussa un peu avant de répondre faiblement :
« Je sais, Monsieur Stark, c'est juste que… je suis désolé de vous embêter avec tout ça, d'accord ? Je veux dire, c'est stupide parce que je dev-
– Laisse-moi t'interrompre tout de suite, Peter, parce qu'on dirait bien que la fièvre te fait dérailler. Qui ne tombe jamais malade ? Tout le monde tombe malade. Je suis sur que même Captain America tombe malade. Bon, en fait je n'en sais rien, avec cette histoire de sérum, mais tu vois l'idée. Il n'y a rien de stupide.
– Mais on était censé s'entraîner ! C'est la condition que Tante May m'avait imposée pour que je puisse continuer à être Spider-Man pendant mon temps libre ! En plus, je n'ai pas-
– On peut toujours faire une autre forme d'entraînement. Après tout, il n'y a pas que le physique qui compte, » fit Tony avec un clin d'œil, se tapotant la tempe d'un doigt.
Peter leva les yeux au ciel mais ne put s'empêcher de pouffer, ce qui se transforma rapidement en toux sèche. Il allait ajouter quelque chose quand un bruit de porte s'ouvrant se fit entendre, et les deux super-héros se retournèrent pour apercevoir Helen Cho qui venait d'entrer dans la salle de sport. Elle les salua en souriant :
« Bonjour, Stark. J'ai cru comprendre que j'avais un nouveau patient ? »
Elle se tourna vers l'adolescent, qui lui adressa un « Bonjour » timide, et ajouta à son intention :
« Voyons voir ça. Peter, c'est ça ? Peux-tu me décrire comment tu te sens ? F.R.I.D.A.Y m'a déjà décrit la situation, mais j'aimerais l'entendre à nouveau.
– Euh, écoutez, c'est vraiment très gentil, mais je n'ai pas d'argent sur moi... » chuchota Peter d'un air horrifié.
La doctoresse resta muette pendant quelques secondes, clignant des yeux rapidement comme si elle essayait de dissiper la soudaine confusion qu'elle ressentait, puis se tourna vers Tony qui, une fois le choc passé, avait grand mal à garder son sérieux. Il s'esclaffa, puis inspira profondément, et une fois qu'il fut sûr que sa voix ne trahirait pas son envie de rire, il posa sa main sur l'épaule de Peter et le regarda dans les yeux :
« Dis-moi, tu ne croyais quand même pas que j'allais te demander de payer cette consultation ? Cho est mon employée. Elle est payée, donc tu n'as pas à t'inquiéter pour ça.
– Très bien payée, renchérit Helen. Rassuré ?
– Ou-oui, bégaya-t-il. Désolé.
L'écarlate avait fait son grand retour sur le visage du jeune, qui commençait à souvent arborer cette couleur. Il fut pris d'une nouvelle quinte de toux, puis jeta un coup d'œil à son mentor et annonça d'une voix rauque et mal assurée :
« En fait, ce matin j'allais assez bien, j'avais juste un peu mal à la gorge et le nez qui coulait, et puis ça c'est empiré dans la journée. J'ai mal à la tête, mais juste un peu, j'ai des courbatures. Et je tousse, ajouta-t-il après s'être raclé la gorge.
– Tu as froid ? Chaud ? Tu as mal autre part ? s'enquérit Tony.
– Tony, le rabroua gentiment la doctoresse.
– Désolé. C'est vous la pro. Je me tais. »
Peter jugea bon d'intervenir et déclara que non, il n'avait pas l'impression d'avoir mal autre part, et qu'il alternait entre chaud et froid. Helen lui palpa la gorge au niveau des amygdales pour détecter une éventuelle infection, prit sa température et son pouls, écouta sa respiration et lui demanda de tousser. Après quelques minutes d'examen, elle rangea son matériel et annonça :
« F.R.I.D.A.Y a vu juste, cela ressemble fortement à un état grippal. Pas que cela soit étonnant, » rajouta-t-elle avec un sourire connaisseur à l'intention de Tony avant que ce dernier n'ait eu le temps de répliquer.
Le milliardaire haussa les épaules, un rictus au coin des lèvres. Il demanda :
« Donc, qu'est-ce qu'on fait ? Il y a des médicaments pour le soulager ?
– Étant donné le métabolisme de Peter, rien ne sera efficace, expliqua Cho. Un état grippal ne dure que quelques jours, la meilleure chose à faire est donc de prendre beaucoup de repos et de boire et manger régulièrement pour reprendre des forces. Un simple bouillon peut suffire si tu n'as pas faim, Peter.
– Merci, Helen, soupira Tony.
– À votre service, Stark. Je vais vous laisser, il me reste du travail à faire, mais n'hésitez pas à me contacter si vous avez besoin de moi.
– Merci, madame, énonça doucement Peter.
Il reçut un sourire chaleureux en retour et la doctoresse sortit de la salle d'entraînement. Un silence confortable s'installa dans la pièce pendant quelques secondes, puis les deux super-héros s'échangèrent simultanément un regard inquiet lorsqu'ils se souvinrent d'un détail assez important.
May.
« Elle va s'inquiéter si elle me voit comme ça, déclara Peter bien que Tony soit déjà conscient de ce fait.
– Je sais. On peut toujours l'appeler pour lui dire la vérité et lui expliquer qu'il serait mieux que tu restes dormir ici ce soir. Voire le week-end entier.
– Que… que je dorme ici ?
– Tu penses vraiment que c'est une bonne idée de rentrer chez toi dans cet état là ? F.R.I.D.A.Y et Helen l'ont dit, aucun médicament ne sera assez efficace pour te soulager, et si ton état empire tu seras bien mieux pris en charge ici.
– Monsieur Stark, vraiment, c'est pas la peine de faire tout ça pour moi ! Je veux dire, j'ai déjà été malade avant, et May était inquiète évidemment, mais on s'en est toujours sorti et -Peter s'interrompit pour tousser- et je suis sûr que ça devrait aller. »
Sa voix était cassée, son front couvert de sueur, ses yeux étaient toujours brillant (mais à présent Tony était sûr de la cause) et il était essoufflé alors qu'il venait seulement de parler. Tony leva un sourcil dubitatif.
« Tu as déjà été malade après avoir obtenu tes pouvoirs ? demanda-t-il.
– Non, avoua l'adolescent en rougissant.
– Dans ce cas, tu restes ici. Je vais appeler ta tante. »
Peter ne put s'empêcher de sourire.
« Bonne chance pour la convaincre, alors.
– Ne doute pas de mes capacités de persuasion, gamin.
– Je n'ai jamais rien dit de tel, M'sieur Stark.
– Serait-ce du sarcasme ? Fais attention à toi, je peux tout à fait remplacer la prochaine séance d'entraînement par un cours intensif sur la législation. Qui sait, Spider-Man pourrait très bien se découvrir un avenir dans la sécurité routière. C'est important, après tout.
– Très drôle, Monsieur Stark, bouda l'adolescent, avec néanmoins un sourire en coin qui illuminait son visage. Hilarant. »
– Je sais, c'est l'un de mes principaux atouts. Si tu veux bien m'excuser, j'ai une importante mission à accomplir. Essaye de dormir un peu en attendant.
– D'accord. »
Tony se leva du canapé, et se dirigea d'un pas lent vers la porte, jetant un dernier regard à Peter avant de sortir, et referma la porte avec douceur lorsqu'il vit que son protégé s'était allongé et avait fermé les yeux.
« F.R.I.D.A.Y, murmura le milliardaire, préviens moi si l'état de Peter évolue.
– Entendu, Monsieur. »
Il s'éloigna encore davantage de la salle, arrivant dans l'un des vastes salons du complexes, et s'assit dans un fauteuil tout en sortant son téléphone portable de sa poche. Il soupira en fixant longuement le nom et numéro de téléphone de May Parker.
Il pria pour qu'elle soit de bonne humeur et appuya sur le bouton « Appeler ».
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Une vingtaine de minutes plus tard, lorsque Tony revint à la salle dans laquelle il avait laissé Peter, il était toujours abasourdi de la facilité qu'il avait eu à convaincre la tante du jeune homme de laisser ce dernier passer la nuit au complexe. Bien sûr, elle avait été affolée lors des deux premières minutes de conversation, craignant le pire, mais elle s'était rapidement calmée et avait laissé Tony s'expliquer il fallait dire que la pauvre femme ne recevait pas souvent d'appels de Stark en personne.
Il devait avouer que, pour une fois, le fait qu'elle soit au courant des pouvoirs de Peter avait facilité les choses. Elle avait immédiatement compris que, sans la possibilité d'utiliser des médicaments, Peter pourrait bien mieux se soigner au complexe, entouré par le meilleur personnel. May avait ainsi accepté que Peter passe le week-end avec lui, mais avait toutefois imposé deux conditions (et, bien évidemment, n'avait laissé aucune place à la négociation le contraire aurait étonné Tony) : Peter et lui devait lui donner des nouvelles au moins trois fois par jour, recevraient sa visite le samedi matin et dimanche après-midi. Il avait aisément agréé, sachant que toute protestation aurait fini par se retourner contre lui.
Le quadragénaire ouvrit la porte, faisant attention à ne pas faire de bruit. Il s'approcha du canapé où il avait laissé l'adolescent le plus silencieusement possible, pour le découvrir endormi, recroquevillé sur lui-même et le visage perlé de sueur, respirant bruyamment et inconscient du retour de son mentor.
« La température corporelle de Monsieur Parker est montée à 102 degrés Fahrenheit pendant votre conversation téléphonique, » annonça de manière presque inaudible l'intelligence artificielle, qui avait anticipé la question de son créateur. Ce dernier retint un soupir, de peur de réveiller Peter, et s'éloigna à nouveau.
« F.R.I.D.A.Y ? demanda discrètement l'inventeur lorsqu'il eut pris quelques mètres de distance. Qu'est-ce que je devrais faire ? Le réveiller ?
– Il serait préférable de le laisser dormir, Monsieur. Vous pouvez cependant lui apporter une couverture et un oreiller. Des armoires en contiennent dans le salon au nord-ouest du complexe. Voulez-vous que je vous en fasse apporter ?
– Je vais y aller moi-même. Merci, F.R.I.D.A.Y.
– À votre service, Monsieur, répondit affectueusement la voix robotique. »
Tony secoua la tête en s'esclaffant, se demandant pourquoi son intelligence artificielle faisait preuve d'autant d'empathie, et se laissa guider vers les placards recherchés. Il y prit deux couvertures et un oreiller qu'il coinça avec difficulté sous ses bras, puis s'en retourna vers le malade. Ce dernier n'avait pas bougé. Le mécanicien en profita pour le recouvrir avec douceur des deux couvertures duveteuses et moelleuses, et glissa avec précaution un oreiller sous sa tête en la soulevant légèrement. Peter n'ouvrit pas les yeux, mais soupira d'aise et se retourna en agrippant l'une des couvertures dans ses bras, comme s'il la câlinait.
À cette vue, une étrange sensation, quoique agréable, se fit connaître dans le creux de l'estomac de Tony. Il ne put résister, sans réellement comprendre pourquoi, à l'envie de poser la main sur le front de son apprenti. Il s'agenouilla près de lui, passa tendrement ses doigts dans les boucles brunes du jeune, et essuya la sueur qui perlait sur son front, se renfrognant en s'apercevant de la chaleur anormale qui en émanait.
Secouant la tête, il se releva et s'installa dans un fauteuil à proximité.
« F.R.I.D.A.Y, préviens moi s'il se réveille ou si son état empire.
– Compris. »
Il tenta se travailler quelques minutes sur son téléphone portable avant d'abandonner l'idée, préférant diriger son attention sous la silhouette endormie et ensevelie sous les épaisses couvertures. Il éteignit son mobile et se concentra sur la respiration désormais régulière qui s'échappait des draps, et s'amusa à compter les expirations qu'il entendait.
Il ne parvint même pas à cinquante.
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« Monsieur Parker commence à montrer des signes d'éveil, » annonça doucement F.R.I.D.A.Y.
Tony ouvrit brusquement les yeux. La salle était plongée dans la pénombre, Peter se trouvait toujours allongé sur le canapé et les seuls bruits que l'on pouvait entendre étaient ceux de leurs respirations.
« Je me suis endormi ?
- Il semblerait, Monsieur, répondit l'intelligence artificielle. »
Il cligna plusieurs fois, dans le but d'éclaircir son esprit. Alors ça, c'était une première. Non seulement il s'endormait alors qu'il était censé veiller sur Peter, mais de plus il n'arrivait plus à se rappeler de la dernière fois où il s'était senti aussi reposé après avoir dormi. Aucun cauchemar n'était venu le hanter.
« Quelle heure ? » demanda-t-il d'une voix encore ensommeillée.
Peut-être qu'il aurait à changer de mobilier afin de ne pas reproduire la même erreur. Ou peut-être qu'il valait mieux remplacer son lit par ce fauteuil, qui semblait également remplir le rôle d'attrape-rêves.
« Il est actuellement vingt et une heures et trente-six minutes. Votre sieste a duré environ quatre heures et semble vous avoir été bénéfique, Monsieur, » déclara F.R.I.D.A.Y d'un ton amusé.
Il leva les yeux au ciel, puis se tourna vers Peter, qui commençait en effet à s'agiter. Il ouvrit lentement ses yeux, encore mal réveillé, et dirigea son regard vers son mentor.
« M'sieur Stark ? énonça-t-il avec difficulté.
– Comment tu te sens ? Tu as dormi environ quatre heures. »
Il omit volontairement de préciser que lui aussi s'était endormi. L'adolescent avait beau avoir une fièvre de cheval, il était tout à fait capable de s'imaginer que le quadragénaire l'avait trouvé ennuyeux et s'était assoupi. Peter fit une moue.
« J'ai connu mieux. J'ai chaud, fit-il.
– C'est sûrement la fièvre, alors reste couvert malgré tout, » rétorqua posément Tony en posant sa main sur le front du plus jeune.
Il n'eut pas besoin de demander à F.R.I.D.A.Y pour comprendre que sa fièvre avait encore augmentée. Il poussa un soupir contrarié.
« F.R.I.D.A.Y, on ne peut vraiment pas lui donner un médicament qui ferait baisser sa fièvre ? questionna Tony. Sa fièvre a encore augmenté.
– La doctoresse Cho a été formelle, Monsieur. Rien ne serait efficace.
– Désolé, » pipa le malade, la voix toujours aussi enrouée.
Il avait l'air penaud, comme s'il se sentait coupable de la situation dans laquelle il se trouvait et qu'il semblait croire imposer à Tony. Ce dernier haussa un sourcil.
– Et pourquoi donc ? Il me semble qu'on a déjà eu cette conversation.
– Mon organisme complique tout et… et je vous fais perdre votre temps qu'alors vous avez sûrement tout un tas de choses super-importantes à faire parce que…, il s'interrompit pour tousser. Parce que vous êtes toujours méga-occupé, et que vous devriez être en train de travailler ou de vous reposer, parce que je suis sûr que vous ne vous reposez pas assez, et à la place… à la place vous êtes en train de vous occuper d'un adolescent malade qui n'est même pas capable de s'occuper de lui-même tout seul, parce que même avant cette morsure d'araignée c'est May qui devait prendre soin de moi quand je n'allais pas bien et-
– Respire, gamin, l'interrompit paisiblement Tony. Tu as quinze ans et-
– Seize, protesta faiblement Peter.
– Seize ans alors c'est normal que l'on s'occupe encore de toi quand tu n'es pas en forme. Et je suis certain de t'avoir déjà dit que tout le monde avait le droit de tomber malade. Quant à moi, je ne suis d'ordinaire sûrement pas en train de dormir à cette heure, la plupart du temps je bricole dans mon atelier, et ça change de la routine je déteste quand ma vie est trop prévisible.
– Mais-
– Pas de mais qui tienne.
– Monsieur Stark, je-
– J'ai dit non. Tu veux que donne à manger moi-même, comme quand on nourrit les jeunes enfants ? Je peux même te faire l'avion si tu veux. »
Peter baissa la tête avec une grimace, ravalant ses protestations et rougissant furieusement.
« C'est bien ce que je pensais, ricana le mécanicien. F.R.I.D.A.Y ? Il y a quelque chose de convenable à manger dans le frigo ?
– J'ai fait apporter du bouillon de poulet pendant que Monsieur Parker se reposait, répondit l'intéressée qui, au grand plaisir de son créateur, n'avait pas précisé que Tony était lui aussi en train de dormir. Vous n'avez plus qu'à le faire réchauffer au micro-ondes.
– Parfait. Peter, reste allongé, je reviens tout de suite. »
Il se leva et en profita pour s'étirer, ses muscles encore raides après ce sommeil imprévu il commençait à se faire trop vieux pour pouvoir dormir confortablement dans un fauteuil ou un canapé. Ses cheveux clairsemés de mèches argentées le lui rappelaient constamment, bien que plusieurs d'entre elles avaient sûrement été causées par le stress que lui procurait tout ce qui concernait de près ou de loin son métier de super-héro.
Il ouvrit le réfrigérateur, et y aperçut un bol de bouillon fermé hermétiquement, ainsi que quelques sandwiches et de nouvelles bouteilles d'eau qui ne n'y trouvait pas quelques heures auparavant.
« J'ai également fait apporter de quoi manger pour vous, Monsieur, intervint aisément l'intelligence artificielle.
– Je vois. Il y en a pour Peter, aussi ?
– Oui, mais Monsieur Parker risque de ne pas avoir faim. Il ne faut pas le forcer à trop manger, il devrait cependant pouvoir ingérer le bouillon sans que cela ne lui donne des nausées.
– Hum. »
Il sortit une bouteille d'eau et deux sandwiches, qu'il posa sur une table derrière lui, puis le bouillon, qu'il déposa dans le micro-ondes. Il le referma, et effleura les différents boutons du doigt, hésitant sur les réglages à faire. S'il ne faisait pas chauffer assez longtemps ou assez fort, la soupe allait être froide, et se connaissant il finirait par faire chauffer trop fort. Il était mécanicien, pas cuisinier ! Se brûler la langue ne le dérangeait plus, il l'avait fait suffisamment de fois avec son café pour y être habitué, mais il n'avait pas pour autant envie de faire la même chose à l'adolescent qui l'attendait silencieusement.
« Une minute à la puissance maximale devrait permettre de chauffer la soupe à une température idéale pour la consommation, le guida F.R.I.D.A.Y avec une nouvelle fois de l'amusement perceptible dans sa voix.
– Tu es un génie, F.R.I, répondit Tony en suivant les instructions qu'il venait de recevoir.
– Heureuse de pouvoir combler vos expectations, Monsieur. »
Ses lèvres tressaillirent, trahissant l'ombre d'un sourire, et attendit que le « ding ! » retentisse pour récupérer le récipient et les vivres posés sur la table puis revint près de Peter. Il avait l'impression d'avoir oublié quelque chose, mais ne parvint pas à se remémorer quoi. Il décida de mettre cette pensée de côté pour quelques temps.
« Tu as faim ? » lui demanda-t-il.
Mais le jeune homme secoua négativement la tête, l'air désolé.
« Je ne suis pas sûr de pouvoir avaler quoique ce soit, Monsieur Stark. J'ai mal au cœur, désolé.
– Il va falloir que tu te forces un peu, petit. Et par pitié, arrête de t'excuser. Essaye au moins de finir le bouillon.
– Dés.. D'accord, je veux dire. Je vais essayer.
– Bien. »
Tony lui tendit le bol, et s'assit dans le fauteuil dans lequel il s'était endormi, bien décidé à ne pas se faire avoir une deuxième fois. Puis il se rappela ce qu'il avait oublié.
« Une cuillère, marmonna-t-il. Suis-je bête. »
Il se remit debout, et jeta un regard à Peter.
« À moins que tu ne préfères une paille ?
– Tout me convient, monsieur, » assura le garçon avec un petit sourire, qui redonna de l'éclat à son visage pâle et baigné de transpiration.
Il se dépêcha d'aller chercher une cuillère pour le lui donner, et se rassit à nouveau dans son fauteuil un laissant un grognement s'échapper de ses lèvres. Il dévora un sandwich, un peu étonné de ne pas s'être rendu compte plus tôt qu'il avait aussi faim, tout en vérifiant que Peter parvenait bien à avaler le liquide fumant. Il avait l'air de prendre son temps, buvant de petites gorgées comme s'il avait peur que son estomac ne supporte pas le breuvage.
« Ça fait du bien ? » le questionna Tony.
Il reçut un hochement de tête en réponse, et sentit l'inquiétude lui ronger l'estomac en songeant au fait que c'était probablement la première fois que Peter était aussi silencieux avec lui. Ses bavardages commençaient à lui manquer. Le malade tendit son bras et posa son bol dorénavant vide sur une table basse à côté de lui. Il sourit.
« Merci, je me sens mieux, fit-il d'un ton reconnaissant sans pour autant être convaincant.
– Je t'en prie, répondit le milliardaire avec un rictus amusé, remercie plutôt F.R.I.D.A.Y, je n'ai quasiment rien fait.
– Merci, F.R.I.D.A.Y !
– À votre service, Monsieur Parker. Pourrais-je vous suggérer de prendre une douche ?
– Elle a raison. Tu te sentiras sûrement plus frais, ce sera plus agréable pour dormir, renchérit Tony.
– Ça ne vous dérange pas ? D'accord, d'accord, ajouta Peter précipitamment lorsqu'il le vit lever les yeux au ciel. Je veux bien, s'il-vous-plaît. »
Il se leva avec lenteur et précaution, Tony prêt à bondir dans le cas où il tituberait, et s'approcha de la salle de bain avant de se retourner vers son mentor. Ce dernier, un sourire en coin, lui coupa l'herbe sous le pied.
– Il y a des affaires de rechange dans l'armoire, et il y a des serviettes et du savon.
– Merci, fit Peter en esquissant un sourire gêné.
Il referma la porte de la salle de bain, et le quadragénaire laissa échapper un soupir dont il n'avait pas eu conscience jusqu'à présent. Il s'appuya contre le mur, guettant le moindre bruit qui lui signalerait un problème il faisait largement confiance à F.R.I.D.A.Y, mais préférait s'assurer de lui-même que le malade ne ferait pas preuve de maladresse à cause de son état. Ou de sa malchance habituelle. Il entendit l'eau se mettre à couler, puis s'interrompre, puis se remettre à couler. Le flot s'arrêta une nouvelle fois, et le silence tomba dans la salle de sport. Quelques minutes s'écoulèrent, et le mécanicien s'attendait voir l'adolescent sortir à tout moment lorsqu'il entendit un glapissement, suivi d'un bruit sourd.
Il se précipita, le cœur palpitant, à l'intérieur et découvrit Peter assis au sol, l'air un peu sonné.
« J'ai glissé, » lui expliqua-t-il.
Ce gamin-araignée allait lui donner bien plus de cheveux blancs que le fiasco des Avengers et des Accords de Sokovie.
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– Quelle heure est-il ?
– Presque vingt-deux heures.
– Oh.
– Tu l'as dit.
– D'habitude, hésita Peter, je suis en train de patrouiller à cette heure.
– Tu penses vraiment que je vais te laisser sortir ?
– Non non, mais c'est juste que… et si quelqu'un avait besoin de moi ? »
L'inventeur resta silencieux pendant quelques secondes, fixant étrangement son protégé, qui devint rapidement mal à l'aise et essuya son front mouillé.
– Désolé, oubliez ça, Monsieur Stark, » bafouilla-t-il, gêné.
Tony pencha légèrement la tête, et sentit un sourire inhabituel quoique sincère s'étirer sur son visage, ce sembla déstabiliser le jeune, mais ne parut pas lui déplaire pour autant.
« Et cela te rassurerait, l'interrogea brusquement Tony, si j'envoyais mon armure faire un tour pour vérifier que tout va bien ? »
Il n'entendit pas de réponse verbale, mais les yeux de Peter s'écarquillèrent de façon presque comique, un large sourire éclaira aussitôt son faciès, et il secoua la tête pour accepter si frénétiquement que le mécanicien craignit pendant quelques instants qu'il se fisse mal.
« Ce serait… ce serait génial, Monsieur Stark, s'exprima-t-il avec excitation. Merci, merci beaucoup. Je vous revaudrai ça.
- J'espère bien, lui répondit l'auto-déclamé philanthrope avec un clin d'œil. Calme-toi donc, et va dormir. Tu veux que je te prépare une chambre ? Il y en a de disponibles. Je n'ai pas envie que tu tombes d'épuisement en rentrant chez toi, ta tante me tuerait et tu le sais très bien. »
Peter pouffa, probablement en s'imaginant la scène, mais secoua la tête et se rallongea sur le canapé où il avait dormi plus tôt pour caler sa tête sur l'oreiller et remonter les couvertures jusqu'au niveau de son cou.
– J'aime bien ce canapé. Il est confortable, même plus confortable que mon lit, pour de vrai. Vous n'avez pas besoin de préparer une chambre juste pour moi.
– Rappelle-moi de t'acheter une nouvelle literie quand tu seras guéri. Et, d'accord pour dormir ici ce soir, mais c'est uniquement parce que tu es déjà couché et que je n'ai pas envie que tu te relèves à nouveau. Demain, tu dors dans un vrai lit.
– D'accord, Monsieur Stark, concéda Peter en riant. Vous devriez vous reposez aussi, vous savez. Sinon vous aussi vous allez finir par tomber malade.
– Ne t'inquiète pas pour moi, Collants, le rassura Tony.
– Pourtant il faut bien que quelqu'un s'inquiète pour vous, parce que je n'ai pas l'impression que grand monde le fasse» marmonna l'adolescent, probablement plus pour lui-même qu'à l'intention de l'adulte.
La même sensation qu'il avait connu lorsqu'il avait vu Peter endormi se fit connaître à nouveau, douce, agréable, et qui lui réchauffait le cœur. Il inspira profondément, ne pouvant chasser le sourire presque béat de son expression.
« Bonne nuit, Monsieur Stark.
– Bonne nuit, Peter. »
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Lorsque May Parker se présenta au complexe le lendemain matin, elle fut guidée par une intelligence artificielle à la voix très douce qui lui annonça que Tony et Peter étaient tous les deux profondément endormis. Elle alla tout de même les voir, et grava dans son cœur et son âme la scène qu'elle vit de ses propres yeux.
Le milliardaire avait rapproché son fauteuil de Peter autant que possible, sa tête dodelinait, et sa main reposait sur les cheveux de son neveu. Ce dernier avait toujours le visage pâle et perlé de sueur, mais semblait dormir d'un sommeil paisible. May demanda à F.R.I.D.A.Y de prendre une photo.
Être un Stark avait son lot d'avantages, c'est ce que Tony aimait se dire. Mais avoir Peter Parker dans sa vie était définitivement un plus.
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101,3 degrés Fahrenheit correspondent à 38,5 degrés Celsius, et 102 degrés Fahrenheit à 38,9 degrés Celsius environ ;)
Voilà, c'est tout pour ce premier chapitre ! J'espère ne pas avoir fait trop de fautes, si vous en voyez, dites-le moi ! J'espère surtout que cela vous aura plu j'aimerais beaucoup avoir votre avis, et suis tout à fait ouverte aux critiques et conseils, on ne s'améliore jamais assez !
À très vite pour la suite !
