Etincelles de Fierté

Un hibou, en un froissement d'aile, se pose sur la table du salon. Dans ses serres, une lettre au sceau de Poudlard.

Aussitôt, je sens mon cœur cesser de battre et mes mains se mettre à trembler. Maman a une exclamation ravie, tandis que tu m'adresses un sourire encourageant, bien que légèrement tendu.

Je sais que tu as eu du mal à m'accepter, à accepter ce que je suis. Ce que j'aime. Tu ne t'étais jamais douté qu'un de tes enfants puissent l'être, et cela t'avait dérouté. Je te comprends, papa, puisque moi aussi, j'étais perdue à ce moment-là.

Mais tu y es arrivé. Tu as réussi à m'accepter, tu t'es résigné à me voir ramener des jolies filles à la maison, au lieu des garçons auxquels tu t'attendais. Tu m'as accepté, parce que tu m'aimes. Alors je veux te prouver que tu n'as pas à regretter d'avoir accepté, de m'aimer. Je veux que tu sois fier de moi, malgré les quelconques déceptions que tu as pu ressentir.

Et, alors que tu découvres avec moi ma note de défenses contre les forces du mal au ASPICS; alors que tu t'exclames "Seulement un O?" d'un ton joyeux, je sens mon cœur battre follement. Derrière ce rire, derrière ce regard blasé, derrière cette moue faussement déçue, je peux voir tes yeux briller. Illuminés par le sourire qui les orne. Sourire de fierté immense. Sourire qui me prouve que j'ai réussi.

Tu es fier de moi. Et, même si tu ne te répands pas en compliments, parce que c'est ainsi que tu es, je vois dans tes yeux ce que je cherchais. Ce qu'il me fallait.

Alors, malgré toutes les difficultés que nous avons traversées, quand je vois cette fierté dans tes yeux, je suis heureuse. Heureuse que tu m'aimes, heureuse que tu sois là, heureuse que nous ne nous soyons pas disputés. Heureuse.

Et, tu sais quoi ?

Je t'aime, Papa.