Disclaimer: L'univers de Once Upon a Time ne m'appartient pas DU TOUT. Malheureusement, ouais. J'aimerais y vivre et m'y baigner, mais c'est une autre histoire.
Bon bon bon, je vous le dis tout de suite, l'épisode de dimanche m'a TUÉ. Je suis une amoureuse infinie d'Alice au Pays des Merveilles et je trouve que les auteurs de OUAT ont créé un personnage sensationnel du Chapelier Fou et... et... LA SCÈNE AVEC EMMA. Bref, je suis inspirée comme jamais et j'ai senti le besoin irrationnel d'écrire un OS, et plus éventuellement.
En espérant que vous aimerez ce pairing parce que moi, j'ai pleuré et souri et embrassé mon écran, bref je me perds. JE LES AIME. Bonne lecture. :)
Je la regarde dormir. Droguée.
Chaque soupir qu'elle exhume de sa bouche rose sont des particules de magie qui s'éloignent lentement de moi. J'aimerais pouvoir toucher l'énergie qui me permettrait de revenir chez moi. J'aimerais pouvoir attraper à mains nues cet enchantement. Mais c'est impossible.
Moi qui avait toujours cru qu'il n'y avait d'impossible que la possibilité d'existence de ce mot. Il y a 28 ans, on m'a arraché de mon tombeau mental.
Fou, oui. Fou depuis longtemps, mais je sais.
Ma malédiction est de toujours regarder Paige et de voir ses boucles alors que je l'appelais encore Grace.
J'aimerais m'enfuir, j'aimerais avoir sa magie.
Emma détient tout le pouvoir à Storybrooke, elle est la seule qui puisse nous sortir de notre misère... et elle est écrasée sur mon plancher, les yeux fermés, ses longs cils battant une cadence imaginaire. Ses parfaits cheveux blonds me rappellent une jeune fille qui prenait le thé, à l'occasion, avec ma Grace. Je lui avais confectionné un ruban à cheveux, noir, quand nous avions encore un peu de richesse. Je ne l'ai jamais revu.
La blancheur de sa peau me donne le tournis. Je l'observe trop. Je ne peux arrêter.
Je vois la magie sous l'étau fermé que sont ses pupilles. Il y a si longtemps que j'ai pensé à autre chose qu'à ma famille, qu'au Pays des Merveilles où j'étais enfermé pour toujours...
Un râle.
« Ta... cheville. »
Supercherie. Je n'ai jamais eu la jambe cassée. J'ai kidnappé ta mère. J'attends de toi plus que tu ne pourrais me donner.
J'aimerais pouvoir dire toutes ces choses, mais je ne fais que sourire. Un étirement musculaire qui me fait étrangement mal. Elle mérite plus que mon sarcasme, mais je ne sais que faire d'autre.
Pour la première fois depuis 28 ans, j'ai presque espoir.
« Tu as drogué le thé, dit-elle en ne bougeant plus.
-Inutile de te mentir, oui.
-Pourquoi? »
Un rire sec s'échappe de mon corps. Un rire qui me rappelle les ricanements suivis de larmes lorsque je travaillais sur le chapeau qui me sortirait de mon Enfer.
Le réponse serait trop longue. M'engager dans un tel sentier pourrait porter coup à mon faible plan.
J'ai besoin d'elle et elle a besoin de moi. Elle doit savoir, car j'ai vu. J'ai rêvé tous les soirs à ce qu'était ma vie.
28 ans de cauchemar et de journées à poser mon oeil bleu comme le ciel dans la mire du télescope. À regarder Grace vivre heureuse sans moi. À noter chaque changement qui s'imposent en elle depuis que le temps a recommencé sa danse.
Plutôt mourir que de vivre ce tourment une journée de plus.
« Oh, Emma, n'aie pas peur. Je vais te libérer.
-Pourquoi?
-Tant de questions, mais pas de réponse. Qu'ont en commun un bureau et un corbeau? »
Les orbites de ses yeux se retournent presque complètement. Le blanc de sa pupille m'hypnotise, mais je défais les liens rattachant ses poignets.
Il y a en elle cette magie qui m'attire silencieusement. Si seulement elle pouvait croire, jamais je n'aurais eu besoin de faire preuve de violence.
Mais rien de tout cela m'importe. Le passé s'effacera bientôt.
Storybrooke n'est pas ma réalité, ça ne l'a jamais été. Ce qui est réel pour elle n'est qu'une façade pour nous tous.
« Tiens, tu ne m'as pas encore frappé pour essayer de t'enfuir.
-Je veux seulement des réponses. »
Je m'approche d'elle, m'assois pour pouvoir mieux contempler son visage. Je suis mis à nu de la sorte. Elle pourrait m'atteindre la tempe d'un coup de pied à n'importe quelle seconde, mais si je lui offre ma confiance, peut-être que...
J'espère qu'elle saura me comprendre.
Personne n'a jamais vraiment tenté de me voir comme je suis réellement.
« Avoir réponse à nos questions n'apporte pas toujours un sentiment victorieux en nous.
-Pourquoi m'as-tu drogué?
-J'ai besoin de toi, Emma. »
Elle fronce les sourcils. Son regard se perd sous un voile de pensées.
« Si tu pouvais croire Henry, si la mort de Graham pouvait te mener vers le droit chemin... Il y a tellement plus de possibilités en ce monde quand on croit en lui. »
Cette fois, elle ne rit plus. Je sais que ma sentence est proche.
J'inspire, espérant attraper ne serait-ce qu'une particule de ce pouvoir qui bouillonne en elle.
« Le thé, les chapeaux... Tu penses réellement que tu es le Chapelier Fou? »
Son ton n'inspire que mépris.
« Je ne pense pas, je suis. Si tu savais toutes les images qui me torturent chaque nuit, quand j'essaie de dormir. Je revois la Reine de cœur et son absence de visage. Regina qui m'enferme dans un tombeau sans fin. Les piles de chapeaux. Grace, ma fille. Ce manque dans ma vie qui dévore chaque pore de ma peau. Il y a trop longtemps que je n'ai été libre, Emma. Sais-tu seulement ce que ça signifie, devoir vivre 28 ans en se rappelant de mon passé et de qui je suis. De voir ma fille grandir. De ne pouvoir rien faire d'autre que de m'apitoyer en espérant un jour, un jour, que je puisse sortir de cet Enfer. Et... et quand tu as posé les pieds à Storybrooke, le temps s'est remis à palpiter. »
Je prends une pause, perdant mon souffle. Mes yeux sont embués.
« Si tout cela était vrai, pourquoi Henry m'a-t-il dit que personne ne se souvenait de son passé à Storybrooke.
-Parce que ce serait une délivrance, pour moi, d'être vide de tout souvenir. Ma malédiction est de toujours être le Chapelier. De ne jamais pouvoir m'en sortir, mais si j'avais de la magie en moi, il ne me faudrait créer qu'un seul chapeau et je pourrais retourner dans mon monde... Redevenir heureux.
-Magie. »
Ce serait un euphémisme de dire que le coup de pied ne fit pas mal. Je m'écroule au sol, j'ai mal l'instant d'une seconde... mais ma tête n'a jamais souffert longuement.
Quand on m'a tranché le cou, j'ai survécu, n'est-ce pas?
J'entends ses pas s'approcher de la chambre où Mary Margaret est enfermée. Un craquement incertain. Elle continue son chemin.
Elle ne trouvera jamais son chemin dans le labyrinthe qu'est ma maison.
Je désespère. Mon seul espoir pourrait s'enfuir hors de chez moi. Je retournerais alors à la case départ, mourant à petit feu.
« Emma! je hurle en commençant lentement à me lever. Tu sais que je ne mens pas! C'est pour ça que tu t'enfuis! La vérité te fait peur... »
Ses pas se sont arrêtés.
Je souris. J'ai encore ma chance. À moins qu'elle ne revienne que pour me tabasser plus longuement.
Et je la vois. Le visage incertain. Prête à croire, peut-être.
Sa bouche rose entrouverte, gardant en elle ses milles secrets que je pourrais tenter de déchiffrer.
Mais je suis fou, n'est-ce pas?
J'ai décidé que ce serait un double-shot parce que je suis trop inspirée et je ne voulais pas que ce soit un gros bloc d'un coup. J'espère que vous avez aimé!
Ahlala, j'ai déjà hâte de travailler sur la suite. :)
Merci d'avoir lu!
