Yo ! Ceci est un OS (suivi d'autres OS, mais bon, discutons pas nomenclature, de base, c'est un OS) écrit pour la Centième Nuit du FoF, sur le thème Salaire et avec pour contrainte de faire un Cross-over. Bon, KH/FF c'est limite tricher pour cette contrainte mais chut.

Video Games

(Let me play you like the fucking video games)

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Ça avait toujours été une question d'argent. Forcément. Reno en avait trop – Vanitas en avait pas. Aussi simple que ça, aussi simple que bonjour, un constat de base, une opposition toute bête.

Allez savoir pourquoi, ils faisaient le même boulot, pourtant. Mais peut-être bien que Vanitas avait tendance à bâcler ses contrats, à se brouiller avec ses commanditaires, et il n'avait pas d'équipe derrière lui pour rattraper ses bourdes. Oh, Reno lui avait bien dit qu'il pourrait le recommander auprès de Tseng s'il voulait, mais le brun ne savait pas travailler en équipe et n'en avait de toute manière pas envie. Il avait beaucoup trop longtemps travaillé sous les ordres de quelqu'un, à présent qu'il avait goûté à sa liberté il ne voulait rien d'autre jamais – et ce malgré les moqueries de Reno, qui lui demandait si la liberté, ça allait bien avec les pâtes en fin de mois.

Peut-être que Vanitas ne mangeait pas vraiment à sa faim, mais ça n'était pas que parce qu'il touchait à peine le smic. C'était surtout parce qu'il dépensait une fortune en truc moyennement utiles comme le tabac, les cocktails et les jeux vidéos.

Avec Reno, ils avaient convenu quelque chose comme « Chacun se mêle de son cul », qui empêchait la plupart du temps le roux de l'aider d'une manière ou d'une autre. S'il le glissait subtilement, Reno pouvait lui offrit un dîner, un pot de pesto ou quelque chose, mais s'il essayait de le forcer à se nourrir convenablement, alors il était fichu – il serait condamné à passer le mois suivant dans le froid glacial que Vanitas savait faire régner quand il était en colère. Et il était rancunier, le bougre.

En revanche, les jeux vidéos étaient une exception. Ils y jouaient ensemble, souvent – tout le temps – et avec beaucoup trop de sodas chimiques. Alors oui, Vanitas dépensait une bonne partie de ce qu'il gagnait là-dedans, mais il fallait dire que c'était toujours moins que le huitième du salaire du roux, qui finalement lui avait offert de prendre en charge leurs jeux à tous les deux – vu qu'ils se les partageaient. Vanitas avait refusé catégoriquement. En théorie. En pratique, il ne râlait même pas. Parfois, il laissait même presque voir sa joie à travers un rire sardonique en découvrant une nouvelle boîte de jeu. Et ça, ça valait bien plus que ce que Reno avait pu dépenser pour l'acheter – et Vanitas le savait.

« Putain, nota Reno, les yeux sur l'écran de son PC, je dépense en moyenne sept cent munnies par mois en jeux vidéos. C'est pas presque ton salaire ? »

Vanitas haussa les épaules, même plus choqué. Que le rouquin fasse ses extravagances et se décide à compter après-coup si ça l'amusait. Si le brun était si riche, jamais il ne compterait – en fait, il ne comptait déjà pas, mais s'il était aussi riche que Reno, ça lui poserait moins de problèmes.

« C'est presque comme si je te payais. »

Vanitas tourna finalement le visage vers son colocataire, qui semblait faire une multitude de calculs dans sa tête – et rien que l'idée révulsait le brun.

« Tu me paierais à quoi ?, demanda-t-il, parfaitement conscient d'être un glandeur de première.

— Bah je sais pas. À être là.

— Ouais, bof. Je suis pas une déco en location.

— À être mon pote ?

— Pas con. C'est vrai que ça mérite un salaire.

— Eh !

— Quoi ? C'est toi qui l'as dit, je confirme juste.

— Je voulais que tu démentes.

— Pourquoi ? »

Reno plissa les lèvres dans une moue boudeuse, fort peu satisfait que son stratagème – pourtant exceptionnellement bien pensé pour son cerveau – aie échoué si vite. Il finit par bougonner :

« Bah comme ça t'aurais cherché à quoi je pouvais te payer, j'aurais suggéré de faire la vaisselle ou le ménage, t'aurais dit non, on aurait réfléchi longtemps jusqu'à ce que je suggère qu'on couche ensemble, on aurait baisé sauvagement et la vie aurait été cool.

— Tu voulais me proposer de me prostituer ?, résuma le brun, l'air pas tant effaré par la proposition.

— Ah, fit Reno d'un air bête, c'est vrai que j'y avais pas pensé comme ça. Mais tu disais justement que t'avais besoin d'un deuxième boulot, nan ? »

Vanitas eut un tic de la lèvre avant de revenir à son occupation précédente. Oh, tiens, il avait un nouveau trou dans son jean – comme c'était passionnant.

« Si t'es aussi naze au pieu que comme pote, je te demande mille six par mois.

— Et si je te défonce au pieu comme je te défonce à Call of ? »

Haussement d'épaules à nouveau.

« On verra. »

Vanitas fronça les sourcils d'agacement. Il était à peu près certain qu'il pouvait sentir la joie du roux irradier de son corps. Bon coup ou pas bon coup, il trouverait un moyen de le faire payer.

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Review ?