Bonjour, bonjour.

Voici pour ce début d'hiver un truc horrible, avec des personnages ultra-torturés, mais, mais voilà, qui ne l'est pas dans ce bas-monde? Je suis donc parti sur quelque chose de très trivial et commun, que je n'ai pas trop vu sur ce fandom, je crois, j'en ai profité. Je ne suis pas trop sur pour le "drama", mais je savais pas quoi mettre d'autre, personne ne meure, mais ce n'est pas super joyeux.

C'est une petite fic de 4 petits chapitres.

Je vous invite à me donner vos avis au fur et à mesure, parce que là, c'est très ambigu. Si les idées vous plaisent, si ça parait possible, si ça se passe comme ça ou pas du tout, bref, j'en reparlerais plus en détails en bas de page.

Sinon, les perso appartiennent à Marvel, et tout le reste, tous les droits que l'on doit abandonner et les interdits à respecter, j'abandonne et respecte.

Bonne lecture!


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T. Beach à S. Thala

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"Aucun amour au monde ne peut tenir lieu de l'amour, il n'y a rien à faire."

"Est-ce aimer – Est-ce un essaim d'abeilles au soleil ? "

"Quand tu entendras, à l'heure de minuit, une troupe invisible passer avec des musiques exquises et des voix, ne pleure pas vainement ta fortune qui déserte enfin. Comme un homme courageux qui serait prêt depuis longtemps, salue Alexandrie qui s'en va. Surtout ne commets pas cette faute: ne dis pas que ton ouïe t'a trompé ou que ce n'était qu'un songe. Dédaigne cette vaine espérance... Approches toi de la fenêtre d'un pas ferme, comme un homme courageux qui serait prêt depuis longtemps; tu te le dois, ayant été jugé digne d'une telle ville... Ému, mais sans t'abandonner aux prières et aux supplications des lâches, prends un dernier plaisir à écouter les sons des instruments, et salue Alexandrie que tu pers." C. Cavafy

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E1. Nights In White Satin

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Il pleut sur New York et Steve aime l'odeur de la pluie. Il ne voit plus que ces milliers de gouttelettes qui tombent du ciel comme des fleurs de cotons.

New York City.

Tout s'efface quand Tony arrive au salon. Il ne pleut plus. Il y a déjà le bruit de la ville mouillée qui remonte le long de la tour. Steve le tire jusqu'à la terrasse.

Ils ne savent pas s'il y a d'autres personnes présentes, ni exactement l'heure qu'il est. On est en avril et il fait déjà chaud.

Tony ne ressemble à rien. Il sort de l'atelier. Il s'appuie sur l'épaule du plus grand et parle.

Steve l'écoute. Ils discutent ensemble. Il a l'air tout à fait normal. Il a la même confiance, le même sourire. Tout est identique aux autres jours. Aux autres moments qu'ils partagent ensembles.

Ils sont ici, mais ils pourraient être n'importes où d'autre.

C'est lorsque Tony part que Steve lui retient le bras. Comme ça. Comme pour rajouter quelque-chose.

Tony attend, il sait bien que le blond va parler. Il n'est plus sûr de rien. Il ne se doute de rien. Il regarde ce visage familier. Il se tait.

Ils sont face à face, sur cette terrasse au bout du monde, au bout du gratte-ciel.

C'est Steve qui parle.

Lentement, comme une évidence invisible. Comme quelque-chose d'irréversible.

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Il lui dit qu'il l'aime. Avec ses mots, il avoue son amour. C'est très brouillon. L'autre en face, comprend parfaitement. Le laisse aller jusqu'au bout parce que déjà c'est trop tard. Qu'il peut au moins faire ça pour lui.

Il dit qu'il l'aime. Il n'a pas besoin d'en dire plus.

Tout ce qu'il rajoute ne sert qu'à noyer l'essentiel : je suis amoureux de toi.

L'autre en face, Tony, on voit que l'on ne peut pas déterminer son état. Il est heureux. Indiciblement heureux. Il se sent quelqu'un de bien.

Quelqu'un qui vaut la peine d'être aimé.

Quelqu'un qui vaut la peine d'être aimé par une personne incroyable. C'est le plus beau cadeau que le monde lui a jamais fait.

Il est désespéré aussi. Il voudrait pleurer mais ça ne se fait pas. Il a envie d'hurler que c'est pas vrai, que ce n'est pas vraiment lui que Steve aime. Mais ce serait mentir.

Alors il se tait.

Il sait que Steve l'aime pour tout, tout ce qu'il est, qu'il n'est pas. Que personne ne l'a jamais aimé aussi complètement.

Tout.

Qui a tout vu de lui, qui a tout supporté, tous les états, qui l'aime quand même.

Mais, au grand damne de l'univers, il sait que son amour à lui, pour Steve, n'est pas de la même nature que celui de ce dernier.

Et cette accumulation de connaissances sonne la fin du monde. Sonne la fin de leur relation inconsciente.

Maintenant, tout sera pris pour ce que c'est : entre Tony et Steve. Un amour à sens unique.

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Quand il t'aime pour ce que tu es réellement, ça fait mal. Jusqu'à à travers l'autre, ça fait mal.

Que ce n'est pas réciproque. Comment tu fais ? Il n'y a pas de bonne solution.

Tu te dis que l'univers s'est planté quelque-part. Tu cherches en toi ces sentiments réciproques mais tu ne les trouves pas. L'univers se fout de ta gueule.

Ton cerveau te fait défiler tous les cas de figures que tu connais, que tu as vu, que tu as lu, que tu as vécu. C'est inutile.

Alors tu te projettes, mais aucune solution n'apparaît à l'horizon.

Dans les films il y en a une. Dans les films ça n'arrive pas. L'amour manquant.

Tu te maudis d'être un génie s'il n'y a pas de solution.

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Tony ne peut rien faire. Ne peut rien dire. Il ne peut que regarder Steve pour exprimer ses mots. Parce que les dire ferait un mal inutile à chacun d'entre eux.

Il n'y a d'ailleurs aucun mot qui te vient à l'esprit.

Tu regardes ses yeux bleus qui brillent. Tu le regardes un long moment. C'est le dernier moment dont vous avez droit. Autant le faire durer encore un peu non ?

Steve sait maintenant pour toi.

La pluie revient, douce, apaiser les yeux qui brulent. Vous avez oubliés la pluie.

Tu attends longtemps avant de partir silencieusement. Les mots ne sont plus utiles à s'échanger. Mais qu'ils soient là ou pas ne doit pas faire passer ton départ pour une fuite.

Il faut juste vivre avec les paroles de Steve maintenant. Et il n'y a rien à dire. Rien à rajouter. Il faut trouver une solution et il te faut un peu de temps. Car c'est un casse-tête irrésolu auquel vous vous attaquez.

Steve le laisse partir. Il sait qu'il va revenir. Il ne peut pas faire autrement.

Tu pars avant lui. Il fait complètement nuit sur la terrasse. On voit les lumières de la ville qui blanchissent ton ombre.

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Un cauchemar. Éveillé, endormis, le même.

Il sait comment c'est. De l'autre côté. Il sait ce que l'on croit quand on est du côté de Steve.

Mais on y croit. On veut y croire. On veut retourner dans la glace pour oublier. On croit qu'il y a un espoir. Tant que l'autre est là.

Tony sait tout ça.

C'est lui qui a tous les pleins pouvoirs et c'est désarmant. Qu'en faire ? Quoi que l'on fasse, on tombe.

Tony ne dort plus.

« Je t'aime parce que tu es là. Je t'aime d'habitude. » « Je t'aime parce qu'il y a que toi qui restera. »

On ne peut pas dire ça à Steve. On ne peut pas dire ça à la personne en face de vous qui vous aime entièrement, complètement.

Pourtant, il n'y a pas d'autre solution. Il n'y a pas de solution. Et les autres scénarios sont bien pires.

Il faut prévenir Steve. Le plus rapidement possible.

Lui dire : il n'y a pas de solution.

Il ne faut pas faire semblant. Il ne faut pas ignorer.

Tu sais que c'est la fin de sa vie. Qu'il s'en veut à mort. Qu'il est triste comme dix mille fois il est possible de l'être.

Tu sais qu'il se sent déchirer de l'intérieur. Sans confiance en soi. Fini.

Tu sais qu'il a besoin d'être rassurer. Mais déjà, tu ne peux plus.

Tu es la seule personne qui peut le faire, mais tu ne peux pas. Parce que ce serait pire ? Oui. Peut-être.

Il a perdu Steve.

Tony veut aussi pleurer toutes les larmes de son corps.

Personne ne pleure. La ville déjà les a trempés.

C'est la faute à personne. C'est juste différent maintenant.


NdA: Alors voilà, la bombe est lancée. Si vous avez un peu de temps, laissez moi votre avis, vos idées pour la suite, etc

(j'ai bien galéré pour que ça semble plausible, je veux dire, comment peut on continuer une relation avec ce genre de données, concrètement, comment pouvons nous faire, comment feriez vous, sans se voiler la face? bref)

Puis c'était sympa, et encore plus explosif, et encore plus horrible, ils habitent ensembles, ils travaillent ensemble.

Bien à vous

_Sunday Morning