Bonjour ! ^^
Me revoilà encore, comme promis, avec une nouvelle fanfic. C'est une petite romance courte de six chapitres. Je publierai toutes les semaines. J'espère que ça vous plaira. :)
Attention, classement M ! Cette histoire contient des scènes érotiques pouvant ne pas convenir à tout lecteur. Déconseillé aux moins de 18 ans.
(Le décor et les personnages appartiennent à J.K Rowling)
Bonne lecture !
Chapitre 1 ― Choc
Assise à sa coiffeuse, Minerva McGonagall examinait son reflet dans le miroir. Des rides creusaient le coin de ses yeux, sa peau s'asséchait et l'austérité se figeait dans ses traits. Sa longue chevelure noire cassante tombait librement sur ses épaules. Les cheveux blancs se faisaient encore rares, grâce à la décrépitude plus tardive chez les sorciers, mais ce n'était qu'une question de temps.
La cinquantaine entamée, Minerva acceptait de vieillir sans réticence. Plus l'on prenait de l'âge, plus l'on gagnait de l'expérience, de la sagesse comme du respect. Les avantages étaient nombreux. On pouvait tout envier de la vieillesse ― sauf peut-être la ménopause...
Très tôt ce matin, elle s'était encore réveillée dans sa sueur, brûlante de chaleur suffocante. Chaque fois, une douche d'eau glacée lui était nécessaire pour retrouver le contrôle de sa température corporelle. Au fil des nuits, à force de subir ces fréquentes bouffées de chaleur, son sommeil était devenu difficile. Des cernes s'étaient incrustés sous ses lunettes rectangulaires. Elle pouvait endurer la fatigue jusqu'à un certain point, mais ses humeurs, en revanche, devenaient l'enfer à maîtriser.
― Minerva, ma chère, murmura-t-elle à son reflet. Reste courageuse. Ce n'est que passager. Toutes les femmes passent par là...
Certes, quelques traitements hormonaux lui faciliteraient la vie. Mais l'idée de demander une telle potion au professeur Slughorn la faisait grimacer. Elle n'avait pas envie de subir par la suite ses taquineries sur le sujet. Sa ménopause lui appartenait et elle l'éprouverait toute seule, la tête haute.
Après s'être recoiffée de son habituel chignon strict, elle se leva, habilla sa mince silhouette d'une robe boutonnée jusqu'au cou et sortit de ses appartements d'un pas digne.
Arrivée à la Grande Salle, elle fut la première assise à la table des professeurs. Quelques lève-tôt parmi les élèves étaient également présents. Minerva se servit un thé et le sirota en attendant les autres. Un instant plus tard, Albus Dumbledore vint la rejoindre, prenant place dans son grand fauteuil à sa gauche.
― Bien dormi ? demanda-t-il avec un sourire sous sa longue barbe argentée.
― Très bien, merci, mentit Minerva de sa voix sèche.
Dumbledore se versa un jus d'orange, puis observa sa collègue par-dessus ses lunettes en demi-lune.
― Vous êtes sûre...? Vous me semblez plutôt épuisée.
― Pas du tout, je vais très bien. C'est la routine, rien de plus. Vous savez, les cours, les corrections, la paperasse à remplir...
― Si je vous surcharge en travail, Minerva, dites-le-moi. Je peux toujours vous accorder une pause.
― Ce n'est pas nécessaire, rassura Minerva. Je vais très bien, vraiment. Merci, Albus.
La chaise à sa droite racla soudain et le lourd professeur Horace Slughorn s'y assit en poussant un grognement de satisfaction.
― Quelle belle matinée, vous ne trouvez pas ? dit-il en désignant le plafond magique de la Grande Salle, qui laissait voir un ciel éclatant de soleil. Il faudra en profiter.
― Absolument, approuva Albus qui remplissait à présent son assiette de crêpes au miel. Que dites-vous d'une promenade le long du lac avec moi, cet après-midi ? Vous pourriez également vous joindre à nous, Minerva.
― Impossible, refusa-t-elle. Cet après-midi, je suis en cours.
― Malheureusement, je dois aussi décliner votre invitation, Albus, dit Slughorn sur un ton de regret. Je m'occupe cet après-midi d'envoyer les lettres d'invitation à ma soirée privée prévue le samedi dans deux semaines.
― Votre soirée privée ? interrogea Minerva en haussant un sourcil.
― Bien sûr, vous savez, le Club de Slug ! On compte de nouveaux membres depuis notre dernière réunion. J'envisageais de vous inviter aussi, ma très chère Minerva. Vous viendriez ?
Minerva pinça les lèvres. Elle se demandait encore comment un professeur pouvait se permettre d'organiser des soirées réservées exclusivement à ses élèves préférés. Comme elle prônait l'égalité des étudiants et qu'elle refusait d'encourager de telles manières discriminatoires, elle rejeta son invitation :
― Merci beaucoup, Horace, mais je suis déjà prise ce samedi-ci.
― Oh, dommage... Une prochaine fois, alors.
Un tumulte de rires moqueurs et de voix furieuses retentit dans la Grande Salle. Comme toujours, la bande de James Potter et Sirius Black faisait leur entrée remarquée en persécutant les Serpentard sur leur passage.
― Ne peuvent-ils pas se tenir tranquilles, eux, pour une fois ? grommela Minerva en serrant les doigts sur sa tasse de thé.
Sous les acclamations de leurs admirateurs, les deux amis s'installèrent à la table des Gryffondor, fiers de leur coup. Peter Pettigrow gloussait avec eux. Remus Lupin, quant à lui, les réprimandait du regard, mais James Potter était trop occupé à s'ébouriffer les cheveux de prétention pour le remarquer, comme Sirius Black qui lançait des clins d'œil désinvoltes autour, à l'adresse des filles.
Minerva observa Lupin avec désolation. Le jeune homme démontrait une belle maturité pour son âge. Pourquoi ne pouvait-il pas exercer plus d'influence sur ses amis ?
Severus Rogue se relevait du sol, la robe froissée. Il semblait avoir été bousculé. Furieux, il adressa des gestes grossiers en direction de Potter et Black, puis sortit sa baguette magique.
Aussitôt, Minerva bondit de sa chaise, raidie comme un ressort.
― Laissez ! dit Slughorn en lui posant une main potelée sur le bras. Cet élève fait partie de ma maison. Je m'en occupe.
Il l'invita à se rasseoir et se leva à son tour, son gros ventre manquant de renverser la cruche de jus d'orange dans son mouvement. Minerva ferma un moment les paupières pour garder sa contenance.
― Toujours aussi turbulents, ces jeunes hommes, remarqua Albus d'un ton calme, tandis que Slughorn se précipitait vers le désordre.
― Ils font leur septième année, pesta Minerva en reprenant sa tasse de thé. Ne serait-il pas temps de troquer un peu les manières insolentes pour un peu de sagesse ?
― Peut-être, mais la jeunesse est si courte... Et puis c'est ce jeune Rogue qui a commencé. Je l'ai vu jeter une pelure de banane à la figure de Mr Potter à son arrivée.
― Ce n'est pas une raison d'agir en retour avec autant de puérilité !
Énervée, Minerva épia Slughorn en espérant qu'il interagisse avec justice. Il gronda Rogue en lui ordonnant d'aller s'asseoir sans discuter, mais il se tourna vers Potter et Black avec un grand sourire d'admiration.
― Mais que fait-il ? s'étonna Minerva, outrée.
― Il semblerait que le sortilège de Mr Potter, exécuté tout de même avec beaucoup d'habileté sur Mr Rogue, ait fasciné notre cher Horace.
― Mais c'est inadmissible ! s'insurgea Minerva. Si Potter a jeté un sortilège, il doit être puni ! À quoi joue-t-il ?
Elle se releva, prête à intervenir auprès de son collègue, quand une bouffée de chaleur la submergea. Elle resta figée sur place, la respiration coupée.
― Un malaise ? remarqua Albus, les sourcils froncés.
― Heu... non, haleta-t-elle en s'éventant d'une main. Je suis juste... hum... Excusez-moi...
Et elle se rua vers la porte derrière la table des professeurs, par laquelle elle s'éclipsa sans prendre la peine de s'expliquer.
Arrivée à ses appartements, la chaleur s'était estompée, mais elle dut changer sa robe due à la sueur qui s'était déversée partout dans son cou et sur sa poitrine.
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La matinée se déroula sans plus d'incident similaire, au grand soulagement de Minerva. Lorsqu'elle s'efforçait de contrôler ses émotions, elle parvenait plutôt bien à éviter les hausses de température subites.
Cependant, l'après-midi entamée, elle recevait maintenant dans sa classe les Gryffondor de septième année, et comme Potter et Black réussissaient chaque fois à lui faire perdre ses moyens, elle redoutait le pire. Au moins, ils seraient jumelés avec les Serdaigle. Sans les Serpentard, d'habitude, ils se montraient plus calmes. Pourvu qu'il en reste ainsi.
À son bureau, tandis qu'elle s'occupait à corriger des travaux, elle surveillait sa classe par-dessus ses lunettes rectangulaires. Les élèves silencieux rédigeaient la dissertation demandée sur la métamorphose humaine. Potter et Black paraissaient concentrés, ce qui était bon signe. Son souhait semblait s'exaucer. Plus qu'une heure encore et elle pourrait retourner tranquillement dans ses appartements pour récupérer le sommeil perdu.
Hélas, le silence était trop beau pour durer. Au bout d'un moment, une exclamation étouffée s'éleva des travées. Minerva releva les yeux et regarda simultanément Potter et Black. Ces derniers adressaient des signes à Lupin, assis avec Pettigrow à la table devant eux, pour qu'il se taise.
― Qu'est-ce qui se passe ? interrogea sèchement Minerva.
― Rien, répondit précipitamment Lupin qui paraissait anxieux.
Minerva le scruta avec méfiance. Mais comme Lupin était rarement coupable de mauvais coups, elle se montra indulgente.
― Concentrez-vous sur votre travail, Mr Lupin.
― Oui, professeur. Excusez-moi.
Lupin jeta un regard appréhensif à l'autre bout de la classe, puis replongea le nez dans sa dissertation. Minerva tourna la tête dans la même direction, mais comme les filles de Serdaigle qui s'y trouvaient semblaient parfaitement calmes, elle remonta ses lunettes sur son nez et se repencha sur ses corrections, non sans rester alerte au prochain dérangement de la part du groupe de Gryffondor.
Quelques minutes s'écoulèrent, puis Lupin s'agita une seconde fois :
― Non, Patmol, arrête ! chuchota-t-il nerveusement, tourné vers ses amis. Ne fais pas ça !
― Bon, ça suffit ! s'irrita Minerva en plantant sa plume dans l'encrier. Vous allez immédiatement me dire ce qui se passe !
Black se balançait confortablement sur les pieds arrière de sa chaise, désinvolte, tandis que Potter, penché au-dessus de sa table, la main dans les cheveux, lui adressait des sourires mi-amusés, mi-nerveux. Pettigrow se contentait de les observer avec intérêt, comme s'il assistait à un joyeux divertissement. En résumé, Lupin était le seul d'entre les quatre à craindre sérieusement les conséquences.
― Alors ? insista Minerva, sévère.
― Il ne se passe rien, professeur, répondit Potter avec un effort manifeste de politesse. C'est juste Remus qui a du mal avec son travail. Il nous pose des questions.
Lupin se pinça l'arête du nez d'un air découragé. Évidemment, Minerva ne fut pas dupe.
― J'enlève dix points à Gryffondor, Potter, asséna-t-elle. J'ignore ce que vous mijotez, mais je vous avertis, au moindre dérangement de plus et c'est la retenue pour vous trois, c'est compris ?
― D'accord, dit Potter en lançant un regard éloquent à Lupin. On va se taire.
Satisfaite, Minerva reporta son attention sur ses corrections. L'avertissement devrait suffire à les tenir tranquilles jusqu'à la fin du cours.
Mais elle se trompait.
― Black ! s'écria-t-elle en se levant si brusquement que sa chaise manqua de basculer.
Black sursauta avant de rabaisser aussitôt le bras.
― Quoi ? dit-il d'un air innocent, loin d'être crédible. Je n'ai rien fait !
― Vous venez de lancer une boule de papier à l'autre bout de la classe, je viens de vous voir !
― Bah non, je faisais juste secouer ma main, se justifia Black en mimant quelques exercices du bras. C'est qu'elle est engourdie à force d'écrire.
Potter se frappa le front en réprimant un fou rire.
― Et vous osez en plus vous moquer de moi ? s'indigna Minerva.
― Mais je ne me moque pas de vous ! protesta Black en donnant un coup de pied à Potter sous la table. Je vous jure que je n'ai rien lancé !
― Ah non ?
D'un pas furieux, Minerva s'avança vers la table des filles de Serdaigle, où le papier avait atterri, et tendit la main vers Fanny Karline, la jolie étudiante à l'épaisse chevelure noire qui faisait toujours tourner la tête des garçons sur son passage.
― Donnez-moi ça ! ordonna Minerva.
Karline resserra les doigts sur le papier défroissé, mal à l'aise.
― Je... heu..., balbutia-t-elle. Je n'y suis pour rien. C'est Black qui...
― Donnez-moi ça !
Minerva lui arracha le papier des mains et l'amena devant son nez pour découvrir le motif de la blague. Mais avant même de pouvoir y lire les premiers mots inscrits, la feuille s'enflamma brusquement et elle poussa un cri. Aussitôt, elle relâcha le papier qui finit de se consumer à ses pieds.
― Mais qu'est-ce que c'est que ça ? s'écria-t-elle avec véhémence, bouillonnante de colère. Qui a ensorcelé ce papier ?
Les élèves poussaient de concert des exclamations effarées. Lupin se ratatina sur sa chaise, terrifié.
― Black, professeur, dénonça Karline d'une petite voix. C'est Black, pas moi...
― Black !
― Mais professeur, comprenez-moi, se défendit Black qui faisait déjà moins le fier. Ce message était trop personnel pour que vous le lisiez !
― Retenue ! Ce soir, dans mon bureau !
― D'accord, pas de problème, accepta Black en coupant court à ses protestations.
Potter étranglait un nouveau fou rire dans sa main.
― Et vous aussi, Potter !
― Mais professeur..., commença Potter.
Mais elle l'interrompit d'un regard foudroyant avant de sortir sa baguette magique. Une fois le tas de cendre sur le sol disparu, elle regagna sa place derrière son bureau en faisant violemment racler sa chaise.
― Maintenant, que tout le monde poursuive son travail sans plus aucun dérangement !
La chaleur courait dans sa poitrine. Elle secoua son collet dans la vaine tentative de se rafraîchir, puis reprit ses corrections en s'efforçant de se calmer. Si seulement ces deux fauteurs de trouble voulaient bien lui accorder un peu de répit, pour une fois.
Lupin soupira de soulagement, mais demeura anxieux. À plusieurs reprises, il jeta des coups d'œil à l'autre bout de la classe, en direction de Karline. Enfin, elle lui adressa un sourire séducteur et il rougit jusqu'à la racine de ses cheveux.
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À la fin de la journée, Minerva s'empressa d'aller s'enfermer dans son bureau. Une énième bouffée de chaleur l'envahissait. Dès qu'elle verrouilla la porte d'un sort, elle déboutonna sa robe jusqu'à la naissance de ses seins et souffla du bout de sa baguette de l'air frais sur sa peau rougie. Une fois apaisée, haletante, elle se laissa tomber dans son fauteuil, la tête rejetée en arrière.
Comment allait-elle survivre ? En plus de ces chaleurs pénibles, la fatigue lui devenait pesante. Elle souhaitait plus que jamais rejoindre son lit, mais voilà qu'elle devait encore supporter Black et Potter. Elle aurait dû fixer leur retenue à un autre soir.
On frappa à la porte.
― Déjà ? s'étonna-t-elle.
Les deux Gryffondor ne pouvaient quand même pas arriver une demi-heure d'avance à leur retenue. C'était loin d'être dans leurs habitudes.
Perplexe, elle alla ouvrir. C'était Horace Slughorn. Les poils de son épaisse moustache de morse s'agitaient tandis qu'il respirait bruyamment.
― Oh, Minerva ! s'exclama-t-il de sa voix de stentor. J'ai eu le regret d'apprendre que Mr Potter et Mr Black sont en retenue ce soir. Que c'est malheureux ! Je les avais justement invités ce soir même à prendre un thé dans mes appartements.
― Vraiment ? dit froidement Minerva.
― Serait-il trop vous demander de déplacer leur retenue à un autre soir ?
Minerva serra les dents. Encore une fois, Slughorn dénotait son manque crucial d'impartialité envers les élèves, à son plus grand agacement.
― Non, Horace, je ne peux pas déplacer leur retenue, répondit-elle en dépit de sa furieuse envie de se libérer plus tôt ce soir. D'ailleurs, si je peux me permettre, il n'est pas très... convenable pour un professeur d'inviter des élèves dans ses appartements.
― Oh, mais ce n'est que pour discuter gentiment...
― Les relations entre professeurs et élèves doivent demeurer strictement professionnelles.
― Mais elles le sont ! assura Slughorn dont les yeux se fixèrent soudain sur le décolleté plongeant de sa collègue. Elles le... sont...
Minerva, qui avait momentanément oublié qu'elle avait ouvert son col, s'empressa de reboutonner sa robe.
― Désolée, dit-elle en se sentant rougir d'embarras. C'est parce que j'avais chaud et...
― Ne soyez pas désolée, ça ne me gêne pas, au contraire, rassura Slughorn. Soyez à l'aise.
― Merci... Je veux dire... Veuillez m'excuser, Horace, mais je dois retourner au travail.
― Oui, bien sûr. Je m'en retourne donc auprès de Potter et Black pour leur annoncer la mauvaise nouvelle, que leur retenue tient toujours.
― C'est ça. Bonne soirée.
Elle s'apprêta à refermer la porte, mais Slughorn l'en empêcha d'un geste.
― Dites-moi, Minerva..., dit-il, les yeux soudain scintillants. Que faites-vous demain soir ?
― De la correction de dissertation, répondit-elle d'un ton abrupt. Pourquoi ?
― Parce que j'aimerais beaucoup vous inviter également chez moi, à boire un thé...
― Avec Potter et Black ?
― Non ! Juste... juste vous et moi... seuls... enfin...
Minerva resta bouche bée. Depuis quand Slughorn s'intéressait-il à elle ?
― J-je..., balbutia-t-elle au dépourvu. C'est gentil, mais... je serai aussi occupée demain. Désolée... Enfin... merci quand même pour l'invitation. Une autre fois peut-être...
Et elle referma la porte, les pensées en confusion.
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Potter et Black étaient en retard à leur retenue. Minerva les attendait à son bureau, les doigts pianotant d'impatience. Elle était en train d'imaginer une conséquence de taille en vue d'envenimer leur punition, quand des voix s'élevèrent enfin derrière la porte :
― Et si je n'y arrivais pas... ?
― Mais oui, tu y arriveras.
― Je n'ai jamais fait ça avant, moi...
― C'est facile, tu vas voir. Maintenant, si tu veux bien nous laisser entrer, Lunard, on est déjà en retard.
Trois coups frappèrent à la porte.
― Entrez ! répondit sèchement Minerva.
Black entra dans le bureau de sa démarche désinvolte, suivi de Potter, qui lança un regard d'encouragement à un Remus plus angoissé que jamais dans le couloir, avant de refermer la porte.
― Rassurez-moi, dit Minerva d'un air soupçonneux. Vous ne manigancez pas encore un mauvais coup, j'espère ?
― Pas du tout, dit Black qui parut étrangement sincère pour une fois. Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
― Votre ami n'a pas l'air bien.
― Il va très bien, affirma Potter. Il est juste un peu nerveux.
― Pourquoi ?
Black émit un petit rire décontracté.
― Vous n'allez quand même pas nous forcer à vous raconter ses problèmes... personnels, non ? Sans vouloir vous offenser, professeur, je vous trouve un peu indiscrète.
― Pardon ?
― Ne vous inquiétez pas, professeur, reprit aussitôt Potter avant qu'elle ne s'emporte. La nervosité de Remus n'a aucun rapport avec l'autorité et les règlements. Il a juste un petit problème... personnel, oui, c'est ça... un petit problème personnel qui va vite lui passer.
Minerva regarda Black d'un œil noir. Cet élève avait toujours possédé ce don extraordinaire de l'insolence. Mais elle devait s'admettre qu'il avait raison. Les problèmes personnels de Lupin ne la regardaient pas, en effet.
― D'accord, dit-elle en se redressant derrière son bureau. D'abord, j'enlève dix points de plus à Gryffondor pour votre retard. Maintenant, allez vous asseoir. Black, juste là, et vous, Potter, là-bas. Vous avez deux heures pour rédiger quarante-cinq centimètres sur l'importance du respect en classe. Interdiction d'échanger des regards entre vous ni de prononcer le moindre mot. Travaillez en silence. Exécutions.
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À la fin de la retenue, Minerva flottait dans une lourde torpeur qui lui brouillait les sens. Il était temps de gagner son lit et de dormir enfin un bon coup. Elle était exténuée.
Elle sortit de son bureau en verrouillant la porte, puis se dirigea d'un pas lent vers ses appartements. Elle emprunta les couloirs les plus discrets afin d'éviter toute rencontre susceptible de l'arrêter sur son trajet. Cette fois, que personne ne l'empêche d'atteindre son lit !
Hélas, comme elle tournait un coin de mur, elle perçut une respiration rapide à travers la porte d'un placard. Quelqu'un semblait pleurer en silence, tout en réprimant ses sanglots.
Minerva s'arrêta, hésitante. Alors que son cerveau baignait dans le manque de sommeil, elle n'avait aucune envie de passer du temps à consoler un élève. Mais d'un autre côté, si elle passait son chemin, elle manquerait à son devoir.
Elle pensa alors à Lupin, à l'expression de son visage emplie d'angoisse. Le pauvre, avec des amis pareils, la vie devait être difficile. Que subissait-il en ce moment à cause d'eux ?
Finalement gagnée par la curiosité et la compassion, elle rassembla ses dernières forces mentales et ouvrit la porte.
C'était bien Lupin. Mais il ne pleurait pas du tout...
― Merde ! couina-t-il en sursautant.
Assis au milieu des serpillières sur un seau retourné, il avait retiré sa robe de sorcier et baissé son caleçon. Dans sa main émergeait une énorme érection luisante.
C'était comme si le cœur de Minerva s'était arrêté de battre. Pendant que Lupin, aussi rouge qu'un homard cuit, se hâtait de remonter son caleçon, elle resta sur place, les yeux écarquillés, à l'observer comme une idiote, jusqu'à ce qu'une nouvelle et effroyable bouffée de chaleur l'oppresse. Elle vacilla, la main au collet, puis fit volte-face et reprit son chemin d'un pas rapide.
― Non, professeur, attendez ! paniqua Lupin.
Il s'élança derrière elle, la robe à moitié enfilée.
― Attendez, ce... ce n'est pas ce que vous... vous croyez...
― Ça ne me regarde pas ! interrompit-elle, le sang affluant à ses tempes. Ça ne me regarde absolument pas !
― Je suis désolé...
― Il ne s'est rien passé !
Elle accéléra le pas et s'enfuit au bout du couloir sans lui accorder un seul autre regard.
Une fois dans ses appartements, fébrile d'émotions, elle entreprit de se déshabiller dans des gestes tremblants, arrachant ses vêtements l'un après l'autre, tout en se précipitant à la salle de bain.
Elle passa vingt minutes sous l'eau gelée de la douche, à se refroidir et à se refroidir encore, tandis que dans sa poitrine brûlait la plus intense des chaleurs, jamais subie dans toute sa vie.
Merci d'avoir lu ! La suite la semaine prochaine ! :)
