Disclaimer : Castle ne m'appartient pas. :(

Ce n'était qu'un au revoir

Toute la journée, elle marcha d'un pas léger, le sourire aux lèvres. Elle avait prit son café du matin en humant son odeur réconfortante, savourant toutes les tendres émotions que le goût de celui-ci lui apportait. Elle avait à peine dormi cette nuit, mais elle ne ressentait nullement de fatigue, sa bonne humeur l'emportant sur tout. Katherine Beckett avait un sur plein d'énergie. Elle n'avait pas d'enquête aujourd'hui, mais personne ne l'avait vue se démoraliser, pester ou perdre son sourire face à l'énorme pile de papiers qu'elle devait remplir. Lorsqu'elle alla à la salle de repos se faire un café, elle siffla un petit air gai en faisant miraculeusement un superbe café latté avec la machine à expresso de Castle, ne réalisant pas que plusieurs personnes la fixaient avec des yeux suspicieux. Certains collègues lui jetaient de drôle de regard, intrigués par sa bonne humeur communicative. Ils l'observaient longuement, ne réalisant pas qu'ils la fixaient presque autant que Castle le faisait, et lorsqu'ils croisaient son regard, ils affichaient tous un sourire légèrement forcé et confus. D'autres, probablement trop influencé par Castle, soupçonnaient quelqu'un d'avoir kidnappé Beckett et d'avoir envoyé une doublure pour que rien ne paraisse. Quant à Ryan, Esposito et Lanie, ils ne dirent rien non plus sur le changement d'attitude de leur amie comparativement à celui des deux dernières semaines, mais ils arboraient tous un petit sourire au coin de la bouche. Il est vrai qu'il y a quelques jours, Kate affichait un air neutre, sérieux, voire triste. Elle semblait être constamment perdue dans ses pensées, des pensées qui ne devaient pas être très gaies vu l'air sombre et affligé qu'elle arborait. Maintenant, elle était toute excitée, elle marchait sur un petit nuage et elle voyait presque la vie en rose. Elle ressemblait à un petit enfant qui attendait que sonne minuit la veille de Noël pour pouvoir ouvrir ses cadeaux. Ses amis avaient très bien reconnu les effets de la drogue sur laquelle Kate était. La drogue de l'amour. Il serait de retour dans quelques heures, Richard Castle reviendrait à New York auprès de sa bien-aimée sous peu.

Kate regardait constamment le cadran, souriant un peu plus à chaque fois que l'heure tournait. Chaque minute, chaque seconde signifiait qu'elle se rapprochait un peu plus de lui. Elle pouvait sentir les papillons dans son ventre augmenter à chaque fois qu'elle jetait un coup d'œil à l'horloge, elle pouvait sentir son sourire s'étirer sur son visage dès qu'elle finissait de remplir un dossier, elle pouvait sentir la chaleur monter à son visage, se mordant la lèvre inférieur du même coup, dès qu'elle voyait un de ses collègues la regarder un peu de travers. Oui, elle le savait, elle avait l'air d'une parfaite idiote en ce moment, une parfaite idiote en amour fou avec un homme extraordinaire. Mais elle ne pouvait retenir aucune de ses réactions en ce moment, elle n'avait en tête que son retour. Tant pis si elle passait pour une dingue cette journée-là, il allait être de retour. Son fiancé serait à New York dans moins de neuf heures! À cette idée, elle sourit jusqu'aux oreilles et ses yeux verts scintillèrent d'une lueur reflétant l'espoir, le bonheur et l'amour. Elle se remémora la conversation où il lui avait annoncé la nouvelle, la conversation d'hier soir, la connaissant dans les moindres détails.

Le téléphone de Kate retentit dans sa salle de bain alors qu'elle venait à peine de se rincer les cheveux. L'odeur de cerises envahissant toute la pièce et la buée voilant un peu les miroirs, Kate sortit tranquillement de la douche, détendue par l'ambiance qui régnait dans la salle de bain, et enroula une serviette autour de son corps. Elle venait à peine de revenir du travail et espérait fortement que ce n'était pas Esposito qui l'appelait pour lui annoncer qu'ils avaient une nouvelle enquête. Prenant délicatement son portable sur le meuble près de la baignoire, elle regarda l'identité de son interlocuteur. Rick Castle. En voyant son nom, son cœur fit un bond et elle répondit immédiatement.

- Castle!, s'écria-t-elle le sourire aux lèvres.

- Hey Kate!, répondit-il sur un ton tout aussi enjoué que celui de sa muse.

- Il est rare que tu m'appelles, c'est habituellement le contraire. Est-ce que tout va bien?, s'enquit-elle en souriant toujours. Depuis quand l'appelait-il avant qu'elle eut mangé, lui qui craignait toujours la déranger alors qu'elle pouvait être encore au 12th?

- Oui, oui. Ça va, ça va…

Il laissa un court silence s'ensuivre, comme s'il hésitait à dire quelque chose, comme s'il cherchait ses mots, comme s'il cherchait comment il allait aborder un sujet. Kate pouvait bien sentir qu'il avait quelque chose à lui dire, quelque chose d'important. Elle attendit donc qu'il continue, se demandant bien ce qui se passait pour qu'il l'appelle avant que celle-ci ne le fasse.

- Est-ce que je te dérange?, finit-il par dire sur un ton incertain.

- Non, non en fait je viens de sortir de la douche, répondit-elle doucement alors que le rythme de son cœur s'accélérait.

Quelque chose n'était pas normal, il y avait décidemment quelque chose qui se tramait. La réponse de son amant la surprit encore plus, surtout qu'elle s'attendait à ce qu'il fasse une remarque coquine à propos de la douche, mais il n'en fut rien.

- Oh, ok. Hum…peut-être devrais-tu t'habiller et t'asseoir avant que je continue ?

-Heu…ok?, fit Kate, de plus en plus inquiète par l'attitude de son partenaire.

Elle décida de s'asseoir sur son lit, revêtue de sa serviette, son corps encore mouillé et ses cheveux trempant son dos avec les petites gouttelettes qui en tombaient.

- Ok, qu'est-ce qu'il y a?, dit-elle après s'être installée confortablement, tenant sa serviette serrée autour d'elle alors que son cœur se resserrait un peu, craignant le pire.

Elle l'entendit prendre une grande inspiration et son cœur battit encore plus vite. Qu'avait-il de si important à dire? Est-ce que-

- Meredith est décédée hier soir, dit-il sur un ton grave, l'interrompant dans ses pensées.

- Qu-Oh…Mes…mes condoléances Rick…À toi et à ta famille, dit-elle d'une petite voix.

Elle ne s'attendait pas à cette nouvelle. Enfin, si, un peu, mais ça lui faisait tout de même un choc. Elle ne pensait pas qu'aujourd'hui serait le jour où il lui annoncerait cette nouvelle. Elle ne s'y était pas préparée non plus. Comment réagir face à cette nouvelle? Un mélange d'émotions se fit à l'intérieur d'elle. Elle était triste et désolée pour sa famille. Même si Alexis s'y attendait, qu'elle s'y était préparée, qu'elle s'était faite à cette idée, ce décès a probablement été un coup dur pour elle. Rick aussi devait être affecté. Il ne le laisserait peut-être pas paraître, mais elle se doutait bien que son tendre cœur s'était pincé à cette nouvelle. Et Martha, elle aussi devait être troublée par cette situation, par la peine qu'Alexis et Rick vivaient. Oui, Kate était affligée et chagrinée pour la famille Castle, mais elle était aussi heureuse. Elle se sentait mal de ressentir cette émotion, surtout selon les circonstances, mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir une bouffée de joie qui montait en elle. Elle avait certes vu Meredith comme une « ennemie » pour elle, pour la relation entre Rick et elle, mais sa gaieté ne provenait pas du fait que la mère d'Alexis était décédée. Non, loin de là. La mort de quelqu'un n'était pas quelque chose qu'elle souhaitait, qu'elle célébrait. Si elle était heureuse en ce moment, c'était parce qu'elle savait que le retour de Rick n'était dorénavant qu'une question d'heures.

- Merci, répondit-il d'une douce voix. Je passerai le mot à Alexis et Martha.

Ils restèrent silencieux durant de longues minutes, ne sachant plus trop quoi dire. Devaient-ils exprimer leur tristesse par rapport à cette perte ou devaient-ils aborder le sujet qui les concernait plus directement? Avaient-ils assez honoré la mémoire de Meredith ou devaient-ils le faire un peu plus? Étant donné qu'elle ne la connaissait pas trop, Kate pensa qu'elle l'avait suffisamment fait. Elle ne se permit toutefois pas d'aborder le sujet qu'elle souhaitait car elle ne voulait pas brusquer Rick, lui laisser croire qu'elle ne pensait qu'à elle en lui demandant quelle serait la date de son retour. Elle resta donc silencieuse, se disant que ce silence pouvait aussi être interprété comme une commémoration pour la mémoire de Mérédith.

Ce fut Rick qui brisa le silence en prenant la parole, toujours sur un ton grave.

- Nous l'avons enterré ce matin, à 10h. Quelque chose de très privé, seulement la famille. On a pensé que Meredith n'aurait pas aimé que tout le monde qu'elle connaisse sache comment elle est…morte. Elle aurait voulu rester digne.

Kate garda le silence, déglutissant péniblement. Que dire durant cette confession? Aucun mot réconfortant, rassurant, ne voulut sortir de sa gorge.

- Quelques larmes ont été versées, mais nous allons tous bien maintenant. Nous sommes…soulagés, qu'elle ait rendu son dernier souffle. Elle était à peine consciente les dernières fois que nous sommes allés la voir, toujours sur de la drogue dure pour ne pas qu'elle souffre trop. C'est…un soulagement pour son corps, continua-t-il.

Une petite larme coula sur la joue de Kate. C'était une mort horrible s'éteindre à petit feu. Elle en avait eu un petit goût lorsqu'elle avait vu l'eau montée petit à petit dans sa voiture alors qu'elle était coincée sur son siège. C'était une mort…atroce et cruelle où l'on se dit que l'on ne peut y échapper. La gorge nouée, elle ne dit toujours rien, sachant bien qu'une simple écoute épaulait très bien Rick.

- Lorsqu'ils nous ont appelés pour que nous puissions la voir, elle souriait. C'est rare que les patients sourient lorsqu'ils meurent nous a dit l'infirmière. Cela signifiait peut-être qu'elle était heureuse de partir, d'être enfin allégé de son mal…Et lorsque nous sommes ressortis des soins palliatifs, les étoiles brillaient d'une telle clarté…! C'était exceptionnel. Nous l'avons interprété comme l'adieu de Meredith.

Kate inspira lentement dans le combiné, le souffle tremblant. Elle vint pour parler, mais les mots restèrent pris dans sa gorge. Après quelques secondes qu'elle garda la bouche ouverte, prête à dire un quelconque mot, elle se pinça les lèvres et laissa une seconde larme coulée sur sa joue.

- Enfin, bref…nous allons bien, nous allons mieux, finit Rick, sur un ton rassurant, sur un ton où l'on pouvait sentir le petit sourire, ni triste, ni gai, seulement rassurant, qu'il arborait.

Tout en reniflant, Kate ne put sortir qu'un « Toutes mes condoléances Rick ». Elle le maudit un peu intérieurement par la suite d'être un aussi bon auteur. Il avait vraiment le don de jouer avec les mots. Lui qui avait parlé d'une douce voix sans que celle-ci vacille lors de son court récit, elle était toute chamboulée par celui-ci, par cette mort.

- Nous allons revenir ce soir, lâcha-t-il en sortant cela de nulle part. Nous n'avons plus besoin d'être à Los Angeles maintenant. Nous allons donc faire notre deuil, panser nos plaies, à New York.

Il fallut quelques secondes à Kate avant qu'elle ne réalise pleinement ce que son écrivain venait de lui dire.

- Attends…quoi?, bafouilla-t-elle, étonnée.

- Mes billets sont déjà achetés, je reviens à 6h à New York, 6h du soir, précisa-t-il.

Oubliant tout d'un coup ce que venait de vivre son partenaire, un sentiment de joie se forma en elle, prenant le dessus sur celui de peine. L'air quitta subitement les poumons de Kate et un sourire se forma sur son visage. Elle se mit à rire un peu. D'abord d'un rire un peu confus par ce changement de sujet et d'ambiance si soudain, puis d'un rire franc, qui représentait bien ce qu'elle ressentait à cette nouvelle. De l'allégresse, de l'excitation, de la satisfaction...! Elle sentait le pur bonheur se former en elle, en petits papillons qui virevoltaient dans le bas de son ventre. Enfin, il serait de retour. Enfin, il pourrait la serrer dans ses bras lorsqu'ils auront besoin de sentir la présence de l'autre, enfin ils pourraient s'embrasser le matin lorsqu'ils se réveilleront ensemble après une nuit folle, enfin ils pourraient voir la lueur briller dans les yeux de l'autre lorsqu'ils se diront « Je t'aime ».

- Rick c'est…c'est merveilleux!, s'écria-t-elle.

- Tu seras à l'aéroport alors?, s'enquit-il.

Posait-il la question sérieusement? Bien sûr qu'elle y serait! Peut-être était-il inquiet qu'elle ait changé d'avis ou qu'elle ne veuille pas aller trop vite. Peut-être voulait-il seulement s'en informer, s'en assurer. Peut-être lui faisait-il une demande indirecte. Peu importe la raison, il était certain qu'elle serait à l'aéroport, qu'elle le regarderait se diriger vers elle avec ses valises.

- Oui, j'y serai, répondit-elle doucement, le sourire aux lèvres.

Un silence ce fit, chacun savourant ce que l'autre venait de dire, le retour à New York, l'attente à l'aéroport…

- Dès que je te verrai, je courrai vers toi, je te soulèverai et je te ferai tournoyer, déclara son amoureux.

- Je penserai à apporter des pilules contre le mal de dos alors, riposta-t-elle en riant une nouvelle fois.

- Ha. Ha. Ha. Très marrant Lieutenant!, répondit-il en lui faisant probablement une grimace à l'autre bout du fil.

Ils restèrent un moment silencieux, se perdant dans la respiration de l'autre.

- Tu m'as manqué, chuchota-t-elle soudainement. J'ai si hâte. J'ai hâte de…de…

- J'ai hâte de te serrer dans mes bras, de sentir la chaleur de ton corps, de te couvrir de baisers…, murmura Rick en continuant sa phrase, sachant parfaitement ce qu'elle voulait faire lorsqu'ils se retrouveraient.

Ces paroles firent rougirent Kate, la laissant imaginer ce qui pourrait arriver après l'aéroport, après les baisers. Elle se mordit la lèvre inférieure alors qu'un gros sourire se formait sur son visage et que ses yeux pétillaient de bonheur.

- Moi aussi, souffla-t-elle. Always.

- Always, susurra-t-il.

Ils se turent durant quelques minutes, s'imaginant ce soir-là. Kate pouvait déjà sentir le goût de ses lèvres sur les siennes, la douce sensation de ce contact si personnel, sa langue lui demandant l'accès à sa bouche en dessinant délicatement le contour de ses lèvres. Elle voyait son bras s'enrouler autour de sa taille lorsqu'ils approfondiraient le baiser, elle s'entendait laisser échapper un petit gémissement dans sa bouche lorsqu'ils se livreraient une bataille de dominance avec leurs langues en oubliant totalement qu'ils étaient dans un endroit publique…Bien sûr, à ses pensées elle se posa mille et une question, réfléchissant un petit peu trop comme à son habitude. Y aurait-il beaucoup de personnes à l'aéroport? Seraient-ils envahis de paparazzis? Alexis et Martha seraient-elles de bonne humeur? Alexis et Martha… À cette pensée, un éclair se fit dans le cerveau de Kate et elle se demanda si elles savaient pour Rick et elle. Comment réagirait sa famille en les voyant tous les deux? Comment réagiraient Alexis et Martha en voyant Kate les accueillir à l'aéroport? Approuveront-elles le changement qu'il y a eu entre la muse et l'écrivain? Elle fut instantanément assaillie par une petite panique.

- Rick, est-ce que ta famille sait?, demanda Kate, le stress se faisant sentir dans sa voix.

- Sait quoi?, répondit-il.

- Pour nous, est-ce que Martha et Alexis savent pour nous?

- Oui, oui, je leur ai dit, confirma-t-il sur un ton suspicieux dû à l'angoisse que lui transmettait sa bien-aimée.

- Et…est-ce qu'elles savent c'est arrivé…hum…comment?

- Oui, enfin, non. Vaguement. Alexis ne le sait pas car elle était déjà dans un trouble émotif, alors je ne voulais pas en rajouter plus avec…tu sais…comment nous nous étions laissés originellement. Elle ne connait que notre statut en ce moment. Quant à ma mère, elle en sait un peu plus. Elle sait ce qui s'est passé globalement…mais je suis resté vague sur certaines choses, nos conversations par exemple, expliqua-t-il légèrement stressé.

- Ok…ok, lâcha-t-elle en sentant le stress redescendre tranquillement.

- Tu voulais peut-être que je leur dise avec toi…?, s'enquit-il, intrigué par sa soudaine réaction.

- Non, non. Je suis soulagée que tu leurs es dit. Nous…nous n'aurons pas à nous cacher, répondit-elle en souriant aux derniers mots.

Il rit avec elle, comprenant que tous les sens possibles s'appliquaient pour sa dernière phrase. La tension maintenant baissée et les grandes nouvelles maintenant dites, ils continuèrent à se parler sur un ton gai comme tous les autres soirs. Ils se racontèrent leurs journées, laissèrent des silences parfois entre deux sujets et ils raccrochèrent difficilement, comme à l'habitude. Seulement, ils savaient que c'était leur dernière nuit séparée, et ils ne tardèrent pas à s'endormirent rapidement, souhaitant que le lendemain arrive rapidement.

Quelqu'un toussa à côté de Kate, la faisant légèrement sursauté. Ryan qui avait le point devant sa bouche fixait quelque chose droit devant lui. Entre quelques toux, elle put entendre distinctement « Gates » et après deux autres toux, il partit s'asseoir à son bureau.

- Détective Ryan, puis-je savoir ce que vous faisiez debout à côté du bureau de votre collègue? Vouliez-vous lui partager vos microbes?, demanda la capitaine Gates en arrivant au niveau du bureau de Beckett, le ton plein d'ironie.

Esposito se serra les lèvres pour s'empêcher de rire à la remarque de leur capitaine. Elle semblait de bonne humeur aujourd'hui au point de glisser une petite blague dans ses reproches.

- Je…*tousse*…prenais une petite marche de santé, répondit Ryan avec son air le plus sérieux possible.

À ces mots, Kate ferma les yeux, s'empêchant d'éclater de rire tellement elle était découragée par la pauvre excuse qu'il avait trouvée.

- Oh. Pour enlever votre toux je présume, riposta Gates sur un ton sceptique. Prenez donc des pastilles la prochaine fois, ça sera beaucoup plus efficace.

Ouf! Quel sarcasme, pensa Kate. Elle fut toutefois heureuse de constater que leur capitaine n'en rajouta pas plus à ce sujet. Elle perdit cependant rapidement cette joie lorsqu'elle la vit se retourner vers elle.

- Je vois que vous n'avez pas beaucoup avancé lieutenant. Vous avez fait la moitié de votre travail en trois heures et demie. Vous êtes normalement plus rapide, dit-elle en fixant le tas de feuilles devant Beckett.

- Je…oui…en fait- bredouilla celle-ci, cherchant rapidement une bonne excuse.

- Vous êtes fatiguée, n'est-ce pas? Prenez donc congé dès que vous aurai fini la pile alors. Vous ne devriez pas en avoir pour longtemps encore si vous vous concentrez sur votre travaille, la coupa Gates.

Et sur ce elle tourna les talons et retourna à son bureau, laissant Beckett et les garçons la bouche légèrement entrouverte, abasourdis par son attitude. Venait-elle de se montrer conciliante? Iron Gates, complaisante? On croirait rêver. Après s'être remis de cet étonnement, Beckett se retourna vers les garçons.

- Hey Ryan! Merci pour l'avertissement, lui dit-elle gentiment.

- Ce n'est rien Beckett. Il faut croire que tu étais vraiment partie dans un autre monde. Tu souriais dans le vide de temps à autre et tu n'as pas entendu l'avertissement d'Esposito non plus. Il a fallu que je m'approche de toi et que je tousse plus fort qu'une toux normale pour te sortir de ta phase hypnoti-, répondit Ryan avant qu'il ne remarque le changement faciale qui s'opérait chez sa collègue.

-Est-ce que tout va bien Beckett?, demanda alors Esposito, remarquant lui aussi que les yeux de sa collègue s'agrandissaient et qu'elle blêmissait petit à petit que les secondes passaient.

Ouh la la! Je n'ai jamais été aussi distraite au travail. Ce n'est pas mon genre!, paniqua mentalement Kate. Comment ais-je pu me laisser si facilement distraire par Castle…alors qu'il n'est même pas ici en ce moment! …D'ailleurs il devrait revenir dans…maintenant 5heures et 25 minutes! Hourra! Ah zut! Concentre Kate! Voyant toutes les expressions faciales qui passaient sur le visage de Beckett, les garçons préférèrent ne pas plus insister et ils retournèrent au travail. Beckett partit se faire un autre café, son ancien étant rendu froid, et se remit à la tâche après avoir bu une petite gorgée de sa nouvelle boisson. Plus vite elle finissait ses papiers, plus vite elle pourrait se préparer pour aller chercher Castle à l'aéroport ce soir. Motivée, elle redoubla d'ardeur et se plongea dans ses papiers.


Rendu à son avant dernier papier à remplir, Beckett prit une petite pause et son regard se posa sur l'horloge. 1h50. Il était presque 2h de l'après-midi et elle n'avait toujours pas fini son travail…ni mangé quoi que ce soit depuis ce matin. Son ventre gargouilla très fort à cette réalisation et le visage de la jeune détective rougit un peu lorsqu'elle vit ses collègues, au son qu'émit sa panse, lever leurs têtes pour la regarder. Elle mangerait dès qu'elle aurait fini ses deux dernières feuilles à remplir. Il fallait qu'elle les finisse rapidement. Plus vite elle les aurait finies, plus vite elle pourra penser à Castle, préparer son arrivée, être avec lui. Elle savait bien qu'il lui reprocherait de ne pas avaler quoi que ce soit lorsque son corps la suppliait de le faire, mais elle voulait quitter le bureau le plus rapidement possible. Ce n'était pas de sa faute si elle était parfois absente lorsqu'elle remplissait la paperasse, il n'avait qu'à arrêter de s'accaparer chacune de ses pensées. Combien de fois, aujourd'hui, avait-elle fixé la feuille devant-elle, le regard brumeux? Combien de fois, ce matin, avait-elle sourit en regardant la chaise de son fiancé à côté de son bureau? Elle avait arrêté de les compter. Malgré ses meilleurs efforts, elle ne pouvait sortir Rick de ses pensées. Elle était imprégnée par sa présence. Elle roula ses yeux à la seule pensée qu'il sauterait au plafond s'il savait cela et elle se remit à travailler malgré les protestations de son estomac, se concentrant une fois de plus sur sa tâche.

Ce ne fut qu'une heure après qu'elle finit finalement sa pile de papiers. À cet accomplissement, elle sourit en prenant une grande inspiration et rangea rapidement ses choses. Il était maintenant le temps de consacrer les quelques heures qui lui restaient à son amant, à son retour. Elle marcha hâtivement vers l'ascenseur, saluant les garçons au passage, et s'y engouffra dès qu'il fut à son niveau. Tapant du pied durant toute la descente, elle regarda la montre de son père à son poignet. Il était maintenant 3h. Plus que trois heures avant son retour! Elle sourit en se mordant la lèvre et prit une grande inspiration pour s'empêcher de sauter d'excitation dans l'ascenseur. Arrivée en bas, elle courut à sa voiture et conduisit à toute vitesse vers son appartement. Devant sa porte, elle chercha rapidement ses clés et entra précipitamment dans son appartement. Après avoir enlevé ses souliers près de la porte et lancé son sac et sa veste sur son divan, elle alluma son téléphone cellulaire et commanda un repas chinois à leur restaurant habituel. La livraison était d'ailleurs rapide à cet endroit, elle ne crèverait pas de faim trop longtemps. Elle regarda par la suite l'heure. 4h10. Son cœur battit un peu plus vite. Dans une heure et cinquante minutes, elle pourrait enfin le serrer dans ses bras. Elle sourit, encore une fois, à l'idée de pouvoir revoir ses tendres yeux bleus, les étoiles qui les habitaient. Elle remarqua soudainement qu'elle avait eu un message, probablement lorsqu'elle remplissait la paperasse ou qu'elle conduisait. Elle l'ouvrit, curieuse de connaitre son expéditeur, et s'aperçut que les quelques mots provenaient de lui.

Je monte dans l'avion à l'instant. À tout à l'heure!

Rick –xxx-

Les trois petits « x » à la fin du message la fit rire. C'était tellement « la fille » du couple. Elle sauvegarda son message comme tous les autres messages qu'il lui avait envoyés durant leur séparation.

Soudainement, elle eut une bouffée de bonheur qui s'infiltra en elle en aussi vite qu'un éclair. Incapable de retenir la vague d'énergie qui l'envahissait, elle tourna sur elle-même, en mordant sa lèvre inférieure, collant son portable contre son cœur. La joie s'emparant de son cœur et inondant tout son être, elle marcha d'un pas léger vers sa salle de bain, repensant à ce court texto qu'elle venait de recevoir qui lui faisait perdre la tête. Elle prit rapidement sa douche avant que le livreur ne sonne à sa porte avec sa commande, fredonnant tout au long de celle-ci des chansons gaies. Toujours sur son petit nuage, Kate sortit de la douche froide qu'elle avait prise pour refroidir ses ardeurs et se dirigea vers sa chambre pour enfiler une paire de shorts et un léger haut. Une petite sonnette raisonna dans son appartement et elle se dirigea vers la porte en sautillant. Elle prit sa commande et laissa un généreux pourboire, puis elle s'assit à sa table et commença à manger le bon repas qu'elle s'était payée. Chaque bouchée lui rappelait des souvenirs de Rick et elle. La première fois qu'ils avaient mangé du chinois, la seconde fois où ils en avaient mangé, la fois où il était arrivé chez elle le soir avec leurs commandes habituelles, sachant très bien qu'elle n'avait toujours pas avalé quoi que ce soit après être revenue du travail, la dernière fois qu'ils avaient mangé un plat asiatique épicé et que leurs langues l'avaient amèrement regrettées…Elle finit son repas, toujours perdue dans ses pensées, se rappelant ses doux moments avec l'homme qu'elle ne fut que lorsqu'elle alla se chercher un verre d'eau qu'elle remarqua l'heure. 5h20. Il était le temps de partir. Elle alla se brosser les dents rapidement pour avoir bonne haleine et descendit au rez-de-chaussée et héla un taxi.

Tout le long de la route, elle regarda par la fenêtre les rues illuminées de New York défilées sous ses yeux. Étrangement, elle n'était pas stressée, elle n'avait pas peur d'arriver en retard, elle n'était pas pressée. Elle savait, inconsciemment, qu'elle arriverait là-bas à l'heure, qu'elle le rejoindrait ce soir. Elle savait qu'ils allaient être réunis dans moins d'une heure, que rien ne les séparerait. Il faut croire que les souvenirs qu'elle s'était remémorée chez elle l'ont rendue zen. Elle continua à fixer New York en lumière à travers la vitre du taxi, voyant les lampadaires passés un à un, des lumières dans les maisons se fermer ou s'ouvrir, des phares d'autos s'éloigner rapidement de son champ de vision, des amoureux se tenant la main et, entre les gratte-ciels, la lune, presque pleine. Presque pleine…un peu comme moi, pensa Kate. Il suffit d'un moment pour qu'elle soit complète grâce au soleil, grâce à son soleil, grâce à la lumière de celui-ci... Le taxi s'arrêta doucement rendu à destination et elle paya le conducteur lorsqu'elle y fut descendue. Le taxi repartit, laissant Kate, seule, devant l'entrée de l'aéroport. Elle regarda sa montre. 5h48. Prenant une grande inspiration, elle sourit, légèrement fébrile. Ce soir, il serait enfin là, à ses côtés, pour toujours. Elle ouvrit la porte en face d'elle et entra dans l'aéroport, remplie d'assurance, gorgée d'espoir, saoule de bonheur.

Certains l'auront remarqués, j'ai fait une petite erreur dans ma fic précédente par rapport au décalage horaire. C'est le contraire, si à New York il est 8h, il est 5h à Los Angeles. Merci à SophyCA de me l'avoir fait réalisé. Mille excuses pour cette erreur. Je ne changerai toutefois pas ma fic, mais je ne répéterai pas la même erreur dans celle-ci. :P

Je publierai le prochain chapitre (et oui, ce n'est pas un OS) dès que je l'aurai fini. En attendant, je vous laisse vous imaginer la suite! Merci à tous pour les reviews/story alert/favorite story/ author alert/ favorite author ! Ça fait chaud au coeur! :)