Étant une habituée des kinés et médecins du sport, j'ai imaginé cette petite histoire avec Sherlock en patient.
N'étant pas médecin, il se peut que certains termes ne soient pas totalement justes donc n'hésitez pas à me le signaler si c'est le cas.
Bien entendu, les personnages ne m'appartiennent pas.
Je remercie Jehanne Aurelianis, Morgan Terri Befan, Kathleen, Artmemis VII, Camille 86240, Manon de Sercoeur, Nekonya-Myu, Pika-Clo, Hase, Teli pour vos commentaires enthousiastes ainsi qu'à tous les autres qui lisez mon histoire. N'hésitez pas à laisser vos messages même des années après, je les lis et y réponds toujours avec plaisir.
Une porte qui claque. Deux hommes avançaient dans le vestibule. Un grognement retentit. Des pas lourds montaient lentement les dix-sept marches. Un homme suivant l'autre avec mauvaise humeur. Arrivé dans le salon, le plus jeune attendait que le plus vieux daigne se dépêcher. Une autre porte qui claque.
— Tu mérites ce qui t'arrive, Sherlock ! commença John. Tu aurais dû me demander de t'aider au lieu de soulever tout seul ce meuble.
— Je n'avais pas le temps. L'indice était dessous !
— Il pouvait bien attendre quelques minutes de plus. Tu es incorrigible ! Je te l'avais dit qu'un jour tu te ferais mal avec le peu que tu manges.
— Au lieu de continuer cette discussion totalement inutile, fais quelque chose !
— Je devrais te laisser te débrouiller tout seul. Ça te ferait une bonne leçon.
Sherlock grommela. Il ne voulait pas concevoir qu'il était en tort, mais il ne pouvait pas régler le problème sans son aide.
— S'il . te . plaît, John, demanda-t-il.
John releva un sourcil. Venait-il d'entendre Sherlock lui dire s'il te plaît ? Une première à marquer dans les annales. Il soupira. Il ne pouvait pas lui refuser son aide si poliment demandée.
— D'accord, tu as gagné. Mais on fait ça rapidement. Ce soir, j'ai un rencard, lui annonça-t-il. Retire ton manteau. Je dois évaluer les dégâts.
Il quitta la pièce pour aller chercher sa trousse de soin dans sa chambre.
Toute la complexité pour le détective se résumait à enlever son manteau. Chaque mouvement le faisait atrocement souffrir et surtout, certains gestes lui étaient impossibles. Il était bloqué dans son propre corps qui refusait d'obéir à son cerveau hors normes. Depuis son cou, jusqu'aux omoplates ainsi que tout le long de sa colonne vertébrale. Aucun muscle ne voulait fonctionner pour faire ce simple geste du quotidien. Il leva ses mains le plus haut qu'il pouvait et poussa les pans du col qui glissèrent un peu de ses épaules, puis, mettant les bras le long de son corps, il se mit à sauter sur lui-même, tortillant son corps dans les limites du possible et malgré le léger tressaillement de ses épaules qui lui tira une belle grimace, le manteau tomba au sol. Il retira enfin son écharpe qu'il laissa également à terre.
John revint quelques instants après et posa sa trousse sur son fauteuil. Il ramassa le manteau et l'écharpe et les suspendit au porte-manteau.
— Je vais appuyer mes doigts sur ton dos et tu me diras quand tu auras mal.
Il commença par le cou qu'il fit tourner de gauche à droite avec difficulté, descendit sur les épaules tendues puis longea la colonne vertébrale et nota un déplacement de vertèbres sur les lombaires. Sherlock ne desserra pas les dents pendant toute l'inspection, mais émit quelques grondements quand John appuyait un peu plus fort pour l'obliger à répondre d'une manière ou d'une autre.
— OK, je vais avoir du travail. Enlève le haut et va t'allonger sur ton lit sur le ventre. Je vais me laver les mains, dit-il. Et avant que Sherlock ne fasse la réplique : Débrouilles-toi avec ta chemise, tu n'es pas handicapé des mains !
Voyant qu'il ne bougeait pas, il lui claqua les fesses pour le faire réagir et ne fut pas déçu quand le détective grogna et marmonna : « Tu me paieras ça. »
Sherlock ne chercha pas midi à quatorze heures, il tira d'un coup sa chemise, faisant tomber quelques boutons au sol puis avec douleur, il s'efforça de la faire glisser et laisser choir par terre. Il se laissa tomber sur le matelas bien ferme et s'aida de ses mains et ses jambes pour se mettre droit.
Pendant ce temps, John appela son rencard :
— Allô, Chloé ?… Oui… J'ai un patient de dernières minutes qui a besoin de soins en urgence, je risque d'être un peu en retard… Oui, ne t'inquiète pas… Oui, je me dépêche… À tout à l'heure… Bisous.
Il rangea son téléphone dans la poche de son pantalon et entra dans la chambre. Il posa l'huile de massage et une serviette sur la table de chevet en même temps qu'il posa un regard sur le pauvre chemisier violet – celle qu'il préférait – en partie déchirée. Il soupira devant ce fait accompli. Il reporta son regard sur la loque affalée contre les oreillers et s'avança jusqu'au bord du lit.
Sherlock était sur le point de s'assoupir quand il sentit le matelas s'affaisser, le faisant grogner.
John se mit à genoux de chaque côté des hanches de son colocataire pour être le mieux placé. Il retira son pull pour se mettre en bras de chemise, remontant ses manches pour être le plus à l'aise.
— Voilà ce que tu vas faire : tu vas inspirer à fond et expirer profondément dès que je te le dirai.
John plaça ses deux mains l'une sur l'autre et les posa sur la partie dorsale.
— Vas-y !
Sherlock prit une longue inspiration, la bloqua puis expira, tandis que John poussait sur ses mains fermement, plaquant la poitrine du plus jeune contre le matelas dur. On entendit le craquement des vertèbres qui se remettaient en place dans le silence de la pièce où seules les respirations de Sherlock et de John résonnaient.
— Oh ! Ça fait du bien, baragouina-t-il dans son oreiller.
— C'est pas fini. Je dois débloquer tes cervicales avant de m'occuper des lombaires.
Il se pencha et récupéra l'huile de massage. Il en mit une bonne dose sur le haut du dos. Sherlock frissonna au contact du produit froid. John y posa ses mains et commença le massage de manière lente et profonde en appuyant avec les pouces de plus en plus profondément sur la zone douloureuse en faisant des petits ronds dans le sens des aiguilles d'une montre.
John se mordit la lèvre en entendant les gémissements de Sherlock qui appréciait le traitement.
— Ça va, Sherlock ? s'enquit le médecin.
— Mmm oui, continue, ronronna le patient.
Le massage commença à faire ses effets et Sherlock put enfin tourner sa tête dans les deux sens sous le commandement de John. Celui-ci se déplaça à côté de lui.
— OK, maintenant, on s'occupe du bas. Enlève ton pantalon et mets-toi sur le dos.
Sherlock se redressa sans trop de difficulté et d'un mouvement ample, il défit et retira le bas. Seulement vêtu d'un boxer, il se positionna comme demandé.
— Lève les jambes pliées perpendiculaires à ton corps.
Une fois la position prise, John lui prit les jambes et les fit descendre contre le lit, à sa gauche, appuyant dessus pour étirer au maximum le bas du dos. Puis il fit la même chose de l'autre côté. Sherlock sentit un étirement qui le soulagea.
— Maintenant, remets-toi sur le ventre. Je vais te faire un massage intégral pour détendre les muscles.
John enduisit le dos de l'huile de massage et commença de grands mouvements lents qui démarraient du bas de la colonne et remontant les mains vers le haut, puis les écartant pour masser les muscles en profondeur.
Quand il finit d'essuyer le dos, enlevant le surplus d'huile, il passa au fessier. Il lui baissa le boxer juste ce qu'il fallait pour pouvoir prodiguer ses soins.
Aux sons que produisait Sherlock, John savait qu'il appréciait son massage.
Sherlock, quant à lui, se félicita d'avoir pour colocataire un médecin aux doigts de fée.
Assis sur ses talons, entre les jambes de Sherlock qui s'était remis sur le dos, il releva et massa la première cuisse en mouvements rapides et efficaces. Sherlock observa John travailler, ne le quittant pas du regard. Celui-ci, trop concentré dans sa tâche ne remarqua rien, comme toujours.
Satisfait de son travail, il porta son regard sur Sherlock qui le regardait bizarrement.
— Voilà, c'est fini ! Tout va bien, Sherlock ? Tu as encore mal quelque part ?
— Non, John. C'était parfait.
— Bien.
Il commença à se lever, mais Sherlock ne l'entendant pas de cette oreille, attrapa le bras de John et avec un mouvement de jambe, accrocha sa hanche et le fit basculer sur le lit, faisant crier d'étonnement le pauvre médecin qui ne s'attendait pas à cette réplique. Le détective s'installa à quatre pattes au-dessus de lui.
— Sherlock ! Qu'est-ce qui te prend ? s'exclama John.
— Il me prend que je dois te rendre la pareille. Sauf que je ne suis pas aussi doué que toi pour les massages. Donc, je vais m'y prendre à ma façon.
Il commença à déboutonner le chemisier du docteur, bouton après bouton, lentement, les yeux dans les yeux pour faire comprendre à John ce qu'il comptait faire.
John reçut le message cinq sur cinq. Ses yeux s'agrandirent sous la panique.
— Non, Sherlock, ne fais pas ça ! Je ne suis pas gay et toi non plus.
— Qu'est-ce que tu en sais ? Je n'ai jamais répondu à cette question donc où est le problème ?
— Ça ne change rien, c'est à moi que ça en pose un.
Sherlock souffla, mais continua de déboutonner la chemise. John l'arrêta en attrapant ses poignets.
— J'ai dit non ! s'énerva-t-il.
Le détective qui connaissait bien le médecin, ne dit pas son dernier mot et se baissa vers son visage très lentement, ne le quittant pas du regard. Le concerné déglutit en voyant son visage s'approcher dangereusement de lui. Alors que leurs lèvres se frôlaient à peine, que leurs souffles se mélangeaient, John tourna brusquement la tête sur le côté pour échapper à l'irrémédiable. Pas décourager par cette esquive, Sherlock lui embrassa la joue puis joua de ses dents avec le lobe de son oreille.
— Pourquoi retarder l'inévitable, John ? Je sais que je ne te laisse pas indifférent. À ta façon de me regarder, de t'occuper de moi et même de me gronder. Reconnais-le !
— Et toi, le sociopathe qui vit que pour le travail, pourquoi veux-tu changer notre situation actuelle ? Je ne t'ai rien demandé ! dit-il avec plus de force qu'il ne l'aurait voulu.
— Parce que tu obsèdes mon esprit à chaque instant. Même si j'arrive à me concentrer sur mon travail, je ne peux pas m'empêcher de penser à toi quand je te vois, de veiller sur toi pour qu'il ne t'arrive rien. Oui, John, je sais que tu es capable de te débrouiller tout seul, mais j'adore vraiment que tu prennes autant de place dans mes priorités.
Sherlock s'était reculé pour lui parler et observer ses réactions. Il avait déjà remarqué que sa poigne sur ses poignets, s'était desserrée.
John déglutit et son cœur se mit à battre la chamade. Tournant la tête pour lui faire face, il comprit qu'il était vraiment sérieux et ses yeux se firent plus tendres.
— Je… je suis plus… qu'un ami ? bafouilla-t-il.
Sherlock posa son front contre celui de John, leur nez se touchait.
— J'en veux plus, John… Beaucoup plus. Est-ce que tu comprends ? termina-t-il de sa voix rauque.
John esquissa un sourire. Sherlock le voulait autrement que comme son meilleur ami. C'était inespéré, un rêve que John ne pensait jamais pouvoir réaliser. Leur regard suffit à se comprendre et Sherlock déposa ses lèvres sur celles plus fines de John. Ce simple acte les électrisa tous les deux.
John posa ses mains derrière la nuque du plus jeune pour maintenir cette pression. Les yeux fermés, il n'osa pas bouger. C'était Sherlock qui se décida en mordillant sa lèvre inférieure, lui demandant un accès qu'il lui accorda en ouvrant légèrement sa bouche. Sherlock plongea à l'intérieur chercher sa jumelle qui l'attendait. Une danse commença entre elles, tournoyant, cherchant le moindre contact. Les lèvres n'étaient pas en reste et elle se suçotèrent, goûtant son partenaire.
Sherlock, qui pouvait faire plusieurs choses à la fois, termina de déboutonner la chemise de John et tout en l'embrassant, lui souleva le torse pour la faire glisser. John dut l'aider en détachant ses bras, mais aussitôt libérer de ses entraves en tissu, il repositionna ses mains au même endroit.
Satisfait de cette première étape, il descendit ses mains pour s'attaquer à la boucle de la ceinture qui faisait office de cadenas, le séparant de ce qu'il voulait voir et goûter plus que tout. Au fil des ans, il s'était imaginé de nombreuses situations avec le docteur et ignorait si les gens normaux les pratiquaient, pourtant, elles lui parurent toutes réalisables.
La ceinture céda enfin. Il déboutonna le pantalon et descendit la fermeture éclair. S'arrachant de l'étreinte de John, il se recula, faisant retentir un grognement de frustration de la part de son partenaire et tout en esquissant un sourire ravageur, il descendit le vêtement pour le jeter au bas du lit.
Ils ne portaient maintenant que leur boxer.
Sherlock était assis sur ses talons et John s'était relevé sur ses coudes.
— Et maintenant, on fait quoi ? demanda le médecin.
— Oh ! Les idées ne manquent pas, John.
— Je ne doute pas que tu aies dû y réfléchir depuis longtemps. À toi l'honneur !
N'en demandant pas plus, il fondit sur lui.
