Salut à tous ! C'est avec une pointe d'angoisse que je vous présente ma première fanfic. J'ai pris le parti casse-gueule de la faire se dérouler après Thor 2 en essayant de deviner ce qui va se passer. Comme je n'ai aucun don de voyance, je risque de me planter très très fort et de me mordre les doigts.
Mais c'est pas grave.
L'action se déroule à Jötunheim, avec un Loki tout bleu qui va retrouver sa vraie famille de manière un poil mouvementée. Cette aventure pénible l'amènera à en découvrir plus sur ses origines et lui donnera peut-être l'occasion de se racheter. Sur ce, je vous laisse découvrir ce premier chapitre.
Chapitre 1
Retrouvailles fraternelles.
Le fouet claqua une nouvelle fois et creusa un profond sillon sanglant dans le dos du captif. Enchaîné face au mur à une croix de bois, il n'avait plus la force de crier. Il sentait la douleur cuisante des lacérations sur son dos et les ruisselets de sang coulant sur sa peau.
Se cacher sur Jötuneim avait été finalement une très mauvaise idée se dit Loki en serrant ses poings entravés. Il sentit plus qu'il ne vit le géant de glace lever le bras pour lui infliger un nouveau coup. Il mordit dans le bois du gibet, attendant la déchirure insupportable.
—Arrête ! commanda-t-on soudain.
Le prisonnier se tordit le cou pour voir qui lui accordait ainsi cette trêve bienvenue. Il avait reconnu la voix, mais il voulait voir de quoi il allait retourner avec ce fourbe d'Helblindi, prince régnant de Jotunheim, fils cadet du défunt roi Laufey.
Son véritable frère de sang.
Cette pensée arracha un grognement à Loki. Mais il devait pourtant reconnaître que la créature qui se tenait maintenant derrière lui, un sourire hérissé de crocs fendant son visage bleu, présentait un air de famille indubitable. La forme de la mâchoire, le long nez aristocratique et le sourire narquois permettaient de faire le lien entre les deux frères. Pour un géant de glace, Helblindi présentait des traits d'une étonnante finesse et son corps longiligne se déplaçait avec la grâce d'un chat. Mais comme tous les Jötunn, son crâne était chauve et il dépassait son frère prodigue de trois bonnes têtes. Son sourire amusé plissa les marques qui serpentaient sur son visage. Les mêmes qui marquaient la peau de Loki, désormais dépourvu du glamour qui l'avait maintenu si longtemps sous la forme d'un Ase. Seuls ses longs cheveux noirs, souillés de sueur et de sang lui rappelaient ses origines.
—Tu es endurant… grand frère, ricana Helblindi. Je veux dire pour un nabot. Endurant et stupide. J'avais pourtant entendu parler de ta ruse qui te distinguait de ceux que tu pensais être tes semblables, ta famille…
Oh, comme ces paroles venimeuses le brûlait ! Autant que la morsure du fouet.
C'est mon frère, par le sang et la langue acérée, se dit Loki en se sentant soudain nauséeux.
Ne souhaitant pas montrer que Helblindi avait touché juste, le prince déchu grimaça un sourire arrogant.
—Drôle de façon d'accueillir un membre de la famille longtemps perdu de vue, petit frère.
Helblindi éclata de rire, la tête renversée en arrière, les mains jointes.
—Mais si cela n'avait tenu qu'à moi, je t'aurais accueilli avec l'effusion que tu mérites. Seulement vois-tu ? nous avons encore fraîchement en mémoire le meurtre de Laufey, notre bon roi, mon père, et la tentative de destruction de notre Royaume par tes soins. Tu as eu le temps de semer la désolation avec ton maudit Bifrost, et nous n'avons pas encore fini de panser nos plaies. Voilà pourquoi des braves comme Burs, dont tu as su apprécier la dextérité avec un fouet, ont une dent particulière contre toi.
Helblindi tapota sur l'épaule de la brute.
—Ah, d'ailleurs, je te demanderai de sortir. J'ai à parler seul à seul avec le prisonnier.
—Majesté… voulut protester Burs.
Helblindi plissa les yeux, ses prunelles sanglantes clouèrent le bourreau sur place.
—On discute les ordres de son souverain ?
Burs sursauta, comme piqué par un scorpion.
—Pardonnez-moi, Votre Majesté ! Je… je sors tout de suite.
—Mais reste à proximité. J'aimerai être prévenu le plus rapidement possible quand le Prince Bylestr arrivera.
Une fois l'autre parti, Helblindi se tourna vers ce petit frère malingre qui aurait dû mourir de privation. Si l'exécré Père de Toute Chose n'en avait pas décidé autrement. D'une passe magique de la main, le Prince de Jötunheim fit sauter les chaînes qui entravaient les poignets et les chevilles de Loki. Le jeune Dieu glissa le long du mur et se retrouva à genoux, prostré et le front appuyé contre la pierre glacée. Il était resté attaché de très longues heures avant que Burs ne vienne le torturer. Ses membres étaient complètement ankylosés. Et les blessures causées par le fouet le lancinaient atrocement. Il sentit cependant que les tissus de sa peau s'activaient déjà sur les plaies pour les refermer. L'avantage d'avoir un corps d'immortel. C'était un privilège que bon nombre de créatures des Neuf Royaumes partageaient. A l'exception de ces vermines de Midgard. Loki avait remarqué, cependant, que ses blessures avaient toujours mis plus de temps à guérir que celles de Thor et des autres Asgardiens. Et maintenant, il savait pourquoi. Malgré leur stature imposante, les Géants de Glace étaient plus fragiles. Leurs corps primitifs se régénéraient grossièrement, avec peine. Sans les mains habiles de la guérisseuse Asgardienne Eir, le fouet allait laisser des marques indélébiles sur sa peau.
Race monstrueuse, imparfaite, maudite. Maudit. C'est ce que je suis.
Loki n'eut pas le loisir de se lamenter plus longtemps sur son sort : Helblindi s'était agenouillé auprès de lui, un air faussement compassé affiché sur ce visage qui ressemblait tellement au sien. Un goût amer envahit la bouche du prince déchu. Il aurait voulu cracher à la figure de cette ordure. Mais il savait que son frère de sang aurait accueilli avec le sourire cet acte de haine et de mépris. Helblindi le considéra en se tapotant les lèvres du bout du doigt. Ses yeux pourpres luisaient de plaisir.
—Je n'arrive pas à comprendre comment un être soi-disant si intelligent a pu se jeter dans la gueule du loup. Pourquoi être venu à Jötunheim ? J'ai entendu parler de ta disgrâce à Asgard, mais il existe tellement d'autres endroits à travers les Neuf Royaume où tu aurais pu te cacher.
Il était venu à Jötunheim parce les Elfes Noirs, les Midgardiens et les Asgardiens ne le portaient guère dans leur cœur. Même s'il avait contribué à la défaite de Malekith, il savait que son cher frère adoptif se serait empressé de le séquestrer de nouveau dans cette cellule dorée. Peut-être avec plus de privilèges en remerciements de ses bons et guère loyaux services. Mais une prison restait une prison, aussi confortable soit-elle. Il s'était alors dit que Jötunheim était l'endroit le plus sûr. Il avait pensé que sa nature réelle de géant de glace lui aurait permis de survivre assez longtemps dans ces contrées désolées avant de disparaître dans un autre Royaume, plus accueillant, où son nom n'aurait plus été qu'une légende à demie effacée. Peut-être à Vanaheim ou à Alfheim, monde des Elfes de Lumière ennemis de toujours des Elfes Noirs. Ce plan désespéré avait fonctionné pendant un mois, à peine le temps d'apprivoiser cet environnement hostile en explorant les cavernes de givre, croyant être à l'abri de tous. Puis un jour, une escouade l'avait débusqué. Il s'était battu de son mieux, usant de ses sortilèges avec l'énergie du désespoir. Mais ils étaient très nombreux. Ils l'avaient frappé, entravé, et emmené à Utgard, la grande forteresse de la famille royale. Les jours suivants avaient été une litanie de douleur et de violence. Il avait rencontré Helblindi pour la première fois et il avait même pas eu le temps de digérer l'idée que cette créature, fils de Laufey, était son frère, qu'on l'avait déshabillé, passé à tabac puis enfermé dans une pièce nue et glacée en le privant de nourriture. C'était ce matin-même que les tortures avaient pris une tournure plus subtile. Il soupçonnait une manœuvre d'Helblindi qui attendait quelque chose de lui. Les paroles du Prince régnant confirmèrent ses doutes :
—Je peux mettre fin à ton calvaire, tu sais ? Te gracier et faire de toi un de mes conseillers. Je ne suis pas très bien secondé dans la dure tâche qu'est régner. Notre petit frère, Byleistr, est un tantinet rustre. Tu as dû connaitre ce genre de désagrément avec ton frère adoptif à la tête aussi dure que son marteau.
Loki se tourna précautionneusement vers le Jötunn. Son dos endolori protesta.
—L'offre est tentante, répondit-il. Mais je soupçonne un marché de dupe.
Helblindi fit mine d'en être offensé :
—Me crois-tu aussi perfide que toi ? Alors que tout ce que je veux, c'est agrémenter le sort de mes sujets. En leur offrant des horizons plus vastes.
Nous y voilà.
—Des horizons plus vastes hors des frontières de Jötunheim, je suppose, dit Loki.
Helblindi dévoila ses dents effilées en souriant largement :
—Comme il est agréable de discuter avec un esprit aussi vif. Tu as bien compris, je souhaite mener une campagne. Une campagne de conquête. Celle d'un territoire que nous convoitons depuis un millénaire et dont la possession nous a été refusée.
—Midgard…
Helblindi hocha la tête en dévorant son aîné des yeux.
—Ce même Royaume que tu as voulu prendre de force. Cela nous fait un but en commun, n'est-ce pas ?
L'avait-il vraiment voulu, ce royaume ? Avait-il même vraiment voulu être roi ? Ce petit frère retrouvé nourrissait des ambitions plus grandes et plus assurées que les siennes. Il se surprit à l'envier.
—Qu'attends-tu de moi ? demanda-t-il finalement la gorge serrée.
Helblindi lui tapota la joue comme on le fait à un enfant qui vous donne entière satisfaction. Loki se crispa, submergé par une furieuse envie de lui mordre la main.
—De grandes choses, mon cher et raisonnable frère. Comme tu as pu le voir, je suis passé maître dans l'art de la magie. Mais certains sorts m'échappent. L'un d'eux est l'ouverture de passages entre les Royaumes. Or, à ce qu'on m'a appris, tu maîtrises ce don. Tu l'as prouvé brillamment lors de votre guéguerre contre Malekith puis en t'échappant d'Asgard. Je pense qu'à nous deux, nous pourrons restaurer et décupler la grandeur de Jötunheim. Tu peux faire de moi un souverain plus puissant que notre pauvre père ne l'a jamais été et en retour, nous effaçons ton ardoise et tu deviens un homme libre.
L'offre était tentante. Mais ce frère retrouvé irradiait d'une aura fourbe, calculatrice et impitoyable. Il avait un sens de la démesure qui effrayait Loki lui-même. Allait-il vraiment tenir parole ?
—Encore une fois, l'offre est tentante, articula lentement le Prince déchu. Mais n'as-tu pas peur que nos beaux projets soient éventés par Heimdall, Gardien d'Asgard dont les yeux voient tout à travers les Neuf Royaumes ?
Helblindi eut un reniflement méprisant :
—Je sais que tu as le don de te dérober à son regard. Sache, mon frère, que je te surpasse dans cet art car je peux voiler tout Jötunheim à sa vue. J'ai constaté d'ailleurs que non seulement la surveillance d'Heimdall est faussée, mais tout ce qui touche nos terres se libère de l'influence d'Asgard. C'est ce que tu as pu constater lorsque tu as repris ta forme véritable. La magie qu'Odin a appliquée sur toi n'a plus prise.
Loki écarquilla les yeux. Il avait cru que c'était la malédiction d'Odin et que son père adoptif l'avait renié bel et bien en lui enlevant la dernière chose qui le raccrochait à son identité d'Aesir : son apparence humaine. Mais loin de lui mettre du baume au cœur, cette vérité le terrifiait. Il ne s'était jamais senti aussi seul et hors de toute aide que lorsqu'il avait été capturé par l'Autre et les Chitauris. Il se lécha nerveusement les lèvres :
—Je… j'aimerais réfléchir à ton offre.
Un rugissement fit soudain vibrer les murs. Helblindi se leva vivement et s'écarta du captif.
—Il faudra faire vite, alors, cria-t-il pour se faire entendre par-dessus les cris et le hurlement bestial. Voici Byleistr qui arrive et il t'en veut beaucoup pour le meurtre de Laufey.
La porte de la geôle vola alors en éclat sous l'impact d'un point monstrueux et un Géant de Glace d'une taille invraisemblable entra dans la cellule. Loki, tétanisé, eut juste le temps de penser au Hulk qui l'avait malmené comme une poupée de chiffon quand déjà, le monstre bleu le saisit par le cou et le lança contre le mur opposé. Le choc contre la pierre fut d'une violence telle que le prince déchu entendit le craquement horrible de ses os. Il tomba à terre, le corps palpitant de douleur.
—Je t'ai dit de ne pas me le tuer, petit frère, résonna la voix contrariée d'Helbindi. Qu'on l'emporte au pavillon des soins, je vois des esquilles d'os sortir de ses chairs et c'est extrêmement écœurant.
L'esprit de plus en plus brumeux de Loki enregistra ces dernières paroles avant que des mains rudes ne le soulèvent sans ménagement, faisant exploser toutes ses sensations en un magma de souffrance.
Il s'évanouit et rêva d'une fillette l'attendant au bout d'un couloir de brume.
A suivre…
A venir dans le chapitre 2 : les doléances d'un milliardaire playboy et philanthrope dans les neiges du cercle Antarctique, les rêves étranges de sa nouvelle employée, une pilote aux commandes d'un avion révolutionnaire made in Stark Industries, un prospecteur irlandais porté sur la bouteille, une scientifique française au look gothique et d'étranges phénomènes magnétiques ! A la semaine prochaine !
