Disclaimer : Et non, je ne possède pas Bleach, tous les personnages qui apparaîtront dans cette fanfiction sont la propriété de Kubo. (Sinon y'a belle lurette que la cruche rousse à forte poitrine serait morte, ouep). Le monde dans lequel se passe l'histoire ne m'appartient pas non plus, il ne s'agit que du monde actuel. Idem pour les différentes espèces, elles font l'objet de légendes depuis la nuit des temps.

Rating : T

Couple : Tatsuki x Grimmjow (Non non, vous avez bien lu.)

J'attends bien évidemment des review, pour savoir ce que vous pensez de l'histoire, si vous avez des conseils à me donner, des critiques (qui seront les bienvenues si elles s'avèrent constructives), etc. Ceci est la première fic que je publie sur FF net, que je publie tout court en fait. Ceci n'est qu'un opening à ce qui va suivre, beaucoup de blabla, je vous l'accorde, mais j'espère vraiment que vous aimerez =)

Tatsuki,

J'espère que pour toi, tout va bien. Pour ma part, ça y est, je suis installé à Londres, sur le campus universitaire, à même pas cinq minutes de la faculté de langues. Si un jour on m'avait dit que j'irais étudier la langue anglaise, qui plus est en Angleterre, je n'y aurais pas cru. Je n'ai pas le mal du pays, mais inutile de te cacher que Karakura me manque horriblement. Ma famille me manque, Chad me manque… Tu me manques. Et je suis là, comme un vieux, à ressasser de tas de vieux souvenirs. Les nombreuses fois où tu m'as battu au karaté, l'unique victoire que j'ai su décrocher face à toi, mon abandon des arts martiaux juste après ça. Nos années de lycée, tous les fous rires qu'on a pu avoir. Il y a aussi eu des périodes sacrément chiantes. Tu te souviens de ce crétin de Don Kanonji ? Qu'est-ce que Mizuiro et Asano ont pu m'emmerder avec ce con. Mais mine de rien, qu'est-ce que j'aimerais encore y être.

Enfin bref, tout ça pour te demander quelque chose. Dans l'enveloppe, il n'y avait pas que cette lettre. Il y a aussi un billet d'avion pour un vol direct Tokyo – Londres, pour le 28 du mois. Etant donné que tu as abandonné la fac d'anglais au bout de la deuxième année, et que tu n'as pas encore trouvé de boulot, je pense que tu ne devrais pas avoir de mal à venir. Bien évidemment, je t'interdis de décliner mon invitation, j'ai beaucoup trop besoin de te voir. Je t'attendrai donc au terminal Sud, à l'heure de ton arrivée.

A très bientôt. Ichigo.

Tatsuki Arisawa ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes. Même au bout de trois lectures, elle n'en croyait pas ses yeux. Sa main droite, tremblante, alla chercher dans l'enveloppe de papier kraft le fameux billet d'avion mentionné dans la lettre de son ami. Venant d'Ichigo, on aurait pu croire à une blague, mais non. Sur ce coup-ci, il n'avait pas plaisanté. Dans ses mains se trouvait bien un billet de la compagnie aérienne British Airways, daté au 28 septembre, à son nom. Quant au cachet de la poste, il datait du 15, et on était le… 27. Mince. Mais que font les facteurs, bon sang ?

Et puis au diable les facteurs, elle irait se plaindre plus tard. Les yeux plein d'étoiles, comme les mômes, la jeune femme n'arrivait pas à croire qu'elle avait un vol pour Londres, qui plus est qu'elle n'avait pas à payer ! Il n'était pas dans ses habitudes de se faire offrir les choses, mais quand on est chômeuse, ce n'est pas à la portée de tout le monde de se payer la traversée du globe en avion. Elle n'avait pas vu Ichigo Kurosaki depuis bientôt deux mois, aucune obligation scolaire ou professionnelle ne la retenait au Japon, autant en profiter. Les jérémiades continuelles d'Orihime commençaient à sérieusement lui prendre la tête, tout ça parce que son « Kurosaki-kun » avait décidé de faire sa vie plutôt que de rester dans sa chambre à se tourner les pouces. Mais passons. Mentalement, Tatsuki passa en revue ce qu'elle avait à faire avant de partir. Prévenir son entourage ? Pas vraiment nécessaire. Démarches administratives ? Elle avait son billet d'avion, son passeport faisait également office d'autorisation de sortie du territoire, donc pas de soucis de ce côté-là. En fait, elle avait juste à boucler sa valise, et à se présenter à l'aéroport le lendemain, tout en s'armant de patience.

Réfléchissant, faisant les cent pas tout en usant le tapis de son minuscule salon, une pensée traversa son esprit. Prévenir son ami qu'elle acceptait son invitation serait plutôt judicieux. Après tout, elle se voyait mal arriver à Londres Gatwick en se demandant ce qu'elle avait à faire. Rapidement, l'ordinateur démarra, de même que le logiciel de messagerie, et Tatsuki se contenta d'un mot rapide.

Ichigo,

Bien sûr que je viendrai. Même si, par pur esprit de contradiction, il serait tentant de ne pas le faire. Trêve de plaisanterie, les facteurs sont vraiment payés à rien foutre, et pour preuve ton courrier n'est arrivé qu'aujourd'hui. Ce qui me laisse tout juste le temps de faire ma valise, dormir, et prendre l'avion. Je ne sais pas comment te remercier, ton invitation était vraiment inattendue, donc je vais juste dire que j'ai hâte de te revoir.

A bientôt. Tatsuki.

C'était bien beau de confirmer sa venue, maintenant elle avait du pain sur la planche avant son départ. L'horloge affichait 15h. Ce qui lui laissait le temps de préparer ses affaires, se préparer quelque chose à manger, et passer la soirée à ne rien faire. Après s'être rendue dans sa chambre, c'est lentement qu'elle en fit le tour, nombre d'objets lui rappelant certaines périodes de sa vie d'adolescente. Comme par exemple cette photo d'elle, Ichigo, Orihime, Ishida et Chad, qui trônait sur sa table de nuit, à côté de la lampe de chevet. Souvenir de ses années de lycée, durant lesquelles elle n'était rien d'autre que Tatsuki, l'élève studieuse, parfaite déléguée de classe et amie fidèle. Les temps avaient bien changé.

Accroché au mur, au dessus de la tête du lit, un poster représentant un quelconque groupe de rock japonais, dont elle avait été voir le concert à Tokyo juste après la fin du lycée. Le début pour elle d'une nouvelle ère, d'une véritable passion pour la musique, notamment en japonais et anglais, d'où une certaine envie de se rendre à Londres, point de passage obligé pour les groupes ayant une certaine notoriété. Reposant contre le même mur, déposée sur un ampli, une guitare électrique plus que tape-à-l'œil, noir de jais, régulièrement nettoyée, astiquée, accordée. Probablement ce qui avait le plus d'importance aux yeux de Tatsuki, côté matériel. Elle avait travaillé dur, comme livreuse de journaux, pour finalement se l'offrir à l'âge de dix-neuf ans, et avait appris à en jouer en autodidacte.

Jetés négligemment sur le vieux bureau en bois, quelques livres en langue anglaise, vieilles réminiscences de ses deux années de faculté, au terme desquelles elle avait purement et simplement renoncé à l'idée de passer ses journées assise sur les bancs de la fac. Au moins sur ce plan là, Ichigo aura été plus doué qu'elle. Secrètement, elle rêvait de faire de la musique son métier, même si au fond d'elle-même, elle savait très bien qu'elle n'avait pas beaucoup de chance. Elle n'en resterait pas moins une amatrice douée d'un certain talent.

Mais l'heure tourne. Déposant sa valise grande ouverte sur son lit, Tatsuki ouvrit son armoire, pleine à craquer de vêtements assez originaux. Essentiellement dans des tons sombres, coloris noir, rouge, violet, parfois une touche de blanc. Hauts à manches courtes, longues, à motifs symétriques et asymétriques, à épingles, aux écrits anarchiques, et autres. Et des jeans tout aussi excentriques. En bout de rangée, sur la gauche, quelques robes typiquement gothiques et les chaussures assorties. Sur une étagère, pliés, ses uniformes de lycéenne studieuse, personnage à jamais disparu, ayant fait place à une véritable excentrique. Mais mentalement demeurait la Tatsuki qui savait garder la tête sur les épaules et ne pas prendre de décisions à la légère. Intérieurement, elle avait su rester la même.

Rapidement se forma une pile de cintres au sol, tandis que les T-shirt, pantalons, robes, chaussures, dictionnaires japonais-anglais et nécessaire de toilette, et quelques autres choses venaient remplir la légère valise qui, désormais, n'était plus si légère que ça. D'autre part, pour être certaine de ne rien oublier, elle glissa dans un sac en bandoulière noir son portefeuille, qui contenait entre autres sa carte bancaire, son passeport, une liste de numéros de téléphone utiles en Grande-Bretagne, puis son téléphone portable, sa carte d'embarquement, la lettre d'Ichigo qu'elle avait entre temps relu une bonne dizaine de fois. Son téléphone portable s'ajouta rapidement à cette liste exhaustive. D'autre part, ne pouvant se séparer ainsi de sa chère guitare, celle-ci se retrouva soigneusement rangée dans sa housse, les fermetures Eclair condamnées par un solide cadenas.

Rapide coup d'œil à l'horloge murale du salon. 18h. Trois heures pour faire ses bagages, il n'y a qu'une fille pour prendre autant de temps. Après avoir avalé une boîte de raviolis, quelque chose de beaucoup moins réjouissant l'attendait. Inutile de se demander ce qu'il y avait à faire pour son dernier soir au Japon, la moindre des choses était de se rendre sur la tombe de ses parents, ce qu'elle fit. Aussi forte puisse-t-elle être, à chaque fois qu'elle se trouvait face à leur pierre tombale, dans ce cimetière, seule vivante, de silencieuses larmes coulaient sur ses joues. Ayant succombés l'année précédente dans un terrible accident de la route, l'horrible nouvelle avait plongé leur fille unique dans une profonde tristesse, et beaucoup de frustration. Tout comme Ichigo, elle ne pouvait s'empêcher de se le reprocher de ne pas avoir su ressentir le danger, et les avoir empêché de prendre la route ce soir d'hiver. La musique était le seul moyen d'exorciser sa peine, de la faire se terrer tout au fond de son âme, pour que jamais, au grand jamais, elle ne ressurgisse à nouveau et face voler en éclat le peu d'équilibre que la jeune femme avait retrouvé après ça. Sa famille était ce qu'il y avait de plus précieux à ses yeux, et depuis ça, jour après jour, elle luttait, pour ne pas se laisser ronger par les remords, pour ne pas se retrouver dans le même état qu'Ichigo à la mort de sa mère, dix ans plus tôt. Il lui fallait rester forte, pour eux, pour elle. Surtout pour elle. Ne pas se laisser enchaîner par les démons du passé. Avancer sans jamais se retourner. Tourner la page, l'arracher. Aller de l'avant.

A la hâte, elle regagna son appartement, bien décidée à ne pas se laisser sombrer dans la déprime. Vêtue d'une chemise de nuit, elle se laissa tomber sur son lit, et resta longtemps ainsi, allongée sur le dos, songeuse, sans pour autant parvenir à s'endormir. Se retournant tantôt vers le mur, tantôt vers la fenêtre, lassée de ne pas trouver le sommeil, elle finit par se redresser, passant une main dans sa longue chevelure d'ébène, avant de la laisser retomber dans son dos, et de se relever, à une heure du matin. Son avion décollait à 7h, et avec les nombreux contrôles de sécurité dus au plan Vigipirate, pour être dans les temps, il lui fallait être à Tokyo deux heures plus tôt. Inutile de continuer à flemmarder, Tatsuki se leva tout en s'étirant bruyamment, chercha une tenue décente parmi le peu de fringues qu'elle avait laissé dans son armoire, et opta pour un T-shirt à l'effigie du groupe Skillet, pour un jean noir tout simple, et des chaussures en toile noire. Tout en se mordant la lèvre inférieure, et son piercing au labret droit, elle ôta soigneusement les épingles plantées dans la languette, qui feraient très certainement sonner les détecteurs de métaux, entraînant ainsi recherche d'objets interdits ou dangereux dans le sac à main, fouille au corps, et surtout un vrai retard.

Toujours dans cette même optique de gagner du temps, à 2h du matin la jeune femme déjeuna, ou bien dîna, qu'importe, un repas au milieu de la nuit ne porte pas de nom. Au mieux, un casse-croûte, constitué donc de quelques carrés de chocolat parfumé à la menthe, restes d'une tablette qui traînait par là, ainsi que de quelques cookies, trouvés eux aussi dans le placard de la cuisine. S'en suivit une séance de zapping devant la télé, pour finalement arriver à 3h du matin sans rien à faire. A part appeler la compagnie de taxis, ce qui fut chose faite dix minutes plus tard, et l'heure suivante, elle était en route pour l'aéroport de Tokyo.

Note pour l'avenir : Trouver un autre conducteur qu'un chauffeur de taxis, les tarifs sont vraiment exorbitants. Ses bagages enfin installés dans un chariot, un rapide coup d'œil aux multiples écrans présents dans le hall de départ lui indiqua de se rendre à un guichet d'enregistrement qui, par le plus grand des hasards, se trouvait déjà dans son champ de vision. Cependant, après dix minutes de débat et d'argumentation vaine auprès de l'employée de la compagnie, sa guitare se retrouva, avec sa lourde valise, en soute. Ce n'était pas une tragédie en soit, c'était simplement frustrant. Une demi-heure plus tard, les contrôles de sécurité passés, Tatsuki Arisawa disposait encore d'une heure pour trouver sa porte d'embarquement. Et pour son plus grand désarroi, en pleine errance au niveau des boutiques détaxées, la porte 93 demeurait introuvable. Surtout, ne pas céder à la panique, il y a toujours une solution.

Après avoir observé les gens autour d'elle, l'un deux retint son attention. Un excentrique aux cheveux rouges et au front tatoué, qui avait enregistré ses bagages au même guichet qu'elle. Sauf erreur de sa part, il devait donc lui aussi prendre le vol en direction de Londres. A vue de nez, ils devaient tout deux avoir le même âge. Autant y aller au culot. Elle se planta donc devant lui, désinvolte.

« Excuse moi, est-ce que tu sais où est la porte d'embarquement pour le vol à destination de Londres ? J'ai jamais mis les pieds dans ce terminal, je suis un peu perdue. »

Dans un premier temps, son interlocuteur ne prit pas la peine de répondre, et observa lui-même les divers panneaux à la recherche de celui qui indiquait la porte 93. Tête en l'air qu'il était, il avait perdu toute notion du temps en faisant le tour des boutiques, au risque de manquer son vol. Lorsqu'enfin, ce maudit numéro fit son apparition à l'autre bout du hall.

« A l'autre bout. Viens, on va rater l'avion si on reste ici, l'embarquement prend du temps. »

Ni une ni deux, les deux jeunes gens se dirigèrent rapidement jusqu'au guichet d'embarquement, et, durant l'attente, firent connaissance. Renji Abarai, c'est ainsi qu'il s'appelait. D'origine japonaise, résidant en Angleterre depuis dix ans, il était parfaitement bilingue. Une partie de sa famille habitait toujours au Japon, où il revenait chaque été. Cependant, pour des raisons familiales, il n'avait pas pu rentrer en Grande-Bretagne plus tôt, et, à son grand malheur, avait déjà manqué une partie de son semestre de fac. A l'écoute du mot « Université », la jeune femme déchanta. Décidemment, tout le monde faisait des études supérieures, de nos jours. Et elle faisait parti de cette minorité qui avait renoncé avant même d'avoir décroché un diplôme. Motif de son propre voyage en Europe ? Une visite à un ami. Ce qui était vrai, inutile de mentionner son incapacité à suivre des cours comme tout le monde.

Enfin à bord de l'avion, Tatsuki prit place au niveau du hublot, et, comme la procédure le voulait, glissa son sac sous le siège face à elle. Renji fit de même, prenant place à côté d'elle. Les discussions en tout genre s'enchaînèrent encore deux heures, et ils se découvrirent bon nombre de points communs. Une passion pour le rock, un fort caractère, l'anticonformisme, début d'une liste non exhaustive. Peu de temps après, n'ayant pas dormi de la nuit, Tatsuki finit enfin par s'endormir, bercée par les vibrations du Boeing, lancé à 800km/h dans la stratosphère. Rien ne vint perturber son sommeil. Ni le gamin derrière elle qui, de temps à autre, mettait un coup de pied dans son siège ni l'hôtesse de l'air qui passait toutes les heures avec son chariot dans le but de vendre aux passagers des denrées alimentaires en tout genre à un prix horrifiant. En apparence, elle dormait paisiblement. En apparence seulement …