Titre : Bleu
Auteures : Margue et Pauline C
Résumé : Harry, 5e année, précoce et désinhibé, vit un peu trop pleinement son homosexualité. Drago, 7e année, agressif et intolérant dirige d'une main de maitre tout Poudlard. Ils n'étaient pas fait pour se rencontrer. Et pourtant...HPDM.
Rating : M et pas des moindres ; obscénités, lemons, violence (un peu)
Genre : romance, UA.
Disclaimer : on pompe quand même beaucoup à J.K Rowling donc tout à elle, pas à nous.
Quelques infos non négligeables sur la fic : c'est un UA un peu particulier, on a juste un peu "lifté" Poudlard, on lui a donné quelques règles supplémentaires, par exemple les étudiants rentrent chez eux tous les weekend, il n'y aucune limite d'âge au transplanage et on ne peut transplaner qu'à certains endroits bien définis (et encore une foule de détails du même genre) mais surtout Harry n'est pas l'élu, il n'a pas le même âge que Malfoy, il est né à la fin de l'année, Voldemort n'est pas le réel méchant de l'histoire, les moldus ont conscience de l'existence des sorciers à l'origine d'un conflit de second plan ; un pretexte -évidemment- pour faire évoluer l'histoire d'amour entre les deux personnages principaux (ne cherchez pas une fic épique et pleines d'aventures!). Vous avez compris l'idée, on se laisse une marge de liberté.
Sachez que nous avons déjà une bonne dizaine de chapitres en réserve mais qui ne sont encore que des brouillons (j'insiste!) et qui méritent d'être peaufinés, or ces chapitres seront d'une taille très conséquente (si vous lisez la fic de Pauline C, vous savez de quoi je parle), sans compter que la fic n'est pas entièrement rédigée, donc ne vous attendez pas à un chapitre toutes les semaines même si nous essayerons de poster de manière régulière.
Note de Pauline C :Salut à tous, nous voici de retour pour une nouvelle fiction. J'aide un peu notre amie Margue qui est une branleuse (...) donc nous voici avec un nouveau bébé à voir grandir ^^. J'espére que ça va vous plaire, en tout cas, je me suis éclatée à l'écrire avec ma Perle de Nacre. Bonne lecture à tous et donnez nous votre avis^^ et petite précision, on est pas des réacs façon Hitler (vous comprendrez en lisant)^^
Note de Margue : bonjour à tous. J'avais un peu déserté le site ces derniers temps, mais ma pote adorée, Pauline C, m'a reboostée à fond. J'avais cette idée de fic qui me trottait dans la tête depuis longtemps mais trop la flème de me lancer, heureusement, Paupau était là et résultat on s'est lancée toutes les deux dans cette folle aventure. Et quelle coé, nos styles fusionnent (rien que ça, aha), impossible de savoir qui a écrit quoi. J'espère que ça vous plaira.
Merci à Vif d'or d'avoir relevé le défi de corriger ce paquet compact de fautes, ça relève de l'exploit vraiment, bisou à toi.
Bonne lecture !
Prologue
Harry dévala les escaliers hâtivement, peu soucieux que sa chemise soit légèrement entre-ouverte, dévoilant ainsi une morsure violacée à la base de son cou gracile, tout en arborant un léger sourire satisfait en coin.
Il avait réussi.
Personne ne l'en avait cru capable mais il l'avait fait. Ca n'avait pas été une tâche facile mais ça avait nettement comblé tous ses efforts. Il avait déjà hâte de se retrouver dans sa salle commune pour annoncer la nouvelle à ses amis si confiants, eux qui l'avaient tellement charrié, eux qui avaient doutés de ses capacités.
Les imbéciles.
La réputation qu'il s'était lui-même forgé n'étais plus à refaire et ses propres défis étaient toujours réalisables, employant si nécessaire des méthodes peu orthodoxes mais qui portait agréablement leurs fruits. Il s'imagina leurs regards admiratifs ou dubitatifs, peut-être ne le croiraient-ils pas ?
Il haussa les épaules et accéléra le pas. Il s'en fichait, il savait la vérité, lui savait qu'il avait réussi à coucher avec Marcus Flint en personne, le capitaine de l'équipe de Quidditch des Serpentards, un des personnages les plus influents de l'école, des plus détestés et surtout des plus sexy. Harry ricana pour lui-même, lui l'avait tout de suite deviné que le Wonder boy était une grosse tantouse et personne n'avait voulu le croire évidemment. Comme s'il était incapable de reconnaitre la valeur d'une proie potentielle, et puis quand bien même il aurait été hétéro, il aurait sans aucun mal réussit à le convertir aux infinis plaisir du sexe entre hommes.
Flint lui avait demandé de ne rien dire...il allait se gêner. C'était le quatrième Septième année -toute maison confondue- avec qui il couchait, un record absolu dont il s'enorgueillit fièrement, son sourire se faisant plus carnassier au fur et à mesure qu'il imaginait quelle serait sa future proie.
Harry s'était lancé le défi personnel de se faire tous les mecs canons de Poudlard homos et indécis avant la fin de ses études. Ca n'était pas vraiment intentionnel ou prémédité, mais plutôt malgré lui, comme pour se prouver à lui-même ce qu'il valait vraiment.
Dès qu'un mec lui plaisait, il le fallait dans son lit sinon cela tournait à l'obsession la plus persistante. A presque 15 ans, il était certain qu'on avait sous-estimé ses capacités de séduction à tord bien entendus, et il se faisait une joie de détromper tous les jugements en prenant bien soins que toutes ses parties de jambes en l'air torrides et débridées soient connues de tous sans réellement avoir conscience du tord qu'il faisait à ses victimes qui avaient désormais une sale réputation par sa faute. C'est pourquoi depuis quelques mois, il essayait de faire des efforts de discrétion, sauf bien évidement avec ses amants serpentards, il avait quand même été un minimum éduqué !
Ses amis lui avaient demandé d'arrêter - comme si sa vie privée les regardait, que ca n'était pas sain à son âge d'avoir ce genre de comportement. "Qu'est-ce que ça sera dans 10 ans" ne cessait de s'inquiéter Ron, son ami le plus proche. Ce n'était peut-être pas sain pour ces puritains en manque de sensations, mais c'était pour lui une lente et langoureuse montée vers le septième ciel. Il aimait le sexe sous tous ses aspects, et il n'allait certainement pas renoncer à la seule chose qui l'éclatait vraiment pour le bon plaisir de tous ces culs terreux qu'il prenait pour amis.
Mais le Gryffondor ne faisait pas très attention à leurs remontrances, une petite voix au fond de lui l'avertissait, leur donnait même raison, mais il avait décidé de ne pas les écouter, de s'assumer jusqu'au bout, peut-être qu'avec le temps, il réussirait à se maitriser, à se calmer, pour l'instant il n'avait pas envie de se contrôler, mais profiter du temps qui lui était imparti pour faire absolument tout ce dont il avait envie. Il n'en avait eut que trop peu l'occasion au court de sa maigre existence.
Il ne faisait rien de mal après tout, il était un homme et il aimait le sexe, point à la ligne, ça ne méritait pas de telles indigestions. Et puis, il était sûr que son entourage réagirait différemment s'ils n'étaient pas tous des petits puceaux invétérés.
En effet, ils étaient soi disant trop "jeunes" pour avoir des rapports sexuels, leur expérience personnelle se retrouvait donc très limitée et même si à cet âge là, les conversations masculines sont souvent centrées sur le sexe opposé, Harry se sentait souvent bien seul lorsqu'il les entendait parler de choses donc ils étaient franchement néophytes. Seul Seamus paraissait se démarquer un peu du lot ayant soi disant tenter quelques expériences sur le terrain mais rien de très concret.
Par ailleurs, toute l'école connaissait ses déviances sexuelles et il était d'autant plus notable pour Harry de s'assumer à ce point dans un monde où l'intolérance conduisait bien souvent -trop souvent selon le gryffondor- à la violence. Mais il n'en avait cure, les moqueries et les coups, il connaissait ça par coeur, il avait grandi avec et il avait décidé que rien ne l'arrêterait.
Une fois qu'il eut gagné la salle commune, il trouva sa bande de potes au coin du feu, accaparant à nouveau les fauteuils les plus confortables pendant que les 6e et les 7e années de Gryffondor étaient en cours.
Parmi eux Dean Thomas, un de ses compagnons de dortoirs qui lui vouait une haine sans nom détenant le titre d'un des plus gros homophobes -parmis tant d'autres- de l'école, leva les yeux au ciel en soupirant dès qu'il s'approcha, affichant même une grimace écœurée à la vue d'une partie de son torse dénudé, ou peut être était-ce dû à la morsure élégante de son récent coup ? Il décida de ne lui prêter aucune attention, pas que cette résolution était nouvelle, mais tout de même, ce mec avait le don de l'agacer par sa seule présence et Dieu savait combien il était dur d'y arriver lui qui était d'une patience à toutes épreuves.
-J'ai baisé avec Flint, annonça-t-il fièrement prenant un malin plaisir à ce que Dean entende parfaitement ce qu'il avait à dire.
Dean renifla dédaigneusement, lui lança un regard noir et se leva aussitôt.
-Désolé les mecs, vaut mieux que je me tire avant que l'autre gigolo n'en dise plus avec ses mythos pateux.
Le jeune homme eut simplement un rire sarcastique, désireux de lui montrer à quel point son avis lui importait.
-C'est ça, dégage fillette, se contenta de répliquer Harry sans lui adresser un regard, je vous jure les mecs, je déconne pas.
Ils paraissaient tout de même tous assez perplexe. C'en était presque vexant.
-T'es sûr que tu t'es pas fait son fantôme après l'avoir tué ou un truc du genre ? Se moqua Seamus.
-De toute façon, on veut pas le savoir, intervint froidement Neville, je commence à être d'accord avec Dean, tu nous saoules avec tes histoires de cul poisseuses Harry. Sois t'es un gros mythomane en puissance, sois t'es un détraqué sexuel, dans les deux cas, je te conseille d'aller voir un psy, t'es vraiment atteint comme mec, sérieux.
Le dit Neville ne tarda pas à aller rejoindre Dean en ignorant superbement le doigt d'honneur d'Harry qui sentait sa joie s'essouffler considérablement. Il avait tout de même réussit à se faire un des mecs les plus prisé et les plus dangereux de l'école, c'était pas rien !
Seamus rigola à nouveau, rien ne pouvant entacher sa bonne humeur et rejoignit les deux autres. Il le suivit du regard avant que ce dernier ne se retourne tout en lui lançant un petit clin d'œil aguicheur.
Dommage pour lui, Harry n'était pas adepte des petits puceaux, il avait dépassé ce stade.
Ron se contenta de ranger ses échecs avec un air étrangement blasé.
Trop blasé.
-Alors ? Tu me prépares pas ta petite rengaine toi aussi ? S'enquit Harry très sèchement devant son air si peu pacifiste.
Ron referma la boite contenant ses précieuses pièces d'un geste sec avant de se redresser lentement, arborant un visage peu amène. Il était quand même impressionnant le Ronny quand il s'y mettait.
Un sourire en coin pris place sur les lèvres d'Harry, tandis qu'il attendait sa petite leçon de morale merdique prônant sur les valeurs fondamentales de l'amour lors de rapports sexuelles. Vraiment pathétique et bien le genre de ceux qui ne savent franchement pas de quoi ils parlent.
-Si et écoute la bien d'ailleurs, je te jure que tu commences à être vraiment lourd avec tes déboires à la con, faudrait vraiment que tu songes à ton amour propre, ça devient grave, lâcha le rouquin avant de rejoindre les autres à son tour.
Harry resta planté quelques instants comme un vieux coton abandonné se demandant s'il venait vraiment à la seconde de se faire laminer le moral par ses soi disant amis. Il serra brusquement les points quand il vit tous les regards se tourner vers lui un bref moment avant de se désintéresser complètement de sa personne et dans ces regards, il avait trouvé un certain dégout.
Mais je rêve ! pensa-t-il furieux. Combien de fois allait-il se faire engueuler ? Il ne pouvait pas l'accepter comme il était au lieu de jouer aux coincés effrontés ?
Il passa devant eux en lâchant un "je vous emmerde" rancunier et détala de la salle commune. Il détestait cet endroit de toute façon, il préférait les lieux plus isolés, il aimait bien trainer avec ses copains de temps à autres mais il était certain qu'il avait une préférence pour ces moments tranquilles où il avait l'impression de vraiment s'entendre penser et respirer.
En outre, depuis qu'il avait débuté sa cinquième année, il était de moins en moins sociable et supportait très peu le monde. Il s'était habitué au silence et au calme maintenant qu'il avait si souvent l'occasion de l'expérimenter.
En effet, en fin de semaine, tous les élèves retournaient auprès de leur famille. Etant orphelin, Harry, lui, avait été obligé toute sa scolarité de rentrer chez son oncle et sa tante, des gens méprisables qui l'avaient recueillis depuis son plus jeune âge et avait fait de sa vie un enfer. Harry était certain que ces gens étaient les plus grands anti-sorciers de l'Angleterre, ils les haïssaient et n'hésitaient pas à verser des sommes astronomiques pour des luttes anti-sorciers.
En début d'été, ils avaient adhéré à une association internationale de fascistes et avaient poussé Harry à quitter leur demeure, il salissait leur réputation et leur crédibilité selon eux...Pour sa part, il trouvait que les deux gros pachydermes -son oncle et son cousin- et l'asperge sans cervelle -sa tante- se débrouillaient très bien pour salir leur si fabuleuse réputation par leurs propres moyens. Harry ne se faisait pas de soucis pour les sorciers avec de tels abrutis.
Depuis que les sorciers avaient décidé de partager le monde avec les moldus en dévoilant leur existence dix ans auparavant, de nouveaux intégristes étaient apparus autant du côté des sorciers que dans celui des moldus, chaque camp refusait de cohabiter entre eux et Harry savait que tôt ou tard, cette haine latente allait finir par les conduire à une vraie guerre. Et personne n'en ressortirait indemne.
Toujours est-il que les Dursley l'avaient alors poussé à bout et le jeune homme avait fini par fuir la demeure familiale à la fin de l'été. Dumbledore, le directeur loufoque de Poudlard, avait alors concédé à l'héberger à l'école dans l'attente d'une meilleure solution. Harry ne voyait vraiment pas de quelle solution ce vieil homme voulait parler, il espérait qu'il n'allait pas le faire adopter ou quelque chose dans le même genre, une fois mais pas deux, merci bien !
Il voulait rester au château jusqu'à sa majorité, une fois adulte, il pourrait toucher la fortune que ses parents lui avaient léguée et s'installer quelque part tout seul. Il n'avait pas besoin d'une nouvelle famille détestable. La seule famille qu'il avait jamais eue avait déjà fait bien trop dégâts sur lui comme ça. Et puis, il se plaisait dans cette école, tous les weekends, il pouvait tout à son aise la découvrir, profiter des lieux déserts sans subir les remontrances de personne.
L'essentiel.
OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO
Un soupir peu discret retenti avec force dans la bibliothèque résonnante et fréquemment déserte à cette heure, enfin, sans compter la présence omniprésente du rat sang de bourbe Granger qui cherchait activement une idiotie connue d'elle seule dans les rangées interminables de livres qui rebuterait le plus aguerrit des étudiants. La jeune fille était une cinquième année très sérieuse qui passait tout son temps dans cet antre archaïque afin de parfaire ses connaissances et de les exposer à la face du monde, sûrement pour bien prouver qu'elle était intégrée à ce monde dont elle n'avait pourtant aucun droit de faire partie d'après l'avis général.
Un second soupir, plus fort que le précédent, retentis une fois de plus, faisant froncer les sourcils de la vieille peau qui était attablée sur un comptoir poussiéreux, écrivant manifestement l'inventaire de ses précieux bouquins.
Draco Malfoy serra les lèvres avec force tandis qu'il laissait son regard vagabonder parmi les centaines de livres ayant pour traits les potions de tortures, pas qu'il ait vraiment besoin d'un quelconque livre pour rendre la copie meilleure, mais il lui manquait quelques recettes spécifiques pour parachever son travail. Voilà qui avait le don de le rendre d'une humeur de chien.
Cela faisait plus d'une heure à présent qu'il était dans ce foutu rayon et il ne trouvait pas ce qu'il cherchait pour la simple et unique raison que le but initiale de sa visite se trouvait dans la section interdite gardée par le cerbère des lieux, Madame Pince donc. Sans autorisation, il pouvait toujours se le mettre bien profond son précieux grimoire.
-Tire toi de là, moldue, va faire ta gym dans un autre rayon, tu trouveras peut-être le bouquin "comment s'acheter une vie", cingla Drago agacé à Granger qui ne cessait de parcourir les rangées de livres comme une furie.
La jeune fille, furieuse, ne tenta même pas de se défendre, une fille de son statut ne pouvait se permettre de se mettre à dos Drago Malfoy plus qu'il ne l'était déjà si elle tenait un tant soit peu à sa vie, il contrôlait déjà toute l'école lui et ses sbires, un vrai dictateur. Qui plus est, elle était seule et plus jeune que lui, mieux valait faire profil bas pour le moment. Cela ne l'empêcha pourtant pas de lui lancer un regard noir avant de se détourner aussi dignement que possible.
Drago se concentra à nouveau vers le livre tant convoité trônant comme pour le narguer derrière les grilles closes, dans la rangée près du comptoir de la dinde et maitresse des lieux, en réalité, il attendait juste le bon moment qui tardait à venir.
Enfin, ce moment arriva : la bibliothécaire suspicieuse fut appelée par la sang de bourbe, leva son imposant arrière-train et le fit disparaitre dans les rangées. Drago en profita pour se diriger vers la rangée de livre, se glissa subtilement derrière le comptoir avant d'ouvrir silencieusement les grilles de fer qui le séparait de son futur optimal, soulagé de constater que celle-ci n'était pas fermé à clef ou par un sortilège. Il referma les grilles tout aussi discrètement avant d'arpenter rapidement les quelques rangée de livres aux reliures sombres et repoussantes puis subtilisa le petit paquet de manuscrits jaunis coincés entre deux pages du volume, il n'avait besoin que de ces pages et il ne comptait certainement pas s'encombrer du manuscrit aussi imposant.
Il sortit de la bibliothèque, un fin sourire sarcastique aux lèvres, tous ce qu'il voulait, il l'avait, tel était sa devise dans la vie.
Un ricanement lui échappa quand il aperçut deux Poufsouffles se figer à sa vue : après la séance à la bibliothèque, il fallait qu'il décompresse. Et quel meilleur moyen pour cela que d'asseoir plus encore sa supériorité ?
Son regard se fit froid et coupant comme la glace, il eut un petit sourire carnassier quand un des deux gamins sursauta, le visage décomposé. Il se redressa doucement, optant pour un port de tête altier, juste pour le plaisir de bien leur faire comprendre qu'ils n'étaient rien face à lui, une simple particule indésirable face à sa propre grandeur. Il n'avait même plus besoins de lancer la moindre parole désobligeante, sa simple présence imposait respect et crainte. On racontait que son regard et sa prestance hors du commun étaient un atout majeur dans l'intimidation. Et il en jouait sans aucune modération. Il s'avança félinement alors qu'il entendait des pas retentir derrière lui, son sourire s'agrandit tandis que celui des deux nains blanchissait à vu d'œil.
Oui, il allait enfin s'amuser.
-Tiens tiens tiens, que nous a trouvé le grand méchant loup ? lança une voix de velours, amusée à sa droite. De nouveaux joujoux ? Tu partages quand même ?
Son sourire s'agrandit et son regard se fit plus dangereux alors que les deux jeunes garçons commençaient à trembler si pathétiquement que s'en était grisant. Ils savaient que ses amis Serpentard avaient fini par le trouver, il ne restait pas seul bien longtemps.
-Evidemment Blaise, ricana-t-il, tu sais bien que le loup préfère chasser et laisser ses louveteaux manger ses proies. Il ne se salit pas, surtout avec de telles animaux.
Un halètement apeuré s'échappa de la bouche d'un des petits cafards qui lui faisait face.
-T'as quelques choses à ajouter le nain ? Si tu veux que j'arrête la diète, dis le tout de suite, sinon je te conseille de fermer ta gueule.
Il les observa se tasser sur eux même comme pour tenter de disparaitre ou peut-être était-ce une façon de montrer qu'ils étaient de bon petits animaux soumis au bon vouloir de leurs maitres. Les sang-mêlé, il les détestait presque au même titre que les sang-de bourbe et les Moldus, cette race de sous-hommes qui osaient les défier, eux, les dieux parmi les insectes.
Un sourire froid n'acquit sur ses lèvres fines tandis qu'il dégainait sa baguette d'un geste lent, son regard fixé sur les deux petits blaireaux tremblant de peur. Il adorait cette sensation de pouvoir qui le submergeait de toute part quand il lisait la peur dans les yeux de ses avortons qui avaient l'audace de simplement exister. Il ne comprenait pas cette lubie qu'avaient certains sorciers à s'accoupler avec cette espèce repoussante qu'était les Moldus, ils l'écœuraient au-delà de toute limite, lui donnant de froides envies de meurtre et de torture. Enfin, il ne s'abaisserait pas à se salir les mains pour si peu mais cela, ce n'était qu'un détail.
Il joua un peu avec sa baguette alors que ses compères sortaient les leurs d'un geste menaçant. Il n'était pas du genre à accomplir d'aussi basses besognes, mais il adorait le leur faire croire, juste le fait de le voir avec une arme à la main suffisait pour qu'ils s'imaginent les pire tortures. Leur réputation n'était plus à faire dans l'école. Drago la dirigeait d'une main de fer avec son petit groupe de privilégiés surtout depuis qu'ils étaient en septième année et qu'ils étaient les seuls maîtres à bord. Il fallait nettoyer Poudlard des sangs de bourbes, même de certains sangs-mêlés s'il fallait, ces chiens liés aux mêmes moldus qui erraient dehors et menaçaient le monde sorcier. Des parasites qu'il fallait éliminer pour éviter toute prolifération intempestive. Ils étaient déjà trop nombreux à son goût.
Il observa les deux garçons tremblants de peur avant de leur lancer un petit sourire froid, comme s'il avait enfin trouvé un sort assez horrible pour les tuer dans d'incommensurables douleurs. Il s'apprêta à sortir une réplique cinglante quand une voix froide claqua avec force, stoppant net les ricanements mauvais de ses camarades dont le regard s'étaient fait meurtrier.
-Monsieur Malfoy ! Puis-je savoir ce que vous aviez l'intention de faire ?
Il grogna doucement, tournant lentement son regard vers la personne qui avait osé l'interrompre.
-Eh bien, Professeur, je cherchais simplement un sort pour que ces racailles qui salissent Poudlard rejoignent la poussière du sol le plus efficacement possible, répondit-il d'une voix onctueuse savourant l'air choqué de McGonagall et les exclamations indignées des quelques élèves qui arrivaient derrière la directrice des rouges et or.
Il adorait ça, vraiment ; toute cette crainte respectueuse qu'il inspirait aux autres, ces êtres insignifiants qui l'observait avec admiration, colère, peur… Il sourit sarcastiquement à la Gryffondor qui semblait ne pas savoir que dire d'assez répondant alors que Blaise et Théo s'étaient rapprochés de lui, ricanant doucement et l'encadrant pour bien montrer à tous qui était le chef.
Les murmures de plus en plus puissant des gamins agglutinés autour d'eux sortit la femme de son indignation.
-Vingt points en moins pour Serpentard Monsieur Malfoy, vous feriez mieux de retourner immédiatement dans vos salles communes avant que je ne décide d'alourdir votre peine avec quelques heures de retenue pour menace envers des élèves et insolence envers un Professeur, suis-je bien claire ?
Drago perdit son sourire suffisant et la défia du haut de son mètre quatre vingt, quelques instants du regard sans répondre. Si seulement il avait pu la tuer par la simple force de son regard. Mais il devait tout de même attendre la fin de l'année pour ça.
-Pas vraiment mais je m'en contenterai, susurra-t-il d'un air mauvais.
Il se dirigea d'un pas conquérant vers ses deux victimes qui reculèrent par réflexe. Il leur lança un regard froid alors que Blaise murmurait d'une voix assez forte pour être entendue de la plupart des élèves proches d'eux :
-Ce n'est que partie remise...
Il eut un petit rire appréciateur, savourant les regards effrayés posés sur lui. Il aurait tout le temps pour s'amuser plus tard avec eux. Il passa devant le Professeur de Métamorphose, qui dardait sur lui un regard sévère, la tête haute et un sourire en coin charmeur.
-Bonne journée Professeur, lança-t-il sarcastique avant de tourner à l'angle d'un couloir, suivit par ses deux acolytes qui riaient du visage outré de la traître à son sang.
Il bouscula violement un groupe de sixièmes années de Serdaigle qui se trouvaient sur son chemin.
-Elle commence à me les briser celle-là, s'agaça Drago une fois que leur professeur fut hors de vue, pourquoi les autres sont pas avec vous ?
- C'est toi qui voulais qu'ils restent avec Pansy, lui rappela Théo.
-Je vais laminer ces putains de Gryffondors, cracha Drago soudainement pris d'une colère froide, la note va être salée.
Les Gryffondors étaient leurs principaux ennemis, les plus tolérants avec les moldus et les sangs-de bourbes, les plus courageux face à eux et surtout les plus imbéciles. Rien que cela méritait une correction digne de ce nom, mais non, ils avaient trouvé le moyen de se faire plus cons qu'ils ne l'étaient déjà à l'origine.
Ils avaient commis l'impardonnable : attaquer Pansy lors d'une de ses rondes nocturnes. Un petit groupe de septième année de Gryffondors mené par Olivier Dubois, un type aussi faible et insignifiant que les moldus eux-même, s'étaient mis en tête de défier son autorité et celle des Serpentards. Ils s'en prenaient à ses amis les plus proches, c'est pourquoi il fallait absolument qu'ils restent soudés entre eux.
Il n'était pas du genre à participer à ce genre de bagarre puérile, mais il ne se gênait pas pour les provoquer, c'était ce qu'il y avait de plus jouissif à ses yeux. Il ne s'abaissait certainement pas à se salir les mains, ses sbires étaient fait pour ça après tout.
-Essayez de connaitre l'emploi du temps de Dubois ce weekend, on s'occupera de lui en privée, je vous retrouve plus tard, ordonna-t-il d'une voix froide, continuant sa route sans plus faire attention à eux, il savait qu'il serait obéis.
Les deux Serpentards éclipsés, il continua à avancer le laissant dans un silence confortable. Ca aussi il adorait, cette obéissance qu'il insufflait aux autres, personnes n'était assez fou pour oser le défier et cela lui convenait parfaitement.
VLAM
-Putain ! s'écria Drago outré qui vit ses précieux parchemins si durement acquis voler dans tous les sens.
Dans sa hâte, Harry était rentré dans un élève, le projetant par terre, renversant tous les manuscrits qu'il tenait à la main.
-Désolé, s'empressa Harry un peu bousculé, j'tai pas vu arriver.
Il s'agenouilla pour aider sa victime à ramasser ses affaires.
Drago vit une forme sombre tendre la main vers les recettes de potions interdites qu'il venait de laborieusement subtiliser. Il sentit sa rage augmenter d'un cran. Mais qui était le suicidaire qui avait osé l'envoyer au sol et qui plus est, se mettait à jouer les lèche-culs ? S'il croyait qu'il lui suffisait de le caresser dans le sens du poil pour qu'il allège les représailles qu'il se ferait une joie de lui infliger en temps voulu, il se mettait le doigt dans l'œil bien profondément.
Il repoussa violement ce pecno qui tomba en arrière.
-Dégage tête de con, j'ai pas besoin d'un miraud pour ramasser trois feuilles, cracha Drago très remonté.
A terre à son tour, Harry déglutit difficilement, ce visage d'ange, cette voix de velours...
Merde !
Comment avait-il pu foncer dans Drago Malfoy ? Et dire qu'il venait de baiser avec un de ses principaux sous-fifres quelques instants plus tôt...
-Pas la peine d'être aussi hargneux, aurais-je par hasard abîmé le brushing de la star ? rétorqua Harry, amusé.
Drago daigna enfin lui accorder un regard. Aussi menaçant soit-il, il ne fit qu'exciter le jeune Gryffondor qui avait eu tord de penser que le Serpentard puisse être daigné d'un tant soi peu d'humour.
Il redressa très lentement la tête et observa l'impudent. Brun, sans aucune classe, les yeux vert derrière d'immonde lunette, les cheveux ressemblant à un nid de poule abandonné depuis des lustres, en bref, un gamin d'une banalité affligeante qui se croyait au-dessus des règles qu'il avait lui-même instaurées au fil des années.
Il eut un sourire froid quand il vit la cravate rouge et or pendant misérablement sur son torse à moitié dénudé.
-Attention gamin, tes vannes à deux balles, tu te les gardes et si des envies terroristes te titillent à nouveau, t'es gentil tu vas te suicider dans ton coin, avertit Malfoy en se relevant tel un conquérant.
Harry admit qu'il avait de l'allure et une répartie convaincante, il lui avait presque foutu les jetons avec ses airs mauvais et sa voix glaçante. Il savait maintenant pourquoi tout Poudlard le craignait comme la peste et évitait de le faire sortir de ses gongs. Il avait eu un petit aperçu de ce que cela pouvait donner.
Harry n'avait jamais à faire à lui. Drago ne s'intéressait pas à des gamins comme lui, et il n'était ni un sang de bourbe, ni un partisan de la cause moldue pour qu'il s'en prenne à lui, par ailleurs il était toujours entouré d'une foule de gens pour le vénérer à tout moment ce qui rendait les choses encore plus difficile pour l'approcher. C'était d'ailleurs assez suspect de l'avoir croisé tout seul.
Le jeune homme soupira en le regardant s'éloigner. Il avait toujours été sublime. Dès qu'Harry était arrivé à Poudlard, il l'avait tout de suite fasciné, il était plus âgé que lui et par conséquent n'avait aucun cours en commun avec lui, il avait donc dû l'observer de loin, se contenter des rumeurs qui courraient sur lui, le désirer en silence.
Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vu d'aussi près. Son visage semblait irréel, tant par sa beauté que par ce qu'il dégageait, il en irradiait une telle aura, un tel magnétisme qu'Harry avait souvent du mal à en détourner le regard une fois qu'il s'était risqué à le scruter.
Il paraissait tellement inaccessible qu'il n'avait même pas envisagé de le conquérir. Une fois néanmoins quelques années auparavant, il avait osé lui parler, lui demander un renseignement sur un livre à la bibliothèque, Drago l'avait envoyé paitre en rétorquant sur un ton irrité s'il trouvait qu'il avait l'air d'une vendeuse de bouquins. La conversation s'était donc conclue dare-dare.
Mais Harry se fichait de ses airs condescendants, de son agressivité et de sa mauvaise humeur permanente, cela lui donnait du charme, lui plaisait et il enviait déjà la personne qui réussirait à le dompter.
Il tenta de se chasser Malfoy de la tête pendant qu'il se dirigeait vers les cuisines. Là-bas, il savait qu'il serait écouté sans être jugé, même traité comme un Dieu, qu'il ne serait pas traité comme une mauvaise herbe bonne à éradiquer ; les elfes de maisons le vénéraient. Et pour une fois il avait besoin de raconter ses exploits à quelqu'un. Tout le monde avait l'air de minimiser les évènements mais il venait quand même de coucher avec un des mecs les plus respectés de Poudlard et tout le monde semblait trouver ça d'une banalité affligeante. Il emprunta quelques passages secrets pour raccourcir son chemin car apràs tout, nul ne connaissait le château mieux que lui à force d'arpenter les lieux la nuit.
Une fois aux cuisines, il n'eut pas le temps de raconter ses mésaventures que Dobby, l'elfe avec qui il avait parfois de longues conversations plus ou moins philosophiques, le prévint que le directeur le cherchait et l'attendait dans son bureau. Harry se mit en route non sans ronchonner, son récit héroique serait donc une énième fois reporté.
Drago se dirigea d'un pas fier vers le bureau du directeur qui l'avait convoqué une bonne heure auparavant. Il n'était pas du genre à obéir aux ordres et plus encore venant de cet homme excentrique qui osait parler d'union et ne cesser de prôner une paix totalement factice. C'était facile pour lui de parler d'harmonie, il était bien en sécurité dans son château à manger d'innombrables bonbons au citron tout en se prélassant dans son fauteuil de directeur. Ce n'était pas lui qui se faisait massacrer par ces réactionnaires moldus qui avaient soif de pouvoir et de domination.
De nombreux sorciers subissaient leurs courroux chaque jour et Drago s'était fait la promesse de faire payer à chacun de ses sous-hommes tout le mal qu'il faisait à sa communauté.
Il n'était pas un humaniste convaincu, mais il ne supportait pas que qui que ce soit puisse le trouver faible, de ce fait, cette espèce de guerre sordide le concernait directement car il était sorcier, il était de ceux qui se faisait tuer, il était de ceux qui était considéré comme des proies à abattre, et ça, il ne pouvait le tolérer.
Ces moldus allaient vite comprendre qu'ils n'étaient pas tous des petites lopettes pacifistes qui se laissaient faire gentiment.
Il dissimula habilement les parchemins volés sous sa robe de sorcier avant de s'engouffrer dans le couloir menant au bureau directorial.
-Magnum, prononça-t-il à contre cœur tout en levant les yeux au ciel, maudissant les lubies ridicules du vieillard.
Il monta les escaliers en colimaçon et frappa deux coups secs, se vidant totalement l'esprit pour éviter toute intrusion intempestive de son fouineur de directeur. Il avait bien trop de choses à dissimuler qui devaient rester secrètes.
-Entrez.
Il prit une profonde inspiration et garda un visage neutre avant de pénétrer dans le bureau éclairé et de se figer totalement, son visage conservant tout de même son impassibilité légendaire.
-Maman? Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-il un peu inquiet.
Grande, fine, une longue chevelure blonde, de magnifiques yeux de glace et une classe admirable, Narcissa Malfoy était considérée comme l'une des plus belles femmes de sa génération malgré la froideur de son visage si gracieux.
Il connaissait sa mère, elle n'était pas du genre à se déplacer pour quelque chose de futile comme par exemple ses problèmes de discipline, en outre, c'était la première fois qu'il la voyait à Poudlard.
-Monsieur Malfoy, nous vous attendions, asseyez-vous je vous pris.
Drago remarqua que sa mère se forçait à ne pas croiser son regard. Cela ne s'annonçait donc pas bon, jamais sa mère ne l'affrontait pas directement des yeux, sauf quand elle savait pertinemment que ça ne lui plairait pas. Il serra les dents, maudissant le sourire serein du maître des lieux qui dardait sur lui un écœurant regard confiant. Il s'installa à ses côtés en face du vieux fou et attendit la suite des évènements.
-Je suppose que vous lisez les journaux en ce moment, Drago.
Ce dernier haussa un sourcil méprisant : s'il commençait par le prendre pour un con, il sentait qu'il allait vite perdre son calme, et ce malgré la présence de sa mère. Prenant une pause décontractée, il ancra son regard dans celui de son interlocuteur.
-Ca dépend de quoi vous parlez, moi je suis plus branché magazines de cul, normal à mon âge, on est tous des ados arriérés qui n'ont rien à foutre des nouvelles du monde, lâcha-t-il avec un sourire innocent.
Qu'est-ce qu'il pouvait le détester ! Il était là avec ses airs de sage fou et son sourire tout à fait horripilant, néanmoins, sa réplique eut le don de lui faire perdre son petit sourire irritant. Il émit un petit rire sec, heureux de cette constatation. Sa mère daigna enfin lui accorder un regard.
-Tu arrêtes tout de suite Drago !
Il soupira en levant les yeux au ciel, pas vraiment ravi que sa mère le reprenne à l'ordre devant le fossile.
-Je suis bien loin de vous prendre pour un adolescent arriéré Mr Malfoy.
Non, bien sûr que non voyons, c'est pour ça qu'il le prenait avec des pincettes au lieu d'en venir directement à l'essentiel. Sa patience avait ses limites et elles étaient déjà dépassées depuis qu'il avait pénétré dans cet antre à la lumière si agressive.
-Alors arrêtez avec vos questions à la con et venez en aux faits, rétorqua le blond en ignorant les regards sévères de sa mère.
-Ecoutez Drago, si votre mère a tenu à faire le voyage jusqu'ici, c'est que nous avions à vous annoncer quelque chose d'important.
Il sourit avec ironie.
-Nan sérieux ?
-Drago, ça suffit avec tes insolences ! gronda Narcissa.
Le jeune homme soupira et s'enfonça dans son fauteuil. L'humour était proscrit maintenant ?
-Vois-tu, les chasses de sorciers sont de plus en plus menaçantes et...
-Evidemment, il y a une vraie guerre civile dehors, des sorciers sont menacés et vous continuez à répandre votre bonne parole comme un messie, attaqua Drago soudain furibond.
Le regard du directeur se fit plus dur, lui donnant un air plus imposant.
-Je ne vais pas parler de mes opinions politique avec toi, d'autant plus que je connais parfaitement les tiennes dans ce conflit et que je les déplore -Drago leva les yeux au ciel. Aujourd'hui un élève, un sorcier est en danger à cause d'un de ces groupes anti-sorciers plutôt puissants et tes parents se sont proposés pour le protéger. Toi qui es tellement pour la sureté des sorciers, je suppose que cela ne te pose aucun problème.
Drago sentit un bloc très compact tomber dans sa poitrine. Il se redressa brusquement et se tourna vers sa mère qui était restée silencieuse. Il n'aimait définitivement pas ce qui se tramait dans son dos.
-Qu'est-ce que je suis sensé comprendre exactement ? susurra-t-il d'une voix froide et coupante.
-Nous allons prendre ce garçon à la maison, annonça Narcissa sur un ton calme, il va s'installer chez nous jusqu'à sa majorité et ton père et moi allons devenir ses tuteurs légaux.
Drago resta silencieux quelques instants tentant tant bien que mal d'assimiler ce qu'on était en train de lui raconter. Ils plaisantaient n'est-ce pas ? C'était simplement une plaisanterie de mauvais goût, ils ne pouvaient pas vraiment penser ne serait-ce que recueillir dans leur demeure un miséreux trop faible et geignard pour se défendre seul...n'est ce pas ?
-Non mais attendez, c'est quoi ces conneries ? Vous vous foutez de ma gueule là ? rugit-il soulagé d'avoir réussi à extérioriser ses pensées.
Narcissa baissa les yeux, elle savait que la tâche serait difficile pour faire comprendre sa décision. Elle souffla doucement, ramenant par le fait son fils à un calme tout à fait relatif. Ce dernier se tourna d'ailleurs vers elle et demanda, tout simplement sidéré :
-Ne me dis pas que mon père est d'accord avec ça ?
Il pria intérieurement pour que ce ne soit pas le cas. Ca ne pouvait pas être le cas, son père ne pouvait pas décemment avoir accepté un truc pareil. Il déchanta cependant bien vite face à la réponse énoncée d'une voix neutre :
-J'ai réussi à le convaincre.
-Mais depuis quand on est des gentils petits protecteurs d'enfants ? s'indigna Drago en rage, c'est hors de question de toute façon.
-On ne te demande pas ton avis, je suis juste venue ici pour te prévenir. Et pour que vous fassiez connaissance, il ne va pas tarder à arriver.
Drago secoua la tête, il était en plein rêve, en plein cauchemar. Lui qui n'avait jamais invité personne chez lui, voilà qu'il allait devoir partager son antre avec un mioche inconnu au bataillon et jouer les grandes sœurs, ou pire, les Baby Sitter ! Il n'avait nullement l'intention de partager sa vie avec un petit merdeux, qu'il soit de sang pure ou non.
- Allez-vous faire foutre ! J'en ai rien à battre de ce mec, il ne foutra pas les pieds chez moi, plutôt CREVER !
Et sur ces douces paroles, il quitta le bureau en claquant la porte, laissant les deux adultes dans un silence désagréablement tendu.
Et en effet, Harry ne mit pas longtemps à faire son entrée, Dumbledore se demanda même s'ils ne s'étaient pas croisés. Il espéra pour le plus jeune que ce ne fut pas le cas.
Le Gryffondor ne fut pas si surpris de la présence de Narcissa Malfoy étant donné que son fils l'avait bousculé -il lui rendait la pareille quelque part- en sortant en trombe du bureau quelques instants plus tôt. Il avait déjà aperçu cette femme à plusieurs reprises, il s'était d'ailleurs fait la remarque qu'elle paraissait moins antipathique envers lui qu'au reste du commun des mortels, elle lui lançait souvent des regards moins froids qu'aux autres, même si elle restait impressionnante en toute circonstance.
Il sursauta presque quand la voix de son directeur retentit avec force dans ce silence oppressant.
-Harry, assied toi, je t'en pris. Tu connais déjà Mme Malfoy ?
-On s'est croisé en effet, répondit Narcissa en dardant Harry de son grand regard gris dont son fils avait hérité.
-Qu'est-ce qui se passe, monsieur ? demanda-t-il le plus poliment possible, tout en s'asseyant sur le fauteuil que venait de quitter l'héritier Malfoy.
-Vois-tu Harry, tu vas enfin pouvoir quitter l'école le weekend ! déclara-t-il d'une voix joyeuse, persuadé que le jeune homme en serait reconnaissant.
Harry se sentit geler sur place à cette annonce.
Oh non, pas ça...
-Monsieur, je vous jure que je suis très bien à Poudlard, je ne vous gênerai pas, je...
-Vois-tu, cela ne dépend pas de moi, Harry tu le sais bien, sinon je te laisserais habiter ici jusqu'à la fin de tes études, mais tu es mineur et quelqu'un doit être responsable de toi, de plus, aucun professeur ne vit ici, je ne vais pas en condamner un chaque weekend pour te surveiller. De plus, tu ne peux pas rester confiner dans ce château jusqu'à ta majorité, il y a quand même une vie en dehors de Poudlard.
Harry baissa les yeux. Comment avait-il pu être aussi idiot pour croire qu'il resterait au chaud ici toute sa vie ? Il se sentait incroyablement con. Fini ses ballades solitaires au sein du château, fini le calme reposant des couloirs, fini ses habitudes qu'il avait appris à apprécier. Néanmoins, il préféra ne pas faire d'esclandre devant Narcissa Malfoy, c'est pourquoi il murmura sur un ton défait :
-Okay...
-Vois-tu, Narcissa s'est proposé pour devenir ta tutrice.
Harry haussa un sourcil, complètement perdu. Il avait été pourtant persuadé que sa présence n'avait rien à voir avec lui, il avait cru que Dumbledore voulait régler sa petite affaire rapidement avec lui pour ensuite s'intéresser à des choses plus importantes avec Mme Malfoy.
-Et pourquoi elle ferait ça ? demanda-t-il, curieux et légèrement déstabilisé.
-Vois-tu Harry, -le jeune homme s'agaça, il fallait qu'il arrête avec cette expression stupide, d'autant plus qu'il ne voyait rien du tout justement!- Mme Malfoy et ton père ont un passé commun, ils ont fait leurs études ensemble et ont été très proches...
-Je préférais que ça reste entre nous d'ailleurs, informa-t-elle froidement.
-Toujours est-il qu'elle...eh bien...
-J'ai toujours eu une dette envers lui, intervint-elle sèchement, m'occuper de son fils jusqu'à sa majorité me semble tout à fait honorable comme remboursement.
-Ravi d'être un moyen de soulager votre conscience, lâcha Harry un peu amer.
Il n'arrivait toujours pas à croire que la mère de Drago Malfoy ait baisé -car c'était ce qui était clairement sous-entendu- avec son propre père et qu'en plus, elle lui doive quelque chose. C'était exactement le genre d'information qu'il aimait avoir en sa possession, surtout lorsqu'il était un des rares à être mis dans la confidence.
-Mais il n'y a pas que ça Harry. Ton oncle et ta tante n'arrêtent pas d'envoyer des lettres de menaces très inquiétantes ces derniers temps, ils veulent attenter à ta vie et sont soutenus par des organisations très réfractaires qui ont assez de pouvoir pour être prises au sérieux. Je crois que les Malfoy sont les mieux placés pour te protéger, ils sont encore très craints dans le monde moldu. Nous le faisons pour assurer ta sécurité Harry, j'espère que tu en as conscience.
-Mais pourquoi ces deux moldus veulent ma peau maintenant ? Je veux dire, j'ai vécu chez eux toute ma vie, j'étais à leur portée, s'ils voulaient vraiment me tuer pourquoi ne l'ont-ils pas fait avant ? demanda Harry qui trouva sa question très sensée.
Il était un peu chamboulé par cette nouvelle, il était assez pacifiste comme garçon, il n'avait en aucun cas d'idées anti-moldus, faisait toujours tout son possible pour rester en dehors des conflits et voilà que ces ploucs désiraient sa mort ? Décidément, sa famille était vraiment tout ce qu'il y avait de plus adorable, vraiment. Avec des attitudes pareilles, il ne s'étonnait même plus que certains sorciers détestent à ce point les moldus...
-D'après mes sources, l'organisme auquel ils ont adhérés refuse tout lien de sang avec un sorcier, ils doivent prouver qu'ils croient à leur cause et ne peuvent paraître crédibles quand on sait qu'ils ont accueillis un sorcier chez eux pendant tout ce temps.
-Ouais enfin vu la façon dont ils m'ont accueillis, je pense que peu de doutes subsistent sur leur position.
Dumbledore lui fit un sourire triste.
-Tu ne risques rien, je te demande juste d'être prudent, de ne pas t'aventurer tout seul comme tu as l'habitude de faire.
Harry lui accorda un sourire tout à fait hypocrite. Ce directeur ne manquait décidément pas de culot. Il le virait de son école maintenant qu'il était en danger de mort, le confiait à une famille hostile -il connaissait la réputation des Malfoy- et en plus osait lui dire de ne pas sortir ? Il allait se gêner. S'il quittait le château, il allait au moins profiter des avantages que cela lui offrait, retourner dans les bars et les boites gays, trouver et coucher enfin avec des vrais mecs, s'éclater sans que personne ne lui fasse la morale. Il n'allait pas laisser ce vieux fou ou même son oncle et sa tante le freiner et intervenir dans sa vie.
Il pourrait également tout à son aise et en première loge reluquer le fils Malfoy, ce qui était un avantage non négligeable, maintenant qu'il faisait parti de la famille.
A suivre !
Voilà une première mise en bouche plutôt soft mais après les choses se corsent (z'êtes prévenus). Faites nous savoir ce que vous en pensez à l'occasion.
Bisous (et bientôt la suite).
Margue et Pauline C.
