Hier, pour la première fois, j'ai participé à un atelier drabble organisé au sein du Collectif NoName (lien sur ma page de présentation). Pour rappel, un drabble consiste à écrire en un temps limité un texte de 100 mots en fonction d'un thème imposé. Je tiens à remercier mes camarades du Collectif qui étaient là et avec qui j'ai passé une excellente soirée !

Mot : Thé

Écouter l'eau bouillir. Entendre d'abord le léger frémissement de toute cette masse aqueuse dont la température s'élève rapidement. Voir un léger filet de vapeur s'élever au dessus de la bouilloire. Observer ce filet devenir une colonne hurlante. Saisir le récipient. Remplir une tasse. Regarder la décoloration de l'eau entrant en contact avec le thé. Quel spectacle magique !

Pourtant, Sherlock se laissa aisément arracher à cette contemplation lorsqu'il entendit la porte du 221B claquer, des pas monter l'escalier, et se tint prêt à accueillir son homme. Pour lui, et c'était une certitude, rien ne vaudra jamais la beauté de John.

Mot : Allegro

Sherlock aimait beaucoup Vivaldi. Et Sherlock aimait passionnément John. Pour lui, leur vie était comme l'Allegro Non Molto : parfois douce et paisible, souvent intense, toujours dévorante. Les jours où John partait ne serait-ce que pour quelques heures, et que son absence lui pesait, il jouait ce morceau encore et encore sur son violon, y mettant tout son cœur, toute son âme. Ces mêmes jours, lorsque John rentrait, il s'approchait de lui, saisissait son visage, et avant qu'il n'ait le temps de poser la moindre question, il l'embrassait comme si sa vie en dépendait. Mais n'était-ce pas le cas ?

Mot : Exotique

Quand John entendit le réveil ce matin-là, il eut envie d'éteindre la sonnerie et de se rendormir pour retourner sur cette plage de sable fin qui l'accueillait quelques instants plus tôt. Il sentait encore le soleil réchauffer sa peau, le vent le caresser doucement, le bruit des vagues envahir ses oreilles. Pourtant, lorsqu'il entendit quelques notes de violon provenant du salon, il se raisonna : ce lieu exotique, tout paradisiaque qu'il soit, ne vaudrait jamais une journée même grise sans son Sherlock. Alors il se leva, un sourire ensommeillé mais heureux sur les lèvres.

Mot : Victorieux

Sherlock s'ennuyait. Or, il détestait ça. Mais surtout, il détestait s'ennuyer alors que le corps de John était étendu près de lui, offert dans son sommeil. Commet pouvait-il lui infliger une torture aussi infâme ? Il observait ces lèvres rosées entrouvertes, se mouvant imperceptiblement à mesure que l'air pénétrait ou quittait cet antre où la langue de Sherlock adorait se réfugier. Elles étaient un véritable appel à la débauche, inconscientes de l'attention dont elles faisaient l'objet. C'était un crime de résister, aussi céda-t-il à la tentation. Il vint cueillir cette offrande doucement, et s'offrit un sourire victorieux lorsque John gémit contre ses lèvres.