Jour 1

Mari no Hime, voilà comment ils m'appellent, ici. Lorsque je suis arrivée, ce matin, et une fois que mon bandeau me fut enlevé par un dénommé Aoshi, je portais un Yukata, en soie de chine, très couteux et orné. Voilà pourquoi ils m'appellent ainsi. Je suis la princesse de ce royaume d'hommes. Maintenant, une heure après mon arrivée, mes cheveux ne sont plus attachés qu'en une simple queue de cheval basse, mon Yukata a brûlé, et je me retrouve en kimono masculin, en lin dur et rêche, et simple. Trop simple, peut être. Cependant, je suis résignée, bientôt, ils me reconnaîtront comme l'une d'entre eux. Je serai un ninja, un samurai, un assassin de l'ombre en somme. Je serai le vent, l'eau et le feu. L'ombre et la lumière. Ton dieu comme ton diable. Et surtout, je serai ton seul jugement, Mère.

Jour 7

Leurs entrainements sont très durs. Je me lève à l'aube pour me coucher tard dans la nuit. Déjà éreintée, des cernes ornent mon visage déjà rougi par les coups. Je suis courbaturée, mais déterminée, et bien plus que ça. J'avance comme je le peux parmi ce dédale d'hommes en noir. Aoshi m'a, aujourd'hui, fait une sale remarque : « Toi, Mari chan, apprends que tu ne frappes pas pour vivre mais pour tuer. Laisse la vie de côté, et achève ton ennemi ». Alors, je me suis encore plus acharnée contre lui, il a fini ecchymosé, et une grande balafre lui décorait le dos.

Jour 21

Le surnom de Mari no Hime m'a quittée en ce jour. Je ne suis plus la frêle héritière d'il y a peu de temps. Comme les amazones, il me manque un sein. Il m'a été enlevé lors d'un combat contre Yahiko. L'entraîneur, Himura Kenshin no Senseï, félicite ma vaillance. J'ai l'intention de demander à Ron de m'ôter ce second appendice qui me dérange. Plus de poitrine à cacher. Plus de faiblesse apparente. Mes longs cheveux roux restent attachés tous le temps, salis désormais par la sueur et le sang. Je n'ai plus rien de la grande héritière de jadis. « Tu seras un homme, ma fille », m'avait dit Otô-san, lorsque petite j'avais frappé d'autres garçons de ma classe. Oh, père, vous me manquez tant ! Si seulement je n'avais pas été sortir ce soir là, dans ce Kyoto agité par la foule qui commence à s'agiter quelque peu. Je sais pourtant que c'est sa faute, à elle, Okâ-san. C'est elle qui les a payés, Aoshi, Yahiko, Senseï et Sanosuke. Ils en parlaient, au dîner, pensant que je n'écoutais pas.