Bonjour à vous tous !
Tout d'abord, bienvenue aux nouveaux venus et Re' à ceux qui connaissent déjà l'histoire. Après une longue absence pendant laquelle je pensais ne plus jamais toucher à cette histoire, je reviens bien décider d'y mettre un terme.
Je vais même la réécrire, l'embellir, la continuer et rajouter des chapitres. Je pense qu'elle a réellement besoin d'un renouveau surtout que les personnages sont un peu stéréotypés et que je pense m'être un peu améliorer dans l'écriture.
J'espère vous la faire redécouvrir et vous la refaire appréciez ! Le premier chapitre est très semblable au premier malgré des différences de comportement au niveau des personnages.
J'ose vous souhaitez une bonne lecture ! ;p
- Mel ! Ecoute moi ! Non ! Meliana reviens ici de suite !
Je venais de claquer la porte de toutes mes forces et de sortir dehors. C'était l'hivers et ma peau non couverte se faisait mordre pas le froid cruel. J'étais vêtue d'une fine robe de soie bleue nuit, de dentelles blanches et, mes cheveux bruns retombaient sur mes épaules. Je retenais au mieux mes larmes et me dirigeai vers les écuries sans faire attention à mon père qui criait derrière moi de revenir.
Je ne voulais pas le voir ni l'entendre d'avantage et, à ce moment là, je voulais être à des milliers de kilomètres de là où je me trouvais. Il fallait que je parte en vitesse et, j'attrapai le premier cheval scellé de l'écurie. Au moment où je grimpai sur son dos, mon père ouvrit grand les portes et m'ordonna de descendre mais, il n'eut pas le temps de faire quoique se soit que je talonnai déjà la bête qui partit au grand galop.
Le vent giflait brutalement mon visage et, en sachant que j'étais loin de tous les yeux étrangers, je permis à mes larmes de couler. Mes cheveux valsèrent avec la brise et les bouts de mes doigts devenaient de plus en plus rouges. Je galopais un petit moment jusqu'à ce que je me sache assez loin de ma demeure et, c'est là que le cheval ralentit. Soudainement, je me mis à trembler comme si mon corps et mon esprit venaient juste de se rappeler qu'il faisait extrêmement froid.
Je pleurais sans retenus sachant qu'ici personne ne me jugerais et, je repensais aux paroles de mon père. Comment avait il pu me faire ça ? En retenant des gémissements de tristesse, je me laissai glisser le long du dos de mon cheval. En mettant pied à terre, la neige me recouvra jusqu'aux genoux. Je grelottais, tremblais et, j'eus l'envie folle de hurler toute ma rage. Avec difficulté, je me retenais. Ce n'étais pas digne de mon rang et je savais qu'on pouvait m'entendre.
Ma main, rongée par le froid, reprit la bride du cheval et, épuisée, je posai mon front contre le chanfrein de la bête. Comment avait il pu me faire ça ? J'aimais mon père plus que toutes autres choses au monde et, je ne le pensais pas capable de faire un telle chose. Il venait de me vendre comme une vulgaire marchandise pour le bien être des Montagnes Bleues. Et le bien être de sa fille ? Y avait il pensé ?
C'était ça que d'être la fille d'un Roi. Le peuple et le royaume passait toujours avant. J'avais l'habitude de ce dur traitement et, je savais que c'était son rôle. Il fallait, moi aussi, qu'un jour je prenne exemple sur lui. C'est de la politique. Mais c'était tellement dure ce qu'il me demandait ... Je n'avais aucunes envies de me plier aux ordres et pourtant, je n'avais pas le choix.
Ce jour là, il avait atteint une limite inconcevable.
Pourtant, à l'époque, les mariages arrangées étaient courant mais ma liberté était la dernière chose qu'il me restait. Maintenant, je savais qu'il ne me restait plus rien. J'avais comme projet d'avenir de me marier quand je voulais, avec quelqu'un que j'aime, d'avoir des enfants et de mourir heureuse. Mais ce n'était qu'un rêve de petite fille. La réalité était là. Plus dur que jamais. J'aillais me marier avec un vieux roi, que je n'aimais pas, qui avait surement 100 ans de plus que moi et, que je n'avais jamais vu de toute ma vie.
Rien qu'en y pensant, je grimaçais de dégout. J'étais bien trop jeune. Je soupirai longuement et en relevant la tête, j'aperçus deux cavaliers venir vers moi. D'un coup de manche, j'essuyais les larmes sur mes joues. Mon père, Enar des Montagnes bleues, n'avait pas attendu pour envoyer ses cavaliers à ma poursuite. En grognant, je remontai sur mon cheval et les regardai venir. Une fois arrivé, l'un d'entre eux m'adressa la parole :
- Nous avons pour ordre de vous ramener ma dame.
En hochant la tête, j'ordonnai à mon cheval de partir au galop et, je rentrais docilement accompagner des deux gardes.
Sur le seuil de la porte, mon père m'attendais de pied ferme mais, il ne me dit rien quand je passai devant lui pour rentrer dans ma chambre. J'étais complètement mouillée et glaciale. On me fit un bain chaud et j'y rentrai avec peine. Une fois dedans, je tentais de remettre mes idées en places. Il fallait être forte pour vivre dans une société où les femmes étaient en sous-nombres et où les faibles n'avaient pas leurs places.
Il fallait aussi que je me fasse à l'idée que je ne pouvais rien changer. Pourtant, je ne pouvais espérer que mon père change d'avis. Toute ma vie allait etre chambouler et j'en avais véritablement peur. Comment ferais je pour etre heureuse ? Il fallait que je me fasse à l'idée. Il le fallait. Et puis, devenir Reine ce n'est pas si mal ? Allez, Mel ! Courage ... Même si ca n'avait jamais été ce que je souhaitais.
Ma vie prit un détour imprévu ce jour. Le jour où mon père m'apprit que j'allais me marier à Thorin, fils de Train, fils de Thror, Roi sous la Montagne d'Erebor.
Quelques mois plus tard, je marchais dans les longs couloirs de pierres taillées, parsemées de diamants, d'émeraudes et d'or. J'étais venue avec presque tout le peuple de mon père qui était venu assister au mariage. A mon passage, tout le monde se retournait et s'inclinait. C'était la première fois que je venais ici et j'étais impressionnée par la beauté des lieux. Mais surtout, j'étais très mal à l'aise d'être au centre de l'attention de tout le monde.
Cependant, mes yeux étaient grands ouverts et ils pétillaient face à autant de merveilles. La première chose que j'avais remarqué étaient les plafonds. Leurs hauteurs me coupaient le souffle et je me sentais très petite et tellement insignifiante. A Erebor, tout était plus formel et je n'avais pas l'habitude de tous ces gens qui se prosternaient. Les coutumes des Montagnes Bleues étaient très différentes.
Les couloirs défillaient avec le temps et le trajet vers la salle commune me semblait interminable. Aujourd'hui, on m'avait fait belle. Mes longs cheveux bruns ondulaient jusqu'en bas de mon dos et une couronne de tresse me dégageait le visage. On m'avais préparé une des plus belles robes de tous les Monts de fer et des Montagnes Bleus et, on m'avait maquillé comme une reine.
Je ne me trouvais pas belle avec toutes ces parures. Je me sentais idiote comme si on m'avait enroulé et saucissonné dans des tonnes de tissus. Sans parler du corset qui me coupait le souffle.
En plus de tout cela, ma peau était trop lisse et trop pâle et mes yeux étaient trop bleus. Je n'avais pas de trace de barbe et j'étais très fine pour une naine. D'ailleurs à part ma taille, je ne ressemblais pas du tout à une naine et nombreux étaient ceux qui se moquaient de moi. C'était en me croyant fragile que mes parents m'avaient élevés éloigner de la haute socièté. Parfois, on charriait mon père en lui disant que ma mère l'avait trompé avec un elfe.
Petit à petit les pièces s'agrandirent et, finalement, nous arrivâmes. Je n'avais jamais vu quelque chose d'aussi beau. Les piliers étaient taillés en gigantesques guerriers nains portant haches, boucliers et heaumes et, le plafond était si haut que je avais l'impression de voir le ciel. La salle était aussi très longue et une table en bois d'ébène occupait l'espace. Au fond de la pièce, des escaliers menaient à une autre table où se tenaient une quinzaine de chaises pour le Roi et ses proches.
Nous montâmes lentement et silencieusement. Tout était de marbres et d'or. C'était comme si des rivières de diamants parsemaient le sol. C'était beau mais les forets et les plaines des Montagnes Bleues me mettaient plus à l'aise.
Finalement, nous arrivâmes en haut et, Enar s'approcha d'un nain plus grand que les autres au crâne rasé. Il portait avec lui une hache et avait de nombreux tatouages sur le corps. Je reconnus tout de suite en lui un guerrier et, il m'intimida dès le premier regard. Mon père s'inclina poliment et, aussitôt, je m'empressai à faire la même chose. Le nain s'approcha de nous et amicalement, posa ses mains sur les épaules de mon père et ils étreignirent.
- Enar, mon ami ! Je suis content de te voir !
- Moi aussi Dwalin ! Tu m'as bien manqués ! Ca doit faire plus de 15 ans.
- Un bon bout de temps en effet ! Bienvenue à Erebor. Ta femme n'est pas venue ?
- Elle nous rejoindra dans quelques jours, elle avait encore des affaires à régler.
Dwalin hocha la tête comme pour mémoriser l'information puis, son regard croisa le mien. Je ne flenchai pas malgré mon envie folle de détourner les yeux. Il demanda à mon père :
- C'est ta fille ? C'est Méliana ?
- Oui c'est elle.
Dwalin laissa échapper un petit rire très léger et continua :
- Et bien petite ! Bienvenue dans ta nouvelle demeure. J'espère que tu t'y plairas
- Je vous remercie, mon seigneur.
- Ah non. Appelles moi Dwalin.
- Dans ce cas, appellez moi Mel'.
- Méliana ! Ce n'est pas de bonnes manières !
Je me retournais vers mon père étonnée. On m'avais toujours appelé Mel' pourquoi étais ce interdit à présent ? Il rétorqua :
- C'est impolie.
J'hochai la tête sans rien dire et au fond de moi, c'était comme si quelque chose se brisait à nouveau. C'était pourtant lui qui me surnommait comme cela ...
- Mais non voyons, ca me gêne pas à moi !
Mon regard se dirigea vers Dwalin. Il me souriait et, il enchaina :
- Vous devez avoir faim ! Il est bientôt l'heure du diner. Drine va vous emmener vers vos chambres temporaires et nous nous retrouverons à table.
Il marqua une pose et son regard s'attarda sur moi.
- Il n'est pas là pour le moment mais il sera de retour demain.
Sans prononcer son prénom, je savais de qui il parlait et mon coeur se mit à battre un peu plus vite. Je lui répondis d'un hochement de tête respectueux et nous nous éloignâmes.
C'est la tête plein de questions que je suivies Drine jusqu'aux chambres. En marchant, je me disais que jamais je ne pourrais me faire à tous ces couloirs qui, malgré leurs grandeurs, m'étouffaient.
Mon père, semblait heureux et cela m'attristait un peu. Nous avions eut de nombreuses discussions à propos de ce mariage arrangé. Il me disait qu'il fallait savoir faire des sacrifices et que régner n'impliquait pas toujours de bonnes choses. Cette alliance allait symboliser la paix entre deux nations naines et, elle était la bienvenue après tant d'années de guerres. Selon lui, c'était avec fierté que je devais accomplir ma tâche.
Je savais qu'il avait en partie raison mais, au fond de moi, je me voyais me faire vendre vulgairement. Je devais me changer les idées et je me mis à penser que c'était ici que mon père avait rencontré sa femme, la douce Méline. Lorsqu'un nain tombe amoureux, c'est souvent pour la vie.
Quand nous arrivâmes dans nos appartements, je fus plus que surprise de découvrir dans ma chambre toutes les affaires des montagnes bleues que j'avais décidé d'emporter. Quand avaient ils eut le temps de tout monter jusqu'ici ?
Je remarquai aussi que nos appartements temporaires étaient situés dans les plus hautes et les plus belles salles d'Erebor. Je commençais à avoir peur. Peur de devoir dormir dans un endroit que je ne connaissais pas, peur de ma nouvelle vie future, peur de l'inconnu des évènements qui allaient survenir.
Drine me sortit de mes pensées :
- Vous pouvez vous reposer le temps que l'heure du dîner sonne. Vous êtes ici chez vous. Je viendrai vous chercher pour vous guider dans le royaume.
Et après s'être incliner elle sortit sans un mot de plus. Enar se tourna vers moi avec un grand sourire aux lèvres mais, dès qu'il vit mon regard vide, il soupira.
- Mel ...
Je lui fit un petit sourire et il m'étreigna gentiment.
- Je croyais que c'était Méliana ?
Il ne répondit rien et il caressa gentiment mon dos en me disant :
- Tu sais que je n'ai jamais voulu te blesser ...
- Je sais papa mais ... je ... j'ai un peu peur de cette nouvelle vie et ... Je ne le connais même pas !
- Ne t'inquiète pas. C'est un homme juste et honorable. Tu ne seras pas malheureuse.
Comment pouvait il savoir ce qui ferait mon bonheur ? Je ne répondis rien. Mon père ne devait pas s'inquièter davantage. C'était, à présent, sur mes épaules que cela retombait.
- J'aimerai aussi que tu fasses attention à ton vocabulaire et à ce que tu dis. Ici, un mot de travers pourrait te couter cher ...
Il me sourit avant de me laisser seule.
Je me figeai devant la fenêtre et regardai la neige tomber. J'espérais que ma mère revienne vite. Pas parce que je m'entendais mieux avec elle mais parce que j'avais besoin d'un soutien féminin et du réconfort d'une mère.
Mon père lui, était un nain très renfermé et dur. Il ne montrait jamais ses sentiments. Sa chevelure était brune avec quelques mèches argentées dut à l'âge et sa barbe, était attaché par un anneaux en or. Jamais Enar ne s'énervait, il était toujours calme et posé mais, son autorité se ressentait dans le ton qu'il employait et, j'avais rarement envie de me disputer contre lui.
Sa femme, Méline, avait des cheveux blonds très longs. Elle n'avait pas beaucoup de barbe, juste sur les deux côtés de sa mâchoire. Malgré qu'elle soit plus douce que son mari, elle était franche et directe et, n'avait jamais peur de dire ce qu'elle pensait réellement. J'aimais mes parents mais, je voyais que me vie avec eux prenait fin.
J'entendis l'eau couler signe que mon père prenait un bain et que le repas sera servit dans longtemps. J'étais seule dans une chambre immense et je m'ennuyais terriblement. Au fond, je me répétais en boucle que jamais de toute ma vie je ne me ferais à ce maudit royaume et à cette maudite chambre.
Assise sur le rebord intérieur de la fenêtre, j'observais les paysages. De là ou j'étais, je pouvais voir toute la vallée de forets vertes. La ville de Dale était tout près et au loin, je pouvais aussi voir Lacville. Un sourire se dessina sur mon visage en pensant que je découvrirai bientôt tous ces nouveaux paysages. Petit à petit, je m'endormie mollement, la joue posée sur la vitre.
Quatre grands et puissants coups me firent sursauter à mon réveil.
- Meliana ! C'est l'heure du repas, viens !
Je sautai de mon perchoir et après m'être étirer, je me dirigeai vers la porte pour sortir de la chambre et retrouver mon père. Il c'était bien habillé, d'or et d'argent et quand il me vit arriver, il me demanda pourquoi je ne m'étais pas changée aussi.
Après un haussement d'épaules, je lui répondis que je ne me changeais pas deux fois dans une même journée et, qu'à notre arrivée à Erebor, on m'avait déjà fait ma toilette pendant plus d'une heure. Enar ne répondit rien sachant que je n'étais pas très coquette. Nous suivîmes Drine jusqu'à la salle à manger.
Enar était aux anges et retrouva plusieurs de ses vieux amis qu'il n'avait pas vu depuis de nombreuses années. On fêtait l'arrivée d'Enar et de sa fille avec joie et allégresse. Je sentis tous les regards rivés vers moi et je me sentis gênée. On murmurait, chuchotait et parfois, me pointait discrètement du doigt.
Je ne me sentais pas à l'aise et même en trop quand, soudainement, une main se posa sur mon épaule. Je me retournai brusquement et me retrouvai face à deux jeunes nains. Un blonds et un bruns vêtus de soie et d'or que je trouvais réellement beau.
- Ouaou ! On ne t'a jamais vu ici toi ! N'est ce pas Fili ?
- Oh non ! C'est quoi ton petit nom ?
J'haussai les sourcils en les regardant respectivement un à un. Ils avaient parlé tellement vite que je mis un petit temps avant de comprendre ce qu'il me disait. Je leur répondis :
- Je m'appelle Méliana.
- Pardon ?!
- Tu rigoles ?!
- Mais non, pourquoi ?
- Punaise, Kili ! Tu aurais dût me le dire !
- Comme si je le savais moi ! Je ne m'attendais pas à ce que la fiancée de notre oncle soit aussi jeune ...
A ces mots, je me sentis mal à l'aise et je demandai :
- Votre oncle ?
- Je me présente : Kili,
- Et Fili !
- Vous êtes les princes héritiers de la ligné de Durin ?
Après la bataille des cinq armées, on avait beaucoup entendus parler de la ligné de Durin et en particulier, de Thorin et de ses neveux Fili et Kili. On ventait leur bravoure et leur courage dans tous les peuples nain. Ils reprirent :
- En effet. Et vous, bientôt Reine du même nom.
Je m'inclinai poliment.
- Je suis enchantée de vous rencontrer.
- Nous de même ma dame.
Quand je me redressa, je vis leur regard et leur sourire chaleureux qui me rassurèrent. Je me sentais totalement perdu et pour ne faire aucunes gaffes il fallait que j'en dise le moins possible. Le seul fait de dire mon prénom suffisait pour savoir qui j'étais. Cela me donna une étrange sensation.
On me présenta à des tonnes et des tonnes de personnes et je ne retins pas un seul prénom. On me flattait, me souriait, me complimentait mais je voyais bien que tout cela était faux et que personne ne pensait un traite mot de ce qu'on me disait. Je restais polie et courtoise mais je m'affolais un moment en me demandant si toute ma vie on sera hypocrite de cette façon avec moi.
La plus part du temps, je restais silencieuse et parlais que lorsqu'on m'adressait la parole. A l'heure du repas, mon père et moi allâmes s'assoir à la table des amis restreint du Roi.
C'était les conseillers, les proches et la famille de Thorin. Je reconnus rapidement Dwalin qui me présenta Bofur, Balin, Nori, Ori, Fili, Kili et Gloin, les derniers survivants de la compagnie de Thorin ecu-de-chêne qui avaient reconquit Erebor.
Il me présenta aussi Dis, la soeur de Thorin qui était une très belle naine. On se mit ensuite à table et je mangeai sans vraiment avoir faim. Mes yeux se posèrent finalement sur le seul siège vide et mon coeur se serra. La nausée me prit soudainement ainsi qu'une douleur vive à la tête et on me ramena dans mes appartements. Une fois enfermés dans ma chambre, je quittai ma robe en soie et enfilai ma robe de nuit. Je me glissai dans le lit en me disant que c'était surement une des dernières fois que je dormirai seul et, je me mis à grelotter.
Le soleil c'était levé tôt et déjà, plusieurs servantes étaient à ma porte pour me préparer avant de sortir. Toutes ces parures et ces habits qui brillaient m'étouffaient. Je n'arrivais pas à respirer avec tous les corsets qu'on m'enfilait et j'avais du mal à marcher avec les chaussures de cristal que je devais porter. J'avais l'impression de revivre les mêmes moments de ma journée d'hier.
Pendant toute la matinée, j'avais une boule au ventre que je tentais d'ignorer du mieux que je pouvais. Je soupirai longuement. Quand les servantes me laissèrent seule, je restai planter devant mon miroir. Je regardai mon reflet en me demandant si c'était bien la même Méliana que je voyais derrière toutes ces parures ridicules.
Mon père vint me cherchait, il me fit un compliment et je lui souris sans rien dire de plus. Je lui pris le bras et nous sortions ensemble. J'avançais d'un pas vif et résolu. Mon coeur battait fort dans ma poitrine. J'allais rencontrer mon futur époux. Celui que je détestais avant même de savoir qui il était. Celui qui allait m'enlever toute forme de liberté. Celui qui allait chambouler ma vie. Celui qui me faisait plus peur qu'autre chose alors que je ne savais pas du tout à quoi il ressemblait.
Et si il était laid ? Et si il me battait ? Et si il était plus petit que moi ? Et si c'était un vieux grincheux dégoutant et pervers ? Et si il me détestait aussi ? Des tonnes de questions déferlèrent dans ma tête. J'avais peur de voir comment il était et d'en être déçu. Et si il me forçait à faire des choses que je ne voulais pas faire ? De plus en plus, je me rendais compte que j'allais droit vers l'enfer. Mes parents m'avaient condamné à mort et moi, je marchais tranquillement vers la guillotine. Mes mains tremblèrent légèrement.
Nous arrivâmes enfin devant la porte de son bureau où mon père toqua trois fois et le silence nous répondit. De longues secondes s'écoulèrent. Mes yeux étaient rivés sur la porte en face de moi et je priais silencieusement qu'il ne soit pas encore arrivé. Malheureusement, au bout d'un petit instant, une voix grave et profonde ordonna :
- Entrez.
Mon regard croisa celui de mon père et, je devais réellement avoir une tête d'affolée car il me regarda avec inquiétude puis, je poussai la porte et laissa Enar sur le seuil en fermant derrière moi.
Doucement, je relevai un peu la tête et, mes yeux parcoururent la grande et lumineuse pièce. Je n'osais pas bouger d'avantage et je restais immobile. La pièce en elle même était sublime. Elle était spacieuse et détenait des étagères en ors contenant des livres et des papiers de toutes sortes. Sur le côté droit, se dressait une cheminée en marbre dans laquelle brulaient des bûches de bois parfaitement rondes. En face de moi, il y avait un bureau splendide en bois d'ébène.
Mes yeux se levèrent alors vers le Roi. Il était appuyé contre le rebord de la cheminée et regardait les flammes dansaient. Je ne le vis d'abord que de dos. Un dos large aux épaules fortes et musclées. Le nain était vêtu d'une tunique bleue nuit et dorée. Lentement, il se retourna et je le vis enfin. Deux yeux bleus et indéchiffrables, de longs cheveux noirs qui lui tombaient sur les épaules. j'en fus impressionnée. Il me regarda un long moment sans rien dire, détaillant tout mon être. Puis, il me dit :
- C'est donc vous que je vais épouser ?
- Il semblerait en effet.
- Je ne vous imaginais pas comme ça ... Vous êtes très ...
- Très quoi ?
Mon ton avait été un peu trop dur et je venais de lui couper la parole. Je vis son regard s'assombrir et ses dents se serraient. Je regrettai de suite d'avoir ouvert la bouche. D'une voix grave, il continua :
- J'allais dire très belle ... Dommage seulement que vos manières soient déplacées ...
Mon regard se tinta de surprise mais, mes poings se serrèrent à la fin de sa phrase. Je sentais que toute ma détresse et la colère que je tentais de retenir depuis de longs mois allait ressortir brutalement.
- Pardonnez moi de vous avoir offenser, Votre Altesse, c'est seulement le fait d'être marier de force avec quelqu'un que je ne connais pas qui me rend tendue.
- Ne pensez pas un seul instant que cela m'enchante de me marier avec vous. Parfois il faut savoir faire des sacrifices pour le bien de son peuple.
- Si cela vous ennuie tant de vous marier avec moi vous n'êtes pas obligée de le faire ...
- Je suis navré que vous voyez les choses de cette manière ma Dame, mais ce n'est pas non plus comme si j'avais le choix ...
- On a toujours le choix, Votre Majesté.
- Vous verrez bientôt que non.
Le silence s'installa durant lequel je me dis que j'allais regretter mon comportement déplacé. J'allais m'excuser quand, après un soupir il reprit :
- J'espère au moins que vous êtes au courant que le mariage se déroulera demain ?
- Pardon ? Si rapidement ?
- Tant qu'on y est, je vais vous faire part de quelques unes de mes recommandations.
- Je vous écoute, Votre Majesté.
- Premièrement, sachez que c'est la dernière fois que vous vous montrerez impertinente avec moi ...
Sa voix mourut et il se rapprocha de moi. Malgré ma folle envie de me retourner et de partir en courant, je ne bougeai pas. Je l'avais mérité de toute manière. Une fois arrivé à ma hauteur, il prit mon menton avec une main ferme et, plongea son regard sombre dans le mien.
- Je veux une femme soumise et obéissante qui ne me fasse jamais honte
La colère refit surface. Comment pouvait il me dire cela ? Je ne pus me retenir :
- Dans ce cas, vous n'avez pas de chance d'être tomber sur moi .
En me lâchant, il continua :
- c'est ce qu'on verra, Méliana ...
Alors ? C'est mieux ? N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez et, si vous avez aimé, laissez moi un petit mot ;)
A la semaine prochaine !
