TITRE : SCOTTFIELD'S LEGEND
Auteur : Marianclea
Rating : M
Disclaimer : J'emprunte les personnages à la série SUPERNATURAL de CARVER and &. Je ne touche aucun droit. Les autres personnages m'appartiennent. Toute ressemblance avec des personnes ayant existé serait fortuite.
Bonne lecture !
De nos jours, quelque part en Irlande ...
Une voix masculine résonnait dans les escaliers menant au grenier du Manoir Scottfield :
- Ma chérie tu es là ?
- Oui. Je regarde si je trouve de quoi nous déguiser pour le bal costumé de la semaine prochaine... Non mais quelle idée aussi... Ton ami Daniel ne pouvait pas trouver autre chose que "costumes du XIXème de rigueur". Je bénis le ciel d'avoir hérité de cette bâtisse. Avec un peu de chance, je finirai bien par trouver mon bonheur...
- Tu dis cela mais je suis sûre qu'au fond de toi tu es heureuse... Depuis le temps que tu voulais y faire un tour dans ce grenier. Te voilà exaucée...
- Je ressens comme une pointe d'ironie là... répondit-elle la tête plongée dans l'obscurité du grenier.
Un rire masculin tout proche lui répondit. Elle se retourna, lampe torche allumée et le vit. Fidèle à lui-même. Malgré les années et les écueils de la vie, elle l'aimait. Toujours. Il avait su résister à son caractère bien trempé. Malgré la douleur, malgré la froideur...Et les enfants nés de leur union étaient un bon compromis des deux et ne manquaient ni de caractère ni de charme.
- Bon ce n'est pas tout cela, trésor, mais avec toi dans les pattes je n'avance pas...
- Ok ok je me rends... Je vais jouer dehors avec les enfants. En cas de problème bip moi !
- C'est cela. N'y compte pas trop quand même. Je ne vais pas me perdre dans un lieu fermé...
- Ca reste à voir !
- DEHORS !
Elle entendit ses pas et son rire s'éloigner. Encore souriante, elle retourna à ses recherches. Son mari n'avait pas tord. Depuis son arrivée dans ce manoir quelques semaines plus tôt, elle était intriguée non plutôt obsédée par ce qu'elle pourrait y découvrir.
Elle avait hérité de ce lieu sans vraiment en comprendre la raison. Elle était française sans ascendance étrangère à sa connaissance et elle se retrouvait du jour au lendemain propriétaire d'un manoir. Lorsqu'elle avait reçu d'un notaire irlandais une lettre l'informant de venir pour une lecture testamentaire, elle avait pensé à une mauvaise plaisanterie et avait téléphoné à certains de ses amis pour leur faire avouer leur méfait. Et elle s'était rendue compte au final que la dite plaisanterie n'en était point une.
Ayant dans l'idée qu'il s'agissait malgré tout d'une homonymie, elle s'était rendue seule en Irlande à Kilkenny pour l'ouverture du testament de cet homme, un dénommé William BLAKE de SCOTTFIELD. Elle espérait ainsi mettre fin à ce quiproquo. A son arrivée, elle avait été immédiatement été reçue par Sir Thomas. Face à ses difficultés de compréhension, son correspondant avait traduit le document en français pour lui expliquer le pourquoi de sa présence et la teneur de ce dernier. Elle lui avait ouvertement dit qu'il devait s'agir d'une erreur... Manifestement non. C'était bien son nom à elle inscrit sur le document. Il avait été authentifié. Avec un arbre généalogique qui plus est... Au bout d'une heure trente, elle était ressortie de l'étude notariale propriétaire d'un domaine de 5 hectares répondant au doux nom de SCOTT FIELD, clefs en main. Elle en était restée sans voix.
A son retour en France, elle avait mis au courant son mari et ils avaient décidé de prendre des congés pour partir à la rencontre de ce nouveau patrimoine. Ils avaient du temps à rattraper et les vacances d'été approchaient à grands pas.
Fin juin, ils avaient débarqué avec armes et bagages dans ce pays irlandais. Le comté de Kilkenny. A une quinzaine de kilomètres de la cité, ils s'engagèrent sur un sentier étroit qui les mena aux portes de leur nouveau domaine. Ils ne savaient pas trop à quoi s'attendre. Lors de sa seconde visite, Sir Thomas lui avait remis toute une liasse de documents dont des photos du domaine mais elle les avait volontairement ignorés voulant se faire une idée par elle-même. Pour le coup, ils étaient restés soufflés par la beauté du lieu. Calme et sérénité se dégageaient du domaine.
Apparemment le parc était bien entretenu. Pas d'extravagance au premier abord. Un jardin japonais se situait quelque part dans ces 5 hectares aux dires de Sir Thomas. Ce qui la rassura quant elle pensait à l'entretien du parc. Elle n'aimait pas le jardinage pour deux sous. Ses voeux étaient comblés. Elle se limiterait au passage de la tondeuse à gazon en été et au ramassage des feuilles à l'automne.
Elle leva alors les yeux vers la demeure. De style victorien, sa façade était sobre. Ses pierres de taille apparentes, ses deux cheminées, son toit recouvert de tuiles rondes dites queue de castor, ses hautes fenêtres en demi ogive. Elle ressemblait à s'y méprendre à une photo de carte postale... Rien ne manquait...
Sur sa droite, une dépendance aussi élégante que le corps principal. Résidence du régisseur du domaine deux siècles plus tôt, elle était actuellement inoccupée. Elle se dit qu'elle pourrait peut être s'en servir pour y accueillir leurs amis.
En face une écurie. Il n'y avait plus de chevaux depuis longtemps selon Sir Thomas. Le dernier avait été vendu dix ans plus tôt par le précédent propriétaire. Elle était soulagée. Non pas qu'elle n'aimait pas les chevaux mais depuis qu'elle avait manqué de se tuer lors d'une promenade, elle ne les approchait plus. Au grand désarroi de sa fille...
Les clefs toujours en main, elle rejoignit sa famille devant la porte d'entrée et glissa la clef en fer forgé dans la serrure. Le cliquetis d'ouverture céda et elle poussa la porte.
Elle ouvrit des yeux émerveillés devant le vestibule. Sobre mais élégant. Le parquet sombre était lustré. Le mobilier était résolument moderne mais épousait parfaitement le décor. A gauche, une première porte les menait à une cuisine blanche équipée des dernières technologies. Une seconde porte donnait accès à une réserve. A droite, une porte à double battant ouvrait sur la salle à manger et le salon. Elle était équipée d'une cheminée à l'ancienne et un pan de mur contenait une bibliothèque. Tous les meubles semblaient d'époque et une chaleur diffuse s'en échappait. Face à eux, un escalier menant au premier étage et plus loin une porte ouvrant sur une véranda et le jardin.
Tous excités, ils grimpèrent au premier où ils découvrirent 3 chambres et deux salles de bain. Les enfants s'appropriant déjà la leur. En pénétrant dans la chambre des maîtres elle s'était immédiatement sentie en sécurité. Elle n'avait aucune explication rationnelle et pourtant c'était une évidence. Elle se plaça devant l'une des fenêtres et observa. Une vue dégagée sur les landes irlandaises. Le silence. La paix. Elle était enfin chez elle.
Les premiers jours étaient vite passés entre installation et découverte. Les enfants étaient infatigables et le soir venu ils s'endormaient épuisés et repus.
Puis ils avaient reçu ce courrier de leur ami Daniel qui les invitait à se joindre à eux à un bal costumé qui se tiendrait le 14 juillet. Connaissant le goût de leur ami pour la plaisanterie, elle n'en était pas plus étonnée que cela. Mais bon sang quelle plaie. Comme si en habitant dans une vieille demeure elle trouverait forcément des vêtements d'époque.
Et elle était là en cette chaude après-midi d'été dans un grenier à chercher son bonheur.
Pour le moment elle n'avait rien vu qui suscita son attention: vélo, transat et autres babioles courantes que l'on trouvait dans un grenier. Jusqu'à ce qu'elle tombe sur une grosse malle cachée derrière une poutre dans un recoin. Comme si elle devait échapper aux regards.
Elle s'approcha et parvint à la déplacer vers la lumière d'une lucarne. Elle était en bois polie et bardée de fer forgé. Elle était magnifique. Et lourde aussi. Elle sentait déjà le poids des courbatures qui la saisiraient le lendemain matin. Mais là, elle était plus qu'intriguée. Elle se pencha et vit qu'elle était verrouillée avec un cadenas. Cela lui rappela vaguement quelque chose. Elle prit sur elle et descendit vivement dans le bureau qu'elle s'était aménagé dans un coin de sa chambre. Elle ouvrit son secrétaire et en sortit une grosse enveloppe brune dans laquelle elle entendait les clefs bouger. Avec un peu de chance, l'une d'elles ouvrirait bien cette malle.
Tout en remontant elle attrapa au passage une bouteille d'eau et une pomme histoire de se sustenter un peu. Elle ignorait pourquoi mais cela semblait une nécessité.
De nouveau face à la malle, elle s'agenouilla et entreprit d'ouvrir la serrure. Elle avait étalé au sol les différentes clefs en sa possession et arrêta son choix sur une petite clef assez abîmée. Elle s'en saisit et l'inséra dans la serrure. Elle tourna un demi tour et un clic se fit entendre.
Elle dégagea l'anse et leva le couvercle.
Dedans, compartimentés, se trouvaient des vêtements d'époque, des hauts de forme, des chapeaux de femme, des chaussures...Bah là il était clair qu'elle n'avait pas besoin de chercher plus loin pour la soirée costumée.
Mais ce n'est pas cela qui attira son attention. Dans un coin, un cahier noir brodé assez imposant tentait par tous les diables de se faire voir. Délicatement, elle le sortit et parcourut de ses doigts le dessus. C'était doux au toucher. Il était simplement lacé. Elle se demandait à qui pouvait bien appartenir tout ceci. Peut être qu'en le lisant elle aurait la réponse à sa question.
Elle s'installa aussi confortablement qu'elle le put et ouvrit le cahier.
Voilà pour le prologue... Ce n'est pas forcément ce à quoi vous vous attendiez, je l'admets surtout que nos héros n'aparaissent pas encore... Mais bon tout vient à point à qui sait attendre.
Dois-je vous publier la suite ?
