Je ne sais pas, je me sens dans une période de productivité littéraire étonnante! :)

j'ai voulu commencer un recueil de drabbles pour publier sur une impulsion, ce qui sera donc plus fréquent: ainsi, toi content, moi contente aussi parce que je n'ai pas l'impression d'abandonner les fictions! Everybody is happy!

Bonne lecture, et n'hésitez pas à laisser un avis! (un truc bleu et rectangulaire, ça vous dit quelque chose? ^^)

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Il y avait un certain nombre de choses plus ou moins dérangeantes chez un homme tel que Sherlock Holmes. Différents éléments qui faisaient de lui un être détesté ou méprisé par énormément de tierces personnes.

… Une majorité à vrai dire. Mais il leur rendait si bien.

Sherlock avait une manière de voir le monde tout à fait décalée, qui faisait de lui quelqu'un d'incompris. Du moins c'était le point de vue du docteur Watson. C'était une personne tellement différente, singulière que la société ne l'acceptait pas. Il était toujours considéré comme asocial, différent ou encore sociopathe comme il se plaisait lui même à se nommer.

Pourtant pour John, tout n'était pas si simple. Même si l'homme paraissait rester tout à fait indifférent au fait d'être ainsi exclu par les autres – semblant considérer cela comme une sorte d'aubaine – il n'en était rien. Sherlock était humain. Sherlock pouvait être triste.

C'était ce sentiment qui avait traversé le soldat quand il l'avait entendu jouer pour la première fois. Seul devant sa fenêtre, comme s'il regardait le monde en s'en écartant volontairement. Comme désabusé, lassé. Le Violon calé contre sa nuque, il avait fait gémir une première corde. Puis il s'était brusquement animé, avec grâce et violence à la fois. Chaque note avait semblé être une souffrance, chaque coup d'archet comme une vengeance contre l'humanité. De ce massacre à la fois beau et déchirant ne dépeignait qu'une seule et unique sensation: une profonde tristesse. Un immense malheur qui envahissait l'âme de quiconque écoutant cette mélodie assonante.

Cela avait été comme s'il avait exprimé toute ses larmes, toute sa colère à travers ce cœur de bois. On aurait dit que son âme se morcelait entre les cordes. Tel un homme qui supporterait la douleur de l'existence.

Le médecin n'avait aucune honte à le dire: il avait pleuré derrière le battant de la porte en entendant son colocataire torturer son instrument pour la première fois. Jusqu'à ce que le Violon se taise enfin, lassant raisonner une dernière plainte, il était resté là, luttant pour rester debout sous le poids de cette douleur écrasante. Il était resté prostré là pendant un bon moment, baignant dans le silence devenu encore plus poignant que le morceau de Sherlock.

C'était à ce moment là qu'il avait décidé de suivre cet homme, jusque dans la mort s'il le fallait.

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