Avertissement : les personnages appartiennent à Tite Kubo

Couple : Kenpachi x Ryuken

Déroulement : après la guerre d'hiver, Ichigo a conservé ses pouvoirs et vit une idylle avec Orihime. Grimmjow, Neliel et Stark sont en vie et en bonne santé !

Bonjour tout le monde !

Cette fiction est une séquelle de 'Mon homme à moi'. Je ne peux pas vous obliger à la lire, mais c'est quand même mieux ! J'ai adoré écrire sur ce couple, et pour ceux et celles qu'il rebuterait un peu, je ne me suis pas focalisée sur ces deux hommes puisque beaucoup d'autres personnages interviennent au fil de l'histoire. Sur ce, bonne lecture !


23h00 - un bar dans Tokyo

Ryuken connait Isshin Kurosaki depuis des lustres. Les meilleurs ennemis peuvent parfois faire les meilleurs amis et inversement. C'est peut-être ce qui définit le mieux ces deux hommes. Proches dans leur combat contre les hollows dans le passé, ils sont devenus proches d'une autre manière, à travers leur profession de médecin. Les formations et autres séminaires les amènent parfois à se rencontrer, comme aujourd'hui, où ils se retrouvent au bar du coin après avoir patiemment écouté un maître de conférences leur décrire dans les moindres détails, une nouvelle technique utilisée lors d'opérations chirurgicales.

- « Je te connais mieux que personne, Ryuken. Quelque chose te tracasse depuis quelque temps. Allez, dis tout à ton ami Isshin. »

- « Mon fils est gay »

- « Ah »

- « Son petit ami est un ancien espada »

- « Ah, quand même ! » Un regard lourd de reproches se pose alors sur Isshin qui ajoute innocemment : « Et comment l'as-tu découvert ? »

- « Uryuu me l'a présenté. »

- « Mais c'est merveilleux ça. Il te l'a officiellement présenté. Je n'en attendais pas moins de ton fils, Ryuken. Si, si, c'est bon garçon et bien élevé avec ça. »

- « Tu ne serais pas en train de te foutre de ma gueule, Kurosaki ? »

- « Ryuken, tu me connais, tu sais bien que je ne me permettrais pas », répond Isshin, la main sur le cœur.

- « Il a l'air heureux. »

- « Qui ça ? L'espada ? »

- « Tu le fais exprès, Kurosaki ? »

- « Ah, tu parlais d'Uryuu. C'est une bonne chose, non ? Ryuken, tu sais bien qu'on n'élève pas nos enfants pour qu'ils suivent le chemin qu'on aurait tracé pour eux. On leur donne une base, et après, à eux de découvrir leur propre chemin. L'essentiel, c'est qu'ils soient heureux. »

- « Tu deviens philosophe avec l'âge, Kurosaki. » Ryuken porte son verre à sa bouche et vide le reste de liquide. L'alcool lui brûle la gorge. « Quelle aurait été ta réaction s'il s'était agi d'Ichigo ? », demande-t-il à son ami resté silencieux.

- « Pour être honnête, je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que j'aime profondément mon fils, et que je n'aurais pas aimé le perdre. Donc je suppose que je l'aurai accepté. »

Malgré le sérieux affiché pour une fois par son ami, Ryuken semble continuer à broyer du noir.

- « Il n'y a pas que ça, je me trompe ? » Le quincy aux cheveux blancs ne dit rien. « Ryuken, tu commences sérieusement à m'inquiéter. Il est évident qu'il y a quelque chose d'autre. Cela concerne Uryuu ? », insiste l'ancien capitaine.

- « Je les ai vus. »

- « Tu les as vus ? Mais qui ça ? »

- « Uryuu et son espada »

- « Oui, oui, je sais, tu viens de me le dire. Uryuu te l'a officiellement…. »

- « Mais non, je ne parle pas de ça. Je les ai surpris… enfin, tu vois… »

- « Ah non, je ne vois pas », répond aussitôt le brun qui semble complètement largué.

- « Je ne vais quand même pas de te faire un dessin, non ? », commence à s'énerver Ryuken.

Et tout à coup, la lumière s'allume dans le plafonnier qu'est la tête d'Isshin Kurosaki. Et malgré la menace que peut représenter un quincy en colère, il ose quand même lui demander avec un grand sourire et un clin d'œil : « Et c'était comment ? »

- « Isshin, un jour, je jure que je te décocherai une flèche. Elle ne te sera peut-être pas fatale, mais je veillerai à ce qu'elle soit particulièrement douloureuse », lâche le quincy le regard mauvais.

- « Oh, comme tu y vas, Ryuken ! Il faut bien que je te pose des questions, tu ne me dis presque rien. »

- « Vraiment ? Parce que te révéler que mon fils est gay, que je l'ai vu s'envoyer en l'air avec son petit ami, et que ça m'a retourné, tu appelles ça ne rien te dire, Kurosaki ? »

- « Oooh ! Tu as aimé voir ? », demande un Isshin maintenant littéralement rayonnant.

- « ISSHIN ! », se met à hurler le quincy, faisant se retourner toutes les têtes vers eux.

- « Ryuken, garde ton calme. Bon, j'ai bien noté que tu étais chamboulé par cet acte sexuel. Je vais demander à Kisuke de te recevoir », lâche-t-il le plus sérieusement du monde.

- « Kurosaki, peux-tu m'expliquer ce que ce shinigami banni vient faire là-dedans ? », demande un Ryuken qui a visiblement de plus en plus de mal à garder son calme.

- « Mais voyons, Kisuke sait tout sur tout. Il pourra certainement régler ton problème. »

Ryuken se prend alors la tête entre ces deux mains, en se demandant par tous les saints, ce qui lui a pris d'aller s'épancher sur l'épaule de ce taré de Kurosaki.


Pendant ce temps - Soul Society, onzième division

- « Kenny Kenny, pourquoi t'es tout triste ? »

- « J'veux l'primera mais ils l'ont collé à la treizième. »

- « Oui, c'est vrai. Ils ont mis un œil et un trou avec Capitaine qui tousse ! », s'écrie la fillette aux cheveux roses.

L'arrivée des espadas survivants avait comblé de bonheur Zaraki. Après le départ d'Ichigo, il se faisait une joie de pouvoir affronter le sexta et le primera en combat singulier, histoire de… bah histoire de passer le temps quoi ! Il s'était bien fritté un temps avec le bleuté mais celui-ci s'était vite lassé. Et puis lui aussi, il s'était barré dans le monde réel. Bien sûr, Zaraki avait essayé de faire jouer de toute son influence pour ne pas qu'il s'en aille. Mais comment dire ? Ses arguments n'avaient pas trouvé grâce aux yeux du vieux Yamaji. Il faut dire que « Jaggerjack doit rester pour qu'on puisse se bastonner », n'est pas en soi une raison suffisante.

Alors, le capitaine avait voulu se rabattre sur le primera. Et là, il y eût comme un hic. Car autant la hargne de Grimmjow pouvait le pousser à se battre juste pour le plaisir, autant la nonchalance de Coyote Stark le faisait fuir comme la peste le capitaine borgne. Ainsi débuta un petit jeu de cache-cache entre les deux hommes. Et à la grande surprise de tout le monde, ce jeu ne tourna pas à l'avantage du local, à savoir Zaraki, mais bien en faveur de l'espada. Etonnant n'est-ce pas, de constater que ce dernier soit capable d'échapper à la grosse brute, alors que son passe-temps favori, c'est de faire la planche sur un futon avec les yeux fermés. Bon, il est vrai que le sens inné de la désorientation de Zaraki pesa énormément dans la balance.

Cependant, ce que personne ne soupçonnait, c'est que, pour Zaraki, c'était devenu bien plus que la recherche d'un simple combat. Le charme du primera n'y était pas pour rien. Zaraki avait un besoin quasi vital de se confronter à plus fort que lui, c'est certain. Mais, dans le cas du primera, cela s'accompagna d'une attirance physique. Et le refus de l'autre l'émoustilla au plus haut point. Bien sûr, cela n'avait rien à voir avec le sentiment d'amour, parce que l'amour, ce n'est pas le truc de Zaraki. Non, lui ce qui le veut, c'est juste une bonne partie de baise, avec en prime un combat. Ou inversement.

Seulement voilà, aujourd'hui, Yamaji lui a ordonné de cesser ce jeu stupide. La course incessante de Zaraki après Stark est en effet devenue en peu de temps l'attraction principale au Sereitei. Chacun choisissant son camp et tentant d'aider l'un ou l'autre des deux hommes, tout ça au détriment du travail courant. Le commandant Yamamoto a donc confié la garde de Stark au capitaine Ukitake et interdit à Zaraki de s'approcher à moins de dix mètres de la treizième division.

D'où l'air abattu du féroce capitaine de la onzième.


Quelques jours plus tard - Karakura, magasin d'Urahara

Ryuken Ishida est assis en tailleur devant une tasse de thé, face à un Urahara dont la face est à moitié cachée par son éventail. Les deux hommes s'affrontent du regard depuis près de vingt minutes. On pourrait penser à un duel, ou à 'je te tiens, tu me tiens par la barbichette'. Bref, à celui qui cède le premier a perdu. Mais en fait, du côté du quincy, il n'en est rien. Pour la simple et bonne raison, c'est qu'actuellement, il ne pense à rien d'autre qu'au moyen de barrer ses fesses de là avec le plus de dignité possible.

C'est Urahara qui ouvre le feu : « Que puis-je faire pour vous, Ishida-san ? Isshin n'a pas été très clair. »

- « Et ça vous étonne ? »

- « Il est vrai Isshin-san est parfois un peu difficile à suivre », répond Urahara avec un léger sourire.

- « En fait, je ne crois pas que vous puissiez m'être d'un quelconque secours », décrète aussitôt le quincy en voulant se lever.

- « Si vous commenciez par m'expliquer quel est votre problème, Ishida-san ? »

- « Je n'ai jamais dit que j'avais un problème ! », s'écrie Ryuken avant de se reprendre « C'est tout juste un… désagrément. »

- « Alors si ce n'est qu'un désagrément… »,

Ryuken stoppe son mouvement et se rassoit de mauvaise grâce. Il détourne la tête et reste silencieux.

- « Serait-il lié au fait que votre fils ait un espada pour amant, votre désagrément, Ishida-san ? »

Ryuken fixe désormais sur le vendeur son regard acéré, bien décidé à ne rien dire. Et Urahara a tout de suite compris que son hôte était passé en mode 'tu peux me torturer, je ne dirai rien'. Il opte donc pour la provocation : « C'est l'homosexualité qui vous gêne, Ishida-san ? »

- « Pas du tout. Je ne suis pas homophobe ! »

En plein dans le mille. Avançant ses arguments comme les pièces sur un échiquier, l'homme au bob continue : « Mais c'est bien la relation de votre fils qui est à l'origine de votre désagrément ? »

- « On peut le dire… oui. » Ryuken hésite encore, puis il pousse un soupir. Il vient de décider de tout révéler à cet homme bizarre. « Un soir, je suis rentré à la maison. J'ai entendu des bruits étranges émanant de la chambre d'Uryuu, et par la porte entrebâillée, j'ai vu qu'ils étaient….qu'ils étaient en train de… enfin vous voyez. »

- « En effet, je vois », dit Urahara avec un petit rire.

- « Ce n'est pas drôle ! »

Les yeux de Ryuken sont désormais semblables à deux dagues scintillantes. Pourtant, Urahara n'en a cure. Il poursuit : « Et ça vous a gêné de voir deux hommes faire l'amour ? »

- […] Ryuken baisse les yeux.

- « Ou alors, ça a réveillé en vous quelque chose ? »

- « Entendons-nous bien Urahara : je ne suis pas gay ! »

- « C'est aussi ce que disait votre fils. Bon, essayons de cerner un peu mieux votre désagrément, Ishida-san. Depuis combien de temps n'avez-vous pas eu de relations sexuelles ? »

- « De quoi je me mêle ! »

- « Oh, toutes mes excuses. Je ne parlais pas de relations homosexuelles, mais de relations avec une femme, vous savez ? »

- « De quoi je me mêle, ENCORE ! »

- « Ecoutez Ishida-san, il est clair que vous avez été retourné par ce que vous avez vu. Alors reste à savoir, si c'est parce que vous êtes en manque, ou si c'est parce que vous êtes intéressé. »

- « Je ne suis pas en manque, comme vous dîtes. Quant à être intéressé… »

- « Bien, bien. Nous progressons. »

- « Vraiment ? » Ryuken vient de poser cette question avec un air passablement ahuri. Dire qu'il est en passe d'être achevé, n'est pas loin de la vérité.

- « Je pense que le plus simple est de tenter l'expérience », affirme avec un air satisfait Urahara.

Ça y est Ryuken vient de toucher le fond. Il trouve pourtant la force de demander : « Vous ne voulez quand même pas que nous… tous les deux… »

- « Oh non, je ne pensais pas à moi », répond Urahara avec un grand sourire. « Je vais contacter l'un de mes amis à la soul Society et je vous tiens informé. »

- « Pourquoi doit-on toujours en revenir à la Soul Society ? » Ryuken est plus qu'exaspéré.

- « Simplement parce que si vous voulez tenter cette expérience, le mieux reste encore de le faire avec un shinigami. Les shinigamis ne sont pas censés vivre dans le monde réel, alors si l'expérience n'était pas à la hauteur de vos attentes, vous garderiez votre tranquillité. Imaginez que cette relation homosexuelle soit découverte, cela pourrait nuire à votre carrière. »

Evidemment, l'homme a vu juste. A cause de sa profession et la position qu'il occupe au sein de l'un des principaux hôpitaux de la ville, il est scruté plus que n'importe qui d'autre.

- « Ne vous inquiétez pas, Ishida-san. Vous pouvez compter sur ma discrétion. »

- « Et pourquoi devrais-je vous faire confiance ? »

Urahara ferme alors son éventail et devient sérieux.

- « Je dois beaucoup à votre fils. Son aide pendant cette guerre a été importante, et je suis à l'origine de cette guerre. Voyez-vous, Ryuken, c'est moi qui aie créé le hôgyoku. Disons que c'est ma façon à moi de le remercier, en aidant quelqu'un qui lui est cher. »

- « D'accord. Mais puis-je au moins savoir à qui vous allez vous adresser ? »

- « Au capitaine de la treizième division, Jyushiro Ukitake. »

- « Et… »

- « Jyushiro est gay. Mais c'est aussi quelqu'un de foncièrement gentil et de très doux. Alors, on tente l'expérience, Ishida-san ? », lance joyeusement Urahara.


Le lendemain - Soul Society, 13ème division

Deux personnes sont confortablement installées dans le petit salon attenant au bureau du capitaine de la treizième. Pour être précis, un homme avec de longs cheveux blancs et un chat au pelage noir sont confortablement installés. Sur la petite table sur laquelle est juché le matou, sont posées une soucoupe de lait et une tasse de thé fumante. Un peu en retrait, une petite bouille avec des cheveux roses s'extasie devant un sac plein à ras bord de bonbons de toutes les couleurs. Un cadeau du seigneur des lieux.

- « Je ne comprends pas très bien ce que Kisuke attend de moi, Yoruichi ? »

- « Je t'ai dit tout ce que je savais, Jyushiro ! »

- « Donc, pour résumer, le père d'Ishida-kun voudrait faire l'amour avec un homme ? »

- « Ouais, c'est à peu près ça. »

- « Il est gay ? »

- « Non, et c'est précisément pour ça qu'il veut tenter l'expérience. »

- « Drôle d'idée, non ? »

- « Disons qu'il a surpris son fiston en pleine galipettes avec son petit ami. »

- « Ooh ! Ishida-kun a un petit ami. »

- « Exactement ! Si tu savais qui c'est ! »

- « Mais tu vas me le dire », demande le capitaine en se penchant vers le chat noir.

- « Si je te dis 'espada, bleu et destruction', tu devines ? »

- « Non ! Pas possible ! »

- « Qui l'aurait cru, n'est-ce pas ? »

- « Revenons-en à notre petite affaire. Pourquoi Kisuke a pensé à moi ? »

- « Oh je t'en prie, Jyushiro. Ne me dis pas que tu n'es pas intéressé, je ne te croirai pas. Et puis, tu as vu le petit Uryuu. Il est plutôt pas mal, non ? » Ukitake acquiesce d'un mouvement de tête appréciateur. « Alors imagine que son père, c'est le même avec des cheveux blancs et le charme en plus ! Je te garantis qu'il est extraordinaire au lit. Crois-moi, les hommes froids d'apparence cachent toujours un tempérament chaud bouillant. »

- « C'est aussi un puissant quincy, et pas très commode, d'après ce qu'on m'en a dit. »

- « Allez Jyushiro, où serait l'intérêt s'il n'y avait pas une petite dose d'aventure ! »

- « Comme tu y vas, Yoruichi ! C'est moi qui risque ma peau dans cette histoire ! »

- « Mais puisque je te dis qu'il est partant. »

- « Tu as raison. Et puis, ça fait un petit moment que je n'ai pas mis les pieds dans le monde réel. »

- « Donc, tu te présentes dans trois jours vers 20 heures à l'hôpital central de Karakura. »

- « J'espère juste que je ne le regretterais pas, » marmonne-t-il au moment où la fillette se lève et se met à courir en direction de l'extérieur.


Soul Society, 11ème division

Le capitaine Kenpachi Zaraki est assis à même le sol, sur la terrasse à côté de son bureau. Il est en train d'observer ses hommes à l'entrainement, quand surgit de nulle part un petit démon aux cheveux roses.

- « Kenny Kenny, regarde les bonbons que m'a donné Capitaine qui tousse ! »

- « Yachiru, t'es allé à la treizième ? » Regard sévère de Kenpachi.

- « Bah oui. Moi j'suis pas punie, » répond-elle avec sa moue d'enfant.

- « T'as vu Stark ? », demande aussitôt Kenpachi avec des étoiles dans les yeux.

- « Non, j'ai pas vu un œil et un trou. » Soupir désappointé de Kenpachi. « Mais j'ai vu le chat noir », s'exclame joyeusement la fillette.

- « Hein ? Quel chat ? » Air complètement ahuri de Kenpachi.

- « Bah, le chat qui parle. »

Indifférente à l'incompréhension qui taraude le puissant capitaine, la fillette continue à manger ses sucreries. Kenpachi porte maintenant son regard au loin, juste au moment où s'approchent Ikkaku et Yumichika.

- « Un jour, tu vas te rendre malade avec tous tes bonbons, » dit l'homme aux plumes.

- « Mais ça rend pas malade les bonbons, Yumi-Yumi. C'est Capitaine qui tousse qui me les donnés ! »

- « T'es allée à la treizième ? », demande Ikkaku.

S'il ne s'agissait pas de Kenpachi dit la brute et Ikkaku dit la… brute aussi, on pourrait croire que les grands esprits se rencontrent. Mais, cette fois, c'est Kenpachi qui répond avec une sacrée pointe d'envie dans la voix : « Elle, elle a l'droit ! »

Et Yachiru d'ajouter « Et j'ai même vu le chat noir qui parle ! »

- « Quoi ? Yoruichi est à la Soul Society ? », demande Yumichika.

La femme chat, autrement dit l'amie d'Ichigo. Kenpachi sort de sa léthargie. Dire qu'il est intéressé par la tournure de la conversation serait très en-dessous de la réalité. Dans son esprit, tout là-haut sous les clochettes, vient de s'activer le neurone du combat. Et c'est avec un sourire de dément qu'il demande : « Y'avait qui d'autre à cette petite sauterie chez Ukitake ? »

Yachiru lève la tête et semble réfléchir très fort, du moins si l'on considère que la profondeur de sa réflexion est proportionnelle aux froncements de ses sourcils. Elle finit par lâcher aux trois hommes suspendus à ses lèvres « Que le chat noir qui parle », puis elle sourit et se remet à dévorer ses bonbons multicolores.

L'élan d'intérêt de Kenpachi est retombé comme un soufflet raté à sa sortie du four. Il fait tellement peine à voir que Yumichika décide d'insister auprès de la fillette : « Mais qu'est-ce qu'il disait le chat ? »

- « Oh, que Capitaine qui tousse devait aller dans le monde réel pour faire une expérience d'amour à un homme. »

Mise en marche du cerveau de Kenpachi.

- « Tsst, qu'est-ce que tu racontes Yachiru. » Le troisième siège ne pose pas vraiment une question, il semble juste agacé par les élucubrations de la gamine.

- « Si, c'est ça que le chat a dit. Le monsieur est pas gay mais il veut Capitaine qui tousse pour l'expérience d'amour. »

- « Tu veux dire que le capitaine Ukitake va faire l'amour à un humain vierge ? », demande cette fois un Yumichika vivement intéressé, sous l'œil lourd de reproches d'Ikkaku.

Cerveau de Kenpachi : passage en mode alerte de niveau 1.

- « Même qu'il est très beau et chaud bouillant le monsieur. C'est le chat qui l'a dit. »

Cerveau de Kenpachi : passage en mode alerte de niveau 2.

L'homme à la coupe au carré déglutit péniblement à l'écoute des termes très imagés prononcés par leur lieutenante, et poursuit ce qui ressemble fort à un interrogatoire : « Pourquoi le capitaine Ukitake irait faire l'amour avec un homme dans le monde réel. Ça n'a pas de sens, Yachiru ! »

- « Bah, c'est le monsieur qui l'a demandé. »

- « Mais pourquoi ? », insiste Yumichika.

- « Je sais pas, Yumi-Yumi. »

Yumichika pousse un soupir. Pas la peine d'insister, il sait qu'il ne tirera rien de plus de Yachiru. Elle a d'ailleurs recommencé à plonger la main dans le sac de bonbons offert par le capitaine de la treizième.

Pourtant, la chance semble être avec les deux bruns quand la voix enfantine dit : « Il va avoir du mal Capitaine qui tousse, parce que le monsieur, c'est un puissant quincy et en plus, il est pas commode ! »

Cerveau de Kenpachi : passage en mode alerte de niveau 5.

- « Quincy comme Ishida, le copain d'Ichigo ? » Yumichika est en pleine réflexion. Quand il l'a rencontré la première fois, il a tout de suite trouvé à son goût le petit Uryuu et il s'est toujours dit qu'il en ferait bien son quatre heure.

- « Oui, c'est le papa de tête de crayon ! »

Yumichika est maintenant en pleine réflexion. Ainsi c'est le père de mon petit Uryuu. Intéressant, très intéressant. Il doit avoir la quarantaine. Un bel homme d'âge mûr.

- « Quand est-ce qu'Ukitake doit aller dans le monde des humains ? », demande Kenpachi.

- « Dans trois jours, il va aller à l'hôpital. »

- « Haha, finalement t'as rien compris, Yachiru » s'écrie le troisième siège, pris d'un fou rire. « Le capitaine Ukitake, il va voir un médecin dans le monde des humains, haha… »

Yumichika se lève en redressant bien haut la tête. Persuadé que cette foutue gamine vient de le faire marcher, il a décidé de se retirer en toute dignité. Il s'en va suivi de son meilleur ami qui est tordu de rire.

Pas démontée pour deux sous, la petite rose se tourne vers Zaraki et lui dit d'un ton égal : « Mais non, c'est le rendez-vous qu'est à l'hôpital. Kenny Kenny, tu m'crois ? »

- « Mouais. » pourtant, Kenny Kenny n'a pas l'air convaincu. « Dans l'doute, j'vais aller dans le monde réel. A défaut, j'irai rendre une petite visite à Ichigo. »


Trois jours plus tard, 18h15 - Hôpital de Karakura, bureau de Ryuken

Depuis sa fameuse rencontre avec Urahara, Ruyken ne cesse de cogiter. A-t-il fait le bon choix en se laissant entraîner par Isshin d'abord, puis ensuite par l'excentrique vendeur au bob, telle est la question. Une question qu'il ressasse à longueur de journée, quel que soit l'endroit où il se trouve et surtout avec qui il se trouve. Si bien qu'à l'hôpital, les infirmières ne cessent de chuchoter derrière son dos, ce qui relève de l'exploit quand on connait toute la crainte qu'inspire habituellement le docteur Ishida. Fort heureusement, son fils ne semble s'être rendu compte de rien.

Aujourd'hui, c'est bien sûr pire que les autres jours, parce que c'est précisément aujourd'hui que Ryuken doit rencontrer celui qui sera probablement son amant d'un soir. Ce plongeon dans l'inconnu n'est pas pour déplaire à l'homme. Ça fait longtemps qu'il avait envie de sortir, ne serait-ce que pour un instant, de sa fastidieuse routine. Quoique depuis l'installation de Grimmjow chez lui, la vie lui semble plus vive et colorée. Mais il ne s'en plaindra jamais car, c'est grâce à l'espada que les relations avec son fils se sont améliorées. Et rien que pour ça, Ryuken s'estime redevable.

Il se dirige vers son bureau. Après avoir effectué sa dernière tournée de visites, il faut maintenant s'attaquer à la paperasserie, ce qui ne l'enchante guère. A peine installé, il entend de petits coups frappés à la porte. Il relève la tête juste au moment où sa secrétaire entre.

- « Docteur Ishida, j'ai des documents à vous faire signer. »

Malgré le manque évident de concentration de son supérieur, la jeune femme lui explique consciencieusement le contenu de chaque dossier. Lui se contente d'apposer sa signature chaque fois qu'elle lui montre du doigt l'emplacement où signer. Une fois, les dossiers dûment complétés, la secrétaire lui demande s'il a besoin qu'elle reste.

- « Non, vous pouvez y aller. »

Après avoir souhaité le bonsoir, la jeune femme quitte le bureau, laissant le médecin méditer, enfoncé dans son fauteuil. Après un moment, il attrape son paquet de cigarettes et en allume une. Pensif, il se met à regarder les volutes de fumée et repense à la conversation qu'il a eue pendant le déjeuner avec Isshin Kurosaki.

Début du flashback

- « Alors, tu es allé voir Kisuke ? »

Ryuken regarde son ami de toujours. Même s'il est très souvent agacé par le brun, il doit lui reconnaitre un certain optimiste. Tout est source de plaisanterie avec l'ancien capitaine.

- « Comme si j'avais eu le choix ! », ne peut s'empêcher de répondre le quincy.

- « Et… ? »

- « Nous avons longuement parlé… enfin surtout lui. »

- « Ryuken, dois-je vraiment t'attacher par les pieds et de te pendre au-dessus d'un cuve d'eau bouillante pour que tu me racontes ! »

- « Il faudrait déjà que tu puisses le faire, Kurosaki.»

Le ton est méprisant mais ça Isshin s'en fout. Il attaque de nouveau avec un grand sourire et les yeux pétillants. A bien y regarder, on pourrait croire que il est redevenu un adolescent et qu'il s'apprête à entendre tous les détails du dépucelage de l'un de ses potes : « Alors ? »

- « Je dois rencontrer un capitaine. Il est homosexuel et s'appelle… »

- « Non, non, laisse-moi deviner. » Ryuken lâche un soupir. Comment peut-on avoir une discussion sérieuse avec un tel crétin, voilà ce qu'est en train de penser le quincy.

- « Bon, il y a deux femmes capitaines, on peut donc les éliminer et, pendant qu'on y est, on va aussi mettre Komamura de côté. Je sais que Kisuke a un sens de l'humour particulier, mais c'est une relation homosexuelle que tu recherches, pas zoophile », ajoute-il le plus communément du monde alors que Ryuken est sur le point de s'étrangler avec sa bouchée. « Ça ne peut pas être non plus Yamamoto, parce que tu ne donnerais pas dans la gériatrie, ni Kurotsuchi parce que c'est un grand malade. »

A ce moment-là, une légère inquiétude commence à gagner le quincy. L'ancien capitaine en revanche continue son énoncé : « La dixième est tenu par un gamin qui mesure trois têtes de moins que toi. Je ne pense pas que ce soit ton genre, si ? »

Question innocente et réponse immédiate sous la forme d'un regard de tueur, qui n'affecte pas une seconde Kurosaki père qui se permet d'ajouter : « Non bien sûr, ça ferait un peu pédophile sur les bords. Il nous reste le capitaine de la sixième. Un très bel homme ce Kutchiki, mais très froid, tu vois du genre polaire. Un peu comme toi d'ailleurs, et coincé. » De surprise, Ryuken en lâche ses baguettes. « Mais non je ne parlais pas de toi, enfin ! Continuons : on peut écarter Muguruma et Rose car ils sont en couple. Pareil pour Kyoraku et Hirako qui sont cent pour cent hétéros. Il reste donc Zaraki et Ukitake. Et rien que de t'imaginer avec cette brute de Zaraki, brrrr, ça me fait froid dans le dos. On va donc dire Ukitake ! », finit par conclure un Kurosaki tout content de lui.

- « Bravo Isshin, tu viens de me dépeindre une belle bande de bras-cassés. Je suis vraiment rassuré maintenant. »

- « Mais non, tu vas voir Jyushiro est très bel homme et d'une très grande gentillesse. »

Fin du flashback

Cette plongée dans ses pensées aura au moins eu le mérite de faire oublier à Ryuken son obsédant questionnement. Il lui reste moins d'heure avant de se rendre à ce singulier rendez-vous. Il se lève et se dirige vers la petite pièce attenante à son bureau. Il dispose là d'un pied à terre, où il peut dormir, se doucher et se changer. C'est petit mais fonctionnel. Et surtout très pratique lorsqu'il doit finir très tard ou lorsqu'il est censé paraître à son avantage, comme ce soir.


Au même moment - Soul Society, quartier personnel du capitaine Ukitake

Depuis la veille, le capitaine de la treizième division est alité. Une violente quinte de toux l'a pris en sortant de la dernière réunion des capitaines, l'obligeant à se mettre au lit. Pour le moment, il est entouré de ces deux plus fidèles amis, qui essaient de lui faire entendre raison.

- « Tu ne peux pas te rendre dans le monde réel, Jyushiro, ce ne serait pas raisonnable. Ta crise vient à peine de passer. »

- « Tu devrais écouter Retsu, Jyu », renchérit Shunsui en sirotant sa coupe de saké.

- « J'ai promis à Kisuke et je tiens toujours mes promesses. »

- « Oh, pourquoi t'en faire pour si peu. Ce n'est que partie remise, Jyu. »

Une nouvelle toux empêche le capitaine aux cheveux blancs de répondre à son ivrogne d'ami. Unohana lui tend un verre d'eau puis, d'une main ferme, le force à s'allonger contre les coussins, posés derrière lui. Elle s'éclaircit la voie avant de déclarer :

- « Pourquoi ne pas envoyer un messager à Ishida-san ? Le capitaine Zaraki doit partir sur terre pour une mission de routine. »

- « Retsu, je ne vais quand même pas envoyer Zaraki à Ishida-san. Cela reviendrait à déclarer la guerre aux derniers représentants des quincy ! »

- « Bien entendu, mais il sera accompagné de son troisième et cinquième sièges. Je pense que l'on peut faire confiance à Ayasegawa. C'est quelqu'un de censé, » propose doucement la femme.

- « Exact. Elle a raison, Jyu. »

- « Bon, je n'ai pas le choix de toute façon. » Il se tourne en direction du capitaine de la huitième. « Peux-tu t'en charger personnellement ? »

- « Bien sûr ! », répond avec enthousiasme un Shunsui de plus en plus pompette !


Soul Society, à proximité du Seikamon

Marchant en direction du Seikamon, Shunsui peine à mettre un pied devant l'autre. Il n'aurait pas dû boire autant, c'est sûr. Quoique le problème ne soit pas tant l'alcool qu'il a ingurgité, que la mission dont il a accepté la charge. Lui qui refuse tout ce qui ressemble de près ou de loin à du travail ou à une quelconque responsabilité, il est là à se demander pourquoi cette fois il l'a fait. Ah oui, c'est pour rendre service à Jyushiro.

Alors qu'il arrive en vue de la porte du passage entre les deux mondes, il se fait apostropher par une Rangiku en pleine forme et dans un état d'euphorie assez avancé. Elle est accompagnée de ses deux acolytes habituels, les lieutenants Hisagi et Iba.

- « Bien le bonsoir, Capitaine. Vous venez avec nous boire un verre ? »

Et là, comme par magie, notre bon capitaine en oublie la commission à faire et s'en va avec ses compagnons de beuverie comme si de rien n'était. Ils approchent de leur taverne habituelle, pile au moment où les trois membres de la onzième franchissent le portail menant au monde réel.


Peu de temps après - Karakura, appartement d'Orihime

Ça fait un peu plus d'une demi-heure qu'Ikkaku et Yumichika sont installés dans le salon d'Orihime en compagnie d'Ichigo, de Chad et Tatsuki. Sitôt arrivés sur terre, leur capitaine leur a faussé compagnie, arguant qu'il avait un truc à faire et qu'il ne voulait pas les avoir dans les pattes.

Actuellement en grande discussion, ils entendent la sonnette de la porte d'entrée retentir, signe de l'arrivée imminente des deux derniers invités. Orihime se lève pour aller ouvrir. Uryuu est le premier à entrer dans le petit appartement, ce qui ravit au plus haut point le cinquième siège, qui se lève à son tour pour aller à sa rencontre.

- « Bonjour, Ishida. Content de te revoir », dit-il avec un sourire énigmatique.

- « Bonjour, Ayasegawa », répond le quincy assez surpris de l'attitude de l'autre.

- « Yo, l'gars aux plumes. »

S'il est surpris, Yumichika n'en laisse rien paraitre et préfère ne pas répondre. De toute façon, il se fout de cet espada bruyant comme de ses premiers cils en plume. Il se retourne vers l'objet de sa convoitise et l'invite d'un mouvement de bras à s'assoir près de lui, autour de la table. Tout le monde a remarqué la prévenance dont il fait preuve à l'égard d'Uryuu, et si cela semble exaspérer Ikkaku, les autres s'attendent à une explosion de la part du petit ami officiel.

Pourtant, c'est avec un sourire amusé que Grimmjow s'installe à côté de sa moitié et face à son rival. Il observe le brun appuyer élégamment son coude sur la table, pour finir par poser sa tête dans sa main et se mettre à mâter l'autre brun à lunettes. Uryuu est carrément mal à l'aise de subir les regards appuyés de Yumichika.

- « Tu n'as pas de petite amie, Uryuu ? », demande soudainement ce dernier.

- « En effet, je n'ai pas de petite amie. »

Grimmjow sourit toujours de toutes ses dents. Orihime essaye d'orienter la conversation vers des sujets plus farfelus les uns que les autres. Mais ses invités n'essayent même pas de faire semblant, tant ils sont concentrés sur ce qui est en train de se passer.

- « Et tu n'as jamais envisagé de t'intéresser aux garçons, Uryuu ? »

La question vient d'être susurrée d'un ton dégoulinant de sensualité. Uryuu remonte ses lunettes et offre un sourire radieux quand il répond : « Bien sûr que je l'ai envisagé. » Le brun se redresse sous le coup de la surprise. « Oui, je me suis dit qu'il ne fallait pas être sectaire. Après tout, la moitié de la population est masculine, alors autant ne pas se priver d'autant de… possibilités… si alléchantes », déclare-t-il en appuyant les derniers mots.

Résultat immédiat : le cinquième siège se met à déglutir lentement. Il ne s'attendait pas à une telle réponse, et constate qu'il commence à être un peu à l'étroit dans son hakama.

- « Tu vois, Yumichika », poursuit le quincy en se rapprochant doucement, « je suis intimement convaincu que seul un homme peut donner du plaisir à un autre homme. »

Le cinquième siège a maintenant la bouche ouverte, et le sexe de plus en plus tendu. Les autres ne sont pas en reste. Ichigo est un peu mal à l'aise devant la provocation de son ami. Les visages de Tatsuki et d'Orihime rivalisent d'embarras. Même Chad semble un peu remué. Tout le contraire de Grimmjow. Lui s'amuse comme un fou de voir sa moitié faire marcher le paon tout en disant des choses très chaudes, qui le mettent lui aussi à l'étroit dans son pantalon.

Uryuu décide d'en rajouter une couche, quitte à choquer définitivement ses amis : « Prend par exemple, la fellation », Yumichika a maintenant les yeux écarquillés, « qui mieux qu'un homme peut savoir comment titiller avec sa langue la pointe pour procurer un maximum de plaisir. » Chad accompagne ce dernier argument d'un hochement de tête et les deux jeunes femmes sont en train d'enregistrer scrupuleusement les informations reçues. On ne sait jamais, ça peut toujours être utile. « Tu n'es pas d'accord, Yumichika ? »

- « Si…si, bien sûr. Mais… on dirait que… tu as déjà pratiqué… », bégaye le shinigami, de plus en plus mal à l'aise.

- « Ça tu peux le dire ! J'ai un amant insatiable, une vraie bête de sexe. »

- « Tu… as… un amant ? »

- « Alors comme ça, j'suis une bête de sexe, bébé ? », ne peut s'empêcher de demander l'espada.

- « Comme si tu en doutais ! », a juste le temps de répondre Uryuu avant d'être soulevé et placé d'autorité sur les genoux de Grimmjow, sous les yeux ronds d'Ayasegawa.

Il enroule alors ses bras autour des épaules de son amant et lui répond : « Et ne t'avise pas de changer, Grimm ! » avant de l'embrasser passionnément.

Malgré le rapprochement labial des deux hommes, tout le monde est soulagé que cette conversation particulière…ment chaude soit enfin terminée. Tous sauf Yumichika, qui se rend bien compte qu'on vient encore de le berner.

Mais il n'a pas le temps de s'en plaindre, car deux reiatsus éclatent violemment à l'extérieur, faisant se redresser les deux shinigamis, le quincy, l'espada et Chad. Oui, c'est navrant. Ichigo ne s'est toujours pas amélioré en détection d'énergie spirituelle. Alors, il demande : « Qu'est-ce qui se passe ? Des hollows ? »

- « C'est le reiatsu du Capitaine », affirme Ikkaku.

- « Et celui de mon père. Allons-y Grimmjow. »

- « Chad, tu peux rester avec les filles ? », demande Ichigo avant de sortir de son corps et bondir par la fenêtre, sans même attendre la réponse de son ami.


Un peu avant - Karakura, près de l'hôpital

Ryuken se tient debout un peu en retrait de l'entrée principal de l'hôpital, dans un coin sombre pour ne pas se faire remarquer. Une fois n'est pas coutume, il a revêtu un costume sombre qui fait ressortir ces cheveux blancs et qui lui donne une classe supplémentaire.

Soudain, il sent un épouvantable reiatsu et se retrouve presque aussitôt face à une montagne de muscles. L'homme porte un cache-œil et des cheveux bruns très longs. Son uniforme de capitaine est ouvert sur sa poitrine et laisse entrevoir un corps ciselé et une peau marquée de quelques cicatrices. Il n'est pas dénué d'un certain charme, du moins si l'on aime le genre bête sauvage.

Silencieux pendant son rapide examen, Ryuken demande presque timidement : « Capitaine Ukitake ? »

- « Nan, l'est malade. J'le remplace. » Zaraki affiche un sourire de dément qui fait de suite pâlir le quincy. Croyant bien faire, il ajoute : « J'suis l'capitaine de la onzième. Mon nom, c'est Kenpachi Zaraki. »

Ryuken se remémore les mots d'Isshin '… rien que de t'imaginer avec cette brute de Zaraki, brrrr, ça me fait froid dans le dos'. Il s'empresse de faire apparaître son arc à son poignée et le pointe fermement sur sa cible.

- « Oh, on est d'humeur taquine ! J'suis pas contre un petit combat avant l'sexe. »

'Le sexe ? Cet homme de Cro-Magnon ne pense quand même pas que je vais le laisser me toucher ! Bon sang, quelle idée d'avoir fait appel à Kurosaki et à son ami bariolé ! Ne jamais faire confiance à des shinigamis. Ils sont plus fourbes les uns que les autres.'

Se reprenant rapidement, Ryuken a juste le temps d'utiliser le Hirenkyaku pour s'écarter de plusieurs mètres, évitant ainsi le colosse qui lui fonce dessus. Devant la hargne de son adversaire, il s'élance dans le ciel et tire plusieurs flèches dans sa direction. Certaines frôlent leur cible, provoquant des éraflures sur les bras du capitaine. Celui-ci affiche toujours son sourire démoniaque et ose même rire à gorge déployée. Ryuken décide de tenter de le prendre à revers, en accélérant ses déplacements. Utiliser la vitesse et la ruse restent ses meilleures chances face à la force brute du géant. Il réussit ainsi à le surprendre à tel point que le capitaine est obligé de battre en retraite pour éviter la volée de flèches qui s'abat sur lui.

Fort de son succès, Ryuken réitère la tactique, s'approchant plus près de Zaraki. Les mouvements limpides du quincy semblent avoir encore augmenté de vitesse et le capitaine doit à nouveau reculer. L'inquiétude se lit sur les traits de Kenpachi et la sérénité sur celui du quincy. Ce dernier décide d'ailleurs de donner le coup de grâce à son adversaire. L'attaque bien rôdée est à nouveau lancée, mais cette fois, rien ne se passe comme prévu. Au lieu de reculer au moment où il le frôle par derrière comme les deux fois précédentes, le géant se retourne brusquement et se saisit du bras de Ryuken, celui qui tient l'arc. La surprise empêche le quincy de réagir assez vite pour se soustraire à l'emprise. Il se sent entrainé vers le sol et poussé violemment contre un mur contre lequel Kenpachi réussit à le coincer. La main gauche bloquant la main droite armée du quincy, son corps collé au sien, le plus petit se retrouve dans l'incapacité totale de se mouvoir. Enfin à sa merci, le shinigami lui susurre à l'oreille : « T'es mon prisonnier, petit quincy. »

Un frisson d'angoisse parcourt le corps comprimé du médecin. Avant qu'il ne puisse répliquer quoi que ce soit, sa bouche est prise d'assaut par celle du géant. Abasourdi de s'être fait avoir aussi lamentablement, le quincy ne réagit pas pendant quelques secondes. Secondes mises à profit par le capitaine pour franchir la barrière de ses lèvres. Pourtant, à la grande surprise de Ryuken, le baiser est conquérant mais empreint de douceur, dominant mais sensuel. Tellement sensuel que Ryuken s'entend gémir. Il finit par fermer les yeux et relâcher les muscles de son corps, jusque-là aussi tendus que son arc.

Lorsque Zaraki casse le baiser, Ryuken a la bouche entrouverte et les yeux toujours fermés, comme s'il essayait de prolonger la sensation. Amusé, le plus grand pose à nouveau ses lèvres sur celles rouges et gonflées de son vis-à-vis. Il a bien senti le corps se détendre contre lui. Il s'étonnerait presque de la facilité déconcertante avec laquelle il a fait plier cet homme magnifique. Zaraki a apprécié la beauté froide du quincy dès que celui-ci est entré dans son champ de vision.

Le second baiser laisse Ryuken pantelant. Il se sent obligé de s'appuyer contre son compagnon pour reprendre son souffle.

- « On pourrait passer à la suite », commence à dire le géant de sa voix rauque. « J'préfère dans un endroit plus confortable. T'as une piaule ? »

Patatras. Tout ce qu'il fallait dire pour casser l'ambiance et surtout réveiller l'homme aux cheveux blancs. En aussi peu de temps qu'il n'en faut, son regard s'est durci et, même s'il ne peut pas encore bouger son corps, il est prêt à en découdre.

- « Tu veux qu'on m'remette ça ? La première fois t'as pas suffi ? »

- « Lâchez-moi », lâche le quincy.

- « Nan, j'crois pas. »

La situation semble inextricable, jusqu'à ce qu'ils sentent tous les deux plusieurs reiatsus s'approcher. De mauvaise grâce, le capitaine de la onzième s'écarte d'un Ryuken trop heureux de mettre quelques mètres entre eux. Pas moins de cinq personnes viennent d'apparaître. Uryuu se précipite vers son père, suivi de près par Grimmjow tandis qu'Ikkaku et Yumichika viennent se poster derrière leur capitaine. Quant à Ichigo, il est un peu à l'écart essayant de comprendre ce qui se passe. C'est Zaraki qui ouvre les hostilités :

- « Qui vous a dit de vous ramener ici ? », demande-t-il à ses deux hommes.

- « Capitaine, on a ressenti l'énergie d'un combat, alors on est venu », répond Ikkaku.

- « Comme si j'avais besoin de vous deux pour m'battre ! »

Uryuu se tourne vers son père et demande à son tour : « Qu'est-ce qui s'est passé ? Il t'a attaqué ? »

Ryuken reste silencieux et ne cesse de dévisager son opposant. Le capitaine shinigami l'a bien compris. Il a beau être une brute sanguinaire, ça lui arrive de réfléchir de temps en temps. Et là, il est clair que le papa n'a pas envie que son fiston sache pour son expérience d'amour, comme dirait Yachiru. Alors, il attend patiemment que l'autre trouve une excuse. Un peu aussi parce que la parlote, c'est un truc de gonzesses. Et puis, il espère que l'autre se sentira redevable envers lui. Il n'a pas l'intention de lâcher sa proie.

- « Non, bien sûr que non. C'étaient juste… des hollows. »

- « Des hollows ? Mais combien étaient-ils ? », demande Ichigo.

- « Je n'en sais rien, Kurosaki », répond Ryuken sur un ton agacé. 'Pas possible que le fils soit aussi enquiquinant que le père.'

- « Ouais, on les a buttés. Ça t'pose un problème, Ichigo ? » Voyant que personne ne bouge, il ajoute : « Vous pouvez vous barrer maintenant. J'vais raccompagner Ishida-san. »

- « Je vais raccompagner mon père », s'écrie Uryuu à qui le ton autoritaire de Kenpachi ne plaît pas du tout.

- « Je suis tout à fait capable de rentrer tout seul. Allons-y. »

Après un bonsoir, les deux hommes se mettent en marche. Grimmjow qui regarde le visage déconfit de Zaraki, se met à sourire et déclare : « Des hollows, hein ? », avant d'éclater de rire en rejoignant les deux Ishida.

- « Bon bah, moi je rentre aussi. A plus. » Ichigo s'en va à son tour.

Le capitaine est toujours debout au milieu du trottoir, à se demander comment sa proie a bien pu lui échapper. Ikkaku reste silencieux parce qu'il n'est pas suicidaire : son capitaine est énervé, alors mieux vaut faire profil bas. Ce n'est pas le cas de Yumichika. En quittant l'appartement d'Orihime un peu plus tôt, il s'est douté de ce qui était en train de se passer. Il n'est pas non plus suicidaire mais il est très curieux et très enclin à se mêler des affaires des autres, surtout quand il s'agit d'affaire de cœur.

- « Vous ne l'aurez jamais comme ça. »

- « Ah ouais, qu'est-ce t'en sais ? »

- « J'en sais que cet homme est raffiné et que ce n'est pas en l'affrontant ou en le forçant que vous l'aurez. »

- « J'l'ai embrassé, monsieur-je-sais-tout », réplique le géant sur un ton triomphant. Et pour finir d'achever son cinquième siège, il ajoute : « Et deux fois en plus. »

C'est maintenant le brun aux plumes qui affiche triste mine, mais pas pour longtemps : « Peut-être, mais vous l'avez eu par surprise. Vous croyez que ce sera aussi simple la prochaine fois ? Moi je pressens qu'il vous attendra de pied ferme avec son arc. »

Faut admettre qu'Ayasegawa dit parfois des choses censées, alors Zaraki est bien obligé de capituler : « Et tu proposes quoi ? »

- « C'est simple : vous devez le séduire. »

Et c'est ainsi que trois hommes s'en retournent dans la nuit. Le premier est déçu de ne pas s'être tapé sa proie. Le second est euphorique à l'idée de transformer sa brute de capitaine en séducteur, et le troisième… Bah oui, et le troisième ? Le troisième se demande juste s'il n'aurait pas dû rester à la Soul Society où il aurait pu se bourrer au saké avec Matsumoto, Hisagi et Iba. Quelle vie de merde !


Alors, ils en disent quoi les gens ?