Il n'y a qu'un seul endroit où je me sent bien.

Où le froid ne m'atteint pas.

Mais je l'ai perdu et à présent, je me retrouve seule, glacée, les doigts engourdis, le corps congelé comme allongée sur un lit de glace.

La même glace à figé mon cœur, mes veines, mes muscles, ma peau...

Je ne peux que voir, observer, sans rien ressentir de plus que cet immense glacier.

La neige tourbillonne devant moi, lorsque j'ai les yeux clos, les yeux ouvert ou que je le vois.


Il me parait loin, entouré de toutes ces magnifiques jeunes femmes.

Je les entends rire et parler, je sent des pointes glacée s'enfoncer dans mon esprit qui conservait un peut de la chaleur de la nostalgie.

Il ne me voit pas, je suis un fantôme pour lui, ses yeux passent à travers de moi comme d'un obstacle invisible.

Il ne m'entends plus.

Il passe près de moi, me frôle presque, mais ne me touche pas.

Pourtant, je reverrais de retoucher ses mains, douce et brûlantes comme un feu durant l'hiver.

Mais je suis figée.

Je me souviens de sa bouche, ses lèvres délicates, aspirer le liquide carmin coulant de la gorge de sa bien aimée.

Le froid m'avait assaillis,

Je ne serais jamais celle avec qui il partagera sa vie.

La seule chaleur que je ressentait, étaient les larmes brûlantes coulant sur mes joues.

Je ne ressentais plus rien, hormis ces pointes me mutiler,

Son beau regard ne me regarderait plus jamais,

Seul l'espoir de son doux parfum persistait,

Lorsqu'il passait près de moi, je le humais.

Quelque part au fond de moi, je ne voulais plus être seule.


Un jour alors que tout le monde dormais dans mon dortoir, je filais dehors.

L'hiver se faisait ressentir, et ma pauvre chemise de nuit ne pouvait me protéger de la morsure de vent glacé, mes pieds nus sur le sol froid me brûlaient, tandis que des petites pierres s'y enfonçaient.

La douleur me faisait sentir vivante.

Comme son corps.

Je parvins enfin à leur ancien dortoir, je tremblais tellement que j'avais du mal à marcher, mes membres bleuis pas le froid se tétanisaient peut à peut.

A l'intérieur, il faisait plus chaud, je montais les escaliers et me dirigeais vers son ancienne chambre.

J'ouvrais la porte et y entrais.

Des draps blancs recouvraient les meubles, laissés à l'abandon. Le grand lit à baldaquin me faisait de l'œil, dans la chambre d'à côté. Je m'y rendis rapidement, et me blottie sous les couvertures.

Le froid était toujours là, persistant. Les tremblements ne voulaient pas s'arrêter, je me roulais en boule pour récupérer un peut de chaleur sans succès.

Les minutes s'écoulèrent quand je sentis soudain quelqu'un rentrer dans la pièce.

Je ne bougeais plus, retenant ma respiration, mais je savais que mes tremblement me trahiraient si la personne s'attardait.

Les pas s'approchèrent du lit, j'entendis quelque chose tomber au sol, et au lieu de soulever violemment les couvertures, un corps se glissa près du miens.

Je me blottit contre lui, respirant son odeur, une odeur que j'avais apprécié mille fois.

Je m'étais perdue dans cette odeur noble de puissance et de charme.

Je dessinais les contour de ce corps chaud, le bout de mes doigt revinrent à la vie.

Je retirais la chemise dont il était pourvu ainsi que le reste de ses vêtements pour le sentir complètement contre moi, il m'enleva ma robe de nuit.

Nus, l'un contre l'autre, il réchauffait mon corps glacé et je refroidissait le siens, brûlant et à ce moment, plus rien n'existait si ce n'est que notre amour brillant.