Bonjour! Je profite d'avoir un poil moins la flemme pour mettre en ligne ce petit OS sur le couple Kirk/Spock.
Il était sensé être composé d'un lemon en plus ce que vous lisez, mais au moment où je l'écris, je ne me sens vraiment pas, ce qui rend peut-être la fin un peu plus abrupte. Eheheh, veuillez m'excuser.
Si vous le souhaitez, je pourrai éventuellement ajouter une seconde partie lemon en tant que chapitre deux, mais là, toute seule comme ça, je me sens pas.
Brefouille! RIEN ne m'appartient. Nada, nothing, niet, des cacahuètes. Ceci est basé sur le film Star Trek de 2013. C'est logique, vu où je le poste, mais je précise, au cas où.
Je profite pour faire un peu de pub pour le forum de french kirk / spock, pas forcément basé sur les films les plus récents, mais ça reste à voir (même si je n'ai que survolé vu le fonctionnement chaotique de mon ordi, ahah, hp je t'aime...) Bref! (x2), c'est tout mignon (ou à peu près) et c'est tout soft.
Bonne lecture!
AWAKENING
Jim ouvrit doucement les yeux.
Le plafond de l'infirmerie se dessinait dans l'obscurité. Le blanc était presque irréel, les lampadaires à l'extérieur projetaient une douce lumière qui filtrait à travers les stores.
Il bâilla doucement. Son corps avait vite repris, mais il devait rester alité quelques temps pour être certain que ses forces se reconstituent et qu'il n'y ait aucun effet secondaire qui se développe. Et surtout pour rassurer McCoy qui était intenable.
Aujourd'hui, il s'était endormit tôt, après la visite de Scotty qui était venu lui parler de l'Enterprise. Il en parlait comme de son bébé. C'était définitivement attendrissant et malsain à la fois.
Il se demandait si Spock était passé. Il passait souvent, s'asseyait à ses côtés. Parfois il lui parlait, parfois non. Ils restaient alors dans un long silence rassurant. Comme s'ils se repaissaient de la présence de l'autre.
Puis, au bout d'une ou deux heures au maximum, débarquait McCoy qui ordonnait à Spock de le laisser tranquille, il l'avait ramené d'entre les morts mais il allait falloir qu'il se calme.
Le Vulcain ne lui avait pas vraiment expliqué comment il avait récupéré le sang de Khan. Non, plutôt il lui avait dit que ça n'avait pas grande importance.
Pour Kirk, ça en avait une. Une importance immense. Jusqu'où Spock était-il allé ? A quelle extrémité s'était-il abaissé pour qu'il ne souhaite pas en parler ?
Jim soupira et se retourna, essayant d'épargner le dernier tube de transfusion qu'il lui restait, étant donné qu'il mangeait de nouveau normalement, sauf certains aliments que Bones lui refusait catégoriquement pour diverses raisons qu'il n'avait pas pris la peine d'écouter.
Il écarquilla les yeux. Oui, Spock était passé aujourd'hui. Et il n'était jamais reparti.
Dans le fauteuil pour les visiteurs reposait paisiblement le Vulcain, les bras croisés comme pour se couvrir de sa propre chaleur, son képi posé sur ses jambes croisées, le visage un peu rentré. Il avait l'air à la fois fidèle à lui-même et à la fois complètement différent. L'expression de neutralité n'était plus froide, il y avait derrière elle une grande paix intérieure comme seul le sommeil peut apporter. Son souffle faisait se soulever doucement sa poitrine, à intervalles réguliers, ajoutant au tableau une impression d'immuabilité totale.
Kirk se sentait proche de lui. Tellement proche de lui. Il n'y avait que deux moments depuis le début de leur collaboration qui lui avaient fait éprouver ça. Le premier était lors de sa mort. De l'autre côté de la vitre. Voir Spock pleurer à cause de lui, pour lui, voir le Vulcain essayer désespérément de se raccrocher à lui. Oui. Ils étaient séparés par une vitre mais unis par la pensée. A ce moment précis, Spock était devenu plus que son ami, il était devenu une partie de lui-même à part entière. Le Vulcain n'était pas son frère, le Vulcain était une portion de lui et il savait que même si Spock crèverait plutôt que de l'avouer, c'était également le cas.
Et aujourd'hui, il voyait à nouveau Spock. Le véritable Spock. Pas le Spock froid et dur, le Spock normal. Il voyait la moitié humaine. Et il sentait son âme se réchauffer à cette pensée.
« Jim ». Il l'avait appelé « Jim » à son réveil. Pas capitaine, ni monsieur. Juste Jim. Son cœur avait fait un bond.
Il sentait pour la première fois une acceptation totale de Spock. Il l'autorisait à être son ami, à faire partie de sa vie réellement. Il n'y avait que peu de personnes à qui il accordait cet honneur. Il savait que c'était le cas pour Uhura, que le Vulcain appelait Nyota de temps en temps. Et ça, curieusement, eh bien ça ne passait plus.
Il ne pouvait plus supporter ça. Il ne comprenait pas pourquoi, mais le simple fait d'entendre Spock dire « Nyota m'attends » lui donnait envie de tout détruire autour de lui. Le Vulcain et lui partageaient plus qu'Uhura n'avait jamais réussi à partager avec Spock.
Mais elle restait là. Et lui entrait dans le cercle privé de Spock et commençait à comprendre ce qu'il se passait pour Uhura et pourquoi elle avait l'air à moitié excédée en permanence. Spock était si froid et si distant que chaque petit sourire et chaque regard était une sorte de trésor. Une relation avec lui devait être un parcours du combattant. Il ne donnait que très peu. Et c'était si rare que le partager semblait une hérésie. D'ailleurs, comment partager une chose inexistante ?
Bataillant un peu avec son tube en plastique – maudit soit Bones avec ses années de médecine –, Jim couvrit Spock d'une couverture qu'il n'utilisait pas avant d'ouvrir un peu la baie vitrée afin que l'air circule. Il titubait un peu, mais c'était surtout à cause du manque d'exercice chronique de ces derniers jours. Retrouvant peu à peu ses réflexes, le capitaine de l'Enterprise préféra s'asseoir sur le bord de son lit plutôt que d'essayer de se rendormir. Avec un peu de chance, Spock se réveillerait et ils pourraient parler. Avec beaucoup plus de chance, il dormirait encore quelques heures et Jim pourrait l'observer dormir.
« Il a crié votre nom, vous savez ? Comme un malade. »
Spock avait crié son nom. Spock avait pleuré pour lui. Les informations arrivaient vite, toutes plus nombreuses et perturbantes. Allait-il apprendre que Spock lui avait fait un strip tease ? Jim rit de sa propre bêtise avant de se stopper brusquement. Un grognement venait de se faire entendre. Il s'avança doucement, prit d'une soudaine envie de materner son second aux oreilles pointues, retira doucement son couvre-chef de ses genoux, craignant que son pointilleux ami ne se réveille à cause de ça, le posa sur la petite table de chevet sur laquelle était posée un énorme bouquet de fleurs, une carte de Chekov et de Sulu qui avaient décidément un peu trop fêté la résurrection de leur capitaine préféré à en juger par les envolées lyriques du Russe et les phrases sans aucun sens du timonier qui semblait se paumer lui-même dans ses nombreuses tentatives infructueuses de construction littéraires. A côté était également visible une boîte de chocolats qu'avait balancé Bones avec une mauvaise foi évidente en lui ordonnant de « se bousiller la santé, puisqu'après tout, crever c'était son truc » et l'inévitable cadeau de Spock et d'Uhura qu'il regardait souvent, à moitié mort de rire. Son vieux maillot jaune élimé qu'il comptait jeter au dos duquel était dessiné un énorme pictogramme signalant la présence de radiation signé par le plus de membres d'équipage du vaisseau possible (et dieu sait que pour ça ils avaient dû serrer). Il ne savait pas exactement qui avait eu l'idée de faire ça, il ne pensait pas que le Vulcain en aurait été capable. Pourtant c'était lui qui était venu le lui remettre sans rien dire. Il le lui avait tendu, Kirk l'avait pris en effleurant ses doigts et il avait éclaté de rire.
Relavant les yeux, il avait demandé « c'est de qui, ça ? » et Spock avait répondu « d'Uhura et moi. Et du reste des officiers du vaisseau qui ont signé, bien sûr. ». Spock souriait. Pas un immense sourire franc, mais un sourire à la vulcaine. Le genre de sourire qu'il faut savoir apprécier. Et Kirk avait su.
Souriant dans la nuit, le jeune homme s'étira doucement. Brusquement, il poussa un petit cri assez peu viril. Le tube. Jim essaya de bouger, mais, en plus de le lancer douloureusement, il sentait que le tube allait tomber d'une minute à l'autre.
Lorgnant sur la sonnette qui servait à appeler McCoy, il sursauta en sentant une main chaude se poser sur son poignet.
-Je m'en occupe Jim.
Kirk sursauta violemment. Décidemment, Spock était silencieux. Le Vulcain le dégagea doucement, replaçant comme il le fallait la transfusion.
-Voilà.
-Merci…
Le capitaine de l'Enterprise se rassit contre les coussins et sourit doucement à son second.
-Alors, je vous ai tant manqué que ça pour que vous ayez souhaité passer la soirée à mes côtés ? sourit effrontément le jeune homme.
-Si cela vous plaît de le penser, je serai ravi de répondre positivement.
Kirk sourit et attrapa un verre d'eau avant de le boire doucement, apaisé par la présence installée sur le bord de son lit.
Spock ne disait rien et contemplait les rapports de Bones sur son état.
-Vous semblez allez mieux et vos muscles se remettent de façon plus que rapide. C'est fascinant.
-Spock, par pitié, je ne suis pas un sujet de laboratoire…
-La situation est cependant fascinante, Jim.
-A vos yeux, y a-t-il seulement une situation qui n'est pas fascinante ?
-Une, à ce jour.
Voyant exactement de quoi il parlait, Kirk baissa les yeux, se sentant vaguement gêné par la situation. Il passa une main dans ses cheveux comme à son habitude et chercha désespérément quelque chose à dire.
-Uhura n'a pas essayé de vous contacter ?
Kirk faillit se donner une gifle face à l'émotion qui fusa dans les yeux de Spock.
-Quelque chose ne va pas entre vous et le lieutenant Uhura ?
-Disons qu'elle a moyennement bien accepté le fait que j'aie lâché la bride sur mes émotions pour vous, et surtout au point de blesser très gravement Khan.
-Je ne vois pas de quoi elle se plaint cette fois.
-Elle ne voit pas comment j'ai pu redevenir froid capitaine. Elle ne saisit pas. Et cela crée quelques dissensions dans nos relations personnelles. Bien entendu, professionnellement, cela ne nous affecte nullement. Je peux vous l'assurer.
Jim regarda un instant son second si stoïque. Devait-il lui dire la vérité ? Devait-il souligner l'évidence pour que Spock comprenne enfin ce qu'impliquait une relation comme celle qu'il entretenait avec Uhura et, par-dessus le marché, ce qu'allait finir par impliquer son comportement ?
-Je sais bien que ça n'affectera pas votre excellent travail à tous les deux, commença doucement Kirk, essayant d'avoir l'air rassurant et apaisant. Cependant, je vais vous donner un conseil d'ami. Uhura n'est qu'une humaine. Vos réactions sont loin d'un échange amoureux terrien. Et… Bon sang, Spock, je ne veux pas vous donner d'ordres pour vos relations personnelles, surtout que je ne suis pas un exemple, mais si vous ne faites pas un effort, elle s'en ira.
-Vous insinuez qu'elle démissionnerait parce que je ne réagis pas suffisamment ? s'étonna le Vulcain.
Jim leva les yeux au ciel. Il était perfusé dans un lit d'hôpital, à quatre heures du matin, en train de donner des conseils à un Vulcain hermétique sur sa vie de couple. La situation aurait pu être drôle si elle n'avait pas été si…désespérante.
-Non Spock, je sous-entends que si vous continuez à vous conduire comme ça, elle va…
Il s'arrêta quelques instants, cherchant un moyen vulcain d'expliquer à son second que sa petite-amie allait certainement le quitter.
-Elle va cesser d'entretenir avec vous cette relation de nature amoureuse.
Voilà, c'était dit, net, précis, concis, vulcain. Et la façon dont Spock le regardait avait légèrement changée. C'était donc la bonne solution, l'impact avait été assez puissant.
-Vous saisissez, Spock ?
-Mais pourquoi souhaite-t-elle que je sois plus humain alors que je suis vulcain ?
-Vous êtes à moitié vulcain, Spock. Ce qui fait de vous un être théoriquement moins froid et plus ouvert. De plus elle vous aime, et vous sortez…vous entretenez cette relation depuis quelques temps déjà. Elle espère donc que vous soyez plus ouvert avec elle qu'avec quiconque.
-Ce raisonnement me semble quelque peu idiot.
-Ce raisonnement n'est pas idiot, Spock. Il est humain. Par conséquent, il est naturel qu'il ne vous plaise pas ou ne vous semble pas logique. C'est compréhensible. Mais ne dites pas que quelque chose est stupide parce que vous ne comprenez pas.
-Je suppose que vous n'avez pas d'arguments pour étayer ce que vous me demandez ?
-Considérez ça comme un ordre de votre capitaine.
-Le fait que vous soyez dans un lit d'hôpital semblait pourtant me prémunir contre ce genre de directives.
-Je suis un emmerdeur, je vous rappelle, sourit Kirk.
-C'est vrai, murmura le Vulcain dans l'ombre d'un sourire qui fit pouffer le Capitaine.
C'était ça. C'était le Spock qu'il voulait voir. Le Spock qui l'agonisait de petites phrases cinglantes. Et c'était pour sa suprématie sur ce Spock qu'il avait envie de se battre. Il n'avait pas envie de partager une seule seconde aux côtés de ce Spock-là avec quelqu'un d'autre.
Ca n'avait aucun sens, ça dépassait tout ce qu'il pensait savoir sur lui, mais il voulait la proximité absolue de ce Spock tellement humain et tellement Vulcain. Ce Spock tellement lui-même.
-En réalité, commença doucement Spock, je n'ai pas particulièrement envie de...m'ouvrir davantage à elle.
-A quoi jouez-vous espèce de crétin ? Soupira Kirk, se laissant aller à plagier le ton de McCoy.
-Capitaine... Jim. Je ne suis plus exactement certain de mes sentiments envers le lieutenant Uhura.
-Oh. Carrément. Et je peux savoir pourquoi ?
-Parce qu'il m'est apparu que...même si elle m'était très chère... Elle passait largement après certaines personnes.
Le Vulcain se tut un instant les yeux dans le vague, avant d'ajouter :
-Et je crains de ne pas avoir le courage d'aller le lui avouer, aussi minable et humain que cela puisse paraître.
Kirk fixa Spock quelques instants avant de soupirer. Pourquoi est-ce qu'on lui avait enseigné comment se nourrir avec des conserves à moitié périmées mais pas à expliquer à un demi-vulcain en déroute comment larguer sa chère et tendre au caractère volcanique ?
-Spock. La vérité est quelque chose de très important.
-Je le sais, Capitaine.
-Alors dites-lui.
L'homme en face de lui sembla immédiatement soulagé et Jim eut un petit ricanement nerveux.
Alors là, s'il avait su que c'était aussi simple.
-Et quant à la personne qui semble davantage vous attirer, eh bien... Dites-lui aussi. On ne sait jamais.
Spock le fixa quelques secondes dans les yeux avant de jeter froidement :
-Je doute de l'utilité de cette démarche, Capitaine.
-Si vous n'essayez pas, il est certain qu'il ne se passera rien.
-Si je n'essaie pas, il est certain que je n'aurai pas à regretter les conséquences de ma démarche au quotidien.
-Spock, qui que ce soit, vous devez en parler. Pour Uhura, et aussi pour vous. Vous méritez mieux qu'une vie à vous cacher, Spock. »
Le regard du Vulcain se fit plus perçant et Jim se sentit frissonner. Il avait peur de comprendre. Et surtout, il avait peur de sentir son cœur tambouriner dans sa cage thoracique et de sentir son cerveau hurler « oui ! ».
-Et si je le disais à cette personne, que se passerait-il ?
-E-Eh bien je suppose que si elle n'est pas stupide, elle répondra sans vous juger et, quelque soit sa réponse, elle sera faite de manière respectueuse.
Le Vulcain hocha pensivement la tête avant de se lever.
-Eh bien je suppose que si cette personne n'est pas stupide, comme vous le dites, elle est alors déjà au courant et qu'elle me comprendra lorsque je quitterai sa compagnie le plus souvent possible.
L'extraterrestre était à mi-chemin entre le lit et la porte lorsque Jim se releva brusquement.
Il ne devait pas partir. Si jamais il partait, il... Il ne savait pas ce qui se passerait, mais ça lui serait insupportable.
-Spock ! L'interpela-t-il. Je pense que cette personne... Cette personne dirait oui.
Le Vulcain se retourna lentement, le visage indéchiffrable et Kirk frissonna avant de fermer les yeux. Mais quel con, quel con, quel con ! C'était la faute de son cerveau malade, il avait fantasmé éveillé. En plus, il aimait les femmes, non ? Et Spock aussi ! Il avait mal comprit et il venait de se griller devant son second, second dont il ne pourrait jamais se passer, et avec lequel il serait désormais obligé de travailler avec la plus grande froideur et...
-Permettez dans ce cas que je passe le reste de la nuit ici, Jim.
Jim rouvrit brusquement les yeux et laissa échapper un sourire en coin purement carnassier, qui dépassait purement et simplement toute logique. C'était Spock. Ça se résumait à ça. Et peut-être que la solution était juste là. Tout ce qui se passait, tout ce qui était sensé être de l'amitié. C'était Spock.
-Avec plaisir, mettez-vous à l'aise.
Voilà! J'espère que ça vous à plu!
Lemon or not lemon, c'est vous qui décidez. OUI, ça a des allures de jeu télé. J'assume.
Une petite review pour notre courageux challenger?
-ELP
