Disclaimer: C'est bien à JK Rowling que nous devons ces personnages envoûtants, cet unvivers fascinant... rien n'est à moi... Sauf l'intrigue de cette Fanfiction. (Ushishishishi~ )

Spoiler: Attention, je prends TOUS les éléments du TOME 7 en compte ! (sauf l'épilogue) Alors si vous ne l'avez pas lu, dirigez-vous vers la librairie la plus proche!

Remarque: Ce n'est pas un post-poudlard ! Comme Le Trio d'or était partit à la recherche des Horcruxes l'année passée... vous pensez bien que sur le coup, ils n'ont pas eu vraiment le temps d'étudier pour leur ASPIC... Je n'en dis pas plus.

Au fait, si quelqun peut m'aider pour le latin...?

Rated: T (voir peut être M~ Tout dépendra de comment l'histoire va évoluer, même si j'ai déjà la trame...)

° Aeterno Carmine °

Chapitre 1: Post Bellum

Poudlard, 18 Janvier 1999

Personne n'arrivait vraiment à y croire. La seconde, la plus terrible et la plus meurtrière Guerre du monde sorcier avait pris fin il y avait maintenant 9 mois. Comment imaginer qu'il y avait quelques temps encore, la Grande Salle de Poudlard - la très célèbre école magique britannique- avait été réduite à un état d'immense capharnaüm ? Les champs de bataille, le goût du sang et de la terreur semblaient maintenant bien loin. Cependant, cette affreuse boucherie engendrée par Lord Voldemort avait laissé des séquelles immuables. Des pertes, des dommages collatéraux. Des disparus. Mais il n'y avait pas que l'absence de personnes chères aux cœurs des anciens combattants qui comptait. D'autres traces, mentales, psychiques, qui demeuraient invisibles, étaient encore bien présentes.

Comment ne pas se réveiller, en pleine nuit, pensant être sur le champ de bataille, là où les sorts mortels et douloureux faisaient siffler les oreilles ? Comment s'endormir tous les soirs -ou presque- en sachant que tout proche, notre subconscient fera ressortir sournoisement les horreurs vécues ?

Ce n'était pas leur journée de travail, d'étude, emplie de leurs devoirs de citoyen sorcier et modèle que les anciens belligérants cherchaient à éviter à tout prix. Non, ce qu'ils voulaient fuir, ce qu'ils voulaient voir disparaitre, c'était leurs pires cauchemars, issus des souvenirs marqués au fer blanc que la guerre avait laissés.

Hermione Jane Granger était de ceux-là. De ceux qui s'éveillaient soudainement, emmêlés dans leurs draps de lit moites, le front perlant d'une sueur froide. Voir chaque nuit les visages de ces pauvres innocents, de ses défunts amis se faire massacrer encore et encore... Cela lui était devenu insupportable. Aussi intenable que d'avoir dû au début de sa 7ème année, effacer toute trace d'elle de la mémoire des ses parents.

Ca aussi, elle ne s'en remettrait jamais totalement. La chance de la vie avait donné à la jeune femme des proches aimants, compréhensifs, ouverts à toute sorte de chose... comme à la magie ! Et même si elle n'était qu'une de ces "sang-de-bourbe", elle n'avait jamais eu honte de ses origines.

Seulement, la mort avait aussi amené sont lot. Et Elle s'était présentée sous le doux nom de "Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le..." ... Vous connaissez la suite.

Les yeux grands ouverts dans son lit, Hermione écoutait la pluie battre gentiment les fenêtres de sa chambre pendant que ses pensées tourbillonnaient allègrement dans son esprit. Elle ne pouvait se rendormir à cause de toutes ses préoccupations : pour la fin de la semaine prochaine, elle devrait rendre un parchemin de 60 centimètres sur "Métamorphose avancée Théorique / Comment garder les capacités mentales d'un humain en étant sous la forme d'un animagus ?" pour Mac Gonnagal. Etrangement, la directrice de Poudlard avait tenu à poursuivre son poste en parallèle avec son nouveau devoir. La brune éprouva un élan de compassion pour ce professeur dévoué à la tâche.

La jeune femme roula sur le côté et remonta les couvertures jusqu'à son menton. Elle pensa au premier cours qu'elle allait avoir, sans doute dans quelques heures, donné par Vector.

Un relent d'angoisse la prit toute entière quand ses pensées finirent par dériver inévitablement vers les ASPIC qu'elle allait devoir repasser. L'année précédente, elle avait été bien trop occupée par la recherche des horcruxes en compagnie d'Harry et Ron. Bien heureusement, c'était ensemble (ainsi que la plupart de leurs amis) que ce dernier cycle ils devraient empocher leur diplôme.

Il eut été un temps, Hermione en aurait été malade d'avoir raté la totalité de 10 mois de cours. A présent, elle se disait qu'au final, certaines choses étaient bien plus graves que de ne pas recevoir un "Optimal" en une quelconque matière.

Dans un mouvement énervé, elle se remit dans sa position initiale. Se força à fermer les yeux un instant... puis les rouvrit.

Décidément, ce n'était pas encore cette nuit qu'elle allait pouvoir dormir son nombre d'heures...

La jeune fille finit par poser un pied délicat sur le sol agréablement frais mais cependant recouvert d'un tapis aux couleurs réglementaires de sa maison. D'un geste ample, elle envoya valser la couette bordeaux à l'autre bord du lit. Un soupir lui échappa alors qu'elle se relevait complètement. Sans prendre la peine de déposer un châle sur ses épaules, elle descendit le petit escalier qui menait à la salle commune des Préfets.

Sans surprise, elle avait été élue "l'élève la plus digne de confiance afin de guider les nouveaux venus en ces périodes encore instables". C'était en tout cas ce qu'avait déclaré son professeur de métamorphose, accessoirement directrice.

Arrivée en bas, elle découvrit avec surprise la Serdaigle avec qui elle collaborait en tant que Préfète-en-Chef, assise confortablement dans le salon de cuire, livre à la main. Le feu crépitait dans l'âtre chaleureux, signe qu'elle était là depuis au moins une bonne heure.

- Tu es réveillée ? demanda inutilement Hermione.

- Oui, répondit doucement sa colocataire en tournant la tête dans sa direction. Je n'arrivais pas à dormir, il fallait absolument que je sache la fin !

- Qu'est-ce que c'est ?

- Un roman fantastique moldu. C'est ma mère qui me l'a acheté.

La brune hocha la tête, ne demandant pas plus d'explications. Elle se dirigea vers la cheminée où non loin de celle-ci était allongé, avec paresse et sommeil, un magnifique chat noir sur un des petits sofas assortis au canapé. Elle finit par s'asseoir à même le tapis, reposée contre le bas de caisse du fauteuil. Elle en profita pour glisser sa main sur le pelage soyeux de l'animal, affectionnent particulièrement la tête, juste au sommet de son crâne, entre ses deux oreilles. Le chat s'étira mollement.

- Tu as bien de la chance qu'il te laisse faire. Moi, il ne me laisse pas l'approcher, ronchonna Mandy alors qu'elle se levait pour rejoindre sa chambre, apparemment soudain lassée de son roman.

Hermione esquissa un petit sourire, regardant monter la Serdaigle, puis reporta son attention sur les yeux du chat qui s'étaient ouverts en deux petits saphirs bleus mécontents. Sans faire plus attention aux caresses que lui procurait la jeune femme, l'animal se ré-assoupit non sans battre l'air nonchalamment de sa queue noire de jais. Elle lui souffla doucement, presque envieuse :

- Tu n'as de problèmes pour t'endormir hein toi, Sèm...

|°~~~~°~~~~ °|Post Bellum|°~~~~°~~~~ °|

- Hermione, on ne t'a pas croisée ce matin ! Comment tu vas ?

La personne en question se retourna sur ces deux meilleurs amis alors qu'elle était déjà attablée, prête pour le cours de potions des Gryffondors.

- Désolée, je suis directement allée en cours d'arithmancie. C'est vraiment passionnant ce qu'on voit pour le moment !

- Je n'en doute pas, 'Mione... commenta Ron en s'asseyant à côté d'elle. Tout comme doit être passionnant l'étude des runes...

- Tout à fait, s'indigna-t-elle, décelant le voile d'ironie qui tintait la voix de son ami.

- Et tout comme doit l'être le cours créatures magiques, ajouta Harry en s'asseyant à son tour de l'autre côté.

- Vous êtes incroyables vous deux ! s'agaça la jeune fille. Toutes les matières sont indispensables ! De toute façon, vous n'avez pas le choix, vous devrez bien étudier à un moment ou un autre pour les ASPIC.

- Oh, s'il te plait, bougonna le rouquin, démoralisé par ce rappel, ne t'emballe pas Hermione, c'est en juin les Aspic et nous sommes en Janvier ! dit-il en écarquillant les yeux exagérément.

- Raison de plus. Vous devriez commencer dès maintenant !

- On n'a pas tous ta capacité à se fondre dans le travail...

- Qu'est-ce que tu entends par...

Mais notre chère Hermione n'eut pas le temps de terminer sa question, à juste titre, offensée car le professeur Slugorhn, au sommet du crâne dégarni, embonpoint en avant, venait de faire son apparition par la porte des cachots.

- Bonjour à tous les enfants.

La plupart répondirent par un hochement de tête, d'autres par des salutations encore ensommeillées en cette deuxième heure de cours.

- Bien, continuons donc la leçon de notre cours précédent voulez-vous ? Hm, les... dit-il après avoir sorti et consulté son manuel. Ah oui, voilà : Les mixtures régénératrices et leurs composantes. Allons, allons, un peu d'entrain s'il vous plait, continua-t-il dans un sourire bonhomme alors que la classe répondait par des lamentations désapprobatrices.

Les cours se passèrent ainsi, dans une ambiance douillette de fin de Noël (très avancée tout de même puisqu'ils étaient déjà mi-janvier) alors que dehors, le temps des îles britanniques oscillait entre températures positive et négative constamment. Personne ne voulait sortir de cette ambiance bon-enfant qui réchauffait les cœurs.

Hermione resta la plupart du temps avec ses deux amis (même si le Survivant s'éclipsait de temps à autre pour retrouver sa moitié), ne manquant cependant pas de croiser et papoter avec certaines connaissances dont Luna Lovegood. Il était agréable de retrouver des visages plus familiers au dîner, comme Ginny. A bien y réfléchir, c'était une des personnes de la gente féminine dont elle était la plus proche. La Grande Salle était restée un de ces endroits conviviaux et chaleureux où comme tout un chacun, elle se sentait à sa place.

Quand elle croisait accidentellement le regard de Malfoy, ce n'était plus de la haine qui s'échangeait par ces regards. C'était plutôt une sorte de respect, toujours méfiant. Malgré tout ce qui s'était passé, les habitudes des Serpentards étaient dures à ébranler, quoi qu'on en dise.

L'après-midi, la sorcière ne manquait jamais, juste après ses cours, de se diriger vers la bibliothèque. Apparemment, elle aussi avait plus de manies tenaces qu'elle ne le pensait. Son estomac faisait un bon joyeux lorsqu'une fois passé le chambranle, elle retrouvait l'odeur ancienne et particulière des milliers d'ouvrages qui se trouvaient en ces lieux. Redécouvrir ces parcours familiers, après tant d'épreuves avait quelque chose de... magique.

Alors qu'elle effleurait les reliures en cuir de certains livres, elle se décida pour le troisième tome de "Comprendre le sorcier et l'animagus" par Cliodna Bird. Peut-être l'aiderait-il dans son devoir de métamorphose ?

Dans un sourire, elle entendit Madame Pince gronder Padma et Patil qui ne cessaient de babiller, argumentant sur la bonne réponse à mettre sur leur travail de l'Histoire de la Magie à rendre pour le lendemain :

- Puisque je te dis que c'est en 1832 qu'elle a découvert le gisement des Trolls d'Amérique Centrale !

- Bien sûr que non idiote, ça c'est la date de...

- Les Miss Parvatis ! Tonna la voix d'Irma Pince depuis son bureau, Nous sommes ici dans une bibliothèque pas dans un de vos salons de thé pour sorcières névrosées !

Les jeunes demoiselles en question accueillirent la remarque avec des moues scandalisées pendant qu'Hermione, voyant qu'elle ne pourrait pas vraiment étudier ici en paix, prenait sous son bras son bouquin ainsi que d'autres moins utiles.

Après avoir longé les couloirs, non sans avoir enlevé une dizaine de point pour quelques Pouffsoufle de deuxième année qui s'amusaient à faire voltiger les affaires d'un Griffondor, elle arriva enfin à ses appartements de préfète.

Quand elle rentra dans la petite salle commune, elle chercha du regard son nouveau petit colocataire. Pattenrond ne l'appréciait pas vraiment, pour ne rien vous cacher. C'est pourquoi depuis un moment, le pauvre en était réduit à la chambre d'Hermione. La brune n'avait pas eu le coeur de laisser ce chat noir aux orbes bleus, de toute évidence abandonné, à son propre sort. C'est pourquoi, il avait élu domicile dans le salon.

- Sèm ? Appela-t-elle dans le vide.

Bien entendu, personne ne lui répondit.

- Sembilan ? Appela-t-elle de nouveau.

De toute évidence, même Mandy Brocklehurst, son binôme Serdaigle n'était pas encore rentrée. La jeune femme soupira en se laissant choir sur le grand canapé de cuir confortable, ses livres se répandant par la même occasion à côté d'elle. D'un geste lasse, elle ouvrit le fameux Tome 3 et commença sa lecture consciencieuse.

|°~~~~°~~~~ °|Post Bellum|°~~~~°~~~~ °|

Après le souper convivial habituel, elle dût en dépit de sa fatigue effectuer son tour de surveillance réglementaire afin de voir si quelques élèves impudents, avaient dérogé au couvre feux. Elle retrouva l'autre préfète devant leurs appartements, où elles s'étaient donné rendez-vous, comme à leur habitude.

- Alors on est d'accord ? Tu t'occupes de l'aile Ouest avec les Serdaigle et les Serpentard ?

- Aucun problème, acquiesça la brune. Méfie-toi de Peeves, il aime à trainer près de la tour des Gryffondors à cette heure.

- Compris !

Elles se séparèrent donc, espérant avoir fini au plus vite, afin de pouvoir savourer le moment prochain où elles se glisseraient sous les draps moelleux de leurs lits.

Hermione décida de commencer par les cachots des Serpentards, pensant avec justesse "Plus vite commencé, plus vite fini". Sans grand étonnement, elle trouva quelques élèves de 5ème et 6ème année qui trainaient encore pour rejoindre leurs dortoirs. Elle leur pria donc gentiment, sans enlever de points, de retourner à leurs pénates (après tout, ils sortaient de table vingt minutes auparavant et chacun allait à son rythme). La jeune femme était fière d'elle car s'employer à ne pas enlever de points à leur maison, toujours un tantinet rivale, permettait faire régner un nouveau statut de "paix" et d'entente. Rare étaient à présent les animosités entre maisons, comme nous l'avions connu avant la guerre. Il fallait croire que de tels évènements avaient parfois des retombées positives...

Alors que les cachots glaciaux étaient enfin vides, elle se sentit frissonner. Elle n'aimait guère l'atmosphère qui régnait ici. Tandis qu'elle accélérait le pas, elle tomba nez-à-nez (enfin plutôt chaussure-à-nez) avec celui qui avait déserté la salle commune des préfètes.

- Sembilan ? ... Par Merlin, qu'est-ce que tu fais ici ?

Elle se baissa afin de prendre l'animal dans ses bras mais contre toutes attentes, celui-ci recula. Hermione fixa le félin avec surprise. Le chat quant à lui, semblait la toiser de bas en haut, dédaigneux. La brune fut frappée par la lueur intelligente qu'elle put déceler dans ses pupilles. D'ailleurs...

La sorcière s'accroupit, examinant les orbes de l'animal avec stupéfaction. Etait-ce son imagination ou... ses yeux avaient... foncés ?

Hermione en venait même à se demander si c'était bien son petit Sembilan, qui quelques jours plus tôt, la lassait le caresser sans broncher. Mais alors que le félidé s'en allait (non sans lui avoir jeté un regard circonspect), elle fut certaine que c'était bien lui. Elle avait vu peu de chats marcher avec autant de grâce, presque noblesse. Il avançait sans bruit, posant ses coussinets avec douceurs sur les dalles froides.

Interdite, elle se releva, le suivant de quelques pas... puis se rendit compte qu'il avait disparu après avoir tourné au coin du couloir.

Un peu désorientée par cette drôle de situation, Hermione décida de continuer sa ronde. Il n'y avait pas d'avance...

Tandis qu'elle arrivait dans la partie tout à l'Ouest du château, non loin des dortoirs des Serdaigles, elle croisa le fantôme de la Dame Grise, particulièrement attachée à cette maison. Elle la salua poliment, continuant de marcher. Le spectre, fervente ex-jeune femme érudite et amatrice de lecture poursuivit sa douce litanie, le doux poème qu'elle récitait avec amour de sa voix mélodieuse et chantante qui semblait se dissiper dans les airs :

"Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.

Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.

Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?

- Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !"

[Charles Baudelaire- L'ennemi]

|°~~~~°~~~~ °|Valou-chan|°~~~~°~~~~ °|