Histoire originale ici : www*fanfiction*net/s/7475563/1/Acrimony (remplacez les * par des points)
Acrimony
par Marchling
Ch 1 - A failure to read the sign
Ce n'était pas que Mike essayait d'agacer Harvey, vraiment. C'était juste qu'Harvey était clairement en colère après la rencontre avec le client et Mike, déjà exclus de la "table des adultes" pour la totalité du cas jusqu'ici, en avait par dessus la tête de marcher sur des œufs en essayant de ne pas énerver son supérieur.
Il passait son temps à attendre, depuis le jour où Jessica avait gentiment mais fermement forcé Harvey à prendre ce cas. Il ne voulait pas, mais ce n'était pas un pro bono et ça ne concernait pas un des ex-maris de Jessica (pour ce que Mike en savait). Il avait déjà discrètement demandé si c'était l'un des cas sur lesquels Harvey avait travaillé pour Cameron, mais celui-ci lui avait langé l'un de ces regards noirs et sarcastiques typique de lui, un regard qui disait "mais non imbécile" et Mike n'avait plus d'hypothèses.
Le fait était que Mike ne pouvait vraiment aider que s'il savait ce qu'il se passait. Bien sûr, il faisait tout ce qu'il pouvait pour essayer d'alléger le travail d'Harvey mais ça ne semblait pas assez pour l'homme qui lui avait pratiquement donné cette vie, une vie qu'il adorait.
Ça avait été une question assez inoffensive également. Mike travaillait tard, lisant attentivement les contrats pour la fusion dont ils s'occupaient pour ce cas, et Harvey avait rejoint le bureau après son rendez-vous dans un bar avec le client. Mike avait abandonné les documents finalement complétés et avait remarqué qu'Harvey ne semblait pas dans son assiette. Peut-être un peu ivre et définitivement un peu agacé. Personne d'autre n'était dans les environs alors peut-être était-ce enfin un bon moment pour parler. Aussi Mike avait-il demandé :
- Comment s'est passé l'entretien avec le client ?
Il avait posé ce genre de question environ une centaine de fois auparavant aussi ne s'attendait-il pas du tout au venin qui suinta de la voix d'Harvey quand il lui dit de rentrer chez lui.
- Ok donc pas très bien je suppose. Est-ce que nous avons perdu le client ? demanda Mike.
- Est-ce que ce ne serait pas un putain de rêve ? marmonna Harvey dans un souffle.
La vulgarité de sa réponse surprit Mike ; Harvey ne s'arrêtait généralement pas à des insultes aussi faciles. Il préférait la plupart du temps déchiqueter verbalement les gens avec plus de classe.
De manière compréhensible, Mike fut surpris durant un instant.
- Alors, hum, je suppose que c'est quelqu'un que vous connaissez déjà ?
Harvey leva les yeux vers lui, délaissant le quelconque document qu'il était en train de lire - fixer furieusement.
- Est-ce que je ne t'ai pas dit de rentrer ? Qu'est-ce que tu attends ?
- Qu'on discute de ce cas ? Une réponse ? répliqua Mike, un peu agacé.
- Oooh, est-ce que le chiot ne se sent pas assez important ? railla Harvey, se levant en tirant sur sa cravate pour l'ôter.
Avec toutes les moqueries à propos des cravates trop maigres que Mike encaissait, il avait fini par faire quelques recherches pour savoir ce qui était considéré comme acceptable et cette cravate qu'Harvey était en train de maltraiter coutait plus cher que son vélo. Si ce n'était pas un signe qu'il fallait battre en retraite, il ne savait pas ce qui pouvait l'être.
Il n'avait jamais été doué pour suivre les signes évidents quand ça concernait sa propre sûreté.
- Le chiot en a plus que marre d'être traité comme un idiot. Vous pensez que je ne vois pas à quel point cette affaire vous prend la tête ? rétorqua Mike. Pourquoi ne me diriez-vous pas ce qu'il se passe pour qu'on puisse résoudre le problème et avancer ?
- Oui, eh bien non, lâcha Harvey. Tu n'as pas la moindre idée de ce que dont tu parles et...
- Parce que vous ne me dites rien ! le coupa Mike, de manière peut-être un peu risqué sachant qu'interrompre Harvey était toujours un bon moyen de l'agacer.
Comme prévu, il reçu un regard furieux et eut un mouvement de recul. La voix d'Harvey lui parvint, calme :
- Tu n'as pas la moindre idée de ce dont tu parles, répéta Harvey, et tu ne sais pas à quel point ça ne te concerne pas.
- Et ? répliqua Mike. La moitié des choses de ma vie où vous fourrez votre nez ne vous concernent pas. Ça ne vous a jamais arrêté. Et devinez quoi Harvey ? Je ne peux même pas être en colère contre vous parce qu'à chaque fois vous m'avez aidé. Pourquoi ne ferait-on pas l'inverse pour voir ?
- Non, dit une nouvelle fois Harvey en laissant tomber sa cravate sur une chaine avant de se servir un autre verre de scotch au mini-bar.
Mike l'observa et plissa les lèvres avec dégoût.
- Oui, enivrez-vous. Ça va sûrement aider.
- Je pense, oui, rétorqua sarcastiquement Harvey. Tu es encore là ?
- Laissez-moi vous dire : je vais rentrer et je vais prendre le nom de ce client avec moi. Je vais voir ce que quelques heures sur google peuvent m'apprendre, hum ? Trouver où lui et vous vous rejoignez ? Ça doit être le cas n'est-ce pas ? dit Mike, la voix volontairement enjouée.
Harvey fut en face de lui en un instant.
- Tu fais ça et ce n'est pas la peine de revenir travailler demain.
- Wow, à ce point là hein ? Camille Kellison c'est ça ? Il peut venir de n'importe où donc je vais avoir un bon nombre de possibilités à explorer, lança Mike, repoussant Harvey hors de son espace vital. Commençons par le début ok ? Un avocat opposant qui vous a battu ?
Harvey ne réagit pas.
- Un ancien professeur qui vous a laissé tomber ? Quelqu'un pour qui vous avez travaillé ? Une ancienne petite amie ? lista Mike, observant Harvey qui se raidit. Une ex petite amie ? répéta-t-il.
- Ferme-là Mike, gronda Harvey, avalant une autre large gorgée de scotch.
- Une ancienne petite amie qui a rompu avec vous ?
Mike poussa son avantage, attendant qu'il finisse pas renoncer et lui raconte. Harvey se détourna et commença à marcher vers la fenêtre. Mike saisit son bras et tira, essayant de forcer le plus âgé à lui faire face.
- Mari...
Il avait été sur le point de demander si Camille Kellison avait été mariée, mais il n'en eu pas l'occasion. Quand Mike avait forcé Harvey à se retourner, l'autre homme s'était laissé faire assez facilement, il avait même fait brusquement volteface en réalité.
Il ne vit même pas venir le coup de poing. Il vit le sol en revanche, pendant qu'il volait littéralement à sa rencontre après avoir perdu son équilibre et commencé à tomber.
Par chance, il n'eut pas à voir ou ressentir l'impact. Sa vision se brouilla et tout ce qu'il perçut fut l'explosion de douleur causé par le poing de son mentor.
