Auteur : Jadzabel (ou
Saki-chan)
genre : one-shot plutôt long /
drame enfin, je crois…
spoiler : Shaolan est parti
sans dire en revoir à Sakura. Il lui a avoir son amour sans
la laisser lui répondre.
disclamer : les
personnages de CCS ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété
de Clamp, dommage j'aimerais bien un ptit Shaolan à Noël
et Yue pour mon anniversaire….
déclaration de
l'auteur : désolée d'avoir un peu
modifier le caractère de la tite Tomoyo… mais je voulais
vraiment lui faire prononcer ces phrases…
c'est mon tout premier one shot écris il y a très très très longtemps, donc, soyez indulgents…
Larmes écarlates
5 ans.
5 ans de souffrance.
5 ans d'absence.
Les âmes sœurs.
Une légende.
Un rêve.
Un être unique auquel le
destin nous lie.
Celui qui nous apportera le bonheur.
Celui sans lequel on n'est rien.
Et sans lequel
on ne peut survivre.
Mais est-ce vraiment une légende
?
5 ans.
5 ans qu'il l'avait abandonnée.
5 ans sans nouvelles.
Sans lettres, sans coup de fils
Comme
si elle n'avait jamais existée.
Abandonnée, trahie.
Avait-il oublié la déclaration qu'il lui avait
faite après la tour de Tokyo ?
Elle n'avait jamais pu lui
répondre.
Il ne lui en avait pas laissé le temps.
Et cette lettre…
Il ne lui avait même pas
annoncé son départ en face.
Juste une lettre, une
simple lettre, impersonnelle, froide, cruelle…
Son contenu était
resté gravé dans sa mémoire :
Il lui
annonçait juste son retour à HongKong.
Il ne lui
laissait pas de numéro de téléphone, pas
d'adresse, rien.
Il ne lui disait même pas au revoir.
Elle avait voulu brûler cette lettre,
voir ces phrases
assassines se consumer sous ses yeux,
partir peu à peu en
fumée…
Mais elle n'avait pu se résoudre à
détruire ce dernier souvenir de lui.
Souvenir cruel.
5 ans maintenant.
5 ans aujourd'hui qu'elle
recevait cette lettre tandis qu'un avion décollait de Tokyo.
5 ans qu'il était parti pour ne jamais revenir.
5
ans qu'il avait arraché le cœur de Sakura sans le savoir.
5 ans qu'elle avait perdu son sourire, sa bonne humeur, sa joie de vivre, son optimisme.
Ses yeux verts désormais vides ne sachant que
pleurer.
Elle avait tout essayer pour l'oublier.
Elle avait
essayé de le détester,
Mais n'avait jamais pu le
haïr autant qu'elle l'aimait…
Sakura ne s'intéressait plus à rien,
rien ne la faisait plus réagir.
Sa famille, ses amis…
Ils
étaient désemparés, désarmés,
désespérés.
Ils la voyaient tous les jours
s'enfoncer un peu plus dans le gouffre sans fond de la souffrance,
Sans rien pouvoir faire pour l'aider.
Tomoyo et les autres
assistaient impuissants à la noyade de Sakura, cette longue
agonie insupportable.
La fleur de cerisier était atteinte
d'une sorte de maladie incurable,
Contre laquelle il
n'existerait aucun traitement, aucun médicament pour
soulager la douleur.
Une maladie d'amour sans aucun remède.
Mais aujourd'hui, elle n'en pouvait plus.
Sinistre
anniversaire que ces 5 ans d'absences…
Elle avait assez enduré,
sa souffrance serait bientôt terminée,
Son cœur
arrêterait enfin de saigner.
Elle pourrait enfin l'oublier.
C'est Fujitaka qui a trouvé sa fille, donc le
sang se répandait rouge écarlate tout autour d'elle.
Elle est à l'hôpital, entre la vie et la mort,
personne ne sait encore si elle se réveillera un jour.
Tomoyo est en pleurs.
C'est de sa faute.
Elle
avait vu Sakura se détruire, toujours plus, de jours en jours.
Elle avait lu dans ses yeux la souffrance qui l'habitait.
Et
elle n'avait rien pu faire. Elle n'avait pas pu aider sa meilleure
amie, la personne qui comptait le plus pour elle.
Et Sakura avait voulu mourir.
Et elle allait
sûrement mourir.
Et si elle se réveillait, elle
finirait par recommencer.
Tomoyo pleurait.
Elle ne pouvait rien faire.
… Sauf si…
C'était hasardeux,
incertain, mais si Sakura se réveillait, ce serait sans doute
le seul moyen de la sauver, de l'empêcher de recommencer…
Si
elle y parvenait, tout dépendrait de lui.
Elle espérait
juste ne pas s'être trompée sur son compte.
De
toutes façons, il ne lui restait plus rien à perdre.
Sauf Sakura… mais elle ferait tout pour que ça n'arrive
pas.
Elle emprunta immédiatement le jet privé
de la société de sa mère et se rendit seule à
HongKong.
L'aube était à peine levée.
Elle
ne connaissait pas cette ville.
Elle n'y connaissait personne,
Mais elle chercha avec acharnement, interrogeant tous les
passants, tous les commerçants
Et fini, après des
heures de recherche, par trouver la demeure des Li.
Le domestique lui ayant interdit d'entrer, elle resta
devant la porte,
Seule, debout, épuisée, affamée,
sans se plaindre.
La nuit commençait déjà à
tomber lorsqu'elle aperçut une silhouette masculine au bout de
la rue.
Une silhouette inconnue mais familière.
Elle la suivit des yeux, alors qu'il approchait.
C'était un jeune homme d'environ son âge, plutôt
grand, aux cheveux châtains en bataille, très beau
malgré la froideur de ses yeux noisettes et la dureté
de ses traits.
Il passa devant elle sans vraiment faire attention
à la jeune femme –plutôt jolie d'ailleurs- qui se
tenait devant sa porte.
-Konbanwa (bonsoir)
Une japonaise ?
Le
jeune homme se retourna, sans laisser paraître sa surprise.
-Tu n'as pas trop changé depuis tout ce temps Shaolan-san.
Il dévisagea la jeune fille aux cheveux bruns aux reflets
bleutés et aux yeux bleu foncé qui lui faisait face.
-Qui êtes-vous ? Répondit-il d'un ton sec.
-Il
faudra que je te chante une berceuse pour que tu me reconnaisses ?
-Tomoyo Daidoji !
Elle n'eut pas le temps de lui répondre,
interrompue par la sonnerie de son portable.
-Allo ?
-…
-
C'est vrai ? C'est déjà pas mal. Je suis tellement
soulagée.
- …
-Oui, il est en face de moi.
-…
-Non,
je n'ai pas encore eu le temps de lui parler.
-…
-Oui, je te
tiens au courant. Merci de m'avoir prévenu Toya.
"Tomoyo, Toya… ça doit sûrement
avoir un rapport avec Sakura."
En repensant à ce nom
qu'il cherchait en vain à oublier, Shaolan ne put masquer sa
surprise l'espace d'un instant, avant reprendre le contrôle de
ses émotions.
Mais lors de ce bref relâchement,
Tomoyo cru discerner derrière la surprise, la même
souffrance que celle qu'elle avait si souvent lue dans les yeux de sa
chère Sakura.
Il lui dit enfin, sur un ton glacial :
-Que
me veux-tu ?
-Te ramener au Japon.
-Rien que ça !
Le ton était froid, cynique.
Mais la
petite lueur qu'elle avait entraperçut dans ses yeux quelques
secondes au par avant lui avait redonnée un peu d'espoir.
Elle finit par lui expliquer.
-Sakura est à
l'hôpital.
-Pourquoi, comment, depuis quand !
Shaolan tentait de retenir le flot d'émotion trop
longtemps enfouit en lui.
-Si elle s'est ouvert les veines,
c'était pas en faisant la cuisine.
-Comment ? …
Non, c'est impossible ! … Pas Sakura ! Bredouilla-t-il
stupéfié.
-ça faisait déjà
plusieurs années que Sakura avait perdu le sourire. Pour être
exacte, cela faisait 5 ans…
-Hier, je sais, la coupa-t-il.
Il
se sentait tellement coupable. S'il avait su…
- D'après
Toya, elle n'est toujours pas sortie du coma, mais les médecins
pensent qu'elle va s'en sortir.
Shaolan sembla enfin remarquer la fatigue de son
interlocutrice et la fit entrer.
Il lui dit de s'asseoir dans le
salon est de l'attendre.
Pendant qu'une employée lui
apportait son thé, elle crut entendre une violente dispute
mais ne put la comprendre car elle ne comprenait pas bien le chinois.
¼ d'heure plus tard, Shaolan revint, un sac de
sport sur l'épaule.
-Je te suis, dit-il simplement.
"À HongKong, j'ai rencontré un iceberg qui a commencé à fondre lorsque j'ai prononcé ton nom et qui a explosé en glaçon lorsqu'il t'a su à l'hôpital Sakura, pensa Tomoyo."
Ils étaient dans l'avion depuis longtemps,
mais Shaolan n'avait presque pas ouvert la bouche.
Tomoyo avait
plusieurs fois tentée d'engager la conversation, mais n'avait
obtenu que des réponses brèves et évasives.
Il
avait renoncé à masquer ses sentiments. Son sentiment
de culpabilité et sa peur se lisait sur son visage.
Ils étaient enfin arrivés.
Shaolan
marchait comme un automate, pâle comme un mort.
Dans le
couloir de l'hôpital, tout le monde l'attendait.
Même
Toya semblait soulagé de le voir.
Shaolan se sentit encore
plus mal, oppressé par le sentiment de culpabilité qui
l'écrasait.
Ils le laissèrent entrer seul dans la chambre
de Sakura.
Elle n'était pas encore sortie du coma.
La
voir ainsi lui fit encore plus de mal.
Elle semblait si fragile, la pâleur de son
teint se confondant avec la blancheur des draps.
Si belle aussi.
Tout comme sa mère Nadeshiko.
Mais d'une beauté
triste, froide, fragile…
Ses paupières étaient
closes, elle semblait dormir.
Il s'assit près d'elle, saisissant sa main
droite entre les siennes.
Sur le bras gauche de sa bien-aimée,
il remarqua de nombreuses cicatrices, de nombreuses blessures.
Pourquoi tant de souffrance, tant de douleur…
Pourquoi ne
pouvait-il vivre sans elle ?
Pourquoi ne pouvait-elle vivre
sans lui ?
Il tremble.
Une larme coule.
Elle glisse en
silence sur son visage.
Elle se jette dans le vide et s'écrase
la main de la belle endormie.
Une larme salée, humide et
chaude.
Sa chaleur se répand dans la peau, la chair, le
sang et le corps glacé de la jeune fille.
Une simple larme
chargée d'émotion, de souffrance, de douleur,
d'impuissance et d'amour.
Bien plus magique que n'importe quel
pouvoir.
Les yeux se ferment.
Tout est noir.
Puis, peu
à peu se teinte de rouge.
Un rouge sanglant qui s'infiltre
et colore quelque peu cet horizon de noir.
Ce sang est si beau,
si pur…
La douleur.
"Est-ce que ça fait mal de mourir ?"
Cette question qu'elle se posait depuis si longtemps avait enfin
une réponse.
Oui, ça faisait mal,
Mais cette
douleur était si douce en comparaison de celle qui torturait
son âme.
Mourir.
Enfin.
Tout est noir.
Noir et
rouge.
Une touche de blanc.
Blanc immaculé.
Un
ange passe…
Et demeure.
- Maman !
Car c'était bien elle,
Nadeshiko, l'ange aux grandes ailes blanches.
- Oui ma petite fleur, je suis si heureuse de pouvoir
enfin te parler.
Mais je ne suis pas venue te chercher.
Pas
encore.
Le moment n'est pas encore venu.
Ta mission sur Terre
ne s'est pas encore achevée.
Je sais au fond de mon cœur
que le bonheur t'attend quelque part.
Trouve-le et ne le laisse
pas filer.
Sache que je veillerais toujours sur toi, comme je l'ai toujours fait…
L'ange déploie ses ailes et prend son envol.
Sakura ne fait pas geste pour la retenir.
Elle l'observe, la
contemple l'éloigner.
Elle reste seule.
Le décor est toujours
noir.
Noir et rouge.
Mais il reste encore une petite touche de lumière,
Une étoile qui brille dans la nuit de son âme.
Une
petite plume blanche.
Une lueur d'espoir.
Elle la serre délicatement dans sa main.
Sakura ouvre enfin les yeux.
Ces deux émeraudes
se posent sur sa main qui ne tient pas une plume, mais une autre
main.
Une main si douce…
Elle lève les yeux,
Son regard croise deux
yeux noisettes
Des yeux qu'elle n'a jamais pu oublier,
Des
yeux désormais si expressif…
Et dans ce regard là, elle peut lire beaucoup
de choses :
De la souffrance d'abord, beaucoup de douleur
Du
soulagement
Des remords, des regrets
De la culpabilité
De
la peur…
Et beaucoup de douceur aussi.
Sakura ferme les yeux un bref instant.
Lui en
veut-elle ?
Ou est-elle heureuse de le voir ?
Elle repense aux paroles de sa mère, écoute
son cœur et rouvre les yeux.
Des yeux verts dans lesquelles seul
l'amour se reflète.
Shaolan se penche.
Leurs visages sont si proche.
Aucune parole n'est prononcée.
Les explications
viendront plus tard…
Seul l'instant présent compte.
Le
reste attendra…
Leurs visages se rejoignent enfin.
Leurs lèvres
entrent enfin en contact.
Dans le cœur de Sakura la petite voix s'est enfin
réveillée après un long sommeil.
Tout ira
bien.
