Ami du jour, bonjour ! Ami du soir, bonsoir ! Ami du néant, dans le vent !

Toi qui passe par ici, que ce soit par erreur ou par hasard, bienvenu dans ce nouveau pythie recueils d'OS écrits par mes soins ! Nouveau fandom victime de mes textes : Merlin. J'avoue, je ne suis pas la plus grande fan de la série mais ses personnages m'ont bien plu, qu'ils soient tirés du mythe arthurien ou originaux à la série. Les voici donc en scène dans un UA policier sans prétention. J'espère qu'il te fera rire et que tu prendras plaisir à le lire autant que j'ai pris plaisir à l'écrire !

Pour les détails plus techniques, sache que ce recueil te présentera tes OS qui seront liées les uns aux autres mais pas forcément dans le bonne ordre chronologique (je préciserais la temporalité si nécessaire). De plus, même si la base reste la série, j'ai été énormément influencée par les mythes arthuriens (notamment pour les nationalités des différents personnages) et aussi un peu par Kaamelott. J'espère que les personnages ne te paraîtront pas trop OOC...

Voilà ! Il ne me reste plus qu'à te souhaiter une bonna pythie lecture !

Disclaimer : Aucun des personnages torturés ci-dessous n'est à moi ! Ils appartiennent soit à la légende, soit à la BBC (ou les deux). Ou aux stéréotypes classiques...

Avertissement : Je tiens à préciser que je n'ai aucun problème avec les Français (enfin, presque aucun) mais il faut bien avouer que le cliché est si tentant...


Léon se massa les tempes tout en maudissant Arthur pour lui avoir refilé ces deux boulets. Il revoyait encore le fils du commissaire s'approcher avec un air de cocker mouillé et le supplier de prendre à sa place la déposition d'un couple de touristes venu déclarer un vol pour qu'il puisse avoir le temps de préparer son rendez-vous avec Gwen. Et lui, dans sa grande bonté (ou stupidité, ça dépendait du point de vue), s'était laissé attendrir et avait eu la connerie d'accepter !

Il jeta discrètement un coup d'œil à l'horloge en bas de l'écran de son ordinateur et retint de justesse le gémissement de désespoir qui menaçait de sortir. Cela faisait plus d'une heure qu'il faisait face à ces crétins et il n'avait toujours pas complété le quart du formulaire !

Au sein du commissariat, Léon était réputé calme et patient. Il pouvait supporter les excès de colère d'Uther sans broncher. Il était capable d'avaler l'immonde café de Perceval sans grimacer pour ne pas vexer son collègue. Il était même immunisé contre les inepties que déblatérait Arthur à longueur de journée ! Pourtant, à cet instant précis, face aux deux plus grands casse-pieds que le monde – non, l'univers ! - n'ait jamais connu, la patience admirable de Léon volait doucement en éclat. Il donnerait n'importe quoi pour être débarrassé de cette corvée !

Il releva la tête de son écran et croisa le regard furieux de son vis-à-vis masculin. Le policier prit alors conscience que, trop occupé à lancer des imprécations sur Arthur, il n'avait plus écouté un mot de ce qu'essayait de baragouiner l'homme.

« Désolé. » Soupira le bouclé. « Pourriez-vous répéter, s'il vous plaît ? »

Avant que le touriste ne se relance dans son brouhaha incompréhensible, aimant à mal de crâne très efficace, un miracle se produisit : on frappa à la porte du bureau. Quelques secondes plus tard, la tête de la nouvelle recrue de l'équipe apparut par l'entre-ouverture de la porte.

« Oh, excuse-moi, Léon ! Je ne savais pas que tu étais occupé. » Fit ce dernier en remarquant que son collègue n'était pas seul. « Madame. Monsieur. »

Le couple répondit à son salut d'un hochement de la tête tandis que Léon s'employait à rassurer le nouvel arrivant (s'il y avait la moindre chance pour qu'il le sorte de cet enfer, il ne fallait surtout pas la louper en faisant fuir le plus jeune !).

« Ce n'est rien, Lancelot. Qu'y a-t-il ? Je suppose que c'est urgent... »

Ou du moins, il l'espérait...

Lancelot grimaça.

« Je ne suis pas sûr... Le commissaire veut te voir... »

L'autre se retint de bondir de joie. D'accord, Uther allait certainement lui hurler dessus à cause de leur dernière gaffe en date (il accordait que laisser un suspect s'échapper parce qu'ils étaient tombés en panne d'essence ne faisait pas très pro...) mais il préférait mille fois la remontrance que de supporter une minute de plus les deux touristes. Il offrit donc son plus beau sourire à la nouvelle recrue.

« Lancelot, quelle est la première règle de ce commissariat ? »

Le jeune homme réfléchit quelques instants avant de lâcher, très peu sûr de son coup :

« Ne jamais boire le café de Perceval ? »

« Lorsqu'Uther veut te voir, c'est toujours urgent. » Corrigea Léon, bien qu'assez amusé par la réponse de son collègue (Gwen avait sans doute déjà briefé le jeune homme sur les habitudes ses nouveaux coéquipiers). « Tu peux me rendre un service et me remplacer ici ? »

« Évidemment, pas de problème. »

Il n'en fallut pas plus à Léon qui bondit de sa chaise, remercia brièvement son pauvre remplaçant et disparut sans demander son reste.

Lancelot regarda son collègue s'éloigner, interdit. Habituellement, Léon était d'une amabilité à toutes épreuves Or, il venait de disparaître comme un voleur (ce qui, pour un flic, était le comble de l'ironie) et, surtout, sans saluer les deux personnes assises devant son bureau.

Le jeune homme leur offrit un petit sourire désolé.

« Veuillez excuser mon collègue... Il avait une urgence... Visiblement... » Fit-il en prenant place sur la chaise qu'avait occupé Léon un peu plus tôt. « Ce n'est pas bien grave, je vais prendre le relais. Laissez-moi juste une minute pour prendre connaissance du dossier... »

Il fronça les sourcils en découvrant les notes déjà prises par son prédécesseur. Elles étaient brouillonnes et laconiques, bien loin des rédactions habituellement impeccables du bouclé. Là, au contraire, il n'y comprenait rien.

« En fait, je pense que ce serait bien que vous m'expliquiez tout de vive voix. » Avoua-t-il en relevant la tête, très embêté, vers le couple.

L'homme arqua un sourcil, commençant doucement à se demander si l'on ne se moquait pas d'eux dans ce commissariat. Ils avaient déjà raconté leur histoire une bonne dizaine de fois à l'agent précédent et ils étaient bien partis pour faire de même avec le nouveau. Pourtant, il s'exécuta de bonne grâce et commença à parler avec de grands gestes :

« Alors voilà, we are in the marché to acheter a bread when we are bousculés and... »

Comme il découvrit l'anglais très approximatif et l'accent à couper au couteau de l'homme, Lancelot comprit enfin quel était le problème et dut se mordre la lèvre inférieure pour ne pas rire.

« Désolé de vous interrompre encore une fois, mais êtes-vous Français ? » Demanda-t-il, dans une langue de Molière parfaitement maîtrisée.

Les visages du couple s'illuminèrent en entendant des consonances familières. Tout à coup, le jeune homme devant eux ne leur paraissait plus si incompétent qu'ils l'avaient pensé jusqu'à alors...

« Comment l'avez-vous deviné ? » S'étonna sincèrement l'homme.

« Ton accent était parfait, mon chéri ! » S'exclama sa femme avec tant de convictions que Lancelot n'osa pas la contredire. « Mais il ne faut pas oublier que Sherlock Holmes est anglais... »

« Et c'est vrai qu'Agatha Christie a fait d'Hercule Poirot un belge. » Murmura Lancelot en anglais avant d'élever la voix et de reprendre dans la langue de Molière. « Et si nous recommencions depuis le début. En français cette fois. »

SsSsSsS

Lorsque Léon ressortit du bureau d'Uther, il souriait. Il venait certes de se farcir le sermon du siècle (ses tympans en saignaient encore) mais, à son humble avis, entre Uther et le couple de froggies qu'il avait laissé à Lancelot, son choix était acté sans la moindre hésitation.

Il éprouva un instant du remord à avoir abandonné leur jeune recrue face à ce duo de casse-pieds dégénérés du continent mais se ravisa très vite. Ses instructeurs à l'école de police lui avaient toujours répété que le meilleur moyen d'apprendre le métier était de se jeter le plus rapidement possible dans la fosse aux lions.

C'était donc le cœur léger que Léon se rendit dans la salle de repos, où Arthur, Gwen et Perceval discutaient autour d'un café. La seule fille du groupe sourit lorsqu'elle l'aperçut et le salua avec de grands gestes.

« Un café ? » Lui proposa-t-elle. « Promis, on n'a pas laissé Perceval s'approcher de la machine ! »

Léon déclina poliment tandis que Perceval grognait que son café était très bon et que ses amis n'avaient aucun goût. Le bouclé mit plutôt chauffer la bouilloire pour se préparer un thé.

« Au fait, tu as réussi à te débarrasser de tes boulets ? » Lui lança Arthur.

Gwen et Perceval, qui n'étaient pas au courant de l'histoire, se regardèrent, demandant silencieusement à l'autre s'il savait de quoi leurs collègues parlaient.

« Les deux crétins congénitaux que tu m'as refilés, tu veux dire ? Merci du cadeau, d'ailleurs ! Lancelot a eu la gentillesse de me remplacer... »

Arthur n'en croyait pas ses oreilles.

« Attends ! Tu as laissé la nouvelle recrue s'occuper du couple de gastéropodes ? Je pensais qu'on avait convenu d'un bizutage facile ! »

« Mauvais timing. » Expliqua Léon en haussant les épaules. « Il était au mauvais endroit au mauvais moment. Dommage pour lui. »

« Stop. » Intervint Perceval qui n'était pas certain d'avoir tout suivi. « Lancelot est avec qui ? »

« Un couple de touristes français venu déclarer un vol. » Renseigna Arthur alors que la bouilloire derrière eux siffla. « Sauf qu'aucun d'eux n'est capable d'aligner trois mots corrects en anglais. On n'est pas prêt de revoir Lancelot de la journée... »

« Je n'en serais pas si sûr si j'étais vous... » Sourit mystérieusement Gwen.

« Crois-moi ! » S'exclama Léon tandis qu'il versait l'eau bouillante dans son mug. « S'il arrive à remplir cette déclaration dans les temps, je veux bien admettre que ce type est aussi parfait que certains le pensent ! »

A peine eut-il finit sa phrase que leur nouvelle recrue passa le seuil de la pièce sous les yeux effarés d'Arthur et Léon et ceux amusés de Gwen et Perceval. Le jeune homme salua ses collègues sans remarquer l'attention dont il était l'objet. Ce ne fut qu'après s'être servi un mug de café qu'il prit conscience des quatre paires d'yeux qui l'observaient.

« Quoi ? » Demanda-t-il avant de pâlir lorsqu'une idée lui traversa l'esprit. « Pitié, ne me dîtes pas que c'est Perceval qui a préparé le café ! »

« Le couple de boulets, qu'est-ce que tu en as fait ? » Voulut savoir Léon.

« Les boulets ? Ah, le couple de Parisiens ! Eh bien, après avoir rempli le formulaire, ils sont repartis ! Pourquoi ? »

Si Gwen avait pu, elle aurait photographié les têtes des deux autres agents qui avaient eu affaire au fameux couple. Le mélange d'incrédulité et de respect peint sur leur visage valait de l'or. Quel dommage d'avoir oublié son téléphone sur son bureau...

« Comment tu as fait ? »

« Fait quoi ? »

« Comment as-tu compris leur baragouinage ? »

« Eh bien, je leur ai simplement demandé de m'expliquer leur histoire en français. Puis, j'ai directement traduit en anglais... »

« Parce que tu parles français ? »

« Je ne sais pas si vous avez remarqué. » Intervint Gwen qui cachait mal son amusement. « Mais, Lancelot Benoïc, il y a plus anglais comme nom... »

Son ex lui lança un regard reconnaissant pour son aide (il s'était vraiment senti mal à l'aise tout à coup, voire menacé). Elle lui répondit d'un geste de la main que c'était tout naturel.

Léon ouvrit la bouche mais Perceval fut plus rapide.

« Tu es français ? » S'étonna le grand blond.

« Je suis né en France. » Soupira Lancelot, comme s'il avait l'habitude qu'on lui pose la question. « Mais je n'y ai plus remis les pieds depuis mes deux ans. La seule différence avec vous, c'est ma carte d'identité. Et non, je ne mange pas de cuisses de grenouilles avant que vous me posiez la question !»

« Je savais qu'il n'était pas aussi parfait que tout le monde le prétend... » Grogna Léon. « Même si, à ce niveau, c'est plus un défaut, c'est une tare ! »

Arthur lui enfonça le coude dans la poitrine pour l'obliger à se taire. Lancelot, lui, sourit à son collègue.

« C'est vrai que certains de mes compatriotes mériteraient d'être désignés roi ou reine des hypocrites... Mais il ne faut pas tous nous mettre dans le même sac... »

Il y avait quelque chose dans la voix de Lancelot qui fit redoubler le sourire de Gwen.

« Qu'est-ce qu'ils t'ont dit ? » Demanda-t-elle à son ex.

« Qui ? »

« Les Parisiens. »

« Que veux-tu qu'ils m'aient dit ? »

« Lancelot, on est sorti cinq ans ensemble. Je pense pouvoir affirmer te connaître. Alors qu'est-ce qu'ils t'ont dit pour te vexer ainsi ? »

Le jeune homme soupira, sachant très bien qu'elle n'abandonnerait pas avant d'avoir obtenu sa réponse.

« Si tu tiens vraiment à savoir, ils ont eu le culot de me dire que, même si on me comprenait, mon accent n'était pas parfait ! »


Et voilà ! Bonbons ou tomates ? Dans tous les cas, merci d'avoir pris le temps de lire ce texte !

Petit message à tous les lecteurs : si vous avez des idées de textes à proposer, je suis prenante ! Même si je ne promets pas de les écrire vite (je suis plutôt en mode escargot dans ce domaine...).

Que la pythie soit avec vous !

Nerya