EDIT : A ceux qui ont déjà lu le prologue, j'ai ajouté pas mal de choses que j'avais oubliées, j'en ai aussi changées. Il faut donc le relire ;)
Asile Psychiatrique d'Edimbourg, Quartier de Haute Sécurité
Dans la salle d'interrogatoire, un détenu s'assoit à la table. Il n'a pas sa tenue de prisonnier. Il semblerait presque que la folie la plus profonde et la plus dangereuse apporte le plus de sympathie et de compréhension de la part des hommes qui veillent sur ces lieux. Ces hommes sont prit d'une telle obsession pour certaines choses qu'ils pourraient tuer pour se les procurer. On raconte l'histoire d'un détenu qui aurait mordu le doigt d'un garde pour le lui trancher car il n'avait trouvé personne assez fou pour lui procurer du rouge à lèvres. Et cet homme à présent dans cette salle tout ce qu'il désire, par crainte de ses actes. Ils savent qu'il pourrait tuer même pour un simple jeu de carte.
Personne ne sait encore ce qui est en train de se dérouler, ils le sauront tous demain en découvrant son oeuvre. Pour l'instant, il est avec son complice dans cette salle d'interrogatoire où tous ces psychiatres l'ont étudié pour trouver la réponse à cette question :
Y a-t-il un remède à la folie ?
De part son pouvoir de manipulation, il avait réussit à plusieurs reprise à faire en sorte que les salariés de cet endroit deviennent des locataires. Il a aussi plusieurs fois bien fait comprendre aux hautes autorités de ces lieux, même si personne ne l'avait jamais prit au sérieux, du moins ils tentaient de convaincre que cela était impossible, qu'il était là part plaisir. Que s'il voulait sortir, cela serait fait depuis bien longtemps. Et ce soir, cet endroit l'ennui et à l'extérieur, il y a quelque chose qui lui donne une raison de sortir d'ici.
Le voilà donc assit à cette table comme presque chaque jour, il met en marche le gramophone qui permet d'enregistrer ses scéances, il est un cas exceptionel pour les médecins et tous se battent pour tenter de "le soigner", cela serait une telle gloire pour eux mais cette fois il fait nuit noire et il n'y a pas de médecin à ses côtés. Il a apporté un jeu de carte et à présent il le bat en parlant à son complice d'un soir.
- Je vais inventer un petit tour. Approchez, venez par ici.
Son complice s'avance en restant sur ses gardes. Personne ne sait jamais ce que cet homme pourrait faire la seconde suivante.
- Tirez une carte, n'importe laquelle et gardez là.
L'homme obéit en vitesse avant de reculer jusqu'à avoir le dos collé à la porte alors que l'autre continue de battre les cartes, gardant le silence quelques secondes en souriant avant de reprendre la parole en lui adressant de temps à autre un regard.
- Est-ce que vous observez attentivement ?
L'homme hésita un instant avant de hocher la tête, ce qui fit sourire d'autant plus son compagnon qui reprit la parole.
- Saviez-vous que si vous battez sept fois un paquet de cartes, l'ordre devient complètement aléatoire. Il faut beaucoup de travail pour rendre les choses aléatoires. Un peu comme la vie. Voyez-vous, la vie dépend de comment vous jouez avec les cartes que vous avez. Parce qu'il n'y a pas de mauvaises mains, non, non... seulement de mauvais joueurs. Et vous savez, quelques personnes, elles utilisent les cartes pour dire le futur. Je ne travaille pas comme ça, c'est juste trop prévisible... et puis, où serait l'amusement si on savait ce qui va se passer après ? Et on en vient toujours à faire un choix : l'un ou l'autre. C'est la fourchette dans la gorge, non, non, je veux dire la fourchette dans la corde... Non, Steve et celui avec la fourchette dans la gorge...
L'homme sourit puis rit d'un air amusé avant de se lever pour s'approcher d'un corps trainé dans la pièce pour retirer une fourchette ensanglanté de la gorge du macchabée qu'il jette ensuite sur la table en revenant s'asseoir. Il tire ensuite le corps de l'homme pour le placer aux trois quarts sur la table. L'expérience lui a apprit comment soulever un corps sans vie sans trop de problèmes.
- Excusez-le il est un peu timide il ne parle pas beaucoup. Qui était-ce ? Un garde à qui j'ai dit que je voulais sortir pour la nuit. Ca m'a prit du temps pour le convaincre. Il ne fera plus cette erreur... Il a dit qu'il avait peur de perdre son travail, je lui aie dit que ce ne serait pas un problème... je ne lui aie pas mentit. Vous voyez... la vie est courte. Encore plus courte pour certains. Vous pourriez être choqué de voir à quel point les gens sont surprit quand ils découvrent qu'ils ne vivront pas pour toujours. Ce jour où un visage les regarde dans le miroir et ce visage est vieux. Quand ils sont en train de mourir d'une maladie en phase terminale ou... oh... qu'ils sont coincés à travailler jour après jour, après jour, après jour... dans un hôpital psychiatrique.
Il rit quelques instant avant de se rassoir, indifférent vis à vis du cadavre dont le sang mort continue à couler sur la table, à ses coudes. Il reprend son jeu en mains et recommence à battre les cartes.
- D'habitude on ne me laisse pas avoir de couverts en fer. Heureusement, j'ai réussit à lier un certain lien avec mon psychiatre, il m'appréciait beaucoup et m'a permit beaucoup de privilèges. J'ai volé cela alors qu'il avait réussit à me faire sortir du quartier de haute sécurité. Il est un bon exemple de tout ce que je dis, vous pensez qu'il a vu ça dans les cartes ? Non, non...
Il joue avec les cartes, il prépare surement un tour.
- Ce n'est pas le plus important de trouver quelle carte vous êtes, c'est important de trouver quelle carte vous n'êtes pas. Alors laissez-moi coucher mes cartes sur la table. Et voyons où vous êtes. Parce que chaque carte veut dire quelque chose.
Au fur et à mesure qu'il parle, les cartes qu'il cite apparaissent dans ses mains en un claquement de doigt tandis que la précédant disparait.
- Les coeurs sont pour les émotions, les piques montrent l'intellect, les carreaux ou diamants montrent la richesse et les trèfles symbolisent le pouvoir... sur n'importe qui.
Il jette sa dernière carte d'un air nonchalant sur le sol en gardant le regard fixe sur son complice. Il claque dans ses doigts et fait apparaitre un roi de pique.
- Alors, êtes-vous le genre génie Sherlock Holmes ? Non, non, non...
Il jette la carte et reclaque des doigts, apparait un valet de coeur.
- Ou plutôt le genre John Watson ? Non je ne crois pas...
Il jette la carte avec un peu plus de force, reclaque des doigts et fait apparaitre un valet de trèfle.
- Peut-être êtes-vous Lestrade ? Non.
Encore une fois il jette la carte et reclaque des doigts et la carte se change en un roi de trèfle.
- Où peut-être êtes-vous Moriarty ?
Il jette la carte avec violence et reprend la parole.
- Mais ces cartes, ce ne sont que des Figures, vous devez gagner le droit d'être une Figure... vous devrez jeter vos autres cartes en cours de route, les abandonner, les laisser tomber...
Il prend son jeu et lance le paquet avec violence contre le mur en face. Son complice sursaute, il n'est jamais bon que cet homme se mette en colère et il semble étrangement nerveux soudain.
- La masse indéfinie... alors ? Vous êtes quoi vous ? Qu'est-ce que ça prendra de vous séparer de tout les autres ? De vous faire vous lever avant que vous ne vous évanouissiez avec le reste des nombres ?
Il se lève sans prévenir, faisant sursauter l'homme avec lui et crisser sa chaise.
- Il n'y a... qu'une carte qui fasse une différence. Elle ne donne ni ne prend aux autres. Elle est juste là...
Il montre ses mains à l'instar d'un magicien pour montrer qu'il n'a rien dans les manches et claque des doigts. Apparait enfin la dernière carte : Le Joker.
- Il y en a un dans chaque paquet. Et il apparait toujours quand on s'y attend le moins. Si on me demandait, je dirais que c'est une carte qui devrait rester sauvage plutôt qu'enfermée dans un paquet.
Un silence, puis il sort sous le regard médusé de son complice d'un soir ce qui semble être un noeud en ruban rouge comme on en met sur les paquet cadeau et le colle sans douceur dans les cheveux du cadavre à la gorge ouverte affalé dans une position peu naturelle sur la table qui de son vivant portait le nom de Steve. Il va même jusqu'à laisser une carte disant simplement "A plus tard".
- Quoi qu'il en soit, à ceux qui découvriront Steve et cet enregistrement... ne pensez pas à moi, pensez... à la mortalité. Concentrez vous sur vos rêves et ce que vous voudriez faire plutôt que ce que les autres vous disent de faire. Vivez chaque jour comme le dernier... qui sait, ce pourrait bien être le cas. Allons-y, j'ai beaucoup de travail.
Il se remet à rire aux éclats en s'approchant, sautillant par dessus les flaques de sang qui s'étendent toujours, les trainées, puis se rapproche de la porte pour partir.
Les deux hommes sortent, le complice devant, il s'avance dans le couloir, il semble vouloir partir rapidement.
- Vous souhaitez être accompagné ?
L'homme ferme la porte en lui répondant de quelques mots.
- Non, non, je vais m'occuper du reste à partir d'ici. Oh, en passant, est-ce que c'était votre carte ?
Il montre le Joker toujours dans sa main. Le complice baisse les yeux une seconde le temps de regarder sa carte.
- Non, j'ai l'As de pique...
- Abracadabra.
Il relève les yeux, l'homme en face de lui ne tient plus le Joker mais un révolver dans les mains, il n'a pas le temps de crier que le coup part déjà. Il s'écroule alors à terre, sans vie, l'As de pique dans la main alors que l'autre rit de sa plaisanterie morbide. Il se ressaisit, puis chantonne en jetant son arme et en s'éloignant dans le couloir. Il sourit de ce sourire si singulier dont il a apprit à faire son expression naturelle, un grand sourire, presque charmeur qu'il aime à afficher sans arrêt, les yeux mi-clos, ils donnent l'impression qu'ils sourient aussi. Cela lui donne un faux air de renard, ou du moins la ruse qu'on lui prête. Il n'y a plus des gardes, il déclenche néanmoins l'alarme car cela ne serait pas aussi amusant si personne ne se rendait compte de rien avant le lendemain. Il a du travail, oui beaucoup de travail, mais pour cela, il doit d'abord rentrer à Londres rendre visite à une vieille connaissance.
Houuuuu le vilain il finit pas sa fic et en commence une autre ! Bah oui j'avais envie d'écrire mais pas sur La Troisième Hypothèse... donc voilà le Prologue de ma nouvelle fic. Je continue de travailler sur La Troisième Hypothèse mais j'avais besoin d'une pause... donc voilà j'espère que le début vous plaira, je ne suis pas sur d'écrire la suite avant la fin de l'autre fic.
J'avais dit que je parlerais d'un bon gros psychopathe, je m'inspire légèrement (enfin légèrement...) du Joker, qui me fascine depuis longtemps maintenant et que j'admire à ma façon.
Je suis toujours en vacances, j'écris ça parce que je m'emmerde ferme à l'instant même. Profitez bien de la fin de vos vacances :)
