Prologue :
Un cimetière, un serpent... Encore et toujours le même cauchemar. Il revoyait la mort du deuxième champion de Poudlard toutes les nuits. Et toutes les nuits, il revivait la mort de Lord Voldemort. Il ressentait à nouveau la rage qui l'avait envahie quand il avait vu Cédric tomber. Il voyait à nouveau le dôme qu'avait créé les baguettes jumelles et les fantômes de ses parents. Mais quand ceux-ci lui avaient dit de briser le lien, il s'était entête comme le Gryffondor qu'il était. L'Expelliarmus avait finalement vaincu la mort. Il revoyait encore et toujours le sourire vainqueur que le Lord noir avait arboré sûr de sa victoire. Soudain, Lupin et Sirius étaient là, baguettes levées devant le nez de celui qui avait autrefois fait partie des Maraudeurs. Queudver n'avait pas survécu cette nuit-là mais Harry n'en éprouvait aucun remords. Pourquoi en aurait-il éprouvé pour celui qui avait trahi ses parents ? Après Rémus et son parrain, les autres membres, de ceux qui l'avait appris être l'Ordre du Phénix, étaient arrivés. Ils avaient cueilli les mangemorts qui n'avaient pas eu le temps de s'enfuir.
Harry se réveilla en sueur, comme toutes les nuits. Hedwige hulula, le jeune homme se rendormit.
Le froid et le désespoir s'insinuaient en lui. Il savait pourquoi ils étaient là mais n'arrivait pas à le croire. Il voyait sa mère, droite et fière, son père, tout d'orgueil et de glace. Lui n'arrivait pas à rester impassible.
« Les sentiments sont faits pour les faibles ! »
La phrase avait claquée, sèche, glaciale, dans le grand hall sombre du Manoir Malefoy. Draco acquiesça et endossa son masque de froideur et de mépris. Trois coups frappés à la porte. Trois coups de couteau dans le cœur du jeune homme. Mais rien sur son visage. Il attendrait. Comme sa mère. Il attendrait d'être seul pour laisser sortir sa colère et sa peine. La porte s'ouvrit et laissa apparaître Dalwish accompagné de Rémus Lupin et Sirius Black, récemment reconnu innocent de toutes les accusations faites à son encontre.
« J'ai failli attendre... »
Les derniers mots qu'il entendit prononcés par cette voix. Par la voix de son père.
« ENDOLORIS ! »
La douleur. Sourde, rampante. Puis l'explosion. L'incendie ravageant ses muscles, les cris lui déchirant la gorge.
« Tu ne seras jamais rien ! Un bon à rien, un crétin de Gryffondor... tu n'es rien et tu le resteras ! »
La douleur redoubla d'intensité, ses cris devinrent murmures puis silence. Seules les larmes ne tarrisaient pas. Il croisa le regard froid et dénué d'émotions de sa mère. Elle ne s'opposera pas. Elle ne réagira pas au supplice de son seul et unique enfant. Elle fera comme elle a toujours fait. Elle regardera, impassible jusqu'à la fin. Elle ne bougea pas lorsque l'adolescent planta son regard dans le sien. Il garda ses yeux rivés dans ceux de celle qui lui avait donné la vie. Les larmes arrêtèrent de couler, il se mordit les lèvres pour ne plus crier, quand bien même il n'aurait pu après ce qui lui semblait être une éternité de torture. Dans ses orbes mordorées brillait la haine.
Blaine se réveilla, paniqué. Il ne se calma que quand il reconnu la chambre voisine de celle de son cousin, dans la demeure de celui-ci. Mais même calmé, chaque fois qu'il fermait les yeux, il revoyait le visage de son père, presque joyeux à l'idée de torturer son Gryffondor de fils.
Des couloirs. C'est tout ce qu'il voyait. Des couloirs sans fin, sombres. Puis un cri. Déchirant les ténèbres. Il démarra immédiatement, courant à perdre haleine. Il cherchait l'origine du son. Il avait beau tourner, suivre ce qui lui lui semblait définir le foyer de souffrance qu'il percevait dans la voix, rien. Rien ne se passait. Puis, peu à peu, les cris décroissèrent jusqu'à devenir des plaintes et pour finir s'éteignirent. Il déboucha enfin sur la pièce qu'il cherchait mais il était trop tard. Devant lui se dressait son père. Et aux pieds de ce dernier, sa mère, immobile et blafarde. Et celui qu'il avait un jour considéré comme son mentor souriait.
Des tombes. Il avance. Il sait où il va. Il sait que ce soir, Il mourra. Plus jamais Il ne fera de mal. Il sait que personne ne voulait lui apprendre cette partie là de l'histoire. Mais il remercie Merlin d'avoir mis cette information inattendue entre ses mains. Ce soir, il allait se venger.
« Regarde Commodius, ton fils vient se joindre à nous... »
Le Lord noir souri. Mais la réponse fusa, tellement glaciale que le Seigneur des Ténèbres lui même frissonna.
« Détrompez-vous. Ce soir, je viens tuer. »
Un geste. Un mouvement de baguette. Un éclair vert. Un corps qui tombe, les yeux éteints à jamais, et un sourire goguenard qui se fane. Voldemort sentit la rage monter en lui. Comment un sang pur pouvait-il tuer son père ? Il s'apprêta à lancer le sortilège de mort quand l'arrivée des deux champions de Poudlard le troubla. L'adolescent profita de ce moment pour disparaître. Personne ne saurait jamais qu'il avait été là. Qu'il avait tué son père.
Kurt ouvrit les yeux. Aujourd'hui c'était la rentrée. Il ne retournera pas à Salem. Cette année, Poudlard l'attend.
