Chapitre 1- Le Départ
Alors qu'elle marchait vers la maison abandonnée, elle vit une étrange lumière aveuglante qui fit exploser la porte d'entrée. Elle s'y approcha lentement, elle n'était plus qu'à 3 mètres…Était-ce une voix qu'elle venait d'entendre? 2 mètres…Et si elle faisait demi-tour? 1 mètre…Elle vit une silhouette se dessiner et…
« ALICE! Si tu lèves pas ton derrière d'ici 5 minutes, je te jure que tu le payeras cher! » cria une voix qui venait du rez-de-chaussée.
« ARGGHHH! » fit Alice en se redressant.
Elle prit son oreiller et le lança de toutes ses forces sur la porte. Elle se laissa tombée mollement sur son lit.
« Fait chier…J'étais si près du but…J'arrête pas de faire ce stupide rêve et de m'avancer de plus en plus loin…J'aurais vu cette silhouette si on m'avait pas DÉRANGÉ! » termina-t-elle sur un ton féroce.
Elle maudit tous les parents du monde entier et fit la chose la plus naturelle qui soit : Elle se rendormit.
« ALICE ! TU VAS TE LEVER SINON…SINON….SINON! »
« T'es en mode repeat ou quoi? » grogna Alice dans un demi-sommeil.
« Ah….Madame n'est pas de bonne humeur le matin ! C'est vrai ! Eh bien on va arranger ça… » dit sa mère d'une voix sadique.
Elle commença par enlever brusquement les couvertures d'Alice. Aucune réaction. Elle se mit au pied du lit et empoigna solidement les mollets d'Alice et tira de toutes ses forces. Alice, qui avait prévu le coup, s'accrocha aux barreaux de sa tête de lit et laissa sa mère s'essouffler inutilement.
« Alice! J'en ai assez que ça devienne toujours un vrai défi de te lever le matin ! » réussit à dire sa mère en inspirant bruyamment.
« J'ai une solution : Laisses-moi dormir au moins jusqu'à 14h, j'demande pas le ciel quand même. » dit Alice en se tournant de côté.
« Non, mais tu demandes la lune. Allez debout, c'est aujourd'hui le grand jour tu sais ! » fit sa mère d'une voix surexcitée.
« Je sais je sais…Mais moi je veux pas y aller. Pourquoi vous y allez pas en couple en me laissant m'occuper de la maison han? » tenta Alice.
« Et qu'au retour, la maison soit dans un état de fermentation tellement avancé qu'aucune âme ne pourrait y vivre? Sûrement pas. Et puis je ne te comprends pas Alice…C'est un voyage rêvé ! Tout le monde voudrait partir de Québec pendant les vacances et aller dans un nouveau pays ! » fit sa mère.
« Mouais…J'dis pas si c'était la Floride ou Cuba…Mais l'Afrique?! On va se promener à dos de Chameau? Je veux pas manquer 1 mois de vacances loin de mes amis ! J'ai enfin une vie normale après nos centaines de déménagements et vous osez voyager en plein été ! Ou même pendant les fêtes de noël! Je ne peux jamais voir mes amis qu'au Cégep ! C'est merdique ! » dit-elle en se levant enfin.
« On en a déjà discuté pleins de fois Alice…C'est important pour ton père d'aller dans ces pays pour son travail. Bon, habille-toi et viens déjeuner, on a déjà perdu assez de temps. » termina sa mère en quittant la chambre.
Fatiguée de cette conversation, Alice prit tout son temps pour s'habiller. Elle n'aimait pas la tournure des événements. I jours, elle était la fille la plus heureuse du monde : Elle venait de terminée sa première année de Cégep, elle s'était faite des amis et ils prévoyaient faire pleins de choses pendant les vacances et BAM! Son monde s'écroula à l'annonce de ses parents disant qu'ils allaient en Afrique dans 5 jours. Décidemment, elle n'était vraiment pas chanceuse.
Enfin prête, elle descendit les marches et se dirigea vers la cuisine d'où s'élevait une délicieuse odeur de crêpes. Elle s'assied à sa place habituelle et regarda tristement ses pancakes.
« Clara, tu veux me passer le sirop s'il te plaît? » fit une voix masculine.
« Bien sûr mon chéri. Alice…Manges, je t'ai fait ton déjeuner préféré ! »
« On se demande pas pourquoi….Papa, je ne pourrai pas rester chez Sam à place? Ses parents sont d'accord pour m'héberger ! Allez stp ! » tenta-t-elle d'une voix suppliante.
« Non Alice. C'est important que tu viennes avec nous. »
« Mais… »
« Je t'ai déjà dit que ça permettra d'élargir tes connaissances culturelles. »
« Mais… »
« Et tu verras, l'Afrique, c'est vraiment beau ! »
« Mais… »
« Et on sera dans un petit village nommé Heeylia. Il paraît qu'il fait très frais malgré tout ce qu'on raconte à propos de l'Afrique. Ce village est assez éloigné et donc on sera très à l'aise. »
« Mais… »
« Tu vas adorer l'Afrique ma puce ! » finit-il d'un ton joyeux en quittant la pièce en compagnie de sa femme.
Frustrée de n'avoir pu dire toutes les raisons qu'elle avait apprises par cœur pour rester à Québec, elle engloutit rapidement ses crêpes et partit faire ses bagages. Arrivée en haut, elle claqua violemment sa porte et mit ses affaires pêle-mêle dans ses valises. Elle ouvrit son tiroir et prit sa bague fétiche. Elle était en argent et un rubis d'une taille impressionnante ornait le dessus. Étrangement, cette bague faisait partit du seul souvenir qu'elle avait quand elle habitait sa première maison. Elle se rappelait avoir couru dans la court arrière et s'être enfargée. En se relevant, elle avait aperçut quelque chose briller et trouva cette magnifique bague. Elle ne se souvient plus ce qui était arrivé ensuite, ni avant, ni même à quoi ressemblait cette maison. Et ses parents ne l'aidaient pas à s'en rappeler. Chaque fois qu'elle posait une question, ils lui disaient qu'elle était trop jeune pour s'en souvenir et ils changeaient radicalement de sujet.
Elle s'assied sur son lit et regarda son cadran qui indiquait 10h30. Et dire qu'ils partaient dans une heure. Soupirant à l'idée de devoir quitter son nid douillet pour aller vivre dans un village miteux, elle se coucha sur son lit fraichement fait.
« La vie est vraiment injuste parfois… » lâcha-t-elle après un moment en tournant sa bague entre les doigts. Soudain, elle vit un éclair rouge sortir du rubis pour traverser la fenêtre et disparaître.
« Qu'est-ce que…? » dit-elle en se dirigeant vers sa fenêtre. Elle l'ouvrit au grand complet, mais ne vit rien d'anormal à l'extérieur.
Sceptique, elle regarda sa bague et la tourna une seconde fois comme elle l'avait faite. Mais rien ne se passa. Au même moment, son père lui hurla qu'ils partaient dans 10 minutes. Déçue, Alice se demanda même si elle n'avait pas rêvée…Elle remit sa bague au doigt, prit ses bagages et partit en regardant une dernière fois sa chambre qu'elle ne reverrait que dans un très long mois.
« Wowww n'est-ce pas excitant?! Nous sommes en route vers l'Afrique ! » dit Clara d'une voix enjouée
« Yay…Tu me réveilleras quand on y sera. » grogna Alice, tentant de trouver une position confortable, ce qui n'était pas chose facile.
Elle finit par s'endormir malgré tout le vacarme que faisaient les passagers et l'étrange maison abandonnée ainsi que son occupant refirent surfaces dans son esprit…
