Les vacances de la Toussaint, ça inspire. Cette fic a vue le jour grâce à un Zigomatik (eh oui, il faut vénérer les grands esprits de ce monde, alors maintenant, tout le monde à genoux et suppliez-la, afin qu'elle daigne vous épargnez dans ce monde futur où…). Désolé, chers gens de la communauté, je viens de partir encore une fois une fois dans l'une de mes nombreuses fantaisies (ouais, tu parles, c'est plutôt des phases !). Enfin bref, revenons-en à nos moutons. Mais non, pas la trousse de Chat-gant, ni la trousse d'Amy Pieton, enfin ! Surtout que le sujet est sérieux. Remerciez donc Theodore D, comme j'essayais de vous le dire plus haut, pour cette fic. Ah oui ! Je précise le thème (quand même) qu'on m'a imposé : l'impossibilité.

J'aimerais

Chapitre 1

- Al, c'est pas vrai ! Où est-ce que tu es encore passé ?

-…

-Allez, réponds-moi. Une armure comme toi ne passe pas inaperçu comme ça ! Et puis tu a peut-être perdu ton corps, mais tu n'as pas perdu la parole, alors dis-moi où t'es !

-…

-Al ! Al ! Je t'en supplie, réponds-moi ! AL !

-… an…

-Al ?

-Frangin… ré… toi…

-Al ? Al ! Parle plus fort, j'entends rien.

-FREROT ! DEBOUT ! REVEILLE-TOI !

Edward ouvrit brutalement les yeux et se rendit compte que son cadet était perché au-dessus de sa tête. Il voulut se redresser afin de s'asseoir dans son lit, mais un mal de tête soudain lui donna un léger vertige.

-Aïe… ma tête…

-Ed, ça va ? Tu marmonnais dans ton sommeil. Et puis, t'es vraiment pâle, tu sais, tu ferais mieux de te rallonger et de te reposer encore un peu avant l'arrivée du Colonel.

-Il est pas encore passé ! Quelle heure il est ? demanda Edward en reposant sa tête sur l'oreiller gardant les yeux dirigés vers le plafond.

-Ne t'inquiète pas, il devrait bientôt arriver. Il vient de téléphoner pour prévenir qu'il partait du bureau.

-Ah… Je vais me lever alors… souffla-t-il dans un soupir en rabattant la couverture qui lui tenait chaud.

-Ed, non. Reste allongé.

-C'est bon ! Ça va mieux maintenant, lâche-moi ! s'emporta légèrement ce dernier en se levant pour se diriger dans la salle de bain.

-… Excuse-moi… Je ne voulais pas t'énerver.

A ces mots, Edward ralentit son geste de pression sur la poignée de la porte. Il sentait la honte monter, ainsi que le regret. Son frère avait beau ne plus avoir de corps, il n'en avait pas moins gardé ses sentiments qui lui dictaient de protéger son aîné dans les moments où un corps de métal en guise de bouclier semblait nécessaire. Et il devait avouer que récemment, il n'était pas tendre avec lui. Mais il mettait cela sur le compte de sa récente migraine.

-Non, laisse. C'est moi qui suis désolé, Al.

-… Ouais…

Alphonse regardait son frère avec insistance, jusqu'à ce que celui-ci ne disparaisse et s'enferme dans la salle de bain. Il se tourna vers le lit occupé peu avant par Edward. Les draps dans lesquels il s'était légèrement roulé en boule pendant son sommeil et durant lequel il n'avait pas arrêté de tourner, soulignant par-là même un sommeil mouvementé, étaient une nouvelle fois humides. S'il avait pu soupirer et pas seulement en émettre le son, le garçon en armure l'aurait fait son frère avait beau affirmer que ça allait, sa fièvre n'avait pourtant pas baissé, même d'un demi-degré. Il se décida donc à appeler l'accueil de l'hôtel où ils résidaient pour le moment, Edward ayant refusé de se rendre à l'infirmerie de l'armée, et demanda poliment que l'on vienne changer le lit.

x

L'eau qui coulait sur son corps ne lui faisait pas l'effet auquel il s'était attendu. Le mélange des gouttes chaudes avec sa fièvre qui refusait de baisser lui était bien désagréable. Edward préféra donc couper l'eau et sortir de la douche avant de finir entièrement étouffer par les vapeurs. Il s'agrippa de sa main gauche sur le bord du lavabo et prit une grande serviette qui lui arriva jusqu'aux chevilles une fois jetée autour de ses épaules. Un frisson le parcouru. Voilà qu'il avait froid à présent. Il resserra la pression sur la serviette, et en empoigna une seconde, plus petite, qu'il utilisa pour sécher ses cheveux blonds qui descendaient un peu plus bas qu'à l'ordinaire sous le poids de l'eau. Il se dépêcha ensuite d'enfiler ses vêtements et de sortir de la salle de bain.

-Ah, Ed ! Tu te sens mieux ? lui demanda son cadet, assis près de la fenêtre et des papiers posés sur la table devant lui.

-Ouais, ça va mieux, je te remercie. Cette douche m'a fait du bien. (Il regarda autour de lui.) Le Colonel n'est toujours pas passé ?

-Il ne devrait plus tarder, maintenant. De toute façon il doit nous apporter des dossiers. Tiens, au fait, j'ai fait changer ton lit…

-Hein ? rétorqua Edward dans une mauvaise grimace, ce qui surprit Al par la même occasion.

-Eh bien, comme tu t'agitais dans ton sommeil et que tu avais de la fièvre, tes draps étaient presqu'entièrement trempés. Alors j'ai appelé l'accueil.

-Ah… Ouais… ok ! lui répondit-il, quelque peu gêné, ce qui ne passa pas inaperçu pour Alphonse.

-… Ni-san ? A quoi tu t'attendais ?

La gêne d'Edward augmenta d'un cran.

-Ah rien, pourquoi ? A quoi veux-tu que je m'attende ?

Alphonse laissa passer un petit moment avant de répondre :

-Eh bien… peut-être qu'en fait, tes draps n'étaient pas trempés à cause de la sueur…

Edward commença à rougir en attendant à la suite et se contracta un peu.

-… et que tu t'es oublié pendant la nuit !

Boom ! Cela, il ne s'y attendait pas !

Il ouvrit grand les yeux et fit de même avec sa bouche, plus rouge que jamais. Il en resta muet.

-Alors, qu'as-tu à dire pour ta défense ? Ne me dis pas que j'ai raison quand même ?

-…

-Ni-san… ?

-NON MAIS ÇA VA PAS LA TÊTE ! TU OSES DIRE QUE JE SUIS TELLEMENT PETIT QUE JE POURRAIS ENCORE METTRE DES COUCHES, C'EST ÇA ?

Alphonse se mit à courir à travers la pièce en rigolant en voyant son frère qui venait une nouvelle fois de s'énerver contre une remarque qu'il avait l'habitude de déformer. Edward, qui commençait à être essoufflé, arrêta de courir et se planta au milieu de la pièce en croisant les bras.

-Et d'abord, on ne parle pas ainsi à son aîné !

-On pourrait cependant se demander qui est l'aîné, en vous regardant tous les deux.

Alphonse se tourna, tandis qu'Edward se penchait pour voir qui avait parlé, son frère lui cachait la vue.

-Colonel Mustang et Lieutenant Hawkeye ! Je ne vous ai pas entendu entrer.

-Bonjour Alphonse, répondit la jeune femme.

-Vu le boucan que vous faisiez toi et ton frère qui te courait après, cela ne m'étonne pas Alphonse, ajouta Roy Mustang en guise de réponse.

-Hé, comment ça, on pourrait se demander ! Je vous en ficherai moi… commença à rétorquer le porteur d'automails en visant l'alchimiste d'état en uniforme.

-Mais c'est vrai, Fullmetal. Regarde, en ce moment, tu te fais materner par ton petit frère parce que tu es malade. Il vérifie même si tu n'as pas fait pipi au lit, il prend soin de toi !

Cette remarque valut au Colonel l'arrivée du poing en métal du malade en question, qu'il évita sans problème en penchant la tête sur la droite. Le jeune garçon en armure prit la décision d'intervenir :

-Hé, Ed, calme-toi.

-Ça va, vous me fatiguez tous, avec vos remarques, lança l'interpellé en baissant son bras. Sa fièvre était remontée après la course menée et le coup tenté, tous deux provoqués par une vexation prononcée qu'il n'arrivait décidément pas à calmer. Je vais faire un tour, ajouta-t-il en prenant son manteau.

-Ed, attends ! Tu ne…

Mais il referma la porte et se dépêcha de partir avant que son frère ne termine sa phrase.

x

-Colonel, je suis désolé. Vous aussi Lieutenant, excusez-moi.

-Ce n'est rien Alphonse, ne t'en fais pas. Je ne vois pas pourquoi tu t'excuses.

-Dis-moi Alphonse, enchaîna sans plus attendre l'alchimiste de flamme. Est-ce que vous avez trouvé quelque chose sur la piste des homonculus ?

-Non, on a rien trouvé de plus. Et puis, mon frère n'est vraiment pas en état, alors ça nous ralentit un peu.

-Franchement, tu aurais mieux fait de l'emmener de force au quartier général de l'armée pour qu'un médecin s'occupe de lui.

A ces mots, Hawkeye releva la tête vers son supérieur pour planter son regard dans le sien avec un air sérieux. Soit le même que d'habitude.

-Il me semble que vous êtes mal placé pour dire une chose pareille, Colonel. Ce n'est pas parce qu'ils sont encore jeunes que vous êtes en position de leur faire la morale.

Alphonse se sentit assez tendu face à une Riza Hawkeye qui venait gentiment mais généreusement de remettre le Colonel à sa place.

-Euh pardon, mais…

-Pour en revenir à Edward, je vais le chercher ne vous inquiétez pas, finit par dire la jeune femme avec un sourire qui dissipa toute consternation de la part de l'armure.

-Merci Hawkeye. En attendant Alphonse, j'aimerais te parler.

-Bien. Merci Lieutenant.

Celle-ci sortit de la chambre en laissant les deux autres discuter entre eux.

Dès que la porte se referma, le Colonel soupira en fermant les yeux. Il se débarrassa ensuite de sa veste noire, ainsi que de celle de son uniforme bleu de l'armée, qu'il posa sur le dossier de la chaise.

-Qu'y a-t-il, Colonel ? C'est au sujet de la mission ?

-Disons que oui et non…

-Comment ça, que voulez-vous dire ?

-Ce que j'ai à te dire est d'une certaine manière lié à votre mission. Votre mission personnelle du moins.

-Celle de la recherche de nos corps d'origine.

-C'est cela. Ce que j'ai à te dire concerne aussi l'engagement d'Ed au sein de l'armée. Tu n'es pas sans savoir qu'il reste sous nos ordres dans tous les cas et qu'il doit partir au front si nous avons besoin de ses capacités. Or, nous avons justement besoin de lui en ce moment, à la frontière Nord. Seulement de lui, tu comprends ?

-Oui, bien sûr. Je dois rester ici en attendant ?

-Tu peux te rendre où tu veux, tant que tu nous préviens au cas où il y aurait un problème, pour que tu sois au courant. As-tu déjà une idée de l'endroit où tu vas te rendre ? Si tu ne sais pas où aller si on peut t'aider à l'armée.

-Merci, mais je pense retourner à Resembool.

-Bien, il faudra cependant me prévenir de tous tes déplacements afin que je te donne mon accord, même si tu n'es pas directement lié à l'armée. D'ailleurs, tu peux même refuser ce que je viens de te demander. Mais sache que je serais et que je dois rester le seul à être au courant.

-J'accepte, je n'ai aucune raison de refuser. Mais j'ai quand même une question.

-Je t'écoute.

-J'aimerais savoir… Depuis combien de temps est-il prévu que mon frère parte pour le Nord ?

-Un certain moment déjà, depuis environ deux semaines. Tu n'étais pas courant ? demanda l'alchimiste de flamme, quelque peu surpris.

-Pas du tout, vous venez de me l'apprendre.

Sa voix lasse provoqua un froncement de sourcil de la part de Mustang

-Un problème, Alphonse ?

-Hmm… Non, pas vraiment. C'est juste que trouve Ed un peu bizarre ces derniers temps. Il a horreur de rester enfermé, il a besoin de bouger. Alors rester au lit à cause d'un mal de tête, c'est une galère pour lui.

-Tu penses que Edward a oublié de t'en parler parce qu'il aurait la tête ailleurs ?

-Hmm hmm…

Du moins c'est ce qu'Alphonse espérait, mais le ton de sa voix ne parut pas convaincre son interlocuteur. Mustang garda cependant le silence et réfléchit. Puis il s'étira en poussant un nouveau soupir face à un Alphonse inquiet.

-Tu ne devrais pas t'en faire pour autant. Vu la teigne qu'est Edward, il devrait s'en sortir, que ce soit de la maladie comme de la bataille. Si on le demande, lui et les autres alchimistes d'Etat, c'est surtout pour assurer la victoire à l'armée.

Alphonse se sentit un peu plus rassuré par ce qu'il venait d'entendre.

-Bon, je comptais vous donner quelques informations de dernières minutes, pour vous mettre au courant… Mais si le principal concerné n'est pas là.

-J'espère que le lieutenant va vite le ramener quand même, souffla l'armure.

Puis il se remit dans les dossiers qu'ils avaient réunis lui et son frère pendant que Roy gardait son regard posé sur lui. Silencieux, il ne pensait pas moins au fait qu'Edward restait en définitive un vrai gamin.