En ce
matin de printemps ensoleillé, les rues menant au lycée Manako, un
lycée réservé aux garçons qui était accessible pour tous les
jeunes hommes dotés d'une intelligence plus élevé que la moyenne,
étaient remplies de lycéens venant de différents établissement
scolaires de la ville de Kyoto. Certains d'entre eux étaient
excités, d'autres endormis ou bien encore en train de raconter ce
qu'il avait fait lors de la Golden Week à leurs amis. Parmi ce
groupe de lycéens, l'un d'entre eux se distinguer des autres à
cause de ses cheveux blancs qui, au contact du soleil, devenait
légèrement argentés. Il avançait tranquillement vers l'entrée de
son nouveau lycée sans se préoccuper des regards parfois surpris
d'autres lycéens qui passaient à côté de lui. Il y avait bien
longtemps qu'il avait cessé de se formaliser de réactions comme
celles-là. En continuant son chemin, il arriva devant son lycée et
il fut plutôt surpris par ce qu'il voyait. En effet, il s'était
fait une idée de ce qu'allait être sa nouvelle école : un endroit
où tous les garçons rigolaient ensemble sans être ennuyé par des
filles qui seraient un peu trop collantes. Cependant, cette idée
parti en fumée dans la minute où il mit un pied dans l'enceinte de
l'établissement. Quelques groupes d'une dizaine de personnes étaient
éparpillés sur tout le long de l'entrée du lycée, bloquant
l'accès aux nouveaux visages et en leur demandant de leur donner de
l'argent ou de la nourriture pour pouvoir passer. Et l'un de ces
groupes était maintenant tourné vers lui Six jeunes hommes semblant
un peu plus vieux que lui étaient à seulement quelques mètres et
venait de le repérer parmi la masse des élèves entrant dans
l'école. Très rapidement, ces lycéens arrivèrent devant lui et
bloquèrent ainsi tout moyen de rentrer dans le lycée. Allen fixa
dans les yeux celui qui était devant lui : un grand type faisant au
moins deux bonnes têtes de plus que lui, un regard à moitié caché
à cause d'un cache-oeil sur son oeil droit, des cheveux de feu et un
sourire à la fois enfantin et tyrannique."Tu
es un gars de première année, pas vrai ? Dans ce cas, tu ne dois
sûrement pas être au courant mais pour ton premier jour ici, tu
dois offrir un petit cadeau à tes senpais ici présent. Alors,
qu'as-tu à nous proposer ?" avait-il dit tout en regardant le
jeune homme aux cheveux blancs de haut. Celui-ci le toisa quelques
secondes avant de baisser son regard tout en fouillant dans ses
poches. Il sortit un billet de mille yen qu'il plaqua contre le torse
du rouquin tout en regardant celui-ci dans les yeux et en affichant
un sourire innocent.
"Je
peux passer maintenant, Senpai ?" avait-il demandé en
accentuant le dernier mot. Le rouquin fut un peu surpris par la
réaction du jeune homme et pris le billet tout en s'écartant,
laissant ainsi passer sa victime. Cependant, il n'avait pas dit son
dernier mot et il le retint par le poignet, ce qui eut pour effet
d'arrêter celui-ci qui se tourna vers lui.
"Quel
est ton nom ?" demanda le rouquin assez durement.
"Allen
Walker." répondit sa victime avant de se libérer de l'emprise
du rouquin et de partir en direction des bâtiments. Ses persécuteurs
se regardèrent mutuellement et le rouquin se tourna vers l'un
d'entre eux qui avait environs la même taille que lui. Celui-ci
avait de long cheveux noir de jais qui étaient attachés en une
queue de cheval haute, des yeux bleu saphir qui reflétait un calme
total et une housse à katana à l'épaule.
"Alors
Yuu, tu penses quoi de celui-là ? Il a l'air intéressant, pas vrai
?" fit le rouquin sur un ton taquin.
"Je
ne sais pas." répondit le kendoka d'une voix grave et
froide.
"Ne
sois pas difficile ! Ils y sont tous passés et tu as eu la même
réponse à chaque fois ! Décides-toi un peu. Choisir un larbin
n'est pas si compliqué !" fit un autre des garçons qui
semblait beaucoup plus enfantin que les deux autres. Le dénommé Yuu
soupira puis regarda le rouquin.
"D'accord.
Prend le dernier, Lavi." dit-il avant de se détourner de ses
amis et de partir en direction des salles d'entraînements de
kendo.Lavi
esquissa un sourire, content qu'ils aient finalement trouvé
quelqu'un. Pendant ce temps-là, Allen venait d'arriver dans sa salle
de classe et il s'installa au fond de la salle près de la fenêtre.
Il posa son sac sur la table puis s'asseya tout en regardant le ciel.
Alors qu'il ne se mêlait à aucune des conversations, il remarqua
que toutes les personnes présentent dans la classe se plaignaient de
ce qu'elles avaient subit à leur arrivée mais il fut vite distrait
par quelqu'un qui s'était mis devant lui. Il leva la tête et fit
face à un grand sourire."Salut
! Je m'appelle Chaoji !" dit-il en lui tendant la main pour se
présenter. Allen lui sera la main avec un sourire et lui
répondit.
"Moi
c'est Allen. Enchanté."
"Tu
viens de quel collège ? Moi du collège relié au lycée. Enfin,
c'est le cas pour la majeur partie d'entre nous." fit Chaoji,
assez enthousiaste.
"Je
viens d'une petite ville donc, c'est pas vraiment comparable avec
ici." répondit Allen.
"Oh
je vois. Donc, ça a dû te surprendre ce qu'il s'est passé ce
matin. Déjà que nous on l'était alors qu'on vivait dans cette
ville."
"Je
dois avouer que sur le coup, ça a totalement changé ma façon de
voir ce lycée." fit Allen en esquissant un sourire.
"Bah.
Ne t'en fais pas. C'est que pour cette fois. Et puis, je suis sûr et
certain que tu t'intègreras très rapidement." dit Chaoji en
mettant une main sur l'épaule d'Allen. "Tu as vraiment le
physique pour plaire à tout le monde dans ce lycée." continua
t-il gentiment.
"Le
physique..." murmura Allen.
"Qu'es-ce
qu'il y a ?" demanda Chaoji, un peu surpris.
"Non,
c'est rien." répondit Allen en affichant un sourire qui rassura
son camarade.Avant
que Chaoji n'ait le temps de rajouter quoique ce soit, la sonnerie
retentit, signal pour avertir les premières années d'aller dans le
gymnase pour le discours de début d'année. La classe se vida
rapidement et Allen suivit le mouvement, accompagné de Chaoji qui ne
le lâchait plus d'une semelle et qui continuait à lui parler de
tout et de rien jusqu'à ce qu'ils arrivent au gymnase et que le
discours commence. Le directeur avait exprimé ses voeux envers les
nouveaux étudiants et les avait encouragé à donner le meilleur
d'eux-mêmes durant les trois années qu'ils passeront dans son
lycée. Le discours habituel de tout directeur de lycée au Japon.
Cependant, après lui, le président des élèves apparut : de longs
cheveux noir de jais étaient attachés en une queue de cheval mais
lui retombait tout de même jusqu'au bas du dos, des yeux bleu froid
et pourtant terriblement attirant, un visage à la fois masculin et
féminin et une musculature qui, malgré l'uniforme, démontrait sa
grande force physique. Allen reconnu le président très rapidement,
il faisait partit des 6 types qui l'avaient raquette le matin même
mais, il ne se rappelait pas qu'il était si beau. Alors qu'Allen
détaillait le président de la tête au pied, son regard rencontra
les prunelles bleues saphir de celui-ci. Ils se regardèrent ainsi
pendant plusieurs secondes, faisant légèrement rougir de gène
Allen qui avait du mal à rester calme en fixant les yeux si intenses
du président. Ce fut l'aîné qui détacha son regard pour commencer
son discours, laissant Allen un peu surpris par son propre
comportement. "Bienvenue
à vous tous dans notre établissement. Je m'appelle Yuu Kanda et je
suis le président de l'association des élèves. Je suis heureux de
voir que la popularité de notre lycée ne régressent pas au fil des
années et que de plus en plus d'élèves arrivent à passé le
concours d'entrée. Comme l'a dit le directeur, ce lycée n'est pas
simplement un établissement scolaire, c'est aussi un lieu où vous
apprendrez à créer des liens sociaux, à comprendre la
signification de certaines valeurs tels que la loyauté, l'amitié,
la persévérance ou encore le devoir. Mais tout ça n'est rien
comparé à la plus grande des qualités que ce lycée nous apporte !
En effet, la chose la plus importante que vous apprendrez tout au
long de vos années de lycée, c'est le respect. Un concept si vague
et pourtant si simple. D'ailleurs, vous avez sûrement remarqué ce
qu'il s'est passé ce matin. Tout ceci n'était que le premier pas
vers le respect total envers vos aînés et j'espère que vous avez
tous compris qu'ici, il est naturel de faire tout ce que vos senpais
vous ordonne : C'est la règle d'or de ce lycée. Sur ceux, je vous
souhaite une bonne année scolaire." terminé Kanda en
s'inclinant légèrement avant de partir tout en se faisant féliciter
par le directeur.Suite
au discours de Kanda, le directeur informa que c'était terminé et
que tout le monde devait retourner dans leur salle de classe pour y
rencontrer leur professeur principal. Le gymnase se vida doucement et
Allen resta en retrait, attendant que tout le monde parte pour sortir
plus facilement. Cependant, cette fois-ci, Chaoji n'avait pas était
du même avis que lui et était partit en même temps que les autres.
Une fois le gymnase vide, Allen se dirigea vers la sortie mais, à
peine avait-il mit la main sur la poigné que la porte s'ouvrit et
qu'il recula pour laisser entrer les cinq autres types qui l'avaient
encerclés le matin même. Il entendit des bruits de pas derrière
lui et se retourna un peu pour voir Kanda à quelques mètres
derrière lui. Il soupira et regarda le rouquin qui souriait. "Vous
voulez quoi cette fois-ci ? Si c'est pour de l'argent, j'en ai plus."
dit Allen avec nonchalance.
"Ne
t'inquiète pas, ce n'est pas pour ça qu'on te retient." dit
Lavi en le regardant de haut. "On a décidé de te choisir comme
homme à tout faire pour cette année." continua t-il.
"Homme
à tout faire ? Désolé, mais je ne suis pas intéressé."
répliqua Allen en essayant de passer.
"Oh.
Mais on ne veut pas de ton avis." dit un grand gaillard en lui
barrant la route. "On l'a décidé et par conséquent, tu es à
notre service." termina t'il en regardant Allen qui faisant
pratiquement la moitié de sa taille.
"Allen
Walker." commença une voix derrière lui. "A partir
d'aujourd'hui, tu es au service des membres du conseil des étudiants
composés des six personnes ici présentes." finit la voix
rauque. Allen se retourna et fit face à Kanda, celui qui venait de
lui parlait.
"En
clair, je vais être votre larbin durant toute une année ?"
questionna Allen en défiant Kanda du regard. "Je pense qu'il
faudrait revoir la définition du mot respect." termina t-il par
dire.En
entendant cette remarque, Kanda s'approcha d'Allen rapidement et le
plaqua contre le mur en lui attrapant le col de sa chemise. Il ancra
ses yeux dans le regard bleu/gris de son cadet."Je
te conseille de ne pas faire le malin avec nous. Si tu ne veux pas
connaître des expériences plutôt pénibles, tu ferais mieux de
faire ce qu'on te dit et de te taire. Surtout en ce qui concerne les
vertus du lycée." menaça l'aîné avec sa voix dur et froide.
Le cadet resta silencieux une bonne minute avant d'ouvrir la
bouche.
"Très
bien. Je serais votre larbin." dit-il d'une voix légèrement
énervé tout en se dégageant de l'emprise de Kanda sur lui. Sur
ces derniers mots, le jeune homme sortit de la pièce en laissant les
six autres adolescents qui se regardèrent mutuellement. "Devitt
et Jasdero, vous vous occuperez d'aller le chercher tous les midis.
Il ne faudrait pas qu'il pense être libre de faire ce qu'il veut."
commença Kanda en regardant les deux jumeaux. "Skin, tu
t'assureras de sa protection. On ne sait jamais ce que certains
élèves de troisième année feront quand ils apprendront que ce
gamin est à notre service." continua t-il en fixant le type
baraqué qui avait barré la route à Allen un peu plus tôt. "Krory,
tu te chargeras de lui expliquer les grandes règles du conseil. Et
toi, Lavi, tu t'occupes de lui donner les tâches à accomplir."
termina t-il en fixant le rouquin.
"Si
c'est ce que tu veux. Mais dans ce cas-là, qu'es-ce que tu feras toi
?" demanda Lavi en regardant le président qui semblait
réfléchir un peu avant d'afficher un petit sourire.
"Je
m'occuperai de son éducation." finit-il par dire en ouvrant la
porte et en sortant du gymnase.Les
dés étaient jetés, les griffes du prédateur s'étaient refermées
autour de sa proie et elle n'avait plus aucun moyen de s'échapper.
Allen allait devoir faire face à ses prédateurs sans défaillir car
la moindre erreur lui serait fatale.
