Titre : Keiryaku
Chapitres : 1/??
Auteur : Foxx
Genre : Yaoi/Lemon/AU
Disclaimer : Aucun d'eux n'est à moi, c'est bien dommage.
Note : Cette fic est un AU total... L'histoire se déroule dans un univers qui rappelle un peu celui de Final Fantasy 12 (grosso modo, rien à voir avec Tokyo et la PSC)
Le soleil se couchait sur le désert, embrasant l'horizon de ses dernières lueurs rougeâtres alors que le crépuscule mourait pour laisser place à une nuit de pleine lune. La cité de Kagami s'animait peu à peu sous les étoiles mais un homme se tenait depuis plusieurs heures sur le balcon du palais royal, frissonnant dans le froid qui enveloppait peu à peu la ville comme un grand manteau sombre. Le vent jouait avec les mèches blondes qui s'étalaient sur son front, cachant parfois deux yeux noisette qui observaient le sable et la ligne de caravane qu'on distinguait au loin.
"Ils arrivent, Maître Uruha. La cérémonie d'investiture débutera peu après le coucher du soleil," dit la voix étouffée d'un soldat de l'autre côté de la lourde porte de bois qui fermait la chambre du blond. Uruha jeta un regard mauvais à la troupe qui se pressait vers les portes de la ville dans la nuit tombante, se hâtant de quitter le désert avant que les bêtes nocturnes ne se mettent en chasse. "Je serais là..." affirma le jeune homme en se dirigeant vers une comode d'acajou qu'il ouvrit avec une grimace amère pour en sortir une tunique d'apparat dont l'étoffe rouge sang luisait au clair de lune. Le garde à l'extérieur sourit lorsqu'il entendit Uruha trainer des pieds jusqu'à son miroir pour ajuster son vêtement et achever de se préparer, à regret, pour la soirée de fête et de deuil qui les attendait tous.
La majestueuse cité de Kagami était pourtant toujours restée neutre, tant politiquement d'économiquement, malgré les conflits d'intérets et d'idéologies qui avait secoué le désert. On pouvait compter sur les doigts d'une main le nombre de visiteur qui passaient chaque année les portes de la ville, alors un prince inconnu qui réclamerait le trône à la mort du vieux roi ? Ce n'était tout simplement jamais arrivé et le palais royal était en effervescence pour préparer le couronnement qui aurait lieu la nuit même. Pour la première fois depuis des temps immémoriaux, des centaines d'artisants et de commerçants cherchaient chaque jour à pénétrer dans la forteresse pour se faire remarquer auprès de leur nouveau monarque.
Les gardes en étaient venus à laisser ouvertes en permanance les lourdes portes de bronze qui gardaient la cité, ne les fermant qu'au coucher du soleil même s'il fallait forcer plusieurs caravanes à dormir dehors. Pourtant ce soir-là, les gardes attendaient patiemment l'attroupement qui se dessinait à l'horizon avant de condamner la ville une dernière fois. Les premiers éclaireurs du nouveau roi s'approchaient déjà, sur leurs chevaux épuisés par la route, pour donner leurs laissez-passer aux gardes d'un air solemnel et digne. Puis ce fut le tour d'une troupe de soldats et enfin le char royal entra dans la ville, permettant finalement aux gardiens de Kagami de refermer les portes.
"Attendez !" Le soldat qui allait donner signe aux guetteurs de condamner la ville se retourna, surpris. Un jeune homme aux cheveux bruns courrait vers lui et s'arrêta à quelques mètres de la porte, essoufflé. "Attendez..." reprit-t-il en haletant. "Ma caravane arrive... Ne fermez pas..." Le garde sourit et adressa à ses co-équipiers un petit signe de tête, leur signifiant qu'il s'occuperait lui-même du problème.
"On ferme au coucher du soleil," dit fermement le soldat en toisant l'inconnue d'un regard qui se voulait viril. "A moins que tu aies quelque chose à m'offrir qui mérite que je perde encore quelques minutes ici ?" La proposition du garde ne parut pas surprendre son interlocuteur le moins du monde et il hocha la tête, sortant de sa besace une bague ornée d'un éclat de rubis rougoyant sur lequel était gravé un H caligraphié avec soin. Le soldat sourit et tendit la main pour saisir le bijou mais le jeune homme qui lui faisait face le rangea immédiatement.
"Ca, ça vaut bien plus qu'une entrée en ville je me trompe ?" demanda-t-il malicieusement. Le garde renifla et jeta un regard autour de lui, aux portes désertes sous les étoiles, puis il sortit son épée d'un air menaçant. Le jeune nomade recula et se mordit la lèvre, crispant ses doigts sur la bague qu'il tenait dans sa poche. Ce n'était pas le moment d'avoir des ennuis...
"Shiro, un problème ?" demanda la voix grave d'un soldat à demi caché dans l'ombre des portes, dont on ne voyait que la cuirasse ornée d'or et de nombreuses décorations. "Ce jeune homme t'a volé quelque chose ?" Le garde adressa un regard assassin au brun et rangea son épée, reculant vers son maître avec un sourire faussement détendu.
"Il veut me payer pour que je le laisse passer les portes, Monsieur, j'allais l'en empêcher." Le capitaine des gardes s'approcha du nomade, dévoilant au jeune homme son visage sombre et charismatique. Un bandeau couvrait son nez mais on pouvait tout de même distinguer une cicatrice qui en émergeait pour remonter jusqu'à son front, témoignant des rudes combat qu'il avait dû mener. Ses cheveux blonds en désordre cachaient en partie ses yeux sombres au regard vif, aussi acéré que le sabre orné de pierres précieuses qu'il portait à sa ceinture.
"Ton nom ?" demanda-t-il d'une voix si autoritaire que le jeune brun ne put qu'obéir, reculant d'instinct de quelques pas sur le sable. "Aoi," répondit-il en s'inclinant légèrement, sans toutefois quitter des yeux la lame menaçante de son interlocuteur. Le capitaine le prit par l'épaule pour forcer le nomade à lui faire face et observa son visage un instant, ses traits réguliers et presque aussi harmonieux que ceux d'une femme... une très belle femme aux yeux aussi noirs que la nuit.
"Montre-moi donc ce avec quoi tu voulais corrompre mes gardes," ordonna le blond avec un sourire narquois. "A moins que ce soit ton joli minois de demoiselle ?" Aoi fronça les sourcils et se dégagea avec une grimace hautaine, rajustant ses vêtements salis par le sable du désert dans lequel il voyageait depuis plusieurs jours. Puis il recula d'un pas de plus et sortit lentement ses doigts de la poche de sa tunique, dévoilant à nouveau le rubis écarlate qui ornait la bague qu'il avait voulu troquer. Le capitaine ouvrit de grands yeux et s'immobilisa, jetant un regard nerveux vers la caravane du nomade qui n'était plus qu'à quelques dizaines de mètres.
"Ecoute... Je vais te faire une faveur," proposa Reita en essayant de rester calme tout en cherchant un moyen d'obtenir ce curieux joyau. "Je vais dire à mes soldats de te laisser passer en échange de cette bague." Aoi allait répliquer lorsque le capitaine lui coupa la parole, levant sa main pour le faire taire. "Et je vais te donner aussi ceci," ajouta-t-il en sortant un pli cacheté de sa tunique. "Ce laissez-passer te donnera un accès libre au palais durant toute la cérémonie d'investiture qui a lieu cette nuit. Se faire remarquer avec les nobles, c'est bien ce pourquoi les gitans comme toi viennent ici, non ?"
Le brun dû dissimuler un sourire, songeant aux richesses qui l'attendaient à l'intérieur du palais, au lourd trésor royal caché dans ses murs que lui, Aoi, pourrait bien alléger de quelques pièces. Le nomade hocha la tête et déposa furtivement la bague dans la main tendue de Reita, s'assurant que sa caravane ne l'avait pas vu troquer leur plus grand bien. Le capitaine hocha la tête et adressa un signe aux guetteurs qui gardaient le passage, puis la petite troupe de gitans franchit les majestueuses arches de pierre qui menaient à la cité de Kagami et enfin, le silence revint sur le désert, seulement troublé par les rires et les chants de la ville qui fêtait son nouveau roi.
Seuls deux hommes ne partageaient pas cet enthousiasme. L'un était retourné à son balcon, admirant la nuit et l'autre approchait de sa chambre, soucieux, tenant entre ses doigts une bague qui portait un bien lourd secret.
