Posté le : 24 Décembre 2013. I told you sooooo.


Disclaimer : Ron Cowen et Daniel Lipman qui ont su recréer l'univers Queer As Folk à la sauce américaine et ont pu nous offrir une nouvelle version des personnages ainsi que de leurs interactions. Mais aussi un énorme merci à J.K. Rowling qui a créé l'univers Harry Potter. Curieusement, je mélange les deux univers, même s'il n'y aura pas de magie. Je prends uniquement les personnages, les caractères que j'imagine qu'ils ont (ou plutôt auraient dans ce cadre) et voilà ! J'ai pris un plaisir monstre à mêler les deux, à trouver des corrélations entre des choses qui n'existent pas. J'espère réellement que vous aimerez cette histoire parce que je suis emballée par le projet et j'y ai souvent pensé ces derniers temps. C'est mon premier vrai crossover sur ce site, du coup, j'ai trop la pression, duh !

Couples : Blaise Zabini x Théodore Nott et Brian Kinney x Justin Taylor.

Quelques précisions : L'histoire se situe quelques mois après la fin de la saison 5 de Queer As Folk, donc si vous ne l'avez jamais vue et comptez un jour le faire, passez votre chemin au risque d'être spoilé(e) sur certains évènements que je rappellerai au cours de l'intrigue. En plus de ça, il y aura quelques anachronisme par rapport à la série. Il serait trop difficile pour moi de recontextualiser tout ça dans les années 2000-2005. Je préfère donc utiliser l'année 2013-2014 comme repère chronologique. J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop de ce choix scénaristique relevant d'une crise aiguë de flemmardise. Ah, et j'ai failli oublier : le titre provient d'une chanson de Queen « Don't Stop Me Now ». And by the way, la présentation des dialogues sort un peu de ce que je fais d'ordinaire. Pour cette fic j'ai décidé d'opter pour les guillemets comme à l'américaine. Je voulais faire un test et voir comment je pouvais faire etc. Perso, je trouve ça assez sympa pour insérer des éléments sans constamment revenir à la ligne. À part ça, je n'ai pas de bêta donc soyez indulgent(e)s !


Musiques : 01. Satellite – TV On The Radio. 02. Personal Jesus – Marilyn Manson. 03. Esta Noche – Azealia Banks. 04. Hit & Run – Lana Del Rey. 05. 6 Underground – Sneaker Pimps. 06. The Devil is a Lie – Rick Ross ft Jay Z. 07. Power – Kanye West. [Désormais vous pouvez trouver mes playlists sur YouTube. Mon compte est : MoreDWould]


A Sex Machine ready to reload

CHAPITRE I :

« Burning Desire : Chocolate and Vanilla, swirl, swirl... »

« J'ai rencontré Dieu cette nuit. Et il s'appelle Brian Kinney », Justin Taylon, in. Queer as Folk, saison 1, episode 1

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« Once you go black, you never go back » – a famous line which means when you get your pussy fucked by a black dick, you're gonna be so loose that you'll never go back to white, asian, latino etc. [Urban Dictionnary]

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« Bordel, où est ma putain de dose de caféine ? »

Pour quelques grammes de Stevia dans son café, Brian Kinney était prêt à tuer. Son assistant – Théodore Nott (et non pas Théodore Schmidt) – l'avait appris bien à ses dépens au cours de sa formation à Kinney Industry. La première mise en garde qu'il avait reçue de la part de la secrétaire fut : « Et surtout, surtout, n'oublie pas le café de Brian. Un sachet de Stevia, tu ne remues pas. Il aime bien le faire tout seul. Le prendre tous les matins au Starbucks serait un plus. C'est ça ou la pipe pour avoir une promotion dans le coin. » Théodore avait refusé de jouer de sa mâchoire pour allonger son contrat au sein de l'entreprise. Il avait donc religieusement servi le café de Brian Kinney pendant cinq mois en espérant qu'il se souvienne de son prénom. Chose perdue.

En sortant de l'université Carmegie-Mellon avec un master degree en publicité et management, Théodore s'était attendu à tout sauf à en être réduit à prendre les appels pour un personnage à l'égo aussi surdimensionné que celui de son patron. Kinney Industry était l'une des sociétés ayant fait un partenariat avec sa faculté et Théo était tombé tout droit dans le panneau. Il avait signé pour un an et le bout du tunnel semblait loin ; extrêmement loin... Du bout des doigts, Théodore repoussa la cup de frappuccino face à Brian qui l'attrapa puis s'enferma dans son bureau sans le moindre salut.

« De mauvais poil ? »

C'était Théodore. Enfin, l'autre Théodore. Ici, tout le monde l'appelait Ted. Il avait essayé de draguer Théo un nombre incalculable de fois et sans une once de subtilité. Il soupçonnait même Brian de s'amuser de la situation. De temps à autre, le jeune assistant le voyait ricaner depuis l'autre côté de la baie vitrée dès que Ted rôdait d'un peu trop près de son bureau. Ça avait commencé par une blague stupide : « C'est drôle, on a le même prénom », avait graveleusement suggéré Ted, en diète de sexe depuis près de quinze mois, « Je suis certain qu'on se trouvera plein d'autres points communs. En tout cas, bienvenu dans l'équipe ! » Théodore avait grimacé en serrant poliment sa main moite. Il savait quelque part que Ted se masturbait quotidiennement pour évacuer toute la frustration d'être entouré du matin au soir de sex-symbols.

Théodore faisait partie de cette jeune équipe dynamique au physique plutôt avantageux. Ici, de nombreux chefs d'entreprises, commerciaux et futurs actionnaires défilaient. Il était donc essentiel que tout le monde ait une tenue irréprochable. Théodore avait été choisi à la tête (ou au fessier, les critères de Brian étant tous subcentrés). Il leva son visage agréable vers son alias et le sourire de Ted s'élargit considérablement.

« Comme toujours », répondit Théo en quittant des yeux sa page Wikipédia sur les vertus de la Stevia. « Tu as passé un bon week-end ? »

Théodore posa la question plus par automatisme que par réel intérêt. Il n'écouta pas la moitié de ce que son interlocuteur avait à lui raconter à propos du délicieux agneau laqué à l'armagnac qu'il avait préparé hier soir afin de déguster la trilogie du Parrain en solitaire. Théodore, les bras croisés sur la pile de dossiers, hocha de la tête et fit quelques moues dubitatives qu'il avait apprises avec un photographe de mode. C'était ce qui avait fait craquer Brian lors de son entretien. Ça et ses yeux revolver qui transperçaient la chair aussi durablement qu'une AK-47. Ted semblait conquis de l'attention que son collègue lui portait.

« … Je pourrai t'en faire profiter, un de ces jours », proposa d'une manière faussement innocente ce cher Ted. « Ce n'est pas très sain de manger sandwich sur sandwich au bureau. Je suis capable de te faire des gnocchis au pesto dont tu me diras des nouvelles en moins d'une heure... »

Théodore arqua un sourcil. S'agissait-il d'une sorte de, mmh, rendez-vous ? Un rapide coup d'oeil à la baie vitrée lui suffit pour comprendre que Ted était envoyé par Brian en personne. Il lui avait sûrement bourré le crâne pour lui faire croire qu'il avait un ticket. C'était raté. Ted devait bien avoir le double de son âge. Il se voyait mal dîner avec (autrement que d'une manière amicale ou professionnelle), lui tenir la main ou même l'embrasser.

« … Ma mère disait toujours que pour contenter un homme il faut lui donner à manger. Et mes invités repartent toujours sans pouvoir reboucler leur ceinture »

Il éclata d'un petit rire gras et forcé très déplaisant aux oreilles. Le téléphone sonna. Sauvé par le gong. Théodore lui accorda un sourire indulgent et décrocha :

« Kinney Industry à l'appareil. »

Il y eut un silence puis un profond soupir de lassitude.

« Je voudrai parler à cet enculé de Brian Kinney »

Cette voix était grave, sensuelle et hérissait les poils. Ce n'était pas la première fois que Théodore tombait sur une voix aussi sexy au bout du fil. Kinney Industry embauchait tout un tas de mannequin vocaux pour former leurs prototypes de publicités. Mais celle-ci eut un impact dingue sur Théodore qui se mordit la lèvre inférieure. Lui aussi était à court de sexe pour s'emballer juste pour quelques décibels. Il se racla la gorge après avoir été refroidi par le regard humide d'espoir de Ted.

« Est-ce que je peux avoir un nom pour vous annoncer ? » demanda-t-il.

L'homme soupira de plus belle et Théodore était certain qu'il était mentalement en train d'énumérer toutes les insultes qu'il connaissait.

« Dites-lui Zabini. Ça suffira. »

« Mmh, très bien. Je vous mets en relation avec son cabinet. »

Théodore appuya sur la touche attente puis se tourna vers Ted.

« Tu sais qui est Zabini, toi ? »

Ted blêmit considérablement et parut tout à coup affolé.

« Z-Zabini ? C'est lui au téléphone ? » (En guise de réponse, Théodore haussa vaguement des épaules) « C'est un tout nouvel investisseur pour la Kinney. Pété de thunes. Il lance sa propre chaîne de télévision et il veut que Brian s'occupe de sa promotion. Ce mec-là n'aime pas attendre. »

Aussitôt, Théodore transféra l'appel à Brian qui cessa aussitôt de siroter paisiblement son frappuccino agrémenté de Stevia. L'appel semblait très important, car Brian changea d'attitude et commença à faire les cent pas. Ted avait recommencé son babillage, l'empêchant de se concentrer. Théodore espérait secrètement de savoir lire sur les lèvres.

« … En fait, le secret pour les gnocchis c'est l'étape de... »

Il n'écoutait même pas et ne se donnait plus la peine de faire semblant. Ted l'ennuyait. C'était franchement désagréable de l'entendre piailler des compliments à longueur de journée tandis que ces derniers rebondissaient sur lui sans jamais l'atteindre.

En fait, si Théodore pouvait illustrer sa ''relation'' avec Ted en un procédé scientifique, cela serait certainement quelque chose comme le poivre et le liquide vaisselle. Ted – avec son petit côté propret et aseptisé – serait le liquide vaisselle. Théodore était le poivre, sans l'ombre d'un doute. Lorsqu'on plaçait dans un récipient du poivre à la surface de l'eau, ce dernier s'étalait un peu partout de façon homogène. Mais dès qu'une seule goutte de liquide vaisselle entrait à son contact, le poivre fuyait à toute jambe et se réfugiait au bord. C'était chimique. Entre Ted et lui, ça ne pouvait marcher.

« Un instant, s'il te plaît », pria Théodore en le faisant taire tandis que Ted jacassait à propos des trois nouveaux sirupeux qu'il avait gagné aux enchères sur Ebay.

Quand il se tut, la voix de Brian prit en ampleur et il distingua quelques mots :

« Non, non je ne suis pas prêt à réduire mes honoraires de sept pourcents... New York ? Qu'ils aillent se faire foutre New York ! … Ouais, et alors ? … Je te parie ce que tu veux que... Zabini, t'es qu'un connard. Tout le monde le sait et ton projet ne vaut pas un clou... Tu deales de la merde. Ne t'attends pas à des annonceurs autres que ceux des pompes funèbres pendant tes pages pub... J'en ai rien à cirer de tes deadlines, tu t'es foutu dans la merde seul... Concept ?... Non, mais, t'as pas saisi ce que j'étais en train de te dire, là. Je ne réduis pas mes frais. »

Se rendant compte que sa conversation était suivie à son insu, Brian referma brutalement le léger instercise de la baie vitrée puis tira les stores. Comme s'il sortait brutalement d'une rêverie, Ted sautilla puis prononça :

« Beaucoup de comptes à régler au département comptabilité. Ça n'arrête pas. »

Théodore le regarda s'éloigner avec autant d'intérêt qu'un pansement que l'on arrachait. Il retourna consulter sa page Wikipédia : ''La faible teneur en glucides de la Stevia en fait un ingrédient alimentaire alternatif au saccharose. De plus, son effet négligeable sur le taux de glucose dans le sang le met au rang d'édulcolorant compatible avec les régimes pour diabétiques et hypoglycémiques''.

À force de ne servir que de secrétaire au rabais pour Brian Kinney, Théodore avait perdu sa verve pour le travail bien fait, son ingéniosité et son goût pour le défi. Sa première année dans la vie active l'avait plongée dans un no man's land de désespoir et de gouffre. Personne ne l'avait préparé à ça après ses années palpitantes à courir le campus universitaire. Le téléphone clignota deux fois en rouge, signe que la conversation était terminée. Théodore ferma les yeux d'anticipation, comme une proie qui savait qu'elle allait se faire se déchiqueter.

« Je peux savoir ce que vous foutiez à m'espionner ? », rugit Brian en désignant de son index la baie vitrée. « Je vous ferai dire que ce qui se passe dans mon bureau ne vous concerne pas. Et si j'ai besoin de quelqu'un pour prendre des notes du moindre de mes faits et gestes, je me serai marié, c'est clair ? »

Théodore roula des yeux, n'osant absolument rien ajouter. Le mariage était un sujet sensible chez son patron. Il y a de ça moins d'un an, il avait fait sa demande à son fiancé et lui avait même offert un gigantesque manoir. Tout du moins, c'était ce que les cancans du service des relations humaines colportaient.

Il s'appelait Justin. Brian avait posé son genou à terre en un ultime geste désespéré. Une fois, il avait dit avec détachement qu'il était bien content de ne pas s'être marié, que sa vie aurait été trop fade et différente de celle qu'il avait aujourd'hui. Mais Théodore n'était pas dupe. Il pouvait deviner au léger voilement dans ses yeux que jamais le thumpa-thumpa des boîtes de nuit ne pourrait combler le vide dans son cœur. Alors Théodore acquiesça docilement.

« Bien, je donne une soirée ce soir. Pour ce connard de Zabini. Ça sera chez moi. J'imagine que vous avez toujours mon adresse ? »

Oh que oui ! La dernière fois que Théo avait mis les pieds du côté de son loft, il avait surpris son patron en plein threesome tandis qu'il devait déposer une pile de dossiers. C'était un souvenir plutôt embarrassant et à la fois sacrément émoustillant.

« Venez avec quelque chose d'un peu plus classe. Ne dites pas un mot à votre petit-ami Ted. Je me charge moi-même des invitations ».

Théodore lui envoya un regard noir. Il savait bien pourquoi Brian l'invitait plutôt qu'un autre. Théodore connaissait tous les noms des affiliés de l'entreprise. Souvent, il passait ses soirées légèrement en retrait et les lui soufflait à l'oreille d'une manière très discrète. Tout ça parce que Brian était strictement incapable de se souvenir de l'identité des gens qu'il croisait.

Il retourna dans son bureau puis Théodore en profita pour fouiller la banque de données de l'entreprise. Ses doigts tapèrent le mot « Zabini ». Neuf cent trente-six résultats. Il cliqua sur le premier lien : « Blaise Zabini, d'origine italo-éthiopienne, a reçu cette année le prestigieux prix américain Madam C. J. Walker pour la création de sa chaîne câblée Zion. Dégageant à la fin du second trimestre des bénéfices s'échelonnant entre cinq et sept millions de dollars en seulement huit mois de longévité, la Zion Compagnie s'assure déjà des jours heureux après un lancement fulgurant et retantissant grâce à ses campagnes publicitaires racoleuses. Mr Zabini – héritier d'un des empires du dimants en Afrique subsaharienne du côté de son père, et d'un musée de pièces de hautes coutures du côté de sa mère – compte dans sa start-up plus d'une cinquantaine d'employés recrutés dans les MBA et universités les plus prestigieuses du monde. »

Théodore cliqua au hasard sur le cinquième lien, attiré par me mot-clef ''sexy'' qui se réfléchissait en gras : « Blaise Zabini a été élu par le magazine QG USA la personnalité la plus sexy de la ville de Pittsburgh, devant de redoutables concurrents tels Queen Porter ou Brian Kinney. Le jeune homme a eu la chance d'avoir un excellent quinté grâce au code génétique hautement suffisant... »

En regardant la photo en légende, qu'il réussit à agrandir, Théodore constata que ''hautement suffisant'' était un doux euphémisme pour qualifier le physique de Zabini. Ce mec était bandant. Juste bandant. Ses yeux légèrement en amandes semblaient moqueurs et reflétaient une sorte de supériorité quasi royale. Un peu comme si ce mec se disait : « J'ai du pedigree, les gars. Débarrassez le plancher ». Sa peau brune, tirant vers un ocre rouge, était parfaite.

Théodore était si médusé qu'il cru être avalé par son siège tant il fondait devait cette plastique de rêve. Il croisa les doigts pour que le restant de son corps soit tout aussi prometteur que le buste affiché par l'encadré photo. Se sentant espionné par-dessus son épaule (Il détestait ce plateau de bureaux ouverts les uns sur les autres), Théodore ferma rapidement la base de données et effaça le mot « Zabini » de sa table de recherche.

Ooo

Le soir même, Théodore arriva au loft de Brian avec un léger retard. Les embouteillages de Pittsburgh pouvaient être redoutables. L'endroit était déjà presque plein et un morceau d'Indie s'échappait depuis les enceintes en chrome. Il se faufila parmi une pléthore de jeunes garçons plus ravissants les uns que les autres. Toute la haute société queer de la ville était là. Brian ne mettait pas les petits plats dans les grands. Théodore dut tendre le coup pour l'apercevoir. Il s'approcha suffisamment pour qu'il le voie et Brian lui fit signe qu'il n'avait pas besoin de lui pour le moment.

Les mignons étaient là, dociles, alignés contre le mur, à attendre qu'on les invite à danser. Théo ne se sentait pas à l'aise dans cette ambiance suffocante et pleine de faux-semblant. Il avait l'impression – ou peut-être était-ce parce qu'il traînait un peu trop dans Pittsburgh la nuit – d'agir d'une façon similaire qu'aux mecs près des bois. Un peu comme une branche de figues à peine mûres que l'on pourrait cueillir sans réaliser le moindre effort.

Théodore ne se souvenait même plus pourquoi il avait fini par accepter cette invitation (hormis l'argument massif ''Zabini''). Sans doute son subconscient qui, parfois, voulait se la jouer cool et intégré. Ce n'était pas le cas. Théo ne serait jamais ni l'un, ni l'autre. Il était juste... Théo. Et c'était déjà pas mal.

Pour s'occuper les mains, il tenait une bouteille d'eau gazeuse à peine entamée. Il préférait clairement le soda, mais il ne voulait pas contrarier les goûts de Brian. Alors Théo but – ou plutôt trempait ses lèvres dans – son Orezza sans broncher. Il bougeait la tête au rythme de tubes inconnus, qui pourtant n'avaient aucun secret pour Hermione. Cette dernière souriait tellement qu'on apercevait ses dents proéminentes.

Hermione avait mis la paire de stiletto orange à bout doré qu'elle avait déniché dans une friperie lundi dernier. C'était un peu aussi leur fête à ces chaussures. Elles avaient mérité d'être baladées après avoir passé des années entières dans un tiroir poussiéreux. Théo n'aimait pas Hermione. Mais il adorait ses escarpins. Si Théo avait été un peu plus dingue et aux tendances transformistes, il l'aurait sans doute poussé par terre pour les lui piquer avant de s'enfuir avec en courant. Il ne le fit pas. Théo se contenta d'observer Hermione balancer la tête de gauche à droite, entraînant sa longue queue de cheval dans ses mouvements débiles.

Théo brisa la ligne des doms Juan et autres catherinettes du vendredi soir et alla déposer sa bouteille parmi la forêt de Heineken, Perrier et Orezza décapsulées. Et c'est là qu'il le vit : Blaise Zabini venait d'arriver, avec une bonne heure de retard. Quelques personnes le regardèrent un peu trop longuement pour que cela soit simplement mis sur le compte de la curiosité ou de la politesse. Théodore était certain d'en faire partie.

Zabini prit moins de temps pour détecter la présence de Brian. Il était au bar, comme d'habitude. Un truc dans son attitude fit tout à coup réaliser à Théo que Brian et Blaise se connaissaient déjà depuis pas mal de temps. Peut-être malgré eux, mais c'était bien le cas. Brian le regarda progresser parmi la foule avec un sourire en coin. Ils ne se serrèrent pas la main et restèrent un moment sans même s'accorder le moindre regard.

En traversant la pièce, Théodore évita soigneusement, lui aussi, tout contact visuel avec Lui. Lui c'était le feu, le déchaînement, la destruction. D'un point de vue strictement physique, Il était ce que Théo aimait le plus en ce bas monde et, pour une raison étrange n'appartenant qu'à la logique humaine, il préférait battre en retraite. Théo ressentit un trop-plein d'émotions dès qu'Il se mit à danser. Dans ses gestes, à travers sa sensualité déconcertante mêlée de naturelle, se dégageait une puissance électrisante. Théo sut, au plus profond de ses tripes, qu'il était tombé raide dingue de son corps.

Les néons à technologie intuitive de Brian passèrent du blanc opaque au bleu électrique tandis que le tempo de Esta Noche emplissait le loft : « He wanna taste the cinnamon too. Sex is a race, I'm winning it too. I'm a rude bitch but I like gentlemen, who spends dividends, benjis, residuals too. When he, put in it, not remembering you. Who's is girlfriend, never a clue, what ? » C'était bizarre parce que là, s'il n'était pas plongé dans cet univers, jamais Théodore n'aurait pu soupçonner que les termes d'un contrat d'au moins sept chiffres s'effectuait juste sous ses yeux. On aurait plutôt dit une fête de night-clubber et cadres dynamiques à la recherche de sensations, après une semaine particulièrement harassante.

Théodore ne savait pas trop quel était son rôle dans ce pandémonium. Pour se donner un alibi, il se creusa une place sur le dancefloor, trinquant avec des gens qu'ils ne connaissaient absolument pas. Partenaires ou adversaires, il s'en fichait royalement. En faisant un tour sur lui-même, Théodore croisa les yeux de Zabini. Il continua à bouger en rythme de la musique puis lui offrit son dos. Théo sentit des mains sur ses hanches et un corps se presser contre le sien. L'odeur de Zabini était particulièrement excitante et Théo s'amusa à bouger ses fesses contre son bassin avec un sourire coquin sur les lèvres.

Il savait que sa chartre du parfait petit employé l'empêchait de se livrer à des contacts prolongés avec des futurs souscrivants de la Kinney. Mais... quelque chose lui disait que si on devait amadouer Zabini avant une signature, c'était par là qu'il fallait débuter. Théo faisait strictement son job. Rien d'autre qu'une relation purement professionnelle entre deux adultes tout à fait sérieux et appliqués dans leur carrière respective. « You know this world is mean. Nothing's for free, Money and Technology. »

Les paroles lui passaient complètement au-dessus de la tête, Théo étant trop concentré sur le langoureux frottage qu'il était en train d'effectuer depuis près de deux couplets et un refrain. Il pouvait presque sentir Zabini légèrement durcir. Le sourire de Théo s'élargit, victorieux. Il ne se retourna pas pour savourer son succès, absolument certain qu'il rosirait de honte en croisant son regard, ses inhibitions revenant au galop.

La chanson se termina trop vite à son goût, remplacée par une plus lente et suggestive du mode aléatoire. L'alchimie se brisa et Théo fut contraint d'offrir son visage plutôt que sa nuque à Zabini. Ce dernier semblait satisfait de leur petit échange et le gratifia d'un regard troublant. Il se redirigea vers le bar que n'avait toujours pas quitté Brian, celui-ci n'ayant pas manqué une seconde de leur petit spectacle.

Cette fois, Théodore reconnut la mélodie : c'était ''6 Underground'' de Sneaker Pimps. Il se fraya un chemin parmi la foule qui affluait encore depuis la porte ouverte du loft, afin de laisser pénétrer un peu d'air de ce mois sec de Novembre. La queue pour les toilettes était ahurissante. Quatre types se partageaient un coin de miroir (l'un vérifiant l'état de ses lentilles, un autre sniffant un ersatz de crystal meth et les deux derniers flattaient leur ego en corrigeant des imperfections imaginaires).

Théodore attendit, le souffle court, qu'ils débarrassent le plancher pour boire de l'eau et s'en versa un peu sur son front brûlant. Il ne savait pas trop s'il avait chaud à cause de l'ambiance ou de son excitation croissante. Sans doute un mélange des deux.

Il retourna vers les festivités et vit que Brian lui faisait un signe de main. Zabini était là, fixant d'un air ennuyé le mur comme s'il était un ingénieur des travaux publics inspectant les lieux avant de livrer le projet. Zabini devait sans doute trouver le loft de Brian très bas de gamme s'il était aussi pété de thunes qu'on le racontait.

« Je te confie Zabini », lança Brian en haussant la voix afin de se faire entendre par-dessus la sono démente. Cette apparente familiarité donnait à Théodore la furieuse envie de rire. « Blaise a le contrat chez lui », ajouta son patron, « Il va le signer ce soir, selon les termes sur lesquels on était tombé d'accord au téléphone. Tu vas chez lui le récupérer. »

Théodore papillonna des paupières. Depuis quand était-il coursier en plus d'être secrétaire et cafetière officielle du grand manitou ? Blaise vida son verre d'un trait puis quitta le bar. Brian lança un regard insistant à Théo puis le poussa à sa suite. Derrière eux, les couples se rapprochaient d'une manière un peu trop sensuelle pour que cela soit approuvé par la bienséance.

Zabini l'attendait dans l'ascenseur et rabattit la barrière dès que Théodore eut mit un pied à l'intérieur. Il se sentait piégé, comme un animal pris dans un étau. Les notes de Never Ever s'échappaient toujours du loft de Brian de manière étouffée. Plus ils descendaient, plus on avait l'impression que cette chanson provenait du fond des eaux. Zabini sortit une cigarette et l'alluma. Il en tendit une à Théodore.

« Non, je... je ne fume pas, désolé »

Zabini arqua un sourcil.

« Y'a pas de quoi être désolé », grommela-t-il, la clope coincée entre ses lèvres. « Désolé de quoi ? De ne pas partager le cancer avec moi ? Au fait, c'est quoi ton prénom ? Brian était incapable de me le dire. »

Cela le surprit à peine.

« Théodore. »

Zabini acquiesça et exhala un nuage de fumée puis ils arrivèrent au rez-de-chaussée. Juste devant l'immeuble était garée une Maserati Gran Cabrio grise métallisée. Bien évidemment, c'était la sienne. Théodore ouvrit la portière puis mit sa ceinture en pensant soudainement aux psaumes délivrés par La Vierge Britney Spears : « You want a hot body ? You want a Bugatti ? You want a Maserati ? You better work, bitch ! » Théo était prêt à mettre sa main au feu que Zabini avait déjà tout ce qu'une michtoneuse de ce milieu pouvait rêver. Et ça, sans même travailler.

Il mit le contact et l'autoradio. Il l'éteignit d'agacement et s'élança. Ils longèrent la Monongahela. Le fleuve reflétait dans l'eau les petits carrés scintillants des fenêtres des buildings, un peu comme une estampe de jaune, blanc et vert fluo étirés sur des dizaines de mètres. Zabini ne prononça pas un mot durant toute la traversée du Golden Triangle. Il ne prêta pas non plus une très grande attention aux autres usagers, se croyant sans doute seul sur la route. La voiture de luxe finit par se garer au pied d'un grand hôtel et Zabini confia ses clefs à un larbin de service.

« Par-là », dit-il inutilement à Théodore en désignant du menton les portes de l'établissement.

Théodore n'était pas très familier des hôtels. Il avait vu suffisamment de documentaires pour savoir que tout ce qu'il s'y passait restait à jamais un secret profondément enterré, mais il avait l'impression que l'hôtel était un mot lourdement connoté. Un espace en constant balancement entre le voyeurisme et la confidentialité. Le black-out du personnel hôtelier se devait être sans faille pour des gens qui, comme Zabini, y réglait leur petite affaire en catimini. Il appuya d'abord sur le bouton numéro douze, puis finalement sélectionna le dix-sept.

« Je me trompe toujours, c'est pas possible ».

Théodore eut un sourire crispé.

« Vous... mmh, vous réglez souvent des affaires ici ? »

Dès qu'il eut prononcé cette phrase, Théo le regretta amèrement. Il savait que Blaise savait ce qu'il insinuait. C'était foutu.

« Si je suis dans un hôtel, c'est tout simplement parce que je n'ai pas de maison à Pittsburgh », résuma-t-il. « Je ne suis pas d'ici. Et je ne pense pas que Brian apprécierait que je joue sur son terrain de chasse. »

« Ah », réussit à dire Théodore.

Les doubles portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur un palier contenant trois suites. Zabini pénétra dans celle de droite. L'espace était entièrement tourné vers la baie qui ruisselait de prismes lumineux en cette heure avancée de la nuit. D'ici, il pouvait même voir les courbes du stadium. Le contrat était sur la table-basse et Théodore remarqua que Zabini ne l'avait ni parapher, ni signer. Il leva ses yeux bleus vers lui.

« Je me disais que ça pouvait attendre... qu'on pouvait faire autre chose, avant. »

Théodore s'approcha. S'il avait su que son poste à Kinney Industry prévoyait qu'il couche de temps à autre avec des hommes canon, il était tout à fait volontaire pour les heures sup non rémunérées. Zabini effaça la distance entre eux et esquissa un geste pour l'embrasser, sembla se raviser quelques secondes, avant de fondre sur ses lèvres.

Théo ne comprenait pas pourquoi Brian ne l'avait pas fait lui-même. Être contre Zabini était loin – très loin – d'être une expérience désagréable. Pendant un instant, Théodore se demanda ce qu'il foutait là, à répondre aux baisers de ce mec comme si c'était le dernier de toute sa chienne de vie. Il ne le faisait pas pour le contrat. Ça, il s'en battait les reins. Mais il le faisait pour lui. Parce qu'il en avait eu terriblement envie dès l'instant où la voix de Zabini avait vibré au téléphone. Théo passa ses bras autour de son cou et joua un moment avec sa langue puis mordilla ses lèvres. Ils se regardèrent un moment.

« Brian court à sa perte », susurra Zabini. « Embaucher des personnes juste pour leur cul, y'a rien de plus autodestructeur ».

Théodore rigola légèrement.

« Tu veux goûter à la bombe ? », glissa Théo au creux de son oreille tout en déposant ses mains sur ses fesses.

Ce fut au tour de l'autre de rire. Il le serra dans ses bras et recommença à l'embrasser avec légèrement plus de fougue que tout à l'heure. Ses doigts passèrent sous son pull, joua avec sa ligne de poils, son nombril et trouva la boucle de sa ceinture. Zabini le tira avec contre son entrejambe et grogna de frustration brute. Ce son eut pour seul effet de donner envie à Théo de se cramponner contre lui et que tous leurs vêtements disparaissent d'un seul coup, comme par enchantement.

Les yeux de Théodore s'écarquillèrent quand il senti des doigts étrangers défaire le bouton et la fermeture de son pantalon. Il fit tomber la veste de Zabini à ses pieds. Ce qui était excitant là-dedans, c'est que Théo ne connaissait que son nom. Il ne voulait rien demander et d'ainsi passer pour le dernier des losers. Et puis, ce n'était ni le moment, ni l'endroit. Théodore s'en contrefichait de ce que pouvait bien fabriquer Zabini de son existence. D'ici quelques heures, ils n'auraient même plus à s'adresser la parole. Zabini repartira d'où il était venu et Théo tracerait sa route vers Kinney Industry avec un contrat fraîchement signé. Il n'avait besoin de rien d'autre.

« Qu'est-ce que tu préfères ? », interrogea Zabini d'une voix brisée et teintée par le plaisir.

« Tout. », dit-il en picorant sa bouche de baisers, « Absolument tout. »

Contre sa bouche, Zabini semblait ravi d'avoir carte blanche. Il fit valdinguer ses chaussures à l'autre bout de la chambre et fit glisser son pantalon le long des cuisses tandis qu'un hit interplanétaire de Lenny Kravitz résonnait depuis les baffles situées le long de la tête de lit qu'ils approchaient dangereusement. Théodore chuta sur le matelas, la cage thoracique se soulevant précipitamment. Zabini se plaça à califourchon sur lui et le stimula manuellement avec langueur avant de le cajoler avec sa bouche. Théo virait losing-control.

N'en pouvant déjà plus, il commença à gémir et haleter. Zabini ouvrit un préservatif et, au lieu de le placer sur son propre membre, le déroula sur celui de Théodore avant de s'empaler progressivement dessus. Ne s'attendant pas du tout à cela, Théo laissa échapper un petit cri de surprise avant de se mordre les lèvres de honte et de délectation. Il était certain de pouvoir jouir immédiatement en sentant Blaise le chevaucher avec une expression partagée entre plénitude et volupté. De temps à autre, il le sentait se contracter lors de légers spasmes incontrôlables au gré de ses soulèvements de bassins allant de plus en plus loin, le poussant dans ses derniers retranchements.

Théo gémit plus fort, submergé par le moment et les sensations diffuses se répandant dans chaque nerf, chaque centimètre cube de peau. Il caressa allègrement la verge imposante de Zabini recouverte d'une fine pellicule de liquide séminal. Théodore fit l'effort surhumain de ne pas fermer les yeux pour garder en tête cette image tandis que son corps se tendait. Son rythme cardiaque s'affola tout à coup et Blaise s'arcbouta sur lui et laissa exploser son orgasme peu de temps avant Théodore. Celui-ci se sentait merveilleusement bien, le souffle court.

Ses jambes s'engourdissaient et il voulut les replier, mais il craignit que cela soit interprété par Zabini comme un vulgaire : « J'ai eu ma dose, dégage. » Au lieu de ça, il commença à caresser son torse composé d'un délicieux alignement d'abdominaux. Zabini eut l'air d'ouvrir la bouche pour dire quelque chose, puis se ravisa. Il se contenta de se retirer puis ramena les cuisses de Théodore sur ses épaules en un sourire prédateur, après avoir enfilé un préservatif à son tour. Les paupières de Théo s'alourdirent lorsqu'il le sentit progresser en lui. Il soupira de ravissement.

La cadence devint de plus en plus soutenue. Entre ses cils s'accrochaient des larmes de luxure. Le visage de Blaise se confondait avec le lustre à pampilles accroché au plafond. Il l'entoura d'abord d'un halot argenté, puis, progressivement, juste un cercle de lumière éblouit Théodore. Lorsque Zabini haleta, Théodore eut l'impression que son ventre contre le sien brûlerait tout sur son passage, tel un cracheur de feu. Spasmodiquement, Théo lui griffa les épaules, le dos, les hanches. Le temps se mit à couler sur eux, et, dans un dernier coup de rein, il cria. Théodore éclata aussitôt de rire, surpris de ses réactions aussi disproportionnées. Il se cacha le visage entre ses mains et Zabini écarta ses doigts.

« Je t'ai trouvé », chantonna-t-il d'une voix faussement enfantine.

Théodore continua de rire stupidement et préféra mettre cela sur le compte de l'alcool. Ah ouais, il n'avait rien bu, hormis de l'eau gazeuse. Pathétique. Théo se redressa sur ses avant-bras et l'embrassa langoureusement, l'attirant vers lui grâce à ses jambes nouées autour de ses hanches. Il avait la ferme intention de prolonger le contact le plus longtemps possible, jusqu'à ce l'aurore mêlée à la nue recouvre leur corps dévêtu. Lentement, Zabini roula sur le côté, heureux. Pendant un moment, aucun des deux n'osa briser le silence : Théo ne savait pas quel genre d'homme post-coïtal Zabini était.

« Ça fait longtemps que tu bosses pour Brian ? »

« Quelques mois », répondit-il en détendant ses articulations.

« C'est un putain de tyran, hein ? »

Théo ne dit rien. Il savait que les ragots allaient d'une personne à une autre à la vitesse d'une étoile filante. Il accorda un sourire à Zabini qui interpréta cela comme une affirmation.

« Je n'aimerai pas travailler pour lui », reprit-il. « Il est bon, c'est sûr. Même très bon. Mais il jure un peu trop par les préceptes de Mark Twain. Du genre : ''ils ne savaient pas que c'était impossible alors ils l'ont fait''. Ce mec n'a pas de limite. Il se croit invincible sur le marché. Je pensais pareil que lui et ça ne m'a pas empêché de me casser la gueule au passage » Théodore ne voulait pas parler boulot. C'était même le cadet de ses soucis. « Tu as couché avec Brian ? »

La question eut le mérite de le déconcerter. S'il avait couché avec Brian ? Il préférerait laisser un alligator l'enlacer plutôt que ça. L'abus de Brian Kinney était dangereux pour la santé. Tout le monde à Pittsburgh le savait. Pourquoi devait-il déroger à la règle ? Les quelques personnes qui avaient osé espérer de Brian un tant soit peu d'affection après une baise acharnée s'était brûlée les ailes tel Ycare. Théo ne voulait pas calciner les siennes en volant trop près du soleil. Coucher avec Brian était de la pure autodestruction.

« Non », répondit-il simplement.

« Non parce que tu n'en as pas eu besoin ou non parce qu'il ne t'a pas encore remarqué ? »

« Le fait qu'il ne puisse pas me plaire semble si incongru que ça ? »

« Assez, oui. C'est un point de vue très original, mais je l'accepte et le partage. », rétorqua Zabini en traçant des sillons sur sa peau à l'aide de son doigt. « Il a dû tenter de t'approcher. »

« Je n'ai pas envie de parler de lui en dehors de mes heures de travail », trancha-t-il. « C'est... C'est juste lourd, là, tu vois ? »

En lui jetant une oeillade, Théo comprit brusquement l'intérêt de Zabini pour sa vie privée : il était la cible d'un espionnage industriel. Il quitta le lit tandis que Zabini était toujours allongé sur le côté, son sourire ravageur ne le quittant jamais.

« J'ai dit quelque chose de mal ? », tenta-t-il avec une moue innocente.

Théodore enfila rapidement ses sous-vêtements, son pantalon puis lui balança le contrat à la figure.

« Que tu signes ou pas ça ne changera pas grandement mon salaire à la fin du mois, donc ne t'imagine pas plus important que tu ne l'es déjà, ok ? Je veux juste une réponse pour pouvoir me tirer chez moi. »

« La politesse voudrait que tu me remercies pour avoir pris ton pied », fit remarquer l'autre en tirant un stylo d'hôtel de la table de chevet.

« La politesse voudrait qu'on n'ait pas à écarter les cuisses pour clôturer un contrat. »

« C'est sûr qu'il n'y a rien de plus orgasmique qu'une bonne vieille poignée de main », grommela Zabini d'un air distant en signant chacune des pages. « C'est fait »

« Et vous voulez des félicitations avec ? » supposa Théo en tirant le contrat vers lui.

« C'est drôle », prononça-t-il en quittant à son tour le lit, absolument nu, « Je m'étais imaginé que ça serait à moi de jouer des pieds et des mains pour te foutre dehors »

« Je n'avais pas envie de vous donner cette peine »

« Tu me revouvoies ? »

« On ne se reverra plus, de toute manière. Je veux dire, je vous croiserai peut-être une ou deux fois lorsque vous irez dans le bureau de Brian. Pas plus. Autant reprendre les bonnes vieilles habitudes. » Il s'avança vers Zabini et lui serra la main « C'était un véritable plaisir de traiter avec vous ». Il déposa ses lèvres sur sa joue puis s'en alla, le contrat sous le bras.

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Note : Gniark, la fin du chapitre 1. J'espère que vous avez bien aimé jusqu'ici. Faites-moi part de toutes vos impressions (bonnes comme mauvaises). J'ai vraiment hâte d'avoir quelques feedback, même si je suppose qu'ils ne seront pas très nombreux vu l'univers sur lequel j'ai décidé d'écrire. Je me contenterai de votre amour virtuel, mes chatons. Forever young, zabnott on my skin, D.