Note: Encore un très court one shot qui a d'abord été écrit en anglais, pour le "Delight in Dean Comment Fic Meme" sur spngenlove. Le défi était "embouteillage".

Disclaimer: Rien ne m'appartient, je ne fais aucun profit!

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Dehors, il fait une chaleur infernale, et Dean sait de quoi il parle. Il fait aussi très chaud à l'intérieur, pour être honnête, et ça fait une éternité qu'ils n'ont pas avancé d'un pouce. À tel point que certaines personnes sont sorties de leur voiture et cassent la croûte sur le bord de la route.

La sueur coule le long du visage de Dean, et quand il se lèche les lèvres, il peut en sentir le sel. Elle coule aussi dans son dos, colle son t-shirt à sa peau et au cuir de son siège. Il a ouvert les vitres, mais il n'y a pas le moindre souffle d'air à l'extérieur, alors ça a pour seul effet de lui ramener l'odeur étouffante des fumées de pot d'échappement à la tronche. Le volant est brûlant, presque insupportable au toucher.

Dean n'est absolument pas d'humeur pour ces conneries.

Sam est replié sur lui-même, blotti contre la portière, ses yeux sont fermés, mais Dean ne pense pas qu'il dorme. La nuit a été rude, pour Sam, et tout de suite il est probablement assommé par un mal de crâne. Dean a horreur de voir son frère comme ça, il a horreur de la chaleur, bordel, même sa putain de voiture lui fait horreur.

Désolé, bébé, je le pense pas vraiment, je te jure.

Dean se met impulsivement à klaxonner avec colère. Immédiatement, il est entouré par les bruits de klaxon des autres voitures, par solidarité, ou peut-être pour lui dire de se la fermer.

Sam sursaute, laisse échapper un petit cri, et Dean sent un pincement de culpabilité.

« Désolé, frangin, s'excuse-t-il à voix basse.

- Dean…, gémit Sam.

Dean reconnaît le ton, il sait que Sam a envie de lui demander de faire que ça s'arrête, mais qu'il se retient parce qu'il est adulte, maintenant, un chasseur imposant et impitoyable, et qu'il n'a plus besoin de son grand frère, n'est-ce pas ?

« Essaie de dormir, Sam », soupire-t-il.

Il reçoit un grognement en réponse, et Sam met un bras en travers de ses yeux pour les protéger des rayons éblouissants du soleil. Il a l'air tellement jeune, à l'instant, que Dean sent son cœur se serrer si fort que c'en est douloureux.

Il pousse un nouveau soupir, et penche la tête en arrière. Un mal de tête taillé sur mesure pour lui est en train de monter, et s'ils ne bougent pas dans les cinq prochaines minutes, il va y avoir un meurtre, de préférence bien sanglant.

Il aperçoit un officier de police sur le bord de la route, et il l'appelle. L'homme s'approche. Il est immense, avec une barbe épaisse qui donne chaud à Dean rien que de le regarder.

« Oui ? s'enquiert l'homme.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Il y a eu un accident, à quelques kilomètres de là.

- Oh. Des blessés ?

- Deux gamins ont été tués.

- Merde, fait Dean, parce qu'il faut bien qu'il dise quelque chose, mais en réalité il est trop fatigué pour ressentir quoi que ce soit.

- Ouais. » L'homme reste silencieux un instant. « Mais ça a recommencé à avancer, là-bas. » Il a un brusque sourire, et c'est peut-être à cause de la barbe, mais ça lui donne un air carnivore. Dean contient un frisson de malaise, mais il a conscience d'être totalement parano et que cet homme n'est rien de plus qu'un homme.

« Soyez patient, monsieur, poursuit l'officier. Vous en voyez presque le bout.

- D'accord, merci.

- De rien. »

L'homme lui adresse un hochement de tête en guise d'au revoir.

« C'est presque fini, Sammy, annonce Dean d'une voix réjouie une fois que l'officier est parti.

- Mmh, ok », marmonne son frère.

Vous en voyez presque le bout. C'est que cet homme a dit.

Si seulement c'était vrai, songe Dean.