Un décès dans la famille
Titre : A death in the family
Auteur : Norah Rose
Traductrice : Azweig
Statut de l'histoire : terminée (14 chapitres)
Statut de la traduction : en cours (4/14 chapitres)
Rythme de publication : un chapitre tous les lundis.
Note de l'auteur : Salut à tous ! Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas investie dans l'écriture d'une histoire mais maintenant qu'il n'y a plus de nouveaux épisodes de Sherlock à voir j'ai besoin de passer du temps avec ces adorables personnages. C'est ma première histoire dans le fandom Sherlock et j'espère que je rends justice à cette série car je l'adore, réellement. Sentez-vous libre de me laisser savoir ce que vous en pensez et retrouvez-moi sur Twitter pour discuter ! Et, bien entendu, je ne possède rien du tout. Bien que je le voudrais.
Juste un avertissement, cela pourrait devenir un slash explicite. A certains moments, ça pourra être lu comme une amitié profonde. Je ne suis honnêtement pas sûre jusqu'où tout cela conduira. Nous verrons bien. Je posterai certainement un avertissement avant un chapitre particulièrement explicite.
Note de la traductrice : Bonjour à tous et à toutes ! Je suis heureuse de vous présenter ma première traduction sur ce site ! Je me lance aujourd'hui pour permettre aux lectrices françaises de découvrir les meilleures fanfictions anglaises et élargir les petits fandoms tels que Sherlock BBC qui méritent d'être connus plus largement en France ! Bonne lecture !
Un avertissement préliminaire aux anglicistes qui auront lu ou liront la fanfiction en anglais : ma traduction peut paraître assez éloignée du texte original mais j'essaye de ne jamais m'écarter du sens général. Etant anglophone, je traduis par induction (je serais ravie d'expliquer ces subtilités aux passionnées !). Relativement à la note de l'auteur, je précise que cette histoire est effectivement un slash, avec une relation homosexuelle explicite entre les deux personnages principaux, et non pas une amitié virile profonde.
Chapitre 01
L'appel qui changea tout arriva à 17h32, un mardi. Sherlock et John venaient juste de boucler une affaire particulièrement épuisante. Le suspect en question les avait entrainés dans une course-poursuite autour de la ville qui avait eu un John haletant à l'usure. Même Sherlock, qui succombait rarement à l'épuisement physique du corps, était clairement fatigué comme il gisait affalé en travers du canapé, tenant son téléphone collé au visage. John était en train de travailler à l'article de l'enquête qu'il posterait sur son blog lorsqu'il reçut un appel téléphonique d'Harriet.
Il aurait répondu s'attendant à la même mise-à-jour mondaine sur la vie de sa sœur, mise-à-jour qu'il recevait régulièrement. Elle aurait semblé soucieuse de le tenir informé, même s'il n'y avait aucun doute qu'elle voulait seulement quelqu'un avec qui pester de ses problèmes. Au lieu de cela, John se retrouva avec une douleur aveuglante et un mal de tête lancinant battant à ses tempes. Il se leva de son fauteuil et se précipita dans la salle-de-bain, désespéré de trouver un endroit où Sherlock ne pourrait pas étudier le moindre de ses faits et gestes.
Il se sentit malade, littéralement vide, et pourtant son estomac menaçait de rendre son contenu. Il se pencha au-dessus de la cuvette des WC, s'ordonnant de respirer et de combattre les larmes qui lui étaient montées aux yeux. Ses jambes menaçaient de céder sous lui et il tomba à genoux. La culpabilité le submergea telle une vague. Cela faisait des mois, presque une année même, qu'il n'avait pas parlé à son père et il n'en aurait maintenant plus jamais l'opportunité.
Ils étaient si semblables, exactement les mêmes, disaient les gens. John avait toujours été le portrait craché de son père. Avec l'âge, ils étaient simplement devenus plus ressemblants encore. Ils avaient des heurts constamment, comme seules deux personnes identiques peuvent en avoir, mais avec le temps ils n'avaient finalement éprouvé plus que du respect l'un pour l'autre. Il n'y avait pas de familiarité, en aucune manière, et il n'y avait pas de chaleur, mais il y avait néanmoins du respect.
Une attaque cardiaque l'avait emporté. Selon Harry, ça a été instantané, si soudain que sa pauvre mère n'avait même pas pu réagir avant qu'il ne soit parti. Roger Watson avait une santé de fer. Chaque docteur qu'il avait consulté lui avait dit. Il était actif, toujours à se promener dans son petit jardin et à faire de la marche. John visitait rarement ses parents mais lorsqu'il le faisait, son père l'avait toujours enrôlé de force dans ses aventures au-delà de la modeste propriété familiale. Une santé de fer, et pourtant une putain d'attaque cardiaque l'avait emporté sans avertissement d'aucune sorte.
John leva la main à son front et souhaita pouvoir stopper la sourde douleur dans sa tête avec un simple toucher. Les funérailles auraient lieu samedi. John devait partir tout de suite, demain matin même. Sa mère devait être brisée. Elle devait être brisée en un million de petits morceaux. Elle devait avoir besoin de lui.
Son esprit retourna à l'homme dans le salon. Sherlock. Il devait en parler à Sherlock. Il devait parler à Sherlock, faire ses affaires et partir. Sherlock. Affaires. Partir. Sherlock. Affaires. Partir.
Il avait atteint un état d'engourdissement. Il était totalement insensibilisé. Son esprit repassait les mêmes mots en boucle. Parler à Sherlock. Il est temps de parler à Sherlock.
Il trébucha hors de la salle-de-bain, s'appuyant au mur du couloir, son seul soutien alors que sa jambe menaçait de l'envoyait s'écraser au sol une fois encore. Psychosomatique ou non, sa jambe faisait des siennes et il avait besoin d'un soutien.
Lorsqu'il arriva finalement jusqu'au salon il trouva Sherlock debout, les yeux grand ouverts, le dévisageant avec une expression neutre. « Quelque chose s'est passé, » songea-t-il, son front se plissant légèrement alors qu'il examinait John.
Sherlock s'avança d'un pas vers John et lui jeta un coup d'œil hâtif.
« Tu as pleuré… » Dit-il, ses yeux remplis de ce que John, s'il ne le connaissait pas mieux, aurait appelé de la compassion à l'état brut. Sherlock fixa les yeux rouges de John comme si l'idée que le médecin puisse verser une larme était la chose la plus ridicule qu'il ait imaginé.
John prit une profonde inspiration et rompit le contact visuel avec Sherlock. Sherlock continua de parler, ses mots se déversant avec empressement, comme son violon le faisait lors de nombreuses nuits sans lune. A cet instant, au lieu du son des cordes, c'était la profonde mélodie d'informations qui emplissait les oreilles de John.
« Tu as pleuré. Tu ne pleures pas. Tu ne pleures jamais. Tu ménages ta jambe, tu la ménages grandement en fait. Le tremblement, » il arrêta de parler brusquement et se plaça à côté de John pour tirer sa main dans son champ de vision. John ignora la chaleur et la douceur de la main de Sherlock. Son tremblement était revenu mais dans la main de Sherlock, cela disparut presque instantanément. Il ignora tout cela. C'était une réaction physique. Le toucher pouvait être calmant. C'était simplement un fait.
Sherlock attrapa son regard pendant un instant et sembla comprendre que John était en plein combat intérieur. Il fit courir son pouce sur la main de John une fois de plus avant de la laisser retomber doucement le long de son corps.
« Ton tremblement s'est emporté. » Il jeta un œil aux jambes de John. « Tu t'es agenouillé ou tu es tombé agenouillé, plus probablement, à cause de ta jambe dans la salle de bain. Ça devait être devant les toilettes. Un contrecoup émotionnel. Tu ne montres aucun signe de maladie. Tu n'as pas mentionné d'embarras interne ou agi de manière inhabituelle. Tu as répondu au téléphone, sans pourtant rouler des yeux. Tu t'attendais donc un appel de routine. Routine. Ça devait être Harriet alors. Pleuré… Tu as pleuré. Quelqu'un est mort. Quelqu'un de proche. Probablement un parent si l'on se base sur… »
« C'est bon, Sherlock. Assez. » John ne pouvait pas entendre ses mots calculés et froids plus longtemps. John n'était pas d'humeur à être impressionné par les talents de Sherlock en science de la déduction. « Mon père, » dit-il dans un soupir. « Mon père est mort. Il, euh… Attaque cardiaque. » Dire ces mots à voix haute les rendaient définitifs et John ne voulait pas craquer en face de Sherlock, autant pour son propre bien et pour le bien de son ami. Sherlock ne devait pas savoir comme gérer ce genre d'émotion.
L'expression de Sherlock s'adoucit visiblement. « Je suis désolé, John. » Dit-il délicatement, s'éloignant de John pour atteindre son téléphone sur la table.
« Ouais, euh, » John passa ses doigts sur sa lèvre supérieure et observa Sherlock qui commençait à taper un message sur son portable. « Je vais devoir partir demain, Sherlock. »
« Pour les funérailles. Évidemment. » Dit Sherlock calmement.
John fit un abrupt signe de tête.
« Bien sûr. Nous devrions commencer à faire nos affaires alors. » Soudainement, Sherlock était debout et dépassait John en direction de sa chambre.
John pivota pour lui demander : « Nous ? » Sherlock se stoppa et se retourna pour faire face au médecin.
« Je viens avec toi, bien entendu. » Sherlock était impassible, comme si aucune autre idée n'avait jamais traversé son esprit. « J'ai juste envoyé un message à Mycroft à propos de notre virée. La voiture sera là demain matin. »
La bouche de John s'ouvrit à cause du choc sans qu'il ne puisse s'en empêcher.
« Ecoute, tu n'as pas besoin de faire ça. Sherlock, je n'ai jamais attendu de toi que tu… » John soupira, cherchant ses mots. Sherlock l'avait jeté dans une conversation qu'il n'avait pas prévu d'avoir. Il était en territoire inconnu. « Je sais que ce n'est pas le genre de choses que tu… Et je ne serai pas du tout fâché contre toi si tu restes ici. »
Sherlock pencha légèrement la tête sur le côté. « Si tu ne veux pas que je vienne, tu n'as qu'à me le dire. »
« Sherlock. Non, ce n'est pas ça… » John buta sur les mots, essayant de trouver un moyen de s'exprimer correctement. « C'est juste qu'il y aura des émotions et des mondanités et que ce n'est juste pas ton truc. Et tu n'as jamais rencontré mon père. Je n'attends rien de toi. »
« Je t'ai rencontré toi, John. Nous sommes amis, non ? »
« Nous sommes amis, » acquiesça John.
« De bons amis ? »
« Oui Sherlock. »
« Alors je viens avec toi. Nous vivons ensemble et nous travaillons ensemble. Je devrais connaître ta famille au cas où un événement arriverait et où nous aurions besoin de leur aide. Et je serai là pour toi. Tu as besoin d'un soutien émotionnel. »
John, contre toute attente et malgré le fait que sa soirée ait été complètement affreuse, John ne put retenir un imperceptible sourire narquois. Mais l'expression de Sherlock resta grave. Il ne plaisantait pas du tout. Non, bien sûr qu'il ne plaisantait pas.
« Mon soutien émotionnel alors, » répliqua John avec un petit hochement de tête. « Bien. D'accord. » Il attrapa le regard de Sherlock pendant un moment silencieux avant qu'ils ne se dirigent vers leurs chambres respectives pour préparer leurs affaires.
Je tiens à préciser que j'ai eu l'autorisation de l'auteur pour traduire et publier cette histoire; tous les commentaires que vous laisserez seront traduits et envoyés à Norah Rose. Pour toutes informations sur l'auteur, son profil est dans mes favoris.
Merci de votre lecture et à lundi prochain!
