Disclaimer: Tous les personnages et les lieux appartiennent à JK Rowling....sniff sniff
Rating: R, parce que Draco et Ginny se détestent beaucoup moins que ce qu'on pense...
Summary: Draco et Ginny se retrouvent coincés ensemble...les pauvres. Finiront-ils par s'entre-tuer? [classé R pour DMGW] Envoyez-moi plein de review si vous en voulez plus!
Une injustice monumentale
Ginny regarda l'horloge de la salle commune alors que ses amis éclataient de rire en regardant Fred et George qui marchaient en canard, les poings serrés, la tête enfoncée dans leurs épaules et la mine stupide et renfrognée, les faisant ainsi ressembler de manière suspecte à ces deux idiots de Crabbe et Goyle. Ce spectacle ne l'intéressait pas le moins du monde ; ses frères l'avaient tellement répété durant l'été que Ginny le connaissait déjà par cur.
Elle soupira avec résignation en s'apercevant que sa retenue allait débuter dans quelques minutes. Elle profita de l'hilarité générale pour s'éclipser et se rendre rapidement au bureau de McGonagall. Ginny se dit avec amertume que cette retenue était une injustice monumentale. Elle avait pourtant répété à McGonagall que les oreilles, le museau, les moustaches et les dents de lapin qui étaient apparus sur Courtney Parkinson, la petite sœur de Pansy, n'étaient que le résultat involontaire d'un sortilège de transfert auquel elle avait été obligée de s'exercer sur ordre de McGonagall elle-même. Cette dernière n'avait pas semblée convaincue du tout, sans doute à cause du fou rire que Ginny ne pouvait contrôler en lui racontant ce qui s'était passé. Même maintenant, la pauvre avait du mal à ne pas éclater de rire en repensant aux yeux exorbités de Courtney lorsqu'elle s'était aperçue qu'elle possédait désormais une petite queue ronde et poilue.
Ginny eut besoin de tout le contrôle et la concentration qu'elle possédait pour réprimer un nouveau fou rire et ouvrir la porte du bureau de McGonagall. Ce qu'elle y vit lui fit cependant perdre toute envie de rire.
Un jeune homme blond lui tournait le dos, appuyé contre le dossier de sa chaise, les mains derrière la tête et les pieds sur le bureau du professeur. Draco Malfoy dans toute son arrogance.
- « Toi? Ici? » lui demanda-t-elle avec plus de surprise et moins de dégoût que ce qu'elle ne l'aurait souhaité.
Il se tourna légèrement vers Ginny et elle remarqua que le premier bouton de sa chemise était défait et que sa cravate était légèrement desserrée. Tellement Serpentard, se dit-elle avec un dédain qui ne pouvait camoufler la pointe d'admiration qui perçait son esprit.
- « Oh! s'exclama Malfoy avec le ton de surprise le plus faux que Ginny ait jamais entendu; ce qui n'était pas peu dire, puisqu'elle vivait avec Fred et George. Mais voici la dernière de la plus importante lignée de ratés que la communauté magique ait jamais connue! Au fait, j'ai toujours voulu te demander, ajouta-t-il en reprenant son habituelle voix traînante. Es-tu vraiment si détestable que ça? Parce que, pour que tes parents arrêtent de surpeupler la planète, il a fallu que tu leur coupes l'envie de continuer. J'étais pourtant certain qu'ils étaient partis pour atteindre la vingtaine. Enfin, après tout, sept petits Weasley, c'est déjà plus que ce qu'une personne normale peut endurer. »
Ginny, qui était restée à la porte, sentit ses doigts se crisper sur la poignée, qu'elle agrippait désormais avec une telle force que ses jointures en étaient blanches. Elle se sentit rougir de colère des pieds jusqu'à la tête. Comment osait-il?! Elle lâcha brusquement la poignée qu'elle envoya valser derrière son dos en s'avançant vers Malfoy. La petite poignée, n'ayant guère d'autre choix, entraîna avec elle le reste de la porte, qui claqua sauvagement sans même faire sourciller le Prince de Serpentard. Ginny s'approcha dangereusement de lui et Malfoy eut l'espace d'une seconde l'impression qu'elle allait le frapper. Cette idée le fit sourire intérieurement. Cependant, Ginny ne se laissa pas aller à sa première impulsion, qui avait été, bien entendu, d'arsener une bonne gifle au grossier personnage, se laissa tomber sur la chaise à côté de lui et regarda ses ongles d'un air dégagé.
- « Hummm...dit-elle d'un ton on ne peut plus indifférent. Peut-être. Mais toi, Malfoy, tu es fils unique, non? Imagine à quel point tes parents ont dû regretter de t'avoir puisqu'ils n'ont jamais retenté l'expérience. »
Du coin de l'œil, elle observa la réaction de son interlocuteur. Il remit ses pieds sur le sol et baissa les bras, troquant sa perpétuelle expression de supériorité pour une nouvelle, celle-là remplie d'une haine et d'un mépris profonds. Il se tourna vers Ginny, qui n'eût d'autre choix que de lui faire face.
- « Si jamais tu oses redire cela, lui murmura-t-il entre les dents, je te jure que je te ferai regretter le jour de ta naissance. »
Malfoy continuait de la regarder fixement. Non mais pour qui se prenait-elle, cette traître à son sang, pour lui dire des avanies de la sorte? Ginny, trop heureuse d'avoir touché sa corde sensible, détourna le regard, affichant un air à la fois triomphant et supérieur et se plaça dans la position exacte dans laquelle se trouvait Malfoy quelques instants auparavant.
- « Miss Weasley, je vous prie de bien vouloir ôter vos pieds de mon bureau. »
La voix de MacGonagall emplit la pièce alors qu'elle ouvrait la porte pour se rendre vers les deux étudiants. Ginny vira au rouge pour la seconde fois en moins d'une dizaine de minutes et s'assit convenablement sur sa chaise. Malfoy, qui avait sans peine remarqué son trouble, laissa lentement un sourire se dessiner sur ses lèvres, et une expression malveillante emplissait ses yeux alors qu'il laissa échapper un son qui se voulait être un éclat de rie camouflé. Décidément, cette fille était vraiment pathétique.
- « Mr Malfoy, aurais-je sans m'en apercevoir dit quelque chose de particulièrement drôle? » lui demanda McGonagall d'un ton sec en le regardant par dessus ses lunettes d'un air sévère, comme si elle avait lu dans ses pensées, et s'assit à son bureau.
Malfoy reprit son expression détachée et supérieure et se tourna vers le professeur de métamorphose en murmurant un faible « Non, Professeur. »
- « C'est bien ce que je pensais. »
Ginny, malgré toute sa bonne volonté, ne put s'empêcher de grimacer un semblant de sourire. Aussitôt, McGonagall se tourna vers elle et elle s'empressa de le camoufler en se mordant la lèvre inférieure. Après cette série de réprimandes, McGonagall roula les yeux, prit une bouffée d'air qu'elle expira longuement. Jeunesse inconsciente, songea-t-elle avec un doux mépris.
- « Vous êtes tous les deux ici pour exécuter des heures de retenue. Malheureusement, je ne pourrai pas rester avec vous durant cette période. Cependant, ajouta-t-elle en haussant le ton, voyant leurs mines réjouie, vous ne serez pas laissés sans surveillance. Vous devrez me copier les textes qui sont devant vous et vous ne pourrez sortir que lorsque vous aurez tous deux terminé. Si jamais vous essayez de vous éclipser avant d'avoir fini, je serai avertie à la seconde même où vous franchirez le seuil de la porte. Je vous souhaite donc de passer un agréable moment, et je vous prie de bien vouloir m'excuser; j'ai des choses importantes à discuter avec le directeur. »
Elle se leva et sortit rapidement de son bureau, leur jetant un dernier regard d'avertissement avant de fermer la porte. Ginny regarda avec désespoir le travail qu'elle devait accomplir. Le « texte » donc parlait McGonagall était en fait une véritable encyclopédie. Elle ouvrit la première page avec appréhension et découvrit à grand regret que le sujet du « texte » n'était autre que l'énumération de toutes les catastrophes magiques reliées à la mauvaise utilisation d'un sortilège de transfert à travers les âges. Comment avait-elle pu être assez stupide pour penser qu'elle se sortirait indemne de cet « accident »? Ginny se sentit rougir légèrement. Oui, d'accord, peut-être avait-elle délibérément visé Courtney, mais elle ignorait entièrement ce qui allait se produire.
Elle essaya discrètement de voir quel sujet traitait le livre que Malfoy regardait avec dégoût et découragement. Elle ne parvint pas à déchiffrer l'écriture se trouvant sur la couverture poussiéreuse, mais remarqua avec un certain pincement au cœur que le texte de Malfoy était légèrement plus court que le sien. Cette constatation l'emmena vers une autre question qui n'avait jusqu'alors pas eu le temps de lui traverser l'esprit : pourquoi était-il en retenue? Il n'était définitivement pas du style de Malfoy de chahuter durant les cours, surtout pas durant celui de McGonagall. Qu'avait- il bien pu faire qui lui avait mérité une retenue? Peut-être les rumeurs qui circulaient à son sujet étaient vraies. Peut-être qu'il passait vraiment son temps dans le dortoir des filles de Serpentard. D'après ce qu'elle avait entendu, leurs dortoirs n'étaient même pas séparés. Peut-être s'était-il fait prendre, cette fois. Non, se dit-elle avec raison. Dans ce cas-là, Rogue et non McGonagall aurait eu à lui infliger une punition et Ginny doutait fort que Rogue aurait puni Draco Malfoy pour une raison aussi frivole que batifoler avec les filles. À bien y penser, elle doutait même qu'il le punirait pour quoi que ce soit.
- « Pas que je veuille t'aider, Weasley, mais tu ferais bien de commencer, lui dit Malfoy d'une voix doucereuse. Après tout, si on ne peut sortir que lorsqu'on aura tous les deux terminé, il vaudrait mieux que tu t'y mettes tout de suite. Je ne tiens pas à passer la nuit ici en ta compagnie. »
Non, c'est vrai, tu préfèrerais la passer avec Pansy! Cette pensée prit Ginny par surprise, comme si quelqu'un d'autre l'avait pensée à sa place. Elle espéra seulement que dans son élan, elle ne l'avait pas dite à voix haute. Mais l'avertissement de Malfoy la tira de sa rêverie et elle commença à écrire. Depuis la nuit des temps... Humm, ça commence bien, pensa- t-elle avec une certaine ironie...les sorciers et les sorcières de partout...Est-ce que Malfoy passait vraiment ses nuits avec les filles de Serpentard?
- « Tu crois qu'ils ont une aventure? »
En sursautant au son de la voix masculine, Ginny fit une grosse tache d'encre sur son parchemin. Avait-il lu dans ses pensées?
- « Pardon? s'étrangla-t-elle. - McGonagall et Dumbledore, dit Malfoy d'un ton exaspéré. Crois-tu qu'ils couchent ensemble? »
Ginny fit une grimace de dégoût. Quelle sorte d'esprit tordu avait-il pour imaginer de pareilles horreurs?
- « Certainement pas, lui dit-elle avec hauteur. Ils sont beaucoup trop... vieux »
Ginny savait pertinemment que la raison qu'elle venait d'invoquer n'était qu'une lamentable excuse. Elle ne voulait cependant pas penser au fait que des professeurs comme McGonagall et Dumblebore puissent avoir une affaire sentimentale...ensemble. Malfoy haussa les épaules et retourna à sa copie. Ginny essaya de faire de même, mais l'image qu'il avait mise dans sa tête ne pouvait désormais plus en sortir. À bien y penser, la jeune fille réalisa que le directeur et la professeur de métamorphose passaient beaucoup de temps ensemble. Beaucoup trop de temps. Elle se sentit frémir des pieds à la tête et essaya de chasser l'image perturbante de son esprit.
- « Et toi, tu couches avec quelqu'un? »
Cette fois, ce fut l'encrier entier qui se répandit sur son parchemin. Elle le regarda avec une expression qui mêlait la surprise, le dégoût et l'horreur, ce à quoi Malfoy ne put s'empêcher d'esquisser un léger sourire. Ginny détourna le regard et se concentra à faire disparaître la mare d'encre qui se trouvait sur ce qui aurait dut être sa copie. Plus que fier de trouble qu'il lui causait, le jeune homme émit un ricanement amusé.
- « Tu n'as pas répondu à ma question, Weasley. »
Ginny sentait à présent ses mains trembler légèrement à la fois de colère, de gêne et de contrariété. Elle les aplatit sèchement sur sa table et regarda Malfoy dans les yeux.
- « Tout d'abord, j'aimerais te faire savoir que j'ai un prénom. Ensuite, ta question est extrêmement personnelle et je refuse d'y répondre! » lui dit-elle avec fureur avant de revenir à sa copie, qu'elle avait à peine commencée. Non mais, vraiment! Quel culot!
Malfoy se demanda quelles étaient les limites de la petite rouquine et ravala en sourire suffisant.
- « Quoi? demanda dit-il, l'air innocent. Tu as peur que j'aille dire à tout le monde que Michael et toi ne l'avez pas encore fait? »
Cette fois, c'en était trop! Ginny se leva et se mit à hurler d'une manière qui horrifiait tous les Weasley mâles, puisqu'elle lui faisait terriblement ressembler à Molly.
- « Malfoy, espèce de petite fouine albinos! Tu n'as AUCUN droit de passer de commentaire désobligeant sur ma vie personnelle et sentimentale? Tu as compris? »
Elle était rouge de fureur devant un Malfoy impassible. Il n'avait pas bougé de sa chaise et la fixait d'un air insolent.
- « Je te ferai savoir, Ginny, que moi aussi j'ai un prénom, et que, lorsque je fais un reproche à quelqu'un, je m'arrange pour ne pas lui faire ce que je lui reproche », lui dit-il avec un sourire des plus ironiques.
Et vlan!
Le coup était parti de lui-même. Ginny avait levé la main et avait envoyé à Malfoy une gifle cuisante. Tant pis pour la retenue, tant pis pour les réprimandes, tant pis pour tout! Elle le fixait, l'air terrifiant, grimacer de douleur et porter une main à sa joue gauche. Avant qu'elle ait eu le temps de dire quoi que ce soit, Ginny vit le vit se lever d'un bond et sentit ses lèvres sur les siennes. Elle le repoussa de toutes ses forces, le regarda un instant, abasourdie, honteuse presque, et le gifla de plus belle. Cette fois, il fut bien obligé de réagir.
Rating: R, parce que Draco et Ginny se détestent beaucoup moins que ce qu'on pense...
Summary: Draco et Ginny se retrouvent coincés ensemble...les pauvres. Finiront-ils par s'entre-tuer? [classé R pour DMGW] Envoyez-moi plein de review si vous en voulez plus!
Une injustice monumentale
Ginny regarda l'horloge de la salle commune alors que ses amis éclataient de rire en regardant Fred et George qui marchaient en canard, les poings serrés, la tête enfoncée dans leurs épaules et la mine stupide et renfrognée, les faisant ainsi ressembler de manière suspecte à ces deux idiots de Crabbe et Goyle. Ce spectacle ne l'intéressait pas le moins du monde ; ses frères l'avaient tellement répété durant l'été que Ginny le connaissait déjà par cur.
Elle soupira avec résignation en s'apercevant que sa retenue allait débuter dans quelques minutes. Elle profita de l'hilarité générale pour s'éclipser et se rendre rapidement au bureau de McGonagall. Ginny se dit avec amertume que cette retenue était une injustice monumentale. Elle avait pourtant répété à McGonagall que les oreilles, le museau, les moustaches et les dents de lapin qui étaient apparus sur Courtney Parkinson, la petite sœur de Pansy, n'étaient que le résultat involontaire d'un sortilège de transfert auquel elle avait été obligée de s'exercer sur ordre de McGonagall elle-même. Cette dernière n'avait pas semblée convaincue du tout, sans doute à cause du fou rire que Ginny ne pouvait contrôler en lui racontant ce qui s'était passé. Même maintenant, la pauvre avait du mal à ne pas éclater de rire en repensant aux yeux exorbités de Courtney lorsqu'elle s'était aperçue qu'elle possédait désormais une petite queue ronde et poilue.
Ginny eut besoin de tout le contrôle et la concentration qu'elle possédait pour réprimer un nouveau fou rire et ouvrir la porte du bureau de McGonagall. Ce qu'elle y vit lui fit cependant perdre toute envie de rire.
Un jeune homme blond lui tournait le dos, appuyé contre le dossier de sa chaise, les mains derrière la tête et les pieds sur le bureau du professeur. Draco Malfoy dans toute son arrogance.
- « Toi? Ici? » lui demanda-t-elle avec plus de surprise et moins de dégoût que ce qu'elle ne l'aurait souhaité.
Il se tourna légèrement vers Ginny et elle remarqua que le premier bouton de sa chemise était défait et que sa cravate était légèrement desserrée. Tellement Serpentard, se dit-elle avec un dédain qui ne pouvait camoufler la pointe d'admiration qui perçait son esprit.
- « Oh! s'exclama Malfoy avec le ton de surprise le plus faux que Ginny ait jamais entendu; ce qui n'était pas peu dire, puisqu'elle vivait avec Fred et George. Mais voici la dernière de la plus importante lignée de ratés que la communauté magique ait jamais connue! Au fait, j'ai toujours voulu te demander, ajouta-t-il en reprenant son habituelle voix traînante. Es-tu vraiment si détestable que ça? Parce que, pour que tes parents arrêtent de surpeupler la planète, il a fallu que tu leur coupes l'envie de continuer. J'étais pourtant certain qu'ils étaient partis pour atteindre la vingtaine. Enfin, après tout, sept petits Weasley, c'est déjà plus que ce qu'une personne normale peut endurer. »
Ginny, qui était restée à la porte, sentit ses doigts se crisper sur la poignée, qu'elle agrippait désormais avec une telle force que ses jointures en étaient blanches. Elle se sentit rougir de colère des pieds jusqu'à la tête. Comment osait-il?! Elle lâcha brusquement la poignée qu'elle envoya valser derrière son dos en s'avançant vers Malfoy. La petite poignée, n'ayant guère d'autre choix, entraîna avec elle le reste de la porte, qui claqua sauvagement sans même faire sourciller le Prince de Serpentard. Ginny s'approcha dangereusement de lui et Malfoy eut l'espace d'une seconde l'impression qu'elle allait le frapper. Cette idée le fit sourire intérieurement. Cependant, Ginny ne se laissa pas aller à sa première impulsion, qui avait été, bien entendu, d'arsener une bonne gifle au grossier personnage, se laissa tomber sur la chaise à côté de lui et regarda ses ongles d'un air dégagé.
- « Hummm...dit-elle d'un ton on ne peut plus indifférent. Peut-être. Mais toi, Malfoy, tu es fils unique, non? Imagine à quel point tes parents ont dû regretter de t'avoir puisqu'ils n'ont jamais retenté l'expérience. »
Du coin de l'œil, elle observa la réaction de son interlocuteur. Il remit ses pieds sur le sol et baissa les bras, troquant sa perpétuelle expression de supériorité pour une nouvelle, celle-là remplie d'une haine et d'un mépris profonds. Il se tourna vers Ginny, qui n'eût d'autre choix que de lui faire face.
- « Si jamais tu oses redire cela, lui murmura-t-il entre les dents, je te jure que je te ferai regretter le jour de ta naissance. »
Malfoy continuait de la regarder fixement. Non mais pour qui se prenait-elle, cette traître à son sang, pour lui dire des avanies de la sorte? Ginny, trop heureuse d'avoir touché sa corde sensible, détourna le regard, affichant un air à la fois triomphant et supérieur et se plaça dans la position exacte dans laquelle se trouvait Malfoy quelques instants auparavant.
- « Miss Weasley, je vous prie de bien vouloir ôter vos pieds de mon bureau. »
La voix de MacGonagall emplit la pièce alors qu'elle ouvrait la porte pour se rendre vers les deux étudiants. Ginny vira au rouge pour la seconde fois en moins d'une dizaine de minutes et s'assit convenablement sur sa chaise. Malfoy, qui avait sans peine remarqué son trouble, laissa lentement un sourire se dessiner sur ses lèvres, et une expression malveillante emplissait ses yeux alors qu'il laissa échapper un son qui se voulait être un éclat de rie camouflé. Décidément, cette fille était vraiment pathétique.
- « Mr Malfoy, aurais-je sans m'en apercevoir dit quelque chose de particulièrement drôle? » lui demanda McGonagall d'un ton sec en le regardant par dessus ses lunettes d'un air sévère, comme si elle avait lu dans ses pensées, et s'assit à son bureau.
Malfoy reprit son expression détachée et supérieure et se tourna vers le professeur de métamorphose en murmurant un faible « Non, Professeur. »
- « C'est bien ce que je pensais. »
Ginny, malgré toute sa bonne volonté, ne put s'empêcher de grimacer un semblant de sourire. Aussitôt, McGonagall se tourna vers elle et elle s'empressa de le camoufler en se mordant la lèvre inférieure. Après cette série de réprimandes, McGonagall roula les yeux, prit une bouffée d'air qu'elle expira longuement. Jeunesse inconsciente, songea-t-elle avec un doux mépris.
- « Vous êtes tous les deux ici pour exécuter des heures de retenue. Malheureusement, je ne pourrai pas rester avec vous durant cette période. Cependant, ajouta-t-elle en haussant le ton, voyant leurs mines réjouie, vous ne serez pas laissés sans surveillance. Vous devrez me copier les textes qui sont devant vous et vous ne pourrez sortir que lorsque vous aurez tous deux terminé. Si jamais vous essayez de vous éclipser avant d'avoir fini, je serai avertie à la seconde même où vous franchirez le seuil de la porte. Je vous souhaite donc de passer un agréable moment, et je vous prie de bien vouloir m'excuser; j'ai des choses importantes à discuter avec le directeur. »
Elle se leva et sortit rapidement de son bureau, leur jetant un dernier regard d'avertissement avant de fermer la porte. Ginny regarda avec désespoir le travail qu'elle devait accomplir. Le « texte » donc parlait McGonagall était en fait une véritable encyclopédie. Elle ouvrit la première page avec appréhension et découvrit à grand regret que le sujet du « texte » n'était autre que l'énumération de toutes les catastrophes magiques reliées à la mauvaise utilisation d'un sortilège de transfert à travers les âges. Comment avait-elle pu être assez stupide pour penser qu'elle se sortirait indemne de cet « accident »? Ginny se sentit rougir légèrement. Oui, d'accord, peut-être avait-elle délibérément visé Courtney, mais elle ignorait entièrement ce qui allait se produire.
Elle essaya discrètement de voir quel sujet traitait le livre que Malfoy regardait avec dégoût et découragement. Elle ne parvint pas à déchiffrer l'écriture se trouvant sur la couverture poussiéreuse, mais remarqua avec un certain pincement au cœur que le texte de Malfoy était légèrement plus court que le sien. Cette constatation l'emmena vers une autre question qui n'avait jusqu'alors pas eu le temps de lui traverser l'esprit : pourquoi était-il en retenue? Il n'était définitivement pas du style de Malfoy de chahuter durant les cours, surtout pas durant celui de McGonagall. Qu'avait- il bien pu faire qui lui avait mérité une retenue? Peut-être les rumeurs qui circulaient à son sujet étaient vraies. Peut-être qu'il passait vraiment son temps dans le dortoir des filles de Serpentard. D'après ce qu'elle avait entendu, leurs dortoirs n'étaient même pas séparés. Peut-être s'était-il fait prendre, cette fois. Non, se dit-elle avec raison. Dans ce cas-là, Rogue et non McGonagall aurait eu à lui infliger une punition et Ginny doutait fort que Rogue aurait puni Draco Malfoy pour une raison aussi frivole que batifoler avec les filles. À bien y penser, elle doutait même qu'il le punirait pour quoi que ce soit.
- « Pas que je veuille t'aider, Weasley, mais tu ferais bien de commencer, lui dit Malfoy d'une voix doucereuse. Après tout, si on ne peut sortir que lorsqu'on aura tous les deux terminé, il vaudrait mieux que tu t'y mettes tout de suite. Je ne tiens pas à passer la nuit ici en ta compagnie. »
Non, c'est vrai, tu préfèrerais la passer avec Pansy! Cette pensée prit Ginny par surprise, comme si quelqu'un d'autre l'avait pensée à sa place. Elle espéra seulement que dans son élan, elle ne l'avait pas dite à voix haute. Mais l'avertissement de Malfoy la tira de sa rêverie et elle commença à écrire. Depuis la nuit des temps... Humm, ça commence bien, pensa- t-elle avec une certaine ironie...les sorciers et les sorcières de partout...Est-ce que Malfoy passait vraiment ses nuits avec les filles de Serpentard?
- « Tu crois qu'ils ont une aventure? »
En sursautant au son de la voix masculine, Ginny fit une grosse tache d'encre sur son parchemin. Avait-il lu dans ses pensées?
- « Pardon? s'étrangla-t-elle. - McGonagall et Dumbledore, dit Malfoy d'un ton exaspéré. Crois-tu qu'ils couchent ensemble? »
Ginny fit une grimace de dégoût. Quelle sorte d'esprit tordu avait-il pour imaginer de pareilles horreurs?
- « Certainement pas, lui dit-elle avec hauteur. Ils sont beaucoup trop... vieux »
Ginny savait pertinemment que la raison qu'elle venait d'invoquer n'était qu'une lamentable excuse. Elle ne voulait cependant pas penser au fait que des professeurs comme McGonagall et Dumblebore puissent avoir une affaire sentimentale...ensemble. Malfoy haussa les épaules et retourna à sa copie. Ginny essaya de faire de même, mais l'image qu'il avait mise dans sa tête ne pouvait désormais plus en sortir. À bien y penser, la jeune fille réalisa que le directeur et la professeur de métamorphose passaient beaucoup de temps ensemble. Beaucoup trop de temps. Elle se sentit frémir des pieds à la tête et essaya de chasser l'image perturbante de son esprit.
- « Et toi, tu couches avec quelqu'un? »
Cette fois, ce fut l'encrier entier qui se répandit sur son parchemin. Elle le regarda avec une expression qui mêlait la surprise, le dégoût et l'horreur, ce à quoi Malfoy ne put s'empêcher d'esquisser un léger sourire. Ginny détourna le regard et se concentra à faire disparaître la mare d'encre qui se trouvait sur ce qui aurait dut être sa copie. Plus que fier de trouble qu'il lui causait, le jeune homme émit un ricanement amusé.
- « Tu n'as pas répondu à ma question, Weasley. »
Ginny sentait à présent ses mains trembler légèrement à la fois de colère, de gêne et de contrariété. Elle les aplatit sèchement sur sa table et regarda Malfoy dans les yeux.
- « Tout d'abord, j'aimerais te faire savoir que j'ai un prénom. Ensuite, ta question est extrêmement personnelle et je refuse d'y répondre! » lui dit-elle avec fureur avant de revenir à sa copie, qu'elle avait à peine commencée. Non mais, vraiment! Quel culot!
Malfoy se demanda quelles étaient les limites de la petite rouquine et ravala en sourire suffisant.
- « Quoi? demanda dit-il, l'air innocent. Tu as peur que j'aille dire à tout le monde que Michael et toi ne l'avez pas encore fait? »
Cette fois, c'en était trop! Ginny se leva et se mit à hurler d'une manière qui horrifiait tous les Weasley mâles, puisqu'elle lui faisait terriblement ressembler à Molly.
- « Malfoy, espèce de petite fouine albinos! Tu n'as AUCUN droit de passer de commentaire désobligeant sur ma vie personnelle et sentimentale? Tu as compris? »
Elle était rouge de fureur devant un Malfoy impassible. Il n'avait pas bougé de sa chaise et la fixait d'un air insolent.
- « Je te ferai savoir, Ginny, que moi aussi j'ai un prénom, et que, lorsque je fais un reproche à quelqu'un, je m'arrange pour ne pas lui faire ce que je lui reproche », lui dit-il avec un sourire des plus ironiques.
Et vlan!
Le coup était parti de lui-même. Ginny avait levé la main et avait envoyé à Malfoy une gifle cuisante. Tant pis pour la retenue, tant pis pour les réprimandes, tant pis pour tout! Elle le fixait, l'air terrifiant, grimacer de douleur et porter une main à sa joue gauche. Avant qu'elle ait eu le temps de dire quoi que ce soit, Ginny vit le vit se lever d'un bond et sentit ses lèvres sur les siennes. Elle le repoussa de toutes ses forces, le regarda un instant, abasourdie, honteuse presque, et le gifla de plus belle. Cette fois, il fut bien obligé de réagir.
