AU CŒUR DES TÉNÈBRES

Auteur : Elena Valerious

Disclaimer : Les noms relatifs à l'univers de Harry Potter sont la propriété exclusive de JK Rowling. Je ne fait que les emprunter pour les besoins de cette histoire, et ne touche en aucun cas de l'argent dessus. L'histoire en revanche m'appartient, de même que les personnages fictifs qui y sont créés.

Rating : M

Résumé : Dans ce monde de l'après-guerre dirigé par Voldemort, le peu de résistance qui subsistait a presque totalement disparu avec la disparition de Potter, considéré comme mort. Hermione Granger, en qualité de Sang-de-Bourbe, se trouve obligée de se prostituer dans une des Maisons Closes de Londres, vendant son corps aux Mangemorts. Et parmi eux il y a Blaise Zabini. Et parmi eux il y a Draco Malfoy. Mais pour elle l'espoir subsiste. Toujours.

Note de l'auteur : Cela fait bien longtemps que je n'ai pas écrit sur Harry Potter. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas écrit tout court d'ailleurs. Je vous demande donc à vous, mes chers lecteurs et lectrices certainement plus aguerris à l'univers d'Harry Potter que je ne le suis aujourd'hui, de me signaler toute erreur dans l'histoire, notamment sur des évènements s'étant déroulés dans les 7 tomes, ce dernier se situant après la fin du septième. J'attends de vous toutes critiques sur mon travail, du moment qu'elle est bien construite et argumentée.

Inspirations : L'atmosphère de mon histoire, et principalement du l'univers de la maison close m'a été inspirée par la série "Maison Close" de Canal+(©) (tous droits réservés), et par le fantastique OS "The Surrender" de Madelight, que je vous conseille vivement d'aller lire.

Merci à vous et bonne lecture


La nuit avait depuis quelques heures jeté son manteau noir sur Londres, et un épais brouillard était descendu sur la ville. Un brouillard collant, tenace, qui perçait les vêtements et glaçait les os. A vrai dire, cela faisait bien longtemps qu'il n'y avait plus eu de nuit claire, où l'on pouvait encore lever la tête pour admirer la voute céleste étoilée ainsi que l'astre lunaire. Depuis six années exactement. Six années depuis que l'espoir du monde sorcier avait éclaté en mille morceaux. Six années sous le règne de Lord Voldemort.

Six ans de terreur, de persécutions. Seuls les Sangs-Purs avaient pu trouver grâce aux yeux du Lord Noir. Les Sangs-Mêlés avaient vu leurs droits restreints ; quant aux Né-Moldus, désormais communément appelés « Sangs de Bourbe », leur sort était le plus pitoyable de tous. Traqués comme des bêtes, les hommes étaient enfermés et utilisés pour les travaux les plus durs, et les femmes étaient au mieux envoyées comme servantes dans les familles de Sangs-Purs, au pire dans les bordels qui fleurissaient dans le Londres sorcier. Si certains étaient de véritables trous à rats, d'autres portaient la dénomination plus classieuse de « Maison Close », qui sous-entendaient que les filles étaient mieux traitées et que se n'y rendaient que la gratin de la société. A savoir de riches politiciens, hommes d'affaires, ou bien encore les Mangemorts.

C'est précisément devant la porte d'une de ces Maisons Closes que se pressaient de nombreux hommes en ce mardi soir. Des « pop » sonores se faisaient entendre au fur et à mesure qu'ils transplanaient. Parmi eux, deux jeunes hommes se détachaient du lot, tant par leur apparence que par leur statut. En effet, leur cape noire était maintenue fermée par une broche en forme de M en argent, dont la pointe était sertie d'une émeraude. Le M pour Mangemort, l'émeraude pour indiquer qu'ils faisaient partie du cercle proche de Voldemort. Quant à leur apparence, c'était surtout le contraste entre les deux hommes qui frappaient en premier lieu. L'un avait la peau noire comme l'ébène, des cheveux coupés très courts, et de grands yeux chocolat en amande. L'autre avait la peau très pâle, des cheveux d'un blond presque blanc et des yeux couleur acier.

En voyant le lieu devant lequel ils venaient de transplaner, le blond renifla d'un air méprisant et se tourna vers son ami :

- Un bordel ? Franchement Blaise ! Comme si j'avais besoin de payer pour sauter une femme.

- Mon cher Draco, tu apprendras que « La Maison de Bastet » n'est pas un simple bordel, comme tu le dis d'un ton si méprisant, mais une des maisons closes les plus renommées de Londres. Ensuite, tu te doute bien que je ne t'ai pas fait sortir un mardi soir de chez toi seulement pour t'emmener voir des prostituées.

- J'espère bien, parce que si c'est le cas, je te préviens que je pars tout de suite.

- Cesse donc de faire ta mauvaise tête, et viens !

Un grand sourire aux lèvres, Blaise Zabini poussa son ami Draco Malfoy en direction de l'entrée. Une fois passée la lourde porte en bois, ils se retrouvèrent dans un large hall d'entrée où deux charmantes jeunes femmes notèrent leur nom, leur firent payer les trente gallions de l'entrée et les débarrassèrent de leur cape. Enfin, ils durent leur remettre leur baguette, l'usage de la magie par les clients étant strictement interdit dans l'établissement. Ces formalités passées, elles leurs souhaitèrent une agréablement soirée, et ils purent passer une autre porte qui les menaient au cœur de la Maison.

Draco, qui venait pour la première fois dans cet endroit, s'arrêta pour contempler la pièce de son regard de glace. Des canapés et des fauteuils en cuir sombre étaient disposés çà et là dans la pièce, tous intelligemment dirigés vers la large scène qui occupait une bonne partie du fond de la salle. A droite et à gauche, on distinguait plusieurs petits couloirs qui menaient aux profondeurs de la Maison, certainement vers les boxes privés où l'on pouvait recevoir quelques faveurs des prostituées, moyennant de dépenser quelques gallions supplémentaires. Un bar occupait une bonne partie du côté droit, et deux barmans s'affairaient à contenter les commandes des nombreux clients. Enfin, un large escalier en bois placé au fond de la salle menait vers les étages. Une lumière tamisée plongeait l'endroit dans une ambiance feutrée et intime. La décoration rassura un peu Draco sur le lieu. Il s'était attendu à une de ces maisons closes où tout le mobilier était dans des tons vieux roses et où l'on ne pouvait poser les yeux sans tomber sur une statue d'angelot.

D'un air absent, il suivit Blaise, qui semblait très familier des lieux, jusqu'à deux fauteuils en cuir placés non loin de la scène et assez en retrait pour qu'ils puissent discuter sans craindre d'être écoutés. A peine furent-ils installés qu'une jeune femme vêtue légèrement apparue devant eux, leur demandant s'ils désiraient boire quelque chose. Blaise demanda deux Whisky Pur Feu et la serveuse s'éloigna.

- Tu viens souvent ici, n'est-ce pas ? demanda Draco.

- Assez oui. Ça fait neuf mois que je fréquente assez régulièrement l'établissement. Les tarifs sont les plus élevés de la ville. Mais crois-moi, le spectacle en vaut le coût.

- Il y a plutôt intérêt. Payer trente gallions par personne pour voir des filles se trémousser sur scène…

- D'habitude c'est vingt-cinq gallions, mais ce soir c'est la star de la maison qui se produit. J'ai déjà réservé à l'avance une heure et demie avec elle avec son show, pour un spectacle privé.

- Merveilleux.

- Oh allez Draco, arrête ta mauvaise volonté et profite un peu ! Crois-moi, tu ne vas pas le regretter…

- Comment veux-tu que je profite alors que ce lieu est rempli de traitres à leur sang et de Sangs-de-Bourbe ? Dois-je te rappeler que je ne baise pas les Sangs-de-Bourbe.

- Ne t'inquiète pas, je connais l'éthique du grand Draco Malfoy !

- Ta gueule Zabini.

Le métisse allait répliquer quelque chose quand les lumières de la salle s'éteignirent et celle de la scène s'allumèrent, plongeant l'espace dans une brume rougeâtre.

- Ça commence, murmura Blaise, la voix soudainement devenue plus rauque.

Draco se pencha vers la table basse devant eux et pris le verre de Whisky que la serveuse leur avait amené. Il savoura un instant le liquide dans sa bouche et s'affaissa un peu dans son fauteuil, prêt à voir le spectacle.

Il n'eut pas à attendre longtemps. Bientôt une silhouette apparu au fond de la scène et s'avança lentement jusqu'au milieu. La jeune femme avait le corps recouvert d'une longue cape noir, un capuchon rabattu sur la tête, empêchant les spectateurs de voir son visage. Les derniers murmures persistant dans la salle s'éteignirent, et un silence d'église s'établit. Pendant quelques instants il ne se passa rien, puis un bruit de crécelles retentit, et une musique lancinante démarra. Repoussant son capuchon d'un geste lent et calculé, la jeune femme révéla une lourde masse de cheveux bruns et bouclés qui cascadèrent jusqu'au milieu de ses seins. Avec la même lenteur, elle tira sur les liens qui retenaient sa cape et le lourd tissu tomba à ses pieds, révélant son corps. La respiration de Draco se fit plus lourde, plus profonde, tandis qu'il détaillait la plastique de la jeune femme. Elle était vêtue en tout et pour tout d'un soutien-gorge et d'un tanga rouge sombre, et une fine cordelette en or cintrait sa taille. Elle était d'une corpulence plutôt fine et musclée, une taille ronde mais assez étroite et de beaux seins, ni trop gros, ni trop petits.

Elle commença à onduler au rythme de la musique, yeux fermés, comme absente du monde dans lequel elle se trouvait. Draco quitta un instant des yeux le corps se mouvant sensuellement devant lui, et se concentra sur le visage de la prostituée. La lumière rouge tamisée l'empêchait de la voir correctement, pourtant la désagréable impression de la connaitre s'insinua en lui. Ce visage, cette bouche… Ces cheveux qu'il avait si souvent moqués… Non, ça ne pouvait tout de même pas être…

- Tu la reconnais ? murmura la voix de Blaise à ces côtés.

- Putain de merde… C'est Granger ?

- Exactement.

Draco laissa un sourire méchant étirer ses lèvres. Granger. La Miss Je-Sais-Tout de Poudlard. L'emmerdeuse de service. La Sang-de-Bourbe de Potter. Et accessoirement la Reine des Vierges, comme la surnommait allègrement l'ensemble de la Maison Serpentard. Hermione Granger obligée de se prostituer dans une maison close. C'était à la fois Noël et son anniversaire avant l'heure.

- C'est pour ça que tu voulais absolument m'emmener ce soir ?

- Tu as tout compris. J'aurais pu te faire venir avant, mais la suite du spectacle va vraiment te plaire.

Les deux hommes reportèrent leur attention sur le spectacle. Hermione avait cessé de danser et se dirigeait d'une démarche féline vers un panier en osier posé dans un coin de la scène. Elle en souleva le couvercle, plongea le bras à l'intérieur et en sortit un long serpent. Avec des gestes lents et précautionneux, elle le posa autour de son cou et rejoignit le centre de la scène. Ses hanches recommencèrent à onduler très érotiquement au rythme de la musique, ses bras accompagnant sa danse, le serpent ondulant le long de son corps. Il s'enroula autour de ses bras, contre sa gorge, s'enroula autour de son buste et glissa entre ses cuisses d'une manière très suggestive. La jeune femme passa ses mains dans son dos et décrocha son soutien gorge, qui tomba avec un bruit mat sur le sol, offrant à tous la vue de sa poitrine.

Bandante. Elle était bandante, songea Draco alors qu'elle continuer de danser au rythme de la musique, ses mains caressant doucement ses seins. Il se surprit alors à vouloir remplacer ses mains par les siennes, puis par sa bouche. Il se secoua la tête, se giflant mentalement d'avoir de telles pensées à l'égard d'une Sang-de-Bourbe. Pourtant, l'excitation qui se manifestait dans son bas-ventre trahissait sa fébrilité. Il se retint de plonger sa main dans son pantalon pour se soulager, mais après tout il n'était pas comme tous ses hommes qui se masturbaient sans vergogne près de lui. Il était Draco Malfoy, par Merlin !

Alors que la musique atteignait son crescendo, Hermione plaça ses deux mains sur les bords de son tanga et le fit glisser d'un geste habile le long de ses cuisses. Elle tourna le dos aux spectateurs, leur offrant la vue de ses fesses qui se mouvaient sensuellement, puis se tourna de nouveau vers eux. Le serpent était maintenant déployé tout le long de son corps, le bout de sa queue passé entre ses cuisses, cachant son intimité aux yeux de tous, le reste du corps remonté le long de son buste, passant entre ses deux seins, et la tête tenue par la main droite de la jeune femme. Cette dernière adressa un regard aguicheur à la salle et posa ses lèvres sur le bout de la gueule du serpent. Le noir se fit sur scène et la musique s'arrêta.

Les lumières se rallumèrent dans la salle, laissant toujours le noir sur scène, tandis que les applaudissements éclataient.

Draco se tourna vers Blaise, qui lui adressa un sourire éclatant.

- Alors, tu ne regrette plus d'avoir dépensé trente gallions ?

- Plus du tout…

Blaise leva le bras, et aussitôt une serveuse arriva en trottinant vers lui.

- Mary, j'ai réservé une heure et demie avec Hermione Granger. Dites-lui que je la veux dans la tenue verte.

- Bien Monsieur Zabini. Dois-je lui dire que vous êtes son client ?

- Ce ne sera pas la peine, elle le devinera toute seule.

- Très bien. Ce sera le salon 5, comme d'habitude.

Les deux hommes se levèrent, tandis que la serveuse s'éloignait. Blaise se dirigea d'un pas assuré vers un des couloirs, en parfait connaisseur des lieux. Ils longèrent plusieurs portes et s'arrêtèrent devant celle arborant le numéro 5.

Derrière elle se trouvait un petit salon comprenant une large banquette occupant tout un pan du mur, mais aussi deux gros fauteuils, une table basse en verre, une large commode en bois sombre et une petite estrade sur laquelle était fixée une barre de pole-dance. Une porte entrouverte dans le fond laissait apercevoir une petite salle d'eau.

Les deux Mangemorts se laissèrent tomber sur la banquette, s'affalant dans les coussins comme deux enfants.

- Alors, tu viens souvent ici sauter Granger ? ricana Draco de sa voix trainante.

- Pour ton information, je ne la saute pas. Je n'ai pas encore couché avec elle une seule fois. Il faut dire que ses tarifs ne se prêtent pas à toutes les bourses.

- Combien elle prend ?

- Cinquante gallions de l'heure. Et je te parle que de sa présence. Tu peux compter presque cent gallions pour un lap-dance et un strip-tease intégral. Avec le droit de toucher, quand même. Deux cent gallions pour pouvoir coucher avec. Deux cent cinquante si tu veux une fellation. Et puis il y a ces extras.

- On dirait un commercial qui essaie de me vendre un produit. Allez vas-y, fait moi rêver. Qu'est-ce que l'Emmerdeuse-en-Chef de Poudlard peut bien avoir à proposer ?

- Cinq cent gallions pour le faire avec un autre homme. Quatre cent cinquante avec une autre femme, quatre cent si c'est une des prostituée de la Maison. Et six cent pour…

Blaise s'arrêta, visiblement gêné. Draco avait raison, il ressemblait à un vrai commercial et parlait de la jeune femme comme d'un vulgaire objet, alors qu'elle était beaucoup plus que ça.

- Pour ? le pressa le blond.

- Pour une sodomie, répondit Blaise d'une voix pressée, en baissant légèrement le ton.

- Elle doit vraiment y tenir, à sa dernière virginité ! s'exclama Draco en éclatant de rire. Je ne connais aucun homme prêt à débourser des sommes pareilles. Et donc tu l'as jamais sauté ?

- Jamais. Je viens ici, je prends une heure avec elle, parfois deux. Elle danse pour moi, on discute.

- Comme c'est touchant, ironisa Draco.

Il se leva, annonçant qu'il allait se rafraichir un peu. Le spectacle de la jeune femme l'avait plutôt excité, et il voulait paraitre aussi froid et distant que d'habitude devant elle.

- Tu veux la surprendre ? demanda Blaise.

- Pourquoi pas.

- Reste dans la pièce à côté jusqu'à ce qu'elle arrive. Elle ne devrait pas tarder, et ce serait plutôt amusant qu'elle ne te voit pas tout de suite.

Les deux hommes échangèrent un sourire complice, et le blond partit s'enfermer dans la pièce à côté. Blaise entendit le bruit de l'eau qui coulait, puis deux coups furent frappés à la porte.

Le jeu pouvait commencer.