Pairings : quelques persos à moi qui sont ensemble, mais sinon, que des pairings officiels : James x Lily, Sirius x Rémus. Quoi ? Comment ça, JKRowling a jamais clairement dit que Sirius et Rémus étaient ensemble ? Mais elle l'a quasiment dit !! mais siiiiii !!

Disclaimer : si les persos n'étaient pas à JK Rowling mais à moi, Sirius et Rémus seraient mariés et auraient plein de petits louloups. (nan, je blague.)

Rating : PG13, pasque bon, il y aura quelques scènes un peu yaoï ou yuri, on verra, et puis un peu Angst, aussi, quand même.

Les POV vont changer à chaque chapitre. Au niveau des noms, quelques mots anglais se sont sans doute glissés par-ci par là. Style Serdaigle qui est désigné par Ravenclaw. Ca a quand même plus la classe, non ? Ah, et les Maraudeurs sont souvent désignés par leurs surnoms anglais. On récapitule : Rémus=Moony, Sirius=Padfoot, James=Prongs, Peter=Wormtail.

MENOUS

La musique était fraîche et douce. Un peu triste. Elle réussit à réveiller Sirius.

Trouble les songes Manque ton nom Poursuivre un ange Mourir sinon Danser les rêves De l'autre temps Souffrir la trêve En attendant Boire le ne-

-LA FERME !

Le gamin cessa immédiatement de chanter, et fixa Sirius de ses yeux bleus agrandis par la peur et la surprise. Des yeux très clairs, qui rappelaient vaguement quelque chose à Sirius, et pourtant il était sûr de n'avoir jamais vu le garçon auparavant ; ça devait être un première année. Il avait l'air petit, chétif, plein d'appréhension. Définitivement un première année. Sa voix tremblait un peu quand il s'adressa à Sirius.

-Pardon.Je ne pensais pas que vous dormiez. Je ne voulais pas vous réveiller, je.

-Je dormais, grogna Sirius, et j'aimerai pouvoir continuer.

Ce n'était pas totalement vrai. Sirius aurait cent fois préféré voir débouler un des Maraudeurs dans le compartiment. Mais il était resté seul sur sa banquette après le départ de King's Cross. James Potter l'avait abandonné, lui promettant de revenir 'dans trois secondes'. Il faudrait vérifier l'horloge interne de James, ou son cerveau. Les trois secondes s'étaient métamorphosées en une heure, puis deux. Rémus, de son côté, avait fait promettre à Sirius de ne rien faire de stupide en son absence (comme si ça lui arrivait en permanence.), avant de partir retrouver les autres Préfets.

En attendant de revoir venir ses deux amis, il ne restait plus à Sirius qu'à dormir. Rémus ne reviendrait pas de sitôt, pas avec ses devoirs de Parfait Préfet. James n'allait sans doute pas montrer le bout de son nez de tout le voyage : il devait être trop occupé à faire le beau devant Lily Evans, qui lui avait laissé entendre, en juin dernier, qu'il y avait une minuscule chance pour qu'elle accepte de sortir avec lui. Du coup, James avait passé encore plus de temps avec la jeune fille rousse, sacrifiant même certaines de leurs expéditions les plus dange. intéressantes. Il avait même essayé d'arrêter de s'en prendre à Snape. Pauvre garçon. D'accord, Lily était belle. Bon, très belle. Et intelligente. Et elle avait du caractère. D'accord, elle était tout ce dont James avait toujours rêvé. OK. Mais franchement, valait-elle la peine qu'il se fatigue à ce point ?... Pffff..

Sirius se calla confortablement contre la banquette et regarda défiler le paysage en soupirant sur sa solitude momentanée. Peter non plus ne s'était pas montré. Sirius se demandait vaguement si l'adolescent n'avait pas raté le départ du Hogwarts Express. C'était tout à fait le style de Peter, avec sa malchance habituelle.

Récapitulons. On avait donc : Peter porté disparu, James abonné aux amoureux transis, et Rémus tenu d'assurer son rôle de préfet. Et Sirius condamné à rester bien sage dans un wagon quasiment vide à l'exception d'un première année à l'âme de cantatrice.

Il aurait pu se flinguer, mais le suicide devait sans doute faire partie des choses stupides dont Rémus avait parlé.

Bref, il ne restait plus qu'une chose à faire : retour à la case Dodo. Il s'installa pour essayer de retrouver le sommeil, mais il eut à peine le temps de fermer un ?il, que la porte du compartiment claquait, pour laisser le passage à une tornade blonde.

-BLACK ! Qu'est-ce que tu as fait à mon petit frère, espèce de sale pervers obs.

Il ne chercha pas à entendre la suite. Elyz Battory était rarement à courte d'insultes vis-à-vis de Sirius. Elle appartenait comme lui à Gryffondor, mais elle était en 5ème année. D'après les souvenirs du Maraudeur, Elyz l'avait pris en grippe dès la première semaine qu'elle avait passée à Hogwarts. Sirius considérait cette animosité à son égard comme to-ta-le- ment injustifiée.

Ou presque.

-Sans rire ? C'est ton frangin ? Eh ben ça explique tout !

Occupée jusque là à vérifier que son frère était toujours en un seul morceau, elle se retourna lentement, lui jetant un coup d'?il méfiant.

-Qu'est-ce que je suis censée comprendre ?

Sirius lui servit son sourire le plus désagréable.

-Il a la même voix de c.

-Sirius ! Ca suffit.

Le sang de Sirius se glaça dans ses veines. Il tourna la tête vers la porte toujours ouverte, mais il savait déjà qui se tenait dans l'entrebâillement.

Rémus.

Oh , oh.

Quand il avait abordé le chapitre « choses stupides à ne pas faire », Rémus avait promis des punitions diverses si Sirius ne faisait pas un petit effort pour arrêter de s'en prendre à tout et n'importe qui. Le loup -garou lui avait fait promettre d'essayer d'être un peu plus. agréable. avec certaines personnes. Elyz faisait partie du lot. Et à tous les coups, son frère venait aussi de rejoindre le club. Sirius jura entre ses dents et tenta de se composer un sourire innocent.

Vu la moue réprobatrice qui passa sur le visage de Rémus, celui-ci n'était pas dupe.

Bah, tant pis, ils règleraient ça plus tard.

Elyz avait fait mine de ne pas voir leur petit cinéma. Elle lança à Sirius un regard furieux.

-Tu as intérêt à le laisser tranquille, Black, sinon tu auras de mes nouvelles ! Et méfie-toi, parce que maintenant.

Elle désigna l'écusson sur sa robe avec un petit air satisfait :

-Je suis préfet !!

Sirius crut que sa mâchoire se décrochait. Elyz Battory ? Préfet ? Elle ?

Que Rémus ait été nommé Préfet, c'était compréhensible, voire évident. Mais. Elyz. ?

Il devait faire une tête impayable, parce qu'Elyz eut un sourire triomphant.

-Et je suis sûre que ce n'est pas fini ! Mon petit frère sera Préfet, j'en suis sûre !! Hein Beth, tu seras Préfet ?

Le garçon lui renvoya un sourire timide. A présent que Sirius les voyait tous les deux côte à côte, il comprenait pourquoi les yeux bleus lui avaient semblé familiers. Elyz avait les mêmes. Seulement les siens n'étaient pas calmes ; ils étaient comme traversés d'électricité.

Pendant quelques minutes, ils discutèrent (ou plutôt, Rémus et Elyz discutèrent, faisant comme si de rien n'était ; Beth n'osait pas intervenir, et Sirius avait décidé de bouder). Finalement, Elyz décida de quitter le compartiment, entraînant son frère avec elle, parce que :

-Il vaut mieux que tu ailles avec d'autres premières années, comme ça tu te feras des amis . Et de toute façon, je ne veux pas que tu restes avec cette espèce de tordu mals.

La porte se referma et ils ne purent entendre le reste.

Sirius leva les yeux sur son compagnon, prêt à se faire tancer. Rémus le regardait avec l'expression pensive qui lui allait si bien. Ses yeux noisette étaient semés de paillettes d'or. Sa peau était encore pâle ; la pleine lune remontait à moins d'une semaine. Il y avait deux fils d'argent supplémentaires parmi ses mèches brunes. Le loup-garou semblait être en train de décider s'il devait ou non punir Sirius.

Après quelques secondes, il poussa un soupir amusé, et un léger sourire passa sur ses lèvres. Sirius sentit son pouls s'accélérer.

-Ca fait à peine trois heures qu'on est partis. Tu ne peux vraiment pas t'en empêcher, n'est-ce pas ?

Sirius sourit à son tour, mais son sourire, ses yeux, sa voix, avaient subitement quelque chose de très félin.

-Je suis un vilain garçon.

Rémus cessa de sourire. Les notes dorées semblaient vibrer dans ses yeux quand il se pencha, s'approchant plus près. Sirius retînt sa respiration inconsciemment, et.

La porte s'ouvrit brusquement et la tête de Cyparissos Appolinos apparut quelques secondes dans l'entrebâillement.

-Rémus ! Réunion dans le wagon de tête ! Il faut préparer l'arrivée !

Il disparut aussi sec, et Rémus s'écarta à contrecoeur, lançant un 'On se retrouve dans le Hall !' des plus désespérants.

A nouveau seul dans un compartiment totalement vide cette fois, Sirius se laissa retomber en arrière sur la banquette de cuir, résistant à une envie soudaine de se jeter par la fenêtre.

Le reste du voyage passa à une lenteur effarante, mais finalement, ils arrivèrent à Hogwarts, et Sirius n'avait bizuté à sa façon aucun nouvel élève, ni endommagé plus ou moins sévèrement aucun des Serpentards. Il jugea que tout ça constituerait de sérieux arguments en sa faveur, si jamais Rémus maintenait l'idée de la punition.

Il descendit du train et leva les yeux vers la haute silhouette sombre de Hogwarts. Sa septième année et dernière année ici commençait, et il avait l'impression de rentrer chez lui. Ce qui, à bien y réfléchir n'était pas étonnant, vu qu'il ne remettrait sans doute jamais les pieds dans la demeure familiale.

Il avait à peine fait trois mètres pour essayer de monter dans un des fiacres à destination du château que quelqu'un lui envoya un coup dans les côtes. Il faillit crier de surprise. Comment avait-il pu rater un Serpentard s'approchant de lui pour lui faire la peau ?

-Et alors, on se la joue en solitaire ?

James le fixait avec un sourire goguenard, Peter sur les talons. Apparemment, il n'avait pas raté le train. Mais alors. Où avait-il bien pu passer pendant le voyage ? Sirius haussa mentalement les épaules. Bah ! Peter était sans doute resté avec James et Lily, comme toujours. C'était une des rares choses dont Sirius était incapable, mais que Peter réussissait avec joie : tenir la chandelle .

Ils hissèrent chacune de leurs malles sur un fiacre et s'installèrent à l'intérieur. Peter caressait un peu nerveusement son rat apprivoisé, Pickey, juché sur son épaule. Deux filles de Ravenclaw montèrent avec eux dans la voiture.

La première avait des cheveux châtains, bouclés, qui lui tombaient sur les épaules ; elle s'appelait Marielle. Elle n'arrêtait pas de lancer à Sirius des ?illades plus ou moins discrètes, qu'il s'évertuait à ignorer. A côté d'elle, Kallya souriait doucement, apparemment consciente du manège de son amie. Kallya avait un teint mat et de jolis yeux pétillants. C'est elle qui rompit le silence qui s'était installé.

-Alors, vous avez passé de bonnes vacances ?

James préféra ne pas trop s'éterniser sur ce sujet, mentionnant brièvement les quelques semaines passées avec Lily en mer Méditerranée, et insistant sur les looooongues journées passées chez lui, pauvre célibataire. (Marielle lui réserva les coups d'?il aguicheurs à partir de ce moment.)

Peter avait passé toutes ses vacances avec sa famille, en République Tchèque, où il avait un oncle. Ils étaient restés un temps à Prague, pour étudier les travaux laissés par l'un des plus illustres mages Tchèques, le rabbin Lloew, et Peter jurait qu'il était devenu spécialiste en matière d'élémentaux du style golems.

Après le résumé des deux semaines que Marielle avait passées sur une petite île grecque inconnue au bataillon, Sirius se lança dans son propre récit de vacances.

-En fait, j'ai passé les trois premières semaines d'août dans la campagne à l'ouest de Londres, avec.

Kallya le coupa avec un sourire.

-Attends, ne dis rien, laisse nous deviner. Le beau Sirius Black seul au milieu de nulle part pendant deux semaines en charmante compagnie, apparemment. C'est quelqu'un qu'on connaît ?

James réussit à prendre Sirius de vitesse :

-Ca se pourrait bien.

Marielle décida de participer au jeu. Elle devait avoir envie de connaître la réponse, ça ferait un potin croustillant à raconter ce soir aux filles de son dortoir.

-Artémia Greenleave ? Altaïre Dvega ?

Chaque fois, James hocha négativement la tête. Il avait l'air de beaucoup s'amuser : son sourire ne faisait que s'élargir. Enfoiré.

-Lily Evans ? risqua Kallya.

Cette fois, James rit jaune. Sirius ne compatit pas pour autant. Ca lui ferait les pieds. Histoire de lui apprendre à se mêler de ce qui le regarde.

-Shannon La.

-Rémus Lupin.

Il avait coupé Marielle en plein dans une nouvelle proposition, et son ton était beaucoup plus sérieux et dur qu'avant. Il n'avait pas vraiment voulu paraître agressif. Mais si jamais une seule de ces filles osait faire le plus petit commentaire. Pour se moquer ou quoi que ce soit.

Mais elles n'en faisaient rien, en fait. Marielle le fixait d'un magnifique air de merlan frit, et Kallya avait l'air incrédule, mais réussit à se ressaisir.

-Rémus ?... Oui, je vois qui c'est.Je. Je m'excuse, nous pensions que tu avais passé ces deux semaines avec ta petite amie, pas avec un copain. Tu dois me trouver bête.

Sirius ne répondit rien, trop occupé à menacer James du regard pour l'empêcher de faire le moindre commentaire. La conversation reprit normalement, mais lorsque, une fois arrivés, ils descendirent du fiacre, Sirius avait toujours l'impression que Kallya le regardait bizarrement. Il ne put pas vérifier : en quelques dizaines de secondes, les filles avaient rejoint d'autres Ravenclaw, disparaissant de leur vue. De plus, l'attention de Sirius se porta soudain sur quelque chose de beaucoup plus intéressant que l'opinion qu'une pouvait avoir de lui. Il venait d'apercevoir un éclat d'or au milieu de la foule.

Rémus supervisait l'arrivée des élèves dans le hall. Sirius s'approcha de lui dans son dos. Il était certain que Rémus ne l'avait pas entendu. Il se prépara à lui sauter dessus, et.

-Sirius, il y a un première année là-bas qui a l'air perdu, tu peux t'en occuper ?

Rémus n'avait même pas tourné la tête pendant qu'il parlait de sa voix calme. Sirius s'éloigna dans la direction indiquée, maudissant les sens hyper développés du loup-garou.

Moony avait raison. Il y avait bien un petit nouveau, tout seul à l'entrée d'un couloir donnant sur le hall. En s'approchant, Sirius reconnut la tête blonde du frère d'Elyz. Il jura entre ses dents. Bon sang, il était maudit ou quoi ?

Il fronça un peu les sourcils en examinant d'un peu plus près le gamin. Beth n'avait absolument pas l'air de s'être perdu. Ni effrayé, ni agité, il fixait quelque chose à l'autre bout du couloir, en souriant. Entrevoyant une lueur d'espoir, Sirius se dit que le gamin avait sans doute repéré Mc Gonagall ; il n'aurait peut-être pas besoin de s'occuper de lui. Il s'approcha, histoire de vérifier sa théorie, et de pouvoir repartir auprès de Rémus la conscience tranquille.

Il se figea. Ce n'était pas Mac Gonagall, à l'autre bout du couloir.

Dans la pénombre se découpait une silhouette claire, d'un bleu presque blanc. Des cheveux pâles et fins, dansant doucement dans l'air. Une allure gracieuse, éthérée.

Et soudain, l'apparition se volatilisa.

Un ange. Ce fut la première pensée de Sirius ; juste après, il se réprimanda intérieurement. Un ange ? Bin voyons. Et pourquoi pas le père Noël ? Décidément, les débilités humaines étaient en train de le contaminer.Dire que James lui avait répété de ne pas bosser des masses en Etude des Moldus. ! Un ange. Nan mais vraiment. Ca devait juste être un nouveau fantôme, un qu'il n'avait jamais eu l'occasion de croiser auparavant. Pourtant.

Il décida de se secouer. A près tout, Rémus lui avait demandé de s'occuper de Beth, non ? Comme s'il ne s'était rien passé, il s'avança vers le garçon, qui sembla le remarquer pour la première fois. Beth eut l'air soudain très intimidé. Sirius s'efforça de sourire, mais le résultat fut plutôt crispé.

-Beth. Tu t'es perdu ?

Hochement de tête timide.

-Bon, soupira Sirius, suis-moi, je vais te ramener avec les autres.

Il leur fallut à peine dix minutes pour rattraper le reste des premières années. Beth alla discrètement se mêler au groupe.

Sirius fila à la salle commune. Tout le monde était déjà installé, attendant le début de la cérémonie du Choipeau. James agita frénétiquement la main pour faire signe à Sirius : il lui avait gardé une place avec Rémus et Peter. Un sourire satisfait sur les lèvres, Sirius vînt s'asseoir à côté de Rémus.

-Mission accomplie ?

Sirius fit mine de se mettre au garde à vous. Encore un truc qu'il avait été pêcher chez les Moldus.

-Mission accomplie, mon capitaine !

Il laissa passer quelques instants avant de se pencher pour murmurer à l'oreille de Rémus :

-Ca mérite bien une récompense, non ?

Il sentit Moony frissonner et sourire.

-On verra ça.

Mais sous la table, les longs doigts fins de Rémus vinrent caresser lentement la paume de la main de Sirius, avant de s'entremêler à ses doigts. Sirius ne put s'empêcher de sourire. En face de lui, James leva les yeux au ciel, signifiant visiblement qu'ils n'étaient pas discrets, selon lui, mais Prongs avait l'ait plus amusé qu'agacé par leur comportement. Pourtant, James ne devait pas avoir tort : Peter venait de lever les yeux sur eux avec un air intrigué, et si Peter commençait à se douter de quelque chose, alors c'est toute l'école qui serait bientôt au courant de leur relation. « particulière », dirait James. Ce dont, évidemment, Rémus n'avait aucune envie.

Sirius décida donc de lancer un sujet de conversation, histoire de détourner l'attention de Peter.

-Au fait, dites moi, Monieur Potter, vu la position élevée de votre petite amie potentielle dans cette école, vous devez sans doute savoir pas mal de choses sur les éventuels changements survenus pour cette rentrée, n'est-ce pas ?

James haussa les sourcils, une grimace amusée sur le visage, et il décida de copier le ton pompeux de son ami. -Eh bien, mon cher monsieur Black, j'ai effectivement été informé de modifications affectant notre système scolaire bien-aimé, mais je doute que.

Peter le coupa avec une lueur d'espoir dans les yeux :

-Ils ont remplacé la vieille Ugleen par une femme belle et euh. compréhensive envers ceux qui ont quelques petites difficultés avec les plantes ?

James sourit.

-Non. Mais je suis sûr qu'Ugleen prendra extrêmement bien le fait que tu lui suggères de prendre sa retraite.

Peter étouffa un petit cri angoissé à l'idée de se retrouver seul face aux 180 kilos d'une mère Ugleen très énervée.

-Et sinon, Prongs, autre chose ? Un nouveau fantôme peut-être ?

-Pourquoi voudrais-tu qu'on ait un nouveau fantôme ?... Voyons voir. Qu'est- ce qu'il y a de nouveau et d'intéressant ? Mhmmm. Une nouvelle prof pour la défense contre les forces du mal. Mais c'est pas vraiment une surprise, n'est-ce pas ?

Ils tournèrent la tête vers la table des professeurs. La seule personne qu'ils ne reconnaissaient pas était une femme d'une soixantaine d'années, assise à droite de Dumbeldore. Elle avait de longs cheveux d'un blanc argenté, qui s'accordaient magnifiquement bien avec sa robe bleu ciel. A tous les coups, c'était une ancienne Ravenclaw. C'était pas ça qui allaient les aider à gagner la coupe cette année.

-Elle s'appelle Melle Neurès. Il paraît qu'elle est pas trop mal, continuait Prongs.

A la table des professeurs, Melle Neurès se pencha un peu en avant pour attraper une carafe de liqueur. Elle avait des gestes gracieux, un port assez noble. Elle avait l'air douce et patiente, encore belle, mais usée par l'âge.

Rémus la regardait avec une petite moue.

-C'est dommage. Aïny n'était pas mauvais. C'est même le seul qu'on ait eu qui ne considérait pas les loups-garous uniquement comme des créatures maléfiques.

Il y avait une note amère dans les mots de Moony, et Sirius serra brièvement ses doigts sous la table, maigre tentative pour essayer de le réconforter. Le genou de Rémus vint se coller au sien en réponse.

James poursuivait ses commentaires d'un air fataliste.

-Oui, mais vois-tu Rémus, ton bien-aimé Monsieur Aïny a, semble-t-il, croisé des Mangemorts sur la plage cet été, et ces charmants messieurs se sont empressés de lui offrir un bronzage à leur façon. On l'a retrouvé dans un état proche du raisin sec. Les responsables de St Mugo disent qu'il faudra au moins deux ans avant qu'il ne retrouve un aspect à peu près normal.

Peter le regarda d'un air horrifié, et Rémus semblait toujours un peu attristé ; Sirius n'était pas sûr de partager les sentiments de Rémus à l'égard d'Aïny. Mis à part pour sa position concernant les loups-garous, ce prof n'avait pas été spécialement agréable. Enfin. Si Rémus pensait que.

Le murmure qui parcourut soudain l'assemblée l'empêcha de poursuivre ses réflexions. Les nouveaux élèves s'avancèrent d'un air peu rassuré pendant que Mac Gonagall installait le choipeau sur son tabouret.

Plus la cérémonie avançait et plus James et Sirius donnaient de signes évidents d'ennui. La chanson du choipeau eut l'air interminable et il leur semblait que le nombre des premières années avait bizarrement été multiplié par 10. Heureusement, le discours de Dumbledore fut plutôt court et ils finirent par se jeter sur le différents plats apparus sur la table.

James leva la tête au milieu d'une bouchée de tarte.

-Au fait, le p'tit blond qui a atterri chez nous, c'est bien le petit frère de qui je pense ?

Sirius fit une grimace et laissa Rémus se charger de répondre.

-C'est le frère d'Elyz Battory, oui. Il s'appelle Beth. Et il est déconseillé d'essayer de s'amuser à ses dépens.

James haussa un sourcil.

-Et pourquoi, s'il te plait ? Qu'est-ce que tu ferais pour m'en empêcher, Moony ?

Sirius déglutit ; d'accord, James ne craignait rien de Rémus, mais lui. L'abstinence était une menace terrible.

-Moi ? Ce n'est pas de moi dont tu dois te méfier. Mais Elyz. Elle a l'air très protectrice envers son frère.Et elle est préfet.

Finalement le repas toucha à sa fin. Il avait été excellent, comme les autres années. Sirius ressentit un pincement au c?ur, l'espace d'un instant : c'était le dernier festin, la dernière cérémonie d'introduction qu'ils feraient jamais. L'année prochaine, ils seraient lâchés dans le monde, dans le chaos, et ils devraient tenter de survivre. La vague tristesse qu'il avait ressentie passa aussitôt : oui, ça allait être intéressant. De l'action, enfin ! Courir, se battre pour défendre sa vie, pour débarrasser le monde de ces enfoirés de Mangemorts. Il sentait que ça allait lui plaire. !

La main de Rémus sur sa cuisse le tira de sa rêverie ; les doigts fins passèrent sur toute la longueur de la cuisse, caressant, excitant. Sirius jeta un coup d'?il interrogatif au jeune homme, mais Rémus fit mine de l'ignorer. Il se leva même de table.

-Je suis un peu fatigué, je crois que je vais aller installer mes affaires et me coucher.

Peter le regarda avec stupéfaction.

-Déjà ? Mais on n'a pas eu de second service pour les desserts !

Alors qu'il parlait, une nouvelle assiette de choux à la crème apparut. Rémus secoua la tête.

-Non, vraiment, je n'ai plus faim. Bonne Nuit !

Et il quitta la table. Peter le regarda avec dans le regard une surprise mêlée d'indignation. Visiblement, sauter le dessert constituait pour Wormtail un péché mortel.

La masse châtain des cheveux de Rémus s'éloignait rapidement en direction de la sortie. Sirius décida de saisir sa chance.

-En fait. Je trouve ça bizarre que Rémus parte sans goûter les tartes à la rhubarbe. Il doit être malade, non ?

Approbation pensive de Peter. Sirius considéra que c'était bon signe : autant enfoncer le clou.

-Il vaudrait peut-être mieux que quelqu'un l'accompagne, au cas où il fasse un malaise, non, non, vous dérangez pas, j'y vais !

Il entendit James étouffer un 'bin voyons', et Peter lancer un 'Et les tartes ?' désespéré, mais il se précipita à la poursuite de Rémus.

Il ne le rattrapa que trois minutes plus tard. Rémus l'attendait, appuyé contre un mur. En l'apercevant, le jeune homme laissa échapper un cri joyeux, presque un jappement, et, avec un regard amusé, s'élança dans les couloirs déserts, l'invitant à le poursuivre. Le bruit de leur course et de leurs rires résonna comme dans une grotte. Sirius avait l'impression de courir avec le loup.

Arrivés devant l'entrée secrète des Gryffondors, ils s'effondrèrent contre un des murs, à bout de souffle, essayant de calmer leurs rires. La grosse dame les regardait d'un air désapprobateur.

-Vous avez l'air très occupés, messieurs, mais allez-vous finir par me donner le mot de passe ?

Cela suffit à calmer Sirius. Il n'avait pas le mot de passe. Et merde. Ils n'allaient quand même pas rester à la porte ?... Pitié..

Rémus essayait de retrouver une respiration normale, mais ses mots eurent sortirent de manière très hachée.

-Semper. Spero.

Le tableau coulissa et ils s'engouffrèrent dans le passage. Sirius se remit à rire : évidemment ! Rémus était préfet ! Il connaissait les nouveaux mots de passe ! Au milieu de la salle commune encore vide, il attrapa le jeune homme par la taille, et lui glissa quelques mots à l'oreille :

-Rien que pour ça, je suis content de t'avoir comme petit copain.

Rémus rit et se dégagea brusquement :

-Rien que pour ça ? Et c'est tout ?... Eh ben puisque c'est comme ça, bonne nuit !

Ils montèrent en courant les escaliers menant à leur dortoir. Sirius se déplaça à tâtons dans l'obscurité ; Rémus, lui, devait y voir comme en plein jour. Il évita facilement les malles qui avaient été déposées là, et se laissa tomber sur son lit avec un sourire aguicheur. Sirius vînt le rejoindre sans se faire prier. Il se pencha sur lui, promena un instant ses mains sur le corps du jeune homme. Rémus répondit par des baisers-morsures le long de son cou.

La voix de Sirius était devenue très rauque.

-J'adore t'avoir avec moi. J'adore tes yeux.

Un baiser sur les paupières.

-J'adore ton nez.

Un baiser sur le bout du nez.

Encore un. Plus bas, encore plus bas.

Ils continuèrent le jeu des baisers pendant quelques minutes, luttant parfois pour échanger les rôles ou s'arrêtant pour pousser le jeu plus loin.

Rémus en était rendu à embrasser la chair tendre du nombril de Sirius quand il se rejeta soudain en arrière, les sens en alerte. Ses yeux s'écarquillèrent d'horreur. Il saisit Sirius par les épaules, et l'éjecta hors du lit, refermant les rideaux précipitamment. Sirius resta étendu quelques instants, essayant de comprendre ce qui venait de se passer. Le loup-garou l'avait envoyé balader de façon plutôt brutale, et sans aucun avertissement. Mais enfin, qu'est-ce que Sirius avait bien pu faire pour mériter ça ? Une sueur glacée courut le long de sa colonne vertébrale : est- ce que c'était la manière qu'avait trouvée Rémus pour le punir ? Noooon, faites que ce ne soit pas ça.. D'un autre côté, qu'est-ce que ça aurait pu être d'autre ?

La porte du dortoir s'ouvrit toute grande, et Sirius eut la réponse à sa question ; James et Peter entrèrent dans la pièce. Il leva les yeux au ciel et résista courageusement à son envie grandissante d'étrangler les deux nouveaux arrivants.

Peter chuchota prudemment :

-Rémus ? Sirius ? Vous dormez ?

Sirius grogna négativement, mais Rémus ne fit aucun bruit laissant supposer qu'il avait entendu la question.

Il y eut un froissement de tissu, Peter murmura 'Lumos' et une vague lueur éclaira la pièce. James s'avança vers sa malle, un sourire narquois sur les lèvres. Il devait sentir le regard meurtrier que lui lançait Sirius. Prongs gardait apparemment son sérieux à grand peine. Quel.

-Désolé, Padfoot, mais Peter s'est inquiété pour notre paaaauvre Moony, et il tenait a-bso-lu-ment à venir voir si tout se passait bien. Je lui ai dit qu'avec toi, il était certainement entre de bonnes mains, mais. Il a préféré venir jeter un coup d'?il lui-même. Ca ne te dérange pas, j'espère ?

Sirius faillit sauter à la gorge de James, mais au moment où il se préparait à bondir, Peter laissa échapper une exclamation de surprise :

-Mais ?! Vous n'avez même pas commencé à déballer vos affaires, Rémus et toi ?!!

Argh. Il avait complètement oublié ce détail.

-Pas eu envie.

James ajouta à voix basse :

-Vous aviez mieux à faire, je parie.

Sirius lui envoya un coup de pied, qu'il évita facilement.

Ils installèrent en silence leurs affaires, chuchotant quelques commentaires. James exhiba un vif d'or dédicacé par Jeremy Fastear, son joueur favori. Il avait profité des vacances pour assister à l'un de ses match. Le vif d'or alla donc rejoindre les posters des Ballycastle Bats et des Montrose Magpies qui ornaient les murs autour du lit de James. Peter, lui, déballa un minuscule Golem qui avançait en claudiquant, portant autour du cou une étiquette déclarant 'Bons baisers de Prague'.

Sirius eut l'impression que toutes ces opérations duraient une heure. Qu'elles ne finiraient jamais. Qu'il avait atterri en enfer. Mais finalement Peter s'écroula dans son lit en déclarant que le voyage l'avait épuisé, et James finit par se retrancher dans son lit, tout en jetant à Sirius un dernier regard amusé.

Un quart d'heure plus tard, on n'entendait plus que des respirations régulières, dans l'obscurité du dortoir.

Sirius commençait lui aussi à s'endormir, quand soudain les rideaux du lit sur sa gauche furent tirés légèrement. Le matelas gémit doucement, et la silhouette de Rémus apparut à ses côtés. Et malgré la pénombre, Sirius était sûr qu'il souriait.

Moony grimpa sur le lit sans un bruit. Il rabattit derrière lui le rideau du lit à baldaquin, les enfermant tous les deux au creux de l'atmosphère tiède du lit de Sirius. Sa baguette se mit à luire légèrement.

-Nihil Exira.

Et ils se retrouvèrent plongés dans une bulle englobant tout le lit et ne laissant filtrer aucun bruit à l'extérieur.

Sirius sourit en sentant les mains fraîches de Rémus se poser sur ses hanches. Les lèvres fines vinrent effleurer les siennes tout en murmurant :

-Au fait. J'ai. réfléchi. à ta. punition.

Mais Rémus n'épilogua pas. Ses phrases se perdirent dans des baisers, des caresses et des rires, et ils oublièrent le dortoir, les cours, les nouveaux professeurs et les histoires de fantômes. Ils oublièrent Hogwarts et la vie réelle. Ils partagèrent un rêve.

TBC.

Alors, ça vous a plu ? Envie d'avoir la suite ? Besoin d'encourager ou d'engueuler l'auteur (je préfèrerais la première solution.) ? Une seule solution : REEEVIEEEEWWWW !!!!! .