-As stars-

Me revoilà avec un recueil d'OS sur mon couple Alya/Sirius. Un couple d'étoiles au destin tragique...

OS 1: Love it all – the Kooks

On était bien tous les deux. Très bien. Complémentaires. Beaux. Amoureux. Mais tu es partie. Mais tu m'as laissé...

xxx

J'y suis.

Je me retrouve toujours devant cette porte. Tout me ramène cette porte. A Lui. Si je n'étais pas aussi tendue, j'en rirais sûrement. Moi, qui étais contre le fait qu'Il y emménage...

Deux ans. Et je suis terrifiée...

Y est-Il encore? Avec qui? Ai-je encore une place à Ses côtés? En ai-je jamais eu une?

Je sais pourtant que je ne Lui ai rien demandé, qu'Il ne m'a rien promis...

Je tourne les talons, baisse la tête et sors de l'immeuble pour la troisième fois en deux jours... Direction : le chemin de traverse. Connaissez-vous un meilleur antidépresseur que le lèche-vitrine? Je m'arrête devant une boutique de livres et regarde les nouveautés, ce que j'ai loupé ces deux dernières années... J'ai l'esprit ailleurs. "Encore sur ta planète" comme Il dirait. Mais, un choc m'interrompt.

Des feuilles sont tombées à terre. Je me baisse pour les ramasser. La personne a visiblement eu la même idée. Et nous nous cognions la tête. Je tombe sur les fesses. Toujours avec élégance! Une main rentre dans mon champ de vision. Je l'attrape et je remonte. Je m'époussette :

- "Excusez moi"

- "Alya?"

Je relève les yeux, effrayée. Non, pas lui... Je rencontre deux yeux ambres. Il semble surpris. Très surpris.

- "Alya."

Si sa première phrase était une interrogation, la seconde n'en est pas une. J'hoche la tête et fais une esquisse de sourire.

- "Ca fait longtemps..."

Il acquiesce et me prend dans ses bras. Il a toujours été affectif... Il s'écarte quelques minutes plus tard et je réponds à sa question muette :

-"Trois jours"

- "Oh" dit-il en fronçant les sourcils.

On s'observe quelques temps, il n'a pas changé. Vous savez ce qu'on dit : c'est en revenant à un endroit où rien n'a changé que l'on se rend compte que:

- "Tu as changé."

- "Pas toi Remus." réponds-je en souriant.

- "Ca te dirait un café? Ou plutôt un thé?"

Je souris en voyant qu'il se souvient de mon aversion pour cette substance douteuse. Contrairement à Lui...

- "Avec joie"

Nous nous dirigeons vers la terrasse d'un café. DU café. En s'asseyant, il observe mes cheveux :

- "Tu aimes? J'ai du coupé, ils n'étaient pas très pratique là-bas..."

- "Tu as peut-être perdu tes longs cheveux noirs, mais tu as toujours tes magnifiques yeux bleus." Je rougis sous le compliment. "C'était comment?"

- "Magnifique, et horrible. Il y a tant à faire là-bas. Ils n'ont rien ou pas grand chose. Mais ils sont si altruistes, si dignes..."

- "Pourquoi es-tu partie du jour au lendemain?" demande-t-il franc.

- "Ce n'était pas sur un coup de tête Remus. J'y pensais depuis longtemps. Tu savais que depuis j'étais toute petite j'y aspirais. Et puis, je ne savais plus tellement où j'en étais. M'éloigner de Londres m'a fait du bien."

- "A toi peut-être mais lui..."

- "Non Remus, ne parle pas de Lui" le supplis-je.

- "Pourtant c'est la vérité." affirme-t-il implacable.

Le serveur arrive. En me voyant, il semble étonné :

- "Alya! Ca fait longtemps!"

- "Deux ans Max!"

- "Ca fait plaisir de te revoir. Deux thés je suppose."

Je le gratifie d'un sourire et il repart. Remus sourit :

- "Tu les éblouis vraiment tous!"

Je pique un fard et réplique :

- "Mais, toi, les amours alors?"

- "Elle s'appelle Elisabeth."

- "Je suis heureuse pour toi."

- "Je te la présenterais, enfin, si tu restes quelques temps à Londres..."

Jolie manière détournée de me demander combien de temps je compte rester...

- "J'ignore si je repars Remus, mais en tout cas pas dans l'immédiat. Ca dépendra."

- "De Lui?"

Je suis sauvée par Max qui revient avec nos consommations.

- "Tiens la belle. Tu restes ici longtemps?"

- "Au minimum un mois, j'aurais une mission si je le désire ensuite."

Il repart. Je le rappelle. Et lui demande si par hasard il saurait où je pourrais trouver un logement. Il me promet de se renseigner.

- "Tu peux venir chez moi, tu sais."

- "Je ne préfère pas Remus. Alors quoi de beau par ici?"

Il s'apprête répondre quand j'entends dans mon dos:

- "Bah Lunard, tu dragues? Mais tu oublies Beth!"

- "Bonjour James."

Il perd son sourire en se tournant vers moi. Il répond glacial :

- "Que fait-elle ici?" Il se tourne vers Remus ne perdant rien de sa froideur. "Tu m'expliques?"

- "Ne t'en prends pas à lui James."

- "Je ne t'ai pas parlée."

- "James!"

- "Non, laisse le Remus."

Je me lève. Ca m'a fait plaisir de te voir Remus. Si tu savais comme tu m'as manqué...

- "Reste. Nous devons nous expliquer."

Son ton est sans appel je me rassois, j'ai déjà appris, à mes dépends, à ne jamais le contredire. Visiblement James aussi puisqu'il fait de même.

- "Pourquoi?"

- "Tu le sais James! J'étais en Afrique!"

- "Non, je veux dire, pourquoi tu l'as prévenu le jour de ton départ."Lance-t-il accusateur.

- "Arrête, tu sais très bien qu'il ne m'aurait jamais laissée partir!"

- "Ne fais pas l'idiote, il ne t'aurait pas séquestrée! Dis plutôt que tu craignais de rester!"

- "Tu es injuste James"

- "Et toi égoïste" réplique-t-il. "Pourquoi es-tu partie?"

- "J'en avais besoin."

- "Il t'aimait."

Mon coeur se serre à l'imparfait. Je vais craquer. J'inspire et commence à m'en aller quand :

- "Chéri, je suis désolée, je sais que c'est une soirée entre mecs mais je voulais savoir si..."

La voix s'arrête en rentrant dans mon champ de vision. Je vois des larmes qui perlent ses yeux verts. Elle pâlit. James s'inquiète :

- "Lily ça va? Viens t'asseoir."

Ce qu'elle fit. Je t'ai connu plus dure à cuir ma Lily. Je comprends soudain la source de l'inquiétude de James en jetant un oeil à son ventre plus qu'arrondi. Elle me regarde, une main sur celui-ci. Mais, elle se relève et me saute dans les bras.

- "Attention Lily!"

- "Oh, James combien de fois devrais-je te le dire, je suis enceinte pas en sucre!"

Certaines choses ne changeront jamais...

- "Tu n'as pas donné de nouvelles." fait-elle remarquer accusatrice.

J'hoche la tête. Il n'y a rien à ajouter. C'est vrai. De toute façon elle ne comprendrait pas. Nous commençons à discuter comme si on s'était vu hier. Je suis soulagée. Elle n'est pas rancunière contrairement à son mari. Elle me reproche d'ailleurs de n'être pas venu suite au faire-part du mariage. Je sais ma Lily, si tu savais combien de fois j'ai louché sur cette lettre me demandant si j'allais venir. Mais je n'étais pas prête... Nous discutons depuis une bonne dizaine de minutes lorsque j'entends Remus dire :

- "Que fait-il? Il est encore en retard."

Il parle de Lui, c'est certain. Après tout, la ponctualité n'a jamais été son fort. Mais mon coeur se brise en entendant James.

- "Il doit encore être avec la fille qu'il a ramené chez lui hier."

C'est bête. Je souffre encore. J'aurais cru que deux années m'auraient suffie pour l'oublier...Je ne peux m'en prendre qu'à moi. Je croise le regard de Lily. Elle a compris. Elle comprend toujours tout. Mais quand James annonce qu'il ne devrait plus tarder. Je décide de les laisser. Je n'étais pas prête, il y a une heure, je ne le suis toujours pas. Plus tard. Je leur signale mon départ. Remus acquiesce il comprend. James m'ignore. Je lui jette un regard blessé. Remus me donne son numéro en me faisant promettre de ne pas attendre deux ans avant de le re-contacter. J'aurais souri si je n'avais pas intercepté son regard amer. Mais, je sais qu'il va me pardonner... Lily et moi sortons. Nous marchons en silence durant quelques temps. J'aime le silence. Pas besoin de mots inutiles. J'ai été élevée ainsi. En bonne famille de Sang pur. La parole s'utilise à bon escient. Nul besoin de parler pour ne rien dire...

Un de mes nombreux points communs avec Lui... Lily m'interrompt dans mes pensées :

- "Tu peux m'expliquer maintenant?"

Je la regarde, elle se mord la lèvre. Elle est concentrée. Je lui dois bien la vérité. Ou au moins une partie. J'inspire et me lance :

- "Je n'ai pas ta force Lily. Ni ton courage... Je n'étais pas chez les Gryffons, moi. J'ai eu peur Lily. "

- "Mais enfin, de quoi?"

- "De tout, de m'attacher, de souffrir, de Ses anciennes habitudes, de n'être qu'une passade, qu'Il se lasse..."

Elle ne rajoute rien. Tout a été dit. Enfin presque. Comment lui dire pour cette fille? Celle qui est venue frapper à notre pallier. Un bébé aux bras. Un bébé avec des cheveux noirs, des yeux gris. Un bébé typiquement Black... Un bébé qui avait le droit d'avoir un père. Et je n'avais aucune envie d'être belle-mère...

- "Tu n'as jamais été une passade! Je n'appelle trois ans une passade! Et puis tu étais Alya! Sa voisine, sa meilleure amie, sa moitié. Vous avez passé votre enfance ensemble et tous vos étés jusqu'à ce qu'il déménage..."

- "Je le sais ça." je réponds agacée. "Qui étais-je pour lui demander de m'attendre? Et puis, de toute façon d'après ce que j'ai entendu il a renoué avec ses bonnes vieilles habitudes. Une fille tous les soirs. Deux lorsqu'il est en forme." j'ajoute amère.

- "Tu ignores comment il a été après ton départ!"

- "Là n'est pas la question! Je vais te laisser là, je dois y aller."dis-je, froide.

- "Ne repousses pas Alya. Je t'en pris. James part en mission pour un mois demain. Viens le passer à la maison."

Je m'en veux de lui avoir fait de la peine. Mais, elle n'a pas à me juger. A prendre Sa défense. C'est un Dom Juan. Point barre. Je la considère un instant. J'acquiesce. C'est d'accord. Elle sourit aux Anges.

- "Fantastique, cela va rassurer James de ne pas me savoir seule. Et je pourrais me changer les idées. Comme au bon vieux temps! Et puis, tu as toujours ta chambre! Viens dès que tu veux!"

Elle me fait la bise et me laisse. Ma chambre. Chez les Potter. Notre chambre. Je soupire. Ca va être difficile. Je ne peux m'empêcher de repenser au moment que nous avons passé là-bas. Quand il me rejoignait dans notre lit au milieu de la nuit. Après plusieurs semaines d'inquiétude pour Lily et moi et d'action pour eux...

J'ai besoin de me changer les idées. Si je reste à l'hôtel ce soir, je ne ferais que cogiter. Pire, je pourrais décider d'aller Le voir... J'irais danser ce soir. Je me fais cependant la promesse de ne pas faire comment en Afrique. Je reviendrais seule à l'hôtel cette nuit.

vvvvvvvvvv

Je plane. Je suis bien. J'ai bu. Trop sans doute. Je danse. Où plutôt je bouge sensuellement contre un tas d'hommes. Ils me désirent, je le vois dans leurs yeux. L'un d'entre eux se fait plus entreprenant. Il est beau. Il a du charisme. Il me plaît. Je le veux. Il me veut.

Ses caresses, ses soupirs, sa douceur et sa fougue me font basculer. Je sombre au septième siècle. En m'endormant, il me semble l'entendre dire:

- "La ressemblance est étrange..."

vvvvvvvvvv

J'ouvre les yeux, il fait jour. Pendant quelques secondes je me demande où je suis. Mais une migraine et une main sur ma hanche me font rapidement atterrir. Merde. Encore une fois. Dire que c'est ainsi que je me suis mise en couple avec Lui... Je tourne la tête pour savoir à qui j'ai à faire cette fois. Espérant au fond de moi qu'il ne soit pas réveillé. Qui qu'il soit.

Et là, stupeur. Mon coeur rate un battement. C'est lui. Il est superbe pour ne rien faciliter. Il n'a pas changé. Si ce n'est qu'il est plus beau qu'avant peut-être. Il dort à poings fermés. Il semble paisible. Ses épaules sublimes se soulèvent au rythme de sa respiration. Ses cheveux noirs ont toujours leur apparence brillante et soyeuse. Je n'ai qu'une envie : replonger dans ses bras. Comme avant. Comme avant qu'il y est cette femme. Et ce bébé. Je sens sa main douce sur ma peau. J'adore ses mains. Belles, douces, grandes. Des mains d'homme... Les mains d'un homme qui fut le mien durant trois ans...

Il bouge. Cela me sort de ma contemplation. J'ôte sa main. Sors du lit. Je cherche mes affaires. Je les enfile. Je prends mes chaussures à la main et me dirige vers la porte. Je jette un dernier coup d'oeil à la pièce. Rien n'a changé. Je remarque qu'il a gardé la photo encadrée que je lui avais offerte. Une photo de nous deux. Une photo prise dans notre quartier. Nous avions cinq ans. C'était déjà mon meilleur ami. Mon seul dans ce milieu de Sang Pur qui nous a tous les deux bouffés la vie. Six ans plus tard je rentrais à Beaubâtons, lui à Poudlard. Sept ans après cette photo, il me racontait tout sur ses nouveaux amis. Que je rencontrais par la suite. A ses dix-sept ans il déménageait. Trois plus tard, je tombais dans ses bras...

Je le vois remuer. J'ouvre la porte de la chambre et sors. Je me dirige vers la porte d'entrée. Mais, une boule de poil me barre la route. Pop-corn! Je m'accroupis pour le caresser. Je me souviens du jour où Sirius me l'a offert... Je laisse le chat et sors. Nostalgie quand tu nous tiens...

J'appelle l'ascenseur.

vvvvvvvvvv

J'entends une porte claquer. J'ouvre les yeux. Un parfum m'arrive. Pêche. J'adore... Je vois un pli sur l'oreiller. Je souris. Pas de jeune femme à quitter ce matin. En voilà une qui a compris. Je replace la couette et me rendors.

vvvvvvvvvv

Je suis devant le manoir des Potter. Lily vient de m'appeler. James va partir aujourd'hui avec Lui. Je n'ai fait que repenser à hier matin et à la nuit qui a précédée... Je me fais la promesse de n'en parler à personne... De toute façon il ne doit se rappeler de rien.

Je sonne, un elfe apparaît à la porte. Il me fait savoir que les époux sont dans le salon. Je m'y dirige en souriant. Rien n'a changé. Le manoir est toujours aussi sublime, aussi grand, aussi impressionnant! J'arrive devant la porte, je frappe. Lily me dit d'entrer, elle me fait un grand sourire et vient me faire la bise. James quant à lui, reste distant :

-"C'est bien que tu sois arrivée. Merci de rester avec Lily. Je ne me sentais pas de la laisser toute seule."Elle lève les yeux au ciel en l'entendant. Je souris. Il est vrai qu'elle est aussi forte, si ce n'est plus que lui. "Nous devrions rentrer dans deux mois. Je veux que vous m'appeliez au moindre souci. Que ce soit avec des Mangemorts ou avec le bébé."

Il dit cette dernière phrase un sourire tendre sur les lèvres et une main sur le ventre de sa femme. Il ferait un père fantastique j'en suis certaine. Je lui réponds, sereinement :

- "Tout va bien se passer, tu peux partir l'esprit tranquille."

- "C'est l'heure. Prends soins de toi ma Lily, et de lui."

Il l'embrasse passionnément. Je sais ce qu'ils ressentent pour l'avoir si souvent vécu. Je sors donc discrètement les laissant à leurs au revoirs. Je ne peux m'empêcher de repenser aux Nôtres. Quelques minutes plus tard James sort. Lily à ses côtés.

- "Je n'ai rien dit à Sirius, c'est à toi de le faire. Quand il rentrera, enfin, si tu ne t'es pas ré-enfuie d'ici là."

Il part, sans un mot, sans un regard.

- "Il m'en veut."je constate les yeux fixés dans son dos.

- "C'est normal, il a passé des mois à Le consoler... Tu connais leur lien. Il a souffert avec son frère." me répond-t-elle. "Viens, on va aller poser tes valises dans ta chambre. Que dirais-tu d'aller ensuite faire des achats? Je dois absolument m'acheter des vêtements, je ne rentre plus dans un seul des miens! Je peux te promettre que les six mois de grossesse, mes hanches les ressentent!"

Je ris. Ca fait du bien. Nous montons les escaliers. Je connais le chemin par coeur. On rentre dans la chambre. Tout est en place. Il y a Son odeur, notre odeur... Les larmes me viennent aux yeux tandis que je fais le tour de la chambre.

- "Il n'a jamais pu y redormir, tu sais? Il est allé dans une autre chambre. Mais, il n'a jamais voulu en changer le moindre centimètre."

Je ne dis rien. Je ne peux pas. De toute façon il n'y a rien à rajouter... Je soupire. Elle voit mes larmes et me prend dans ses bras.

- "Il a enchaîné les filles, tu l'as dit. Mais tu sais, ce n'était qu'après six mois après ton départ. Il n'a ramené qu'une fille ici dans toute sa vie. Ou en tout qu'une seule dans sa chambre: toi."

Je la regarde. Pourquoi me dit-elle cela? Ca ne sert à rien. Juste à me faire du mal. De toute façon il y a cette femme entre nous...

- "Bon, on y va faire ces courses?" finis-je par lancer.

vvvvvvvvvv

Je vois le grand portail noir devant moi. Je regarde ma montre. Il est 8 heures. J'ai couru une heure. Comme tous les jours. Cela va faire une semaine que je vis avec Lily. Elle s'inquiète. Je le vois. Alors on essaie de se changer les idées. On a commencé à déblayer la chambre qui sera celle du petit. J'arrive devant la porte. Je m'arrête et reprends mon souffle.

Je rentre dans la maison. Lily est à la cuisine. On a déjà nos habitudes. Je vais courir le matin. Elle prépare le petit déjeuner et je la rejoins après ma douche. Je me dirige vers la salle de bain. Je me déshabille et rentre sous la douche et attrape mon gel douche à la pêche. J'adore la sensation de l'eau sur mon corps. Je me souviens des moments qu'on a passés dans la douche... Je sors avant de commencer à me faire plus de mal. Je mets une serviette autour de mon corps. Et sors sur la pointe des pieds. Vous êtes-vous déjà demandées d'où nous venait ce réflexe typiquement féminin? Je prends la direction de ma chambre. Mais, en tournant au coin du couloir. Je blêmis.

vvvvvvvvvv

C'est impossible. Ca ne peut-être Elle... Je le saurais si elle était rentrée. N'est-ce pas? Jamais James et Lily ne me l'auraient caché... Elle est magnifique. Comme toujours. Ses yeux bleus dans les miens. Effrayée comme une biche. Cette fille est un véritable appel à la luxure. Et cette serviette ridiculement petite... Elle a coupé ses cheveux longs. Cela lui donne un air encore plus femme qu'avant. Et de la surprise, de la joie de la revoir, je passe à la colère. Elle n'avait pas le droit de partir ainsi. Elle semble reprendre constance :

- "Bonjour Sirius."

Elle a toujours cette voix grave envoûtante. Je la regarde. Je n'ai nullement l'intention de lui faciliter la tache. Elle le comprend et fait donc la conversation :

- "Vous ne deviez pas rentrer avant deux mois?"

James le savait en partant. J'en suis sûr. Il m'a caché qu'elle vivait chez lui...

- "Très bien, tu ne veux pas parler. A ce quoi je vois tu n'as pas beaucoup mûri Sirius..."dit-elle.

- "On avait besoin de l'aide de Remus. James a profité d'être proche pour passer voir Lily. Il s'inquiétait." j'explique froidement.

- "Elle aussi."Dit-elle glaciale.

Elle reprend sa marche et passe près de moi. Elle rentre dans la chambre. Elle va sûrement s'habiller. J'entends la porte se fermer. Et sens un parfum de pêche. Ca me rappelle quelque chose... Mais la colère m'empêche de raisonner. Je débarque en trombe dans la cuisine.

- "Tu ne m'as rien dit James."Cris-je alors que la porte se refermait sur moi.

vvvvvvvvvv

-"Ils sont partis chez Remus. Ils retournent en mission ce soir."

J'hoche la tête. Lui parler m'a perturbé plus que je l'aurais cru...

-"Tu veux en parler?"

-"Non."

J'entends la porte qui se ferme dans mon dos. Je reste seule dans ma chambre. Assise par terre.

vvvvvvvvvv

Je me tourne et me retourne dans mon lit. Nous sommes de retour au camp depuis une semaine. Je n'arrête pas de penser à elle. Qu'est-ce qu'elle a pu me manquer... La revoir m'a fait tellement de bien, mais aussi tellement de mal... Combien j'ai pu l'aimer... Je n'arrive pas à dormir. Je ne pense qu'à elle. A ma discussion avec Remus et James. Je n'ai plus la tête à ce que je fais. James m'a fait remarquer que je ne suis plus concentré. Il s'inquiète. Je le vois bien. Il a peur que je replonge. J'ai mis tellement de temps à revivre sans elle. Et voilà qu'elle re-débarque dans ma vie.

Et quelle entrée! Je souris : elle a toujours été doué pour se faire remarquer! En petite tenue... Elle veut ma mort! Je ne peux m'empêcher de revoir ses magnifiques jambes. Ses superbes yeux bleus... Ses seins blancs... Toutes ces choses que j'ai essayé de retrouver chez toutes ces femmes. Sans jamais atteindre mon but.

Elle me met dans un tel état... Je suis pitoyable... Je suis amoureux...

vvvvvvvvvv

Cela fait trois semaines qu'ils sont repartis. Nous prenons le thé dans le petit salon. Lily, Remus et moi. On discute de tout et rien. Surtout de rien. Jusqu'à ce que Remus aborde le sujet que je m'évertuais à éviter.

- "Il était furieux. Contre James. Contre moi. Contre lui. Contre toi. Il nous en veut de lui avoir caché ton retour. Et toi, il t'en veut d'être partie. Mais je crois que l'apogée de sa colère a été le moment où il s'est rendu compte qu'il t'avait déjà croisée depuis ton retour. Mais ça, contrairement à lui tu t'en souvenais n'est-ce pas?"

Il sait. Ils savent tous. Sauf Lily à en juger par son regard interrogateur.

- "Comment l'a-t-il su?"

- "La pêche. Tu as le même parfum depuis que tu es en âge d'en mettre. Et puis, on est allé au café. Et Max a félicité Sirius de s'être remis avec toi. Il l'a dénié évidemment. Le pauvre Max était pourtant sûr de vous avoir vu partir ensemble un soir où il était en boite... Le lien avec la fille qui avait quitté son lit avant qu'il ne se réveille il l'a fait tout seul..."

Lily me regarde les yeux écarquillés. Remus a le regard dur. Il m'en veut d'avoir fait du mal à son ami. Mais lui sait-il combien Sirius m'a fait du mal?

- "Je ne veux pas être celle qui va séparer les deux parents d'un enfant."

- "Que dis-tu?" dit Remus, complètement perdu.

- "Ah bon, alors il ne vous a même pas présenté son fils? J'ai moi même eu la chance de rencontrer ce petit garçon aux cheveux noirs et aux yeux gris. J'ai trouvé sa mère un matin sur notre pallier..."

- "Il n'a jamais eu de fils."

- "Je t'en prie Remus. Je sais ce que j'ai vu. C'était un Black. C'était comme écrit sur son visage. Alors il peut être en colère contre moi. Mais je le peux également. S'il vous plaît changeons de sujet."J'ajoute le visage impassible.

Lily et lui semble ébahis. Mais je vois dans les yeux de Remus qu'il me croit. Je suis heureuse. Il aurait pu me traiter de menteuse. Mais nous connaissons tous le mode de vie de Sirius. Il est et restera un coureur... Je l'ai appris à mes dépends.

- "Si c'est vrai, il va bientôt se retrouver avec deux enfants. Votre aventure a laissé une trace dans ton utérus... Je le sens."

vvvvvvvvvv

Je suis dans la bibliothèque avec Lily. Nous lisons chacune de notre côté. J'adore vivre avec elle, on s'entend si bien. On rit tant. Elle s'occupe de moi. Mais, je me ferme dès qu'elle me parle de Sirius et du bébé. Je ne peux pas encore en parler. Je sais que je vais le garder. En souvenir de tout ce que Sirius et moi avant partagé. En souvenir de notre bonheur. Mais je vais repartir en Afrique dès qu'ils seront revenus. Il est hors de question qu'il sache. Et puis de toute façon en l'apprenant il fuira loin de moi... Je vais l'aimer ce bébé. Je l'aime déjà.

Je suis coupée dans mes pensées par un grand bruit en bas. Lily et moi nous regardons inquiètent. Elle pose sa main sur son ventre. Geste protecteur. Geste maternel. Ils sont là. Je le sais. Je le sens. La porte s'ouvre à grand fracassas. Nous nous levons. Baguettes en mains. Nous nous retrouvons face à de vieilles connaissances : Nott et Parkinson.

Ils sourient. Je n'ai pas peur. Ils sont deux. Nous aussi. On peut se battre. Mais je vois les deux mangemorts s'écartent et Regulus Black s'avance vers nous. Un sourire vainqueur aux lèvres. C'est fou la manière dont il ressemble à son frère. La même démarche. La même carrure. Les mêmes cheveux. La même les mêmes yeux gris. Mais pas la même étincelle à l'intérieur.

- "Tiens, tiens regardez qui voilà? Ne serait-ce pas Alya Wilde? Nous qui venions pour Mrs Potter..."

Je le connais. Nous n'avons aucunes chances. Mais je peux essayer de sauver Lily et son enfant. Je réfléchis à un plan. Quand je vois Parkinson lancer un doloris sur Lily. Je me jette devant elle. La douleur envahit mon corps. Mais j'ai été à bonne école et ne dit rien. Je profite de leur étonnement pour lancer un sort à Lily qui disparaît. Je suis soulagée. Elle sera en sécurité. Mais cela ne semble pas être du goût de Parkinson et de Nott. Regulus, en revanche, me fixe l'oeil amusé.

- "Ce n'est pas très gentil Alya. Nous avions une mission. Je n'aime pas me déplacer pour rien... Ce n'est pas grave je suis content de te revoir. Tu as quitté mon frère n'est-ce pas? Je t'avais dit que tu aurais du me choisir. Je suis beaucoup plus distingué que ce cher Sirius."

- "Il vaut mille fois mieux que toi."Je crache.

Il me lance un doloris. Je ravale mes cris. Je ne lui donnerais pas ce plaisir-là. J'ai mal. Je fatigue. Sauver Lily m'a demandé beaucoup d'énergie. Il lève le sort. Je me relève. La tête haute.

-"Tu m'impressionnes Alya. Digne jusqu'au bout. Tu es digne de moi. Je veux bien de te pardonner et faire de toi mon épouse. La mère de mes enfants."

-"Plutôt mourir que de coucher avec toi Regulus."

Je sens encore la douleur qui me prend le corps je m'écoule. Ca s'arrête. C'est la fin. Je le sais. Je le sens. Je me redresse pourtant un air fier sur l visage.

- "Tu me dois le respect. Calme tes ardeurs. Tu es vraiment belle, c'est vrai mais ça ne passe pas tout. Surtout pas ton sale caractère. C'est incroyable que mon impur de frère est réussi à t'avoir dans son lit... Je veux avoir ce plaisir avant de te tuer..."

Il s'avance vers moi. Il me plaque contre le mur. M'embrasse. Je lui mords la langue. Il repart sur un doloris. Il se rapproche de moi et recommence son manège. Moi aussi. Je me retrouve encore par terre. Cette fois-ci je n'ai plus la force de me relever... Il le fait pour moi. Il m'embrasse. Je n'ai plus l'énergie de résister. Ses mains baladeuses s'aventurent sur mon fessier. J'aimerais contrer mais c'est au-dessus de mes forces. Il continue et entreprend de me déshabiller. Puis, j'entends la porte s'ouvrir violemment. J'entends des sorts fuser. Je m'écroule dans le noir...

vvvvvvvvvv

- "James, c'est Remus. Il faut que vous rentriez. Elles se sont faites attaquées. Nous sommes à l'hôpital. Venez vite..."

vvvvvvvvvv

J'arrive en courant avec James. Je crois que mon coeur va exploser tellement j'ai peur. Je prie Merlin et toutes les divinités que je connais pour qu'elles n'aient rien. Pour elles aillent bien. On voit Remus dans la salle d'attente. Il lève la tête en nous entendant arriver. Il est extrêmement pâle. Il y a un problème. Un sérieux problème. Je suis mort de trouille. Je n'arrive pas à questionner Remus. James est plus courageux :

- "Comment va Lily? Et Alya?"

Remus nous regarde. L'air abattu.

- "Je vais bien James. Et le bébé aussi. Ne te t'en fais pas. Elle nous a sauvé."

James se retourne et saute dans les bras de Lily soulagé. Elle ne sourit pas. Elle me regarde. Et je vois de la pitié dans ses yeux. Des yeux qui sont rouges d'avoir trop pleurés.

Je réfléchis. Si Lily n'a rien. Et que le bébé va bien. Mais que Remus et Lily semblent aussi bouleversés. Cela veut dire que...

- "Oh Merlin, non! Pas Alya... "Dis-je en m'affalant sur une chaise.

Je fixe Remus, espérant qu'il denie ce à quoi je viens de penser.

- "Dis moi que non Remus."le supplie-je.

Il me regarde. Peiné. Mais ne dit rien. Je m'énerve et lui hurle :

- "Dis moi qu'elle n'a rien Remus!"

Ils me regardent tous. James laisse Lily et s'accroupit devant moi.

- "Ne te mets en colère Patmol. Cela ne nous aidera pas. Nous tenons, nous aussi à elle."

Un médecin vient vers nous.

- "Vous êtes ici pour Miss Alya Wilde?"

Je lève. Tendu comme un i. Lily demande :

- "Comment va-t-elle?"

- "L'opération ne sait pas trop mal passée. Mais nous n'avons pas pu sauver le bébé."

Je m'écroule sur ma chaise. Bébé. Elle était enceinte. De qui?

- "Elle est actuellement dans le coma. J'ignore, au jour d'aujourd'hui si elle pourrait s'en sortir et avec quelles séquelles. Les prochains jours seront déterminants."

Il s'en va. Je suis sous le choc. Alya, je mourrais de te perdre... Et ce bébé. La jalousie vient s'insinuer dans mon coeur. Un autre l'a touché. Je m'en doutais, mais qu'un autre est pu être avec elle alors qu'elle ne m'en laissait pas le droit m'est insoutenable. Je ne peux m'empêcher de poser la question qui me brûle les lèvres :

- "Vous saviez?"

Lily me fixe, hésitante. Remus n'a, lui, pas cette délicatesse :

- "Oui."

- "Il faudrait peut-être prévenir le père."Je grince.

- "Il est déjà au courant." répond-t-il du tac au tac.

- "Alors pourquoi n'est-il pas là?"

- "Il l'est. Elle était enceinte d'un peu plus de deux mois Sirius. Et elle n'a eu qu'une seule aventure depuis qu'elle est rentrée..."

Ils guettent tous ma réaction. Je ferme les yeux. J'espère que ce n'est qu'un mauvais rêve. Je ravale mes larmes.

- "Le savait-elle?" dis-je la voix dénuée de toute expression.

- "Oui." répond Lily

- "Pourquoi ne me l'a-t-elle pas dit?"

- "Elle comptait le faire à ton retour. Elle ne voulait pas te déranger."

Je vois dans ses yeux qu'elle ment. Elle ne comptait pas me le dire.

- "Je vais la voir" dis-je closant la discussion, tournant les talons.

Je sens leurs regards dans mon dos. Je laisse aller mes larmes. J'ai failli être père. Le père de Son enfant. Je connais son existence que depuis quelques minutes mais je suis déjà bouleversé par sa mort. Et Alya...

vvvvvvvvvv

Je rentre dans la chambre. Elle est affreusement pâle. Elle semble si petite et si fragile avec tous ces fils qui la maintiennent en vie...

- "Il faut toujours que tu fasses ta super-héroine n'est ce pas Wilde?

Je t'en prie réponds-moi.

- "Mais je sais pourquoi tu fais ça. Tu veux qu'on s'occupe de toi. Tu as toujours aimé faire ton intéressante. C'est bon. Tu as réussi. Tu peux te réveiller maintenant."

Je m'approche et m'assois sur la chaise qui est placée à son chevet. J'entends un bruit derrière moi. Je me retourne brusquement. Un auror se tient devant moi. Que fait-il ici?

Il s'avance, je me lève, méfiant. Il me fait un signe de la tête en guise de salut et m'explique qu'il voulait voir si elle s'était réveillée. Il m'explique qu'il faisait partie des aurors qui ont débarqué chez James.

- "Vous savez, je suis sûr qu'elle va s'en sortir. Ils sont rares ce qui arrivent vivants à l'hôpital après avoir enduré ce qu'elle a enduré avec Black."

Je me tends. Ai-je bien entendu?

- "Black?"

- "Oui, c'est Mrs Potter qui l'a reconnu. Juste avant que Miss Wilde la fasse aller chez Mr Lupin. Elle a eu bien du courage. Je vais vous laisser. Je vous promets de faire mon possible pour le retrouver. Mais, dès qu'elle se réveille prévenez-moi : j'aurais des questions."

J'acquiesce. Il sort. Je me retourne vers elle.

- "Pourquoi tu es restée seule? Pourquoi ne t'es-tu pas enfuit avec Lily? Toujours ta foutue envie de sauver le monde! Mais tu as pensé à moi? Tu as pensé au bébé? Et oui, je sais pour le bébé. Et tu me dois des explications. Alors tu as intérêt à revenir pour me les fournir."

Je suis en colère. Elle n'a pas le droit de mourir...

vvvvvvvvvv

Je suis dans mon bureau. Je remplis des tas de paperasses depuis bientôt deux semaines. Ca me fait du bien. Rester à l'hôpital sans pouvoir faire quelque chose m'est insupportable. Alors je travaille le jour. Tout le jour. Et la nuit il m'est impossible de dormir. Surtout que dès je ferme les yeux son visage me revient en tête et quand j'ouvre les yeux je vois notre fameuse photo.

James, Lily, Remus et Peter s'inquiètent beaucoup pour moi. James est venu. Et même s'il ne me l'a pas clairement dit je sais qu'il veut que je passe à autre chose. Il m'a dit qu'il fallait peut-être que je me fasse à l'idée qu'elle ne se réveille pas...

Je refuse. Je sais que les médecins sont pessimistes. Mais, il ne la connaisse pas comme je la connais. Elle est forte. Elle est puissante. Elle va vivre. Je ne peux me faire à une autre éventualité. Alors pour éviter je travaille. Je travaille dur.

Je suis sur un cas d'une maison moldue brûlée lorsque le téléphone retentit. Je le regarde. Je crains de le décrocher. Il persiste alors je le prends priant pour que ce soit une bonne nouvelle. C'est James :

- "Sirius, ça va mon vieux?"

Il ne m'appelle que rarement Sirius. Je le sens mal. Très mal. Cela ne loupe pas :

- "Il faudrait que tu viennes à l'hôpital. Elle va mal. Les médecins pensent que nous devrions venir faire nos adieux."

- "Non." je dis d'une voix sans appel.

- "Sirius, viens s'il te plaît, pour elle."

- "Non, James je ne viendrais pas lui dire au revoir pour la bonne raison qu'elle ne mourra pas."J'affirme.

- "Comme tu veux. Mais je pense que tu as tort. Tu le regretteras. Tu sais..."

Je ne veux pas en entendre plus. Je lui raccroche au nez. Et me remets au travail. Comme si nous n'avions pas eu cette conversation. Vers minuit, je rentre chez moi. Je me mets au lit comme un automate. Je me mets sur le ventre. Puis sur le dos. Ensuite sur la gauche. Elle ne fait que me regarder.

- "Quoi? Que veux-tu? Tu n'en as pas marre d'occuper ainsi ma tête?"

J'hurle bêtement contre cette pauvre photo. Cela ne sert à rien. Mais j'ai besoin d'évacuer. Je n'ai définitivement pas envie de dormir. Je m'habille. Direction l'hôpital.

vvvvvvvvvv

Je rentre dans la chambre. J'ai le coeur lourd. Cela fait une semaine qu'elle n'a pas bougé d'un centimètre. Je m'assois à ses côtés. Je ne parle pas. Il n'y a jamais eu besoin de beaucoup de mots entre nous dans les moments intimes comme celui-ci.

Je la regarde. Même ainsi elle est superbe. Je pose ma tête près de sa main.

J'ai du m'endormir. Car, quand j'ouvre les yeux je vois le soleil qui perse à travers les volets. Je me lève et vais les ouvrir. Je me retourne vers elle. Je souris. Elle n'a jamais été du matin. Il suffit de la regarder en ce moment elle grogne. Toujours rochon le matin...

Attendez une petite minute. Elle grogne! Je n'ai sans jamais été aussi content de la voir de mauvais poil! Je cours vers le couloir et hurle à la recherche d'une infirmière. Je réveille peut-être tout l'hôpital. Mais je m'en fous. Elle s'est réveillée. Une infirmière vient à mes côtés dans sa chambre. Elle l'examine et va chercher le médicomage. Je m'assois à ses côtés. Et lui parle. Je lui prends la main. Je la caresse. Elle est douce. Elle serre ma main. Elle serre ma main! Le médicomage arrive, me fait sortir. Je préviens nos amis. Ils arrivent dans la salle d'attente.

Je ne tiens plus en place et fais les cent pas. Nous sommes tous souriant. Je suis tellement soulagé. Le médicommage revient. Nous explique qu'elle s'est rendormie et que nous devons la laisser se reposer. Je ne peux m'empêche de faire remarquer qu'elle a assez dormi jusqu'à maintenant... Remus sourit devant mon immaturité. Mais, je ne vois rien. Je suis concentré sur ce que dit le médicomage. Il est épaté. Ce qu'elle a fait est très rare. Je sens la fierté qui monte en moi. Il nous explique que nous verrons les éventuelles séquelles dans les jours à venir. J'ai confiance...

vvvvvvvvvv

Je suis fatiguée. Très fatiguée. Pourtant, comme me l'a fait remarqué Sirius je n'ai fait que dormir. Cela fait trois semaines que je suis réveillée. Je sors aujourd'hui. Contre avis médical, mais je sors. Je n'en peux plus d'être ici. Sirius a promis au médicomage de s'occuper de moi. Il me ramène chez les Potter. Attention, j'ai précisé que ce serait chacun sa chambre. Comme ça il pourra "toujours fréquenter ses midinettes" comme je lui ai fait remarqué. Il m'a promis qu'il n'y avait personne. Bizarrement je le crois. Il est tellement adorable. Il m'a tellement manqué... Mais ça me tue qu'il est fallu la mort d'un enfant pour que l'on se retrouve. Qu'il est fallu la mort de notre enfant. Nous en avons rediscuté. Il a été un coeur. Il a tout fait que je ne m'en veuille pas. Mais je vois bien qu'il a mal lui aussi.

Et maintenant je suis assise dans ma chambre. Pouponnée comme une ado de seize ans. Et il est en retard l'enfoiré! Je souris. La ponctualité (ou plutôt son manque) est sa marque de fabrique... Je décide donc d'aller l'attendre en bas après avoir signé tous les papiers. J'avouerais sans problème que je ne gagnerais pas une course de marche à pieds mais je m'en sors bien pour quelqu'un qui sort du coma. J'arrive au rez-de-chaussée.

Il est là, superbe. Je vais à sa rencontre. Et je La vois. Mon coeur s'arrête. J'ai mal. Pourquoi doit-elle ressurgir. Je vois le garçon qui lui tient la main. Il fait un gigantesque sourire à Sirius. Je n'ai pas le droit de me mettre en eux. Tout comme il n'a pas le droit de me l'imposer. Il n'avait pas le droit de me faire espérer.

Je prends l'autre porte et sors. Une larme coule sur ma joue. C'est la seule que je laisserais suivre ce chemin...

vvvvvvvvvv

Quand ils m'ont dit qu'elle était partie j'ai cru à une blague. Mais elle n'a pas surgit en criant : "je t'ai bien eu". J'ai couru vers la sortie et j'ai transplané devant chez James et Lily. J'ai couru dans l'allée et j'ai déboulé dans la cuisine de mes plus proches amis. Lily était assise sur une chaise le regard dans le vide.

- "Où est-elle Lily?"

- "Elle m'a fait promettre de ne pas te le dire."

- "Je t'en prie Lily, dis-le-moi!

- "Non, tu lui as fait trop de mal."

- "JE lui ai fait trop de mal! Et elle? Elle ne me fait pas de mal peut-être? Elle s'enfuit tous les quatre matins!"

- "Peut-être, mais elle, elle n'a pas une copine et un fils. Elle, elle ne joue pas avec toi. Je te tenais en plus haute estime Sirius... Je suis déçue."

- "Quoi, qu'est-ce que c'est que cette histoire?"

- "Ne fais pas l'autruche je te prie. Elle t'a vu avec cette femme et ce garçon à l'hôpital. Les mêmes qu'elle a trouvé sur votre pallier il y a un peu plus de deux ans."

Oh, non. Non pas ça!

- "Où est-elle Lily?" la suppliais-je. "Je te jure que je t'expliquerais tout plus tard..."

Il me fixe. Elle semble me jauger.

- "A l'aéroport."

Je sors en courant et fonce vers l'aéroport. Vers elle.

vvvvvvvvvv

J'arrive en courant. Et regarde sur le tableau où elle a bien pu allée. Je vois un vol qui part dans cinq minutes à destination du Burkina Faso. C'est ça. Je le sais. Je le sens. Je cours le plus vite possible. Je bouscule beaucoup de monde mais je m'en fous. Je ne veux pas qu'elle reparte. Pas pour ça.

J'arrive devant la vitre qui donne sur la piste. Je la vois. Elle monte dans l'avion. J'accélère. J'arrive à la porte d'embarquement. Elle est fermée. Il y a une hôtesse. Je lui demande de passer. Elle refuse. Je vois que je lui plais. Je le vois. Je lui explique. Je lui dis que l'amour de ma vie est dans cet avion qu'il faut que je parte... Elle semble attendrie. Les femmes et leur coeur d'artichaut...

Toujours est-il qu'elle me laisse passer. Je suis m'élance. J'y suis presque... J'y arrive. Mais, je le vois qui décolle. Il prend son envol. Mon coeur se brise. C'est foutu...

vvvvvvvvvv

Je n'ai jamais aimé les avions. Pas parce que j'ai peur. Non, parce qu'à chaque fois qu'il décolle je laisse quelque chose derrière moi. Et cette fois-ci encore je le laisse lui. Mais cette fois-ci définitivement. Je ferme les yeux. J'entends :

- "Maman, maman regarde..."

Mon coeur se brise. On a failli être une famille...

vvvvvvvvvv

Je sors de l'ascenseur. J'ai l'esprit vide. Elle est partie il y a quatre heures. J'erre dans Londres depuis quatre heures... On était tellement proche du but : passer notre vie ensemble. Je sors mes clés. Les tourne dans la serrure. Je me rends compte que la porte est déjà ouverte. Bizarre. J'étais tellement surexcité ce matin j'ai dû oublier...

Je rentre dans mon appartement. Je contourne le canapé pour aller m'y avachir. Mais je me stoppe. Je suis incapable de faire un pas de plus...

- "Il faut changer ta planquette de temps en temps... J'avais moi même choisi de les mettre derrière l'extincteur." dit-elle les clés à la main, la bouche en coeur.

Je souris et commence :

- "Je vais tout t'expliquer pour cette femme, ce n'est pas ce que tu cr..."

- "Non Sirius. Laisse moi parler. Après ce sera ton tour si tu le veux."

J'acquiesce et m'assoit. Elle a toujours été autoritaire ma Alya. Elle inspire.

- "Apparemment tu connais la cause de mon départ. Mais, tu ne sais pas que lorsque j'étais assise dans l'avion. Il y avait une femme et un enfant à ma droite. Celui-ci m'a fait ouvrir les yeux. Au sens propre comme au figuré. En effet, l'entendre dire à sa mère " tu as vu c'est la jolie madame du portefeuille de tonton Sirius" m'a surprise. J'ignorais que tu avais une photo de moi. Ajoute-t-elle taquine. "La femme était étonné de me voir là et m'a demandé pourquoi je n'étais pas avec toi. J'ai répliqué qu'être belle-mère ne me plaisait pas. Elle a rit en comprenant ce que je voulais dire. Elle m'a expliqué Sirius. Je sais maintenant que c'est bien un Black. Mais je sais aussi que ce n'est pas ton fils..."

J'hoche la tête. Nous nous regardons pendant plusieurs minutes.

- "Je suis désolée Sirius. Mais tu comprends, quand je l'ai vu sur le pallier avec ce bébé. Elle disait qu'il fallait qu'elle parle sérieusement avec toi. Il te ressemblait tant."

Je ne dis rien. Je vois que cela l'énerve. J'ai toujours aimé l'embêter. Depuis que nous sommes petits. Et je peux me vanter de mettre dans le mille à chaque fois.

- "Alors, tu n'as rien à ajouter?"

Je la regarde. Le visage impassible. Elle s'énerve. Elle est belle. Elle est désirable. J'ai envie de regoûter à ses lèvres depuis notre rencontre à sa sortie de la salle de bain. Elle va pour se lever. Furieuse. Je lui attrape la main. Elle se retourne et me lance un regard noir. Je lui adresse un oeil moqueur. Je l'entraîne à mes côtés. Je lui attrape la nuque et happe ses lèvres. Elles sont aussi douces que dans mon souvenir. Elle reste sans réaction pendant quelques secondes. Je sais qu'elle essaie de se venger. Mais, quand ma langue se mêle à la sienne elle cède. Et répond à mon baiser. Je suis au paradis. Elle seule à avoir ce pouvoir sur moi.

Je suis soulagé. Je n'aurais pu me passer d'elle. Je ne lui avouerais pas bien sûr. J'ai mon orgueil tout de même. Mais quelque chose me dit que c'était écrit. Sirius et Alya. Alya et Sirius. Ensemble. Merlin que je l'aime.

Je la renverse sur le canapé. Nous avons plus de deux ans à rattraper...

Merci de m'avoir lu,

si vous avez des commentaires, je suis preneuse!!