Quarantaine
Chapitre 1
House déboula dans le bureau de Cuddy, sans frapper, ouvrant violemment la porte.
Elle parlait au téléphone et lui fit signe de patienter d'un geste exaspéré.
Le diagnosticien s'avança donc vers le bureau, prit place sur la chaise en face de Cuddy et soupira.
Il étendit ses jambes et posa ses pieds sur le recoin du bureau.
Ignorant ostensiblement le regard furieux de la doyenne, il se mit à l'examiner.
Elle était affable avec son interlocuteur, voire mielleuse... Sûrement un donateur, pensa-t-il. Elle savait les amadouer, même les plus coriaces.
House suivit du regard ses lèvres. Elle souriait en discutant.
Il descendit la ligne de son cou fin et élégant pour s'arrêter sur son décolleté.
Il adorait le regarder. Ce décolleté mettait ses sens en émoi à chaque fois !
Elle portait aujourd'hui un fin chemiser blanc dont l'échancrure révélait une peau légèrement hâlée.
House se redressa pour mieux profiter du spectacle. Il tendit peu discrètement la tête.
Ses yeux descendirent encore et s'arrêtèrent au doux renflement, naissance de sa poitrine. Il ne put voir plus bas.
Ce décolleté le frustra et le fit fantasmer en même temps. Il s'imagina enlever les boutons, un par un, révélant progressivement deux dunes dorées de soleil...ou deux montagnes enneigées ?
House sourit et regarda la doyenne. Etait-elle une adepte du monokini ?
Il eut brusquement envie de savoir et quand elle raccrocha, il s'empressa de lui demander :
- Vos seins sont aussi bronzés que le reste ?
Il se pencha vers la doyenne avec une gourmandise non feinte.
La jeune femme soupira, chassa les pieds de House de son bureau d'un geste vif et le scruta :
- Que voulez-vous House ? Qu'êtes-vous venu faire dans mon bureau ?
- Mmmh... J'ai vu que vous portiez un joli décolleté aujourd'hui et..
- Et vous vous êtes dit : je vais aller me rincer l'œil ?
- Moui..
La doyenne se releva agacée.
- Et bien le spectacle est terminé House. J'ai du travail et vous aussi !
- Oh ! Vous parliez plus gentiment avec votre interlocuteur tout à l'heure...Qui était-ce ? Un de vos naïfs donateurs plus attiré par votre magnifique derrière que par votre hôpital ?
- House...
- Ou bien un de vos coups d'un soir ? Mmh oui... ça expliquerait le chemisier blanc au décolleté outrageant et la fine dentelle blanche cachée en dessous...
- Dehors house !
Cuddy se dirigea vers la porte, l'ouvrit et d'un geste nerveux, ordonna à son employé de déguerpir.
Le diagnosticien prit le temps de se lever et de se diriger lentement vers sa patronne.
Il se pencha vers elle et murmura insolent :
- Je ne partirai pas sans avoir eu votre autographe d'abord !
Il lui tendit le dossier dissimulé dans son dos, avec un clin d'œil. Cuddy le lui arracha des mains et rejoignit son bureau en soupirant.
Elle ouvrit le dossier et prit quelques minutes pour l'analyser.
- Quoi ? Vous voulez lui faire des électrochocs ? Mais vous êtes cinglé, nous ne sommes plus au siècle dernier !
- Mais ce sont de tous petits !!! De minuscules électrochocs de rien du tout ! Elle ne va même pas le sentir !
- NON ! Je refuse cette intervention barbare. Soignez-la autrement !
House tapa du pied au sol. Son énervement empirait à vue d'œil.
- Je ne peux pas, c'est la seule solution !
- Non ! Trouvez un autre traitement !
- Vous ne savez que dire non, non et non ! Vous n'êtes qu'une femme frigide et frustrée !
Cuddy le regarda outrée. Comment osait-il ?
Elle s'apprêtait à le remettre à sa place quand la porte de son bureau s'ouvrit brutalement.
Un homme d'une trentaine d'année fit irruption dans la pièce.
Il se tint devant les médecins, une main sur le ventre, le dos courbé.
- Aidez-moi, je ne vais pas bien..
Cuddy prit la parole et lui expliqua qu'il devait retourner en consultation et attendre un médecin.
Elle commençait à le raccompagner lorsque l'homme vomit brusquement à ses pieds. Elle eut juste le temps de se reculer qu'il tomba au sol inconscient.
Elle se précipita vers lui mais la main de House sur son bras l'en empêcha.
- Regardez son front. Il transpire, il a une forte fièvre.
- House, il faut l'aider !
- Attendez... il a des céphalées.
- Comment le savez-vous ?
- Je l'ai vu avant de venir vous voir : il se tenait la tête et gémissait.
- Il se tenait le ventre en entrant.
- Fièvre, céphalées, douleurs abdominales, vomissements.
- Sueur.
- Sueur...
Cuddy alla dans la salle de bain chercher une paire de gants chirurgicaux qu'elle enfila aussitôt. Elle en donna une paire à House.
Elle s'approcha de l'homme à terre et l'examina d'abord de sa hauteur. Il était allongé sur le dos, blanc comme un linge.
Elle s'accroupit et lui attrapa le haut du corps pour le mettre en position latérale de sécurité, au cas où les vomissements reviendraient.
Elle interrompit brutalement son geste.
- House, regardez : hémorragie rectale !
House releva la tête et vit tout le sang. Un éclair de lucidité traversa son regard.
Il prit la doyenne par les épaules pour la relever et l'éloigna rapidement de l'individu.
Sa voix inquiète raisonna dans la pièce :
- N'y touchez pas Cuddy ! N'y touchez surtout pas !
TBC...
